par LIBERATION et AFP publié le 27 janvier 2023
«Lors de leurs auditions, les mis en cause, deux filles et deux garçons âgés de 13 ans, scolarisés dans le même établissement que Lucas, ont uniquement admis avoir proféré à plusieurs reprises des moqueries à l’encontre de leur camarade», indique dans un communiqué le procureur de la République d’Epinal, Frédéric Nahon. Ils ont été placés en garde à vue. Il s’agit des suites de l’enquête préliminaire ouverte après le suicide du jeune Lucas. Ses proches estiment qu’il s’est suicidé après avoir été harcelé en raison de son homosexualité.
«Les faits se sont déroulés du mois de septembre 2022 au début du mois de janvier 2023″, déroule le procureur. «A l’issue de leur garde à vue, les quatre mineurs ont été convoqués devant le tribunal pour enfants d’Epinal pour y être jugés pour harcèlement scolaire ayant entraîné le suicide de la victime, l’enquête ayant établi que le harcèlement avait pu participer au passage à l’acte suicidaire du jeune Lucas». Ils vont dorénavant être «l’objet d’une évaluation par la protection judiciaire de la jeunesse avant leur jugement». L’autre enquête, celle pour «non-dénonciation de mauvais traitements sur mineurs» est toujours en cours.
Insultes à caractère homophobe
Lucas avait écrit dans son journal intime «un mot expliquant sa volonté de mettre fin à ses jours», avait déclaré lors d’une conférence de presse Frédéric Nahon le 13 janvier. Ses proches ont révélé dans leurs auditions l’existence de moqueries et insultes à caractère homophobe dont l’adolescent s’était dit victime de la part d’autres élèves de son collège, avait encore souligné le magistrat.
Lucas était scolarisé au collège Louis Armand de Golbey, où une cellule psychologique a été mise en place dans les jours suivant son suicide. Le rectorat avait rappelé que l’établissement était «engagé dans le dispositif pHARe de lutte contre le harcèlement». Selon le rectorat, les «moqueries» rapportées par Lucas et sa mère à la rentrée avaient été «immédiatement prises au sérieux par les équipes du collège».
Vive émotion
La mort de l’adolescent avait provoqué une vive émotion et déclenché de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux. «Je pense à tous les élèves comme lui harcelés : leur désespoir fonde ma détermination à empêcher toute forme de harcèlement», avait indiqué sur Twitter le ministre de l’Education, Pap Ndiaye. «Aucun enfant ne doit trouver comme issue ultime le suicide», s’était-il ému.
«Le suicide de Lucas est tragique», avait également réagi sur Twitter SOS Homophobie. «La lutte contre le harcèlement scolaire doit être urgemment renforcée. Qu’un établissement agréé par l’Education nationale ne réagisse pas à de nombreux signalements est alarmant», avait encore estimé l’association LGBT +.
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