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lundi 23 janvier 2023

Cinq séries sur l’école à rebours des clichés

Par   Publié le 20 janvier 2023

De la grinçante « Daria » au sensible « Lycée Toulouse-Lautrec », en passant par le fidèle portrait des Etats-Unis brossé par « Friday Night Lights », notre sélection de séries où la scolarité et ses enjeux sont le vrai sujet.

Angle mort des séries à destination du jeune public, la scolarité (la vraie, avec des cahiers, des stylos, des tableaux noirs, des devoirs et des cours d’EPS) reste souvent mal représentée dans la fiction. Voici donc cinq séries dans lesquelles l’école n’est pas qu’un lieu de passage et de rencontres mais l’univers dans lequel se joue, pour chacun d’entre nous, une partie de l’avenir.

« Mixte » : qui a eu cette idée folle ?

« Mixte ».

Pourquoi ne pas profiter de l’unique saison de Mixte (puisque la série n’a malheureusement pas été renouvelée par Amazon) pour demander aux grands-parents comment c’était, avant que filles et garçons ne se mélangent sur les bancs de l’école ? Cette série historique à la mise en scène rock’n’roll, un peu scolaire dans son écriture mais qui aborde des sujets importants et toujours d’actualité – le métier de professeur, le harcèlement, l’éveil à la sexualité, les conditions de la réussite scolaire, etc. – mérite d’être visionnée et commentée en famille, en particulier pour comprendre pourquoi les adultes ont à la fois tort et raison quand ils disent « C’était mieux avant ». Et aussi pour le casting premium (Pierre Deladonchamps, Maud Wyler, Nina Meurisse…) qui plaira aux plus grands.

(Un chouette sujet gâché par une réalisation un poil désinvolte ... avis du blogueur).

Série créée par Marie Roussin (Fr., 2021, 8 × 52 min). A la demande sur Prime Video.

« Lycée Toulouse-Lautrec » : dans les couloirs d’un lycée inclusif

« Lycée Toulouse-Lautrec ».

Rares, très rares sont les séries dites « d’utilité publique » à viser juste. Ironiquement, celle-ci est signée TF1 et témoigne des immenses progrès faits par la fiction française dans la représentation fictionnelle du handicap, de la maladie et de l’inclusivité. Le lycée Toulouse-Lautrec de cette fiction est inspiré de l’établissement réel du même nom, un lieu unique en France situé à Vaucresson (Hauts-de-Seine), qui accueille des élèves valides et invalides, atteints de toutes formes de maux plus ou moins visibles et plus ou moins handicapants. Inscrite de force par ses parents pour étudier aux côtés de son grand frère épileptique, la jeune Victoire n’a qu’une idée en tête le jour de la rentrée : « [se] pendre ». Nous, en revanche, on est bien contents de rencontrer ces élèves, joués par des acteurs impeccablement castés, tous plus attachants les uns que les autres. Mention spéciale à la désopilante Marie-Antoinette, pétroleuse en fauteuil roulant prête à tout pour un bon mot.

Série créée par Fanny Riedberger et Justine Planchon (Fr., 2022, 6 × 52 min). En replay sur MyTF1 et sur Salto.

« Friday Night Lights » : la « high school », un condensé d’Amérique

« Friday Night Lights ».

Il ne faut jamais manquer une occasion de rappeler l’existence de Friday Night Lights, dont OCS vient d’obtenir les droits de diffusion pour les cinq saisons. Tournée et diffusée entre 2006 et 2011, cette série devenue culte décrit le quotidien d’une petite ville fictive du Texas à travers l’équipe de football du lycée local et son coach au grand cœur, lui-même mari et père. Visible dès 10 ans, Friday Night Lights met en scène des ados confrontés à des problèmes qui ne sont pas tout à fait de leur âge : pour bon nombre d’entre eux, les performances sportives conditionneront l’obtention d’une bourse leur permettant d’étudier à l’université. Conservatisme, sexisme, racisme… la communauté dépeinte n’échappe pas aux soubresauts de son époque, et ce portrait de l’Amérique moyenne constitue un excellent point de départ pour faire comprendre aux jeunes téléspectateurs ce que signifie vivre aux Etats-Unis, ce pays qui souvent les fascine.

Série créée par Peter Berg (EU, 2006-2011, 76 × 42 min). A la demande sur OCS Go.

« Daria » : grincheuse et fière de l’être

« Daria ».

Les plus de 40 ans le savent bien : Daria est probablement ce que MTV a fait de mieux depuis l’Unplugged de Nirvana. Et puisque la série animée, longtemps introuvable, est désormais disponible sur Molotov TV, ne ratons pas l’occasion de faire découvrir ce pur produit des nineties qui n’a pas pris une ride. Lycéenne très « classe moyenne », Daria et sa meilleure amie Jane posent sur les gens qui les entourent un regard mi-blasé, mi-amusé, et ne manquent jamais une occasion de pointer les dysfonctionnements du « triste monde tragique » dans lequel elles vivent. Incroyablement contemporaine, la série flirte avec les archétypes de la fiction pour ados pour mieux en déconstruire les clichés, et livrer, au bout du compte, un éloge intelligent et bourré d’humour de l’anticonformisme. Attention, la série est tout public, mais les enfants de moins de 12 ans risquent de ne pas y comprendre grand-chose !

Série créée par Mike Judge, Glenn Eichler, Susie Lewis Lynn (E.-U., 1997-2002, 65 × 22 min). A la demande sur Molotov TV.

« Abbott Elementary » : « The Office » à l’école primaire

« Abbott Elementary ».

Et l’élémentaire, dans tout ça ? Si les plates-formes débordent de contenus à destination du public pubère, peu de séries ont pour décor les salles de classe de l’école primaire. Abbott Elementary s’adresse avant tout aux adultes mais peut séduire un public plus jeune dans sa description, hilarante, du quotidien d’une école d’un quartier noir de Philadelphie. La série a pour héroïne une jeune professeure idéaliste mais maladroite, qui surmonte les difficultés du quotidien (toilettes cassées, budget fournitures riquiqui, supérieure hiérarchique mégalo, collègues barrés…) par une bonne humeur à toute épreuve. Rien que pour ses mimiques face caméra (la série est filmée à la The Office, comme un faux documentaire, ce que les plus jeunes – à partir de 12 ans – devraient apprécier) et pour son puissant message politique sur les inégalités scolaires, cette série plutôt confidentielle en France vaut le coup d’être découverte.

Série créée par Quinta Brunson (EU, 2021, 13 × 25 min). A la demande sur Disney+.


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