Publié le 24 janvier 2023
On connaissait la transmission du microbiote de la mère à son enfant. Des chercheurs viennent de mettre en évidence une nouvelle manière de l’acquérir.
Une étude parue dans Nature lève le voile sur la manière dont les microbes de nos intestins, ainsi que ceux qui peuplent notre bouche, se transmettent d’un individu à un autre. Par le passé, “les microbiologistes se sont particulièrement penchés sur la transmission du microbiote de la mère à l’enfant, qualifiant d’ailleurs ce don de ‘kit de démarrage’”, écrit Nature. C’est notamment le devenir de ce kit et ses modifications qui ont particulièrement intéressé les scientifiques.
Les analyses ont, dans un premier temps, confirmé l’origine maternelle du microbiote des quelque 10 000 individus, à travers le monde, qui ont contribué, par des échantillons de leurs selles et de leur salive, aux recherches. “Pendant la première année de vie d’un nourrisson, la moitié des souches microbiennes retrouvées dans ses intestins sont partagées avec sa mère”, lit-on dans la revue britannique. A contrario, “cette redondance décroît avec le temps mais ne disparaît pas complètement, car les individus plus âgés, entre 50 et 85 ans, conservent encore certaines souches microbiennes héritées de leur mère”, dévoile Nature.
Le plus étonnant reste que notre microbiote change, et ce plutôt rapidement. Si bien que dès 4 ans, les enfants portent en eux autant de souches microbiennes paternelles que maternelles. Les jumeaux, quant à eux, voient leur microbiote commun s’amenuiser en fonction du temps passé loin de l’autre. Les habitants d’une même commune, mais ne vivant pas dans la même maison, ont plus de souches microbiennes en commun qu’avec les habitants du village voisin.
Les chercheurs ont compris que la transmission de ces souches se faisait principalement par contact direct. Et cela concerne tout particulièrement le microbiote oral : “Le kit de démarrage microbien maternel a une influence moindre sur le microbiote oral comparé à l’intestinal. Les chercheurs ont découvert que des personnes vivant ensemble, quelle que soit leur relation, tendent à présenter les mêmes souches microbiennes dans leur bouche, et plus longtemps elles vivent ensemble, plus elles sont susceptibles d’en partager”, explique Nature. Les couples étant, bien sûr, les individus qui en partagent le plus.
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