LA FABULOSERIE
25 JANVIER – 25 AOÛT 2023
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Alain Bourbonnais, Puéril Magic ! / recto-verso, 1972
La Fabuloserie a 40 ans.
Cette date anniversaire est pour la Halle Saint Pierre l’occasion de célébrer la collection qu’Alain et Caroline Bourbonnais ont rassemblée avec une passion insatiable à partir de 1972, à Paris d’abord à l’Atelier Jacob puis à Dicy en Bourgogne dans un domaine aménagé en une maison-musée et un jardin habité. Une collection sous le vent de l’art brut qui, si elle poursuit la démarche initiale de Jean Dubuffet, s’en écarte librement pour imposer le regard, le goût et la sensibilité de ses fondateurs. A la croisée de l’art brut, de l’art naïf et de l’art populaire, également ouvert sur les cultures extra occidentales, l’art hors-les-normes de La Fabuloserie n’a cessé d’accueillir les œuvres singulières de créateurs dépourvus de soucis esthétiques, qui ne se disent ou ne se pensent pas professionnels de l’art. Pour ces hommes du commun habités par une force créatrice irrépressible, Alain Bourbonnais voulait « un temple du rêve, de l’imagination, de l’émotion » ce que Michel Ragon résuma parfaitement :
Avec toute l’ingéniosité de l’architecte qui en avait soupé de l’architecture rationnelle et rêvait d’anarchitecture, Alain Bourbonnais aménagea un parcours initiatique, un labyrinthe avec des chambres à surprises que l’on ouvre subrepticement, quitte à en ressortir avec frisson et horreur, comme dans la chambre noire où s’affalent les bourrages de Marschall. On gravit des escaliers de meunier. On traverse des murs. Tout est étrange. Tout est surprenant. Tout est insolite. Tout vous agresse. Tout vous enchante. Ce voyage qui surprend, émerveille, déconcerte et stupéfie à la fois, se prolonge dans le parc où les bâtisseurs de l’imaginaire et inspirés du bord des routes ont trouvé leur derrière demeure. Leur œuvre de toute une vie passée à transfigurer leur environnement quotidien en un paradis personnel, est réinterprétée et préservée, échappant ainsi à la destruction et à l’oubli. Point d’orgue au fond du parc, au-delà de l’étang, « le Manège de Petit Pierre » se dresse comme la promesse d’un moment magique et enchanteur.
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