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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 21 avril 2013

Elisabeth Roudinesco et Georges Devereux au festival de Cannes.

THEATRE - « On ne paie pas, on ne paie pas ! », de Dario Fo

Une comédie épatante

Dans une nouvelle traduction, une production très efficace de la très célèbre pièce du prix Nobel de littérature.
ON CONNAÎT cette pièce sous le titre de « Faut pas payer ! » Elle est souvent jouée, parfois magistralement, et l’on peut citer Marie-Christine Orrydans une mise en scène de Jacques Nichet. Mais on oublie tout en se laissant porter par ce spectacle venu de Suisse. Une traduction nouvelle de Toni Cecchinato et Nicole Cochat, une scénographie de CristianTaraborrelli, une mise en scène très bien rythmée de Joan Mompart.
L’argument est simple : des femmes refusent un beau jour de payer complètement leurs achats au supermarché… et tout va plus loin ! Premiers représentants de l’ordre, leurs maris pourtant exploités. Il faut leur cacher. De mensonge en mensonge, tout va se déglinguer…
En deçà de la critique féroce de la société que développe Dario Fo, qui a repris son texte en 2007 pour l’actualiser – et la proximité, accentuée par la traduction, est hallucinante –, il y a une farce très efficace. On s’amuse. Les comédiens sont excellents. Celle qui mène la danse a une énergie folle et elle ne dérape jamais : elle joue sincèrement cette belle figure de la dignité et du courage, défauts humains compris. Tout le petit groupe est excellent.
Ce qui est très beau, dans le théâtre de Dario Fo, c’est qu’il y a toujours quelque chose d’exagéré, de farcesque, d’énorme, mais qu’il y a aussi une humanité profonde en chaque personnage, en chaque situation. C’est cela qui touche. Cette empathie que Dario Fo a pour les êtres auxquels il donne la parole, sa générosité, sa malice héritée de la grande commedia dell’arte.
› A. H.
Théâtre 71 de Malakoff (tél. 01.55.48.91.00, www.theatre71.com), à 20 h 30 les mardi et vendredi, à 19 h 30 les mercredi, jeudi et samedi, à 16 heures le dimanche. Durée : 1 h 50.
Abonnés 18/04/2013

Le bon antidouleur fait mal au portefeuille

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Publiée en 2008, une étude américaine a fait le bonheur de ceux qui n'aiment pas le vin. L'expérience consistait à faire goûter cinq crus à des cobayes ne disposant que d'une seule information : le prix de la bouteille. Chacun d'eux, placé dans un appareil à IRM, devait noter la boisson pendant que les chercheurs mesuraient l'activation d'une zone cérébrale associée au plaisir. Tout le sel du test venait du fait qu'il n'y avait pas cinq vins différents, mais seulement trois. Des bouteilles bas de gamme étaient affichées deux fois, la première avec leur vrai prix (5 dollars), la seconde après une forte inflation (45 dollars), tandis qu'un grand cru (90 dollars) était lui aussi dédoublé, à la baisse cette fois (10 dollars). Au milieu venait une bouteille à 35 dollars. Et qu'arriva-t-il ? Le plaisir ressenti par tous les participants suivit exactement la courbe des prix : le picrate devint du bon vin et la dive bouteille une quelconque piquette. Preuve que le plaisir a un prix... ou que le prix donne du plaisir.
Toujours en 2008, une autre équipe a voulu expérimenter cet effet-prix sur un type différent de produit : les médicaments antidouleur. Publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), l'étude raconte comment, après avoir recruté des volontaires - rémunérés - par petite annonce, les chercheurs leur ont annoncé qu'ils allaient tester un nouvel analgésique bientôt mis sur le marché. Après leur avoir fait lire une brochure sur cet opioïde, les expérimentateurs expliquèrent à une moitié des cobayes que chaque comprimé coûtait 2,50 dollars tandis que l'autre moitié apprenait que le médicament avait été obtenu au rabais, pour 10 cents l'unité.
LIEN SOCIAL   

La fabrique des folies. De la psychanalyse au psychopharmarketing

Auteur(s): Mikkel Borch-Jacobsen -
éd. Sciences humaines, 2013 (357 p. ; 16 €)
Il est quand même des faits qui sont pour le moins troublants. Aux Etats-Unis, entre 1846 et 1944, on comptabilisa 76 cas de personnalités multiples. En 1984, on en comptera 1000 et en 1989 4000. En France, le taux de dépression a été multiplié par sept entre 1970 et 1996, celui du trouble bipolaire s’étant accrue de 4000 % entre1994 et 2002. En Grande Bretagne, le déficit d’attention avec hyperactivité concernait 6000 sujets en 1994, contre 345 000 en 2002. 
Quelle est donc cette épidémie qui semble s’emparer des patients ? Pour Mikkel Borch-Jacobsen, il ne s’agit nullement de l’éclosion de maladies imaginaires. L’angoisse existentielle, le mal de vivre, la tristesse, la difficulté d’avoir des relations, les comportements inadaptés, les errances du désir ont toujours existé. Mais, selon les périodes historiques, ces troubles, profitant de niches écologiques favorables, viendraient se cristalliser sous forme d’une maladie mentale transitoire. Ce ne sont donc pas tant les progrès de la science psychiatrique qui permettent d’affiner le diagnostic, mais les malades qui s’identifient aux descriptifs des nomenclatures en vigueur. 


AP-HP : nouvelle manifestation devant l’Hôtel-Dieu

La direction générale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) doit annoncer prochainement ce qu’elle compte faire des urgences de l’Hôtel-Dieu, dans le 4e arrondissement parisien. Une manifestation a été organisée le 18 avril devant l’hôpital pour réclamer le maintien du service. Y ont participé des élus de gauche : Danielle Simonnet, conseillère de Paris, élue du 20e arrondissement, et secrétaire nationale du Parti de gauche, ainsi que Jacques Boutaud, le maire (Europe écologie les verts) du 2e arrondissement.

Jean Leonetti : « Sur l’euthanasie, il faut sortir de l’ambiguïté »


Le débat sur la fin de vie va rebondir jeudi prochain avec la discussion à l’Assemblée d’une nouvelle proposition de loi du député-maire d’Antibes. Le père de la loi de 2005 entend à la fois corriger certaines imperfections de la législation et obliger le gouvernement à préciser ses intentions sur l’euthanasie. Il s’explique.

Le Généraliste. Alors qu’on attend l’avis du CCNE fin avril, pourquoi cette proposition de loi sur la fin de vie ?

Jean Leonetti. Je rencontre régulièrement des personnes qui pratiquent la loi de 2005 et qui m’ont fait part de certaines difficultés. Je continue de faire ce qu’on appelle le "service après vote" et de repérer ce qui est satisfaisant et ce qui l’est moins dans cette loi. Il y a un peu moins d’un an, j’ai constaté qu’il y avait deux dispositifs qui ne fonctionnaient pas. D’une part, les directives anticipées, dans la pratique c’est assez mal connu, et d’autre part, la résistance encore présente de certains médecins dans la phase terminale. A mes yeux, il n’y a pourtant pas de débat sur cette question car personne ne conteste que le malade ne doit pas souffrir en phase terminale. La loi le dit assez clairement. La qualité de vie prime sur la durée de vie. On peut donc utiliser les médicaments quels qu’ils soient pour soulager la souffrance physique ou morale, même si cela a pour effet de raccourcir la vie en phase terminale.

CES PATHOLOGIES QUI N’ONT PAS LIEU D’ÊTRE CHRONICISÉES


Certaines situations placent le patient dans un statut qui ne devrait pas être le leur. De nombreuses pathologies somatiques ou psychosomatiques revêtent abusivement le qualificatif de chronique. Comment l’éviter ou en sortir ?

Depuis plusieurs années j’explique à Monsieur P. patient hypocondriaque à ses heures la non-pertinence du dosage des PSA. Les choses semblent avoir été entendues, et il n’a d’ailleurs aucun signe évocateur d’une pathologie prostatique. Au cours de vacances (les miennes), le médecin consulté (pour une pharyngite) lui prescrit ce dosage qui revient légèrement perturbé et… l’envoie rencontrer l’urologue… Alea jacta est : il a peut être des cellules cancéreuses dans la prostate, entendu comme « j’ai sûrement des cellules cancéreuses dans la prostate ». Proposition de celui ? ci de rentrer dans une « étude ». Depuis, biopsies 2 fois par an (revenant toujours négatives), PSA à répétition aux résultats fluctuants, mais surtout une étiquette de malade sur le front, dont jamais il ne se pourra se défaire, car pour lui le doute persistera toujours. Sa vie est rythmée par ces événements, toute fluctuation de ses érections et toute douleur sont vécues comme un « signe » et chaque examen, chaque attente de résultats sont précédés de longues périodes d’angoisse avec leur cortège de somatisation. Un long travail commun mène à une acceptation d’arrêt de l’étude. Un mois plus tard il revient angoissé et me dit qu’il n’a pu résister à l’appel des biopsies, les résultats arriveront la semaine prochaine...
Injure et agression verbale dans le soin en psychiatrie
17.04.2013
« On n'est pas là pour se faire insulter », disait récemment un soignant après qu'un patient eut monté le ton dans un échange. Pas là pour ça, certes, mais après ? Comment prendre la distance nécessaire vis-à-vis de l'insulte ? Que vient faire et dire l'insulte dans les rapports soignants/soignés ?

homme colère insultes

Étymologie de « injure »

Le mot « injure » est issu du latin « insulto » qui signifie littéralement « s'élancer sur », « attaquer » « outrager »1. Il procède d'un sens très agressif, très actif. L'injure est donc avant tout un acte d'agression. Il convient toutefois de noter qu'il s'agit d'une agression verbale et non physique. La blessure induite, si elle peut être douloureuse pour l'esprit, pour l'ego, ne marque pas dans le corps.
Aujourd’hui, les tribunaux, les revues « people » abondent de demandes de réparations pour injures ou outrages et nombre d'entre elles aboutissent à ce que la justice statue et demande réparation du préjudice. 
Sigmund Freud  disait : « Le premier être humain à jeter une insulte, plutôt qu'une pierre est le fondateur de la civilisation »2. La vie humaine est préservée. Il y a meurtre de l’adversaire certes, mais meurtre symbolique. L’autre est reconnu comme égal, comme humain, pour et de qui la vie est importante malgré le différend. Dans le cadre du soin, nous considérerons avec lui qu'il s'agit ici aussi d'un acte symbolique. L’agression physique qui est un acte grave vis-à-vis d'un soignant, répréhensible, induisant une réponse institutionnelle est évitée.
« Prendre la distance nécessaire vis-à-vis de l’insulte : un travail indispensable au soignant... »

Quelle étiologie de l’injure?

Posons-nous la question du processus qui aboutit à l’insulte. Deux propositions peuvent ainsi être faites :

La notion de transfert/contre transfert

Le transfert est un terme proposé par Freud dans le cadre de la théorie psychanalytique correspondant au transfert de sentiments sur la personne du médecin3. Dans la cure, tout comportement actuel a son origine et est en accord avec les expériences passées. Il révèle donc au patient, par la relation affective que celui-ci établit avec son analyste, tout un ensemble inconscient d'attitudes amicales ou hostiles établies dans son enfance.
Si le transfert en psychanalyse est une projection émotionnelle de l'analysé sur la personne du thérapeute, le contre-transfert est l'« ensemble des réactions inconscientes de l'analyste à la personne de l'analysé et plus particulièrement au transfert de celui-ci »4. Par extension, nous pouvons admettre des sentiments envers nous, soignants, émanant des personnes en soins5. En retour, nos propres sentiments surgissent dans les rapports que nous entretenons avec ces personnes face à leur ressenti envers nous, envers ce qu'elles éveillent en nous.
Si le « transfert » entre le patient et le soignant est négatif, chargé d'hostilité, il sera difficile d'éviter le contre-transfert du soignant tout autant négatif.
Nous comprenons ici que l'injure n'est pas destinée au soignant mais à un « objet » interne au patient qui fait référence à des événements, des personnes rencontrées dans son enfance.  Répondre à cette agression est se tromper de rencontre, d'interlocuteur et la notion de relais pris par un autre personnel est essentielle en termes de réaction professionnelle.
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Aldo Naouri : «Mais violez-la, monsieur»


Par QUENTIN GIRARD
En publiant l'interview de l'écrivain et pédiatre, le magazine «Elle» a provoqué la polémique, s'exposant à des accusation d'«incitation au viol conjugal»

«Prendre la vie à pleines mains» d'Aldo Naouri, entretien avec Emilie Lanez, Odile Jacob, mars 2013. - Photo DR.
«Stop à l’incitation au viol !» réclame une campagne de l’association Avaaz. Avec 2 819 signatures pour le moment, la pétition dénonce une interview d’Aldo Naouri, pédiatre et écrivain, publiée sur le site Internet du magazine Elle le 29 mars. Elle fait suite à un premier mouvement de protestation lancé par Gaëlle-Marie Zimmermann, sur son site Internet a contrario.
Qu’est-il reproché à Elle et Aldo Naouri ? D’inciter au viol dans l’entretien. Les quelques lignes de l’interview mises en cause sont les suivantes.
«Dans votre livre, vous évoquez ces mères entièrement dévouées et qui ne font plus l’amour après la naissance de leur bébé. Vous parlez d’une consultation où vous dites à un père devant sa femme : «Violez-la !» C’est choquant : le viol, y compris conjugal, est un crime condamné par le code pénal», demande-le magazine féminin. Aldo Naouri répond : «C’est évidemment une provocation ! J’étais devant un homme qui me disait : "J’en crève d’envie mais j’attends qu’elle veuille.Sa femme le regardait sans rien dire. J’ai dit en exagérant : «Violez-la !» C’était excessif mais c’était une manière de dire : allez-y, foncez, ça viendra bien ! D’ailleurs, à ces mots, le visage de la femme s’est illuminé!»
Pour Avaaz, «loin de démontrer que son propos relèverait d’un douteux troisième degré, Aldo Naouri persiste et signe en disant "allez-y, foncez, ça viendra bien".» «Si l’on peut admettre le droit de chacun à s’exprimer librement, il n’est pour autant pas tolérable que l’on puisse, en toute impunité, inciter au viol», juge pour sa part a contrario. «C’est exactement ce genre d’idéologie machiste - les désirs des hommes dominent : il faudrait donc forcer les femmes à céder à des demandes sexuelles pour qu’elles finissent par y consentir - qui fait le lit d’une culture extrêmement complaisante envers le viol conjugal», ajoute Avaaz.

Médecine : ceux qui disent non aux labos

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

| Nini la caille

Ils sont environ 200 résistants. Deux cents médecins qui militent au grand jour contre l'emprise de l'industrie pharmaceutique sur le système de santé français, parce qu'ils la trouvent aussi dangereuse que coûteuse. Leur collectif, le Formindep ("pour une formation et une information médicales indépendantes"), est méconnu du grand public. Pourtant, depuis quelques années et l'affaire du Mediator, ses combats trouvent un écho croissant dans le monde médical et commencent à porter leurs fruits, jusqu'à modifier les pratiques des plus hautes autorités sanitaires.

Médecine : témoignages d'incorruptibles

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Anne Chailleu, 38 ans, patiente devenue experte :
"Plus je creuse, plus je m'effraie des dysfonctionnements que je découvre".
C'est parce qu'elle est atteinte d'une maladie chronique, la spondylarthrite ankylosante, qu'Anne Chailleu a découvert les liens d'intérêts dans la santé. "Avant, comme tout le monde, cela ne m'effleurait pas." A l'hôpital, on la pousse à accepter un nouveau traitement alors que son cas ne correspond nullement aux indications. Un rhumatologue de ville, devant lequel elle s'interroge, lui glisse : "Ah, les labos paient bien..."
Anne Chailleu mène des recherches, s'aperçoit que l'enthousiaste praticien hospitalier est chargé d'une étude clinique pour le laboratoire. Cette fonctionnaire internationale, ingénieure, économiste et auditrice de formation, commence alors à s'intéresser de près au marché du médicament, au travail des autorités sanitaires, et adhère dans la foulée au Formindep.
Consciente que la prise de décision s'est déplacée vers l'Agence européenne du médicament (EMA), elle part en quête des déclarations publiques d'intérêts de ses experts. "Pour les obtenir, j'ai utilisé un règlement européen qui donne accès aux documents administratifs. L'EMA a fait de la résistance. J'ai insisté, harcelé l'agence par mails, et ai fini par obtenir les déclarations d'une vingtaine d'experts français, dont je me suis aperçue qu'elles n'étaient pas mises à jour depuis 1995, date de création de l'agence..."

Bébé, plus vif qu’il n’y paraît

18 avril 2013 à 19:06
Une mère et son bébé ayant participé à l'expérience.
Une mère et son bébé ayant participé à l'expérience. (Sid Kouider)

Neurosciences . Une étude dévoile la conscience précoce des nourrissons.

«Nous savons aujourd’hui répondre à une question millénaire et pouvons affirmer que les bébés possèdent des mécanismes d’accès à la conscience», annonce Sid Kouider (CNRS). L’étude que ce chercheur a menée avec une équipe franco-danoise, publiée ce matin (1), a mis en évidence chez des nourrissons les mêmes réponses cérébrales à des stimuli extérieurs que chez les adultes.
Tels des chevaliers en cotte de mailles, les nourrissons ont été coiffés d’un casque d’électrodes. Des images de visages non familiers leur ont été présentées pendant des durées variables pour stimuler leur intérêt. En réponse, l’activité électrique de leur cerveau a été enregistrée et a présenté deux temps de réaction distincts.
Le premier (appelé primaire) est totalement non conscient et se traduit par une activité neuronale automatique progressive et linéaire que l’individu ne perçoit pas. Le deuxième (dit secondaire) est bien différent. Il ne rentre en jeu que si la durée de stimulation est assez longue pour que le cerveau ait besoin d’utiliser d’autres ressources et fasse appel aux aires sensorielles ainsi qu’au cortex préfrontal. Au cours de cette phase tardive, les informations reçues précédemment sont réactivées et maintenues à l’esprit. Le moment charnière qui sépare phases primaire et secondaire est un seuil bienidentifié. C’est la signature de la conscience.

À Nantes, un forum pour comprendre la violence

L'actualité diffuse au quotidien son lot de violences commises par nos semblables. Vendredi, Culture, art et psychanalyse propose un rendez-vous pour en discuter autour de témoignages.
Trois questions à...
Jean-Luc Mahé, psychanalyste, membre de l'Association culture, art et psychanalyse.
Qui êtes-vous ?
Nous sommes une vingtaine de psychanalystes, psychologues, enseignants et artistes nantais et nazairiens. Chacun de nous a des liens solides avec les institutions éducatives, de soins et les acteurs culturels de la région. L'été dernier, nous avons voulu donner vie à une association ouverte sur la cité. Notre but est l'étude et la recherche clinique orientée par la psychanalyse. Les domaines culturels et artistiques entrent dans le programme de nos activités. Face aux énigmes de l'existence, l'artiste, par sa création, invente une voie nouvelle dont le professionnel peut tirer un enseignement. L'artiste précède le psychanalyste, il crée avec son inconscient. La psychanalyse ne vient pas ici dire la vérité, elle s'imprègne de l'oeuvre et de la démarche de l'artiste pour tirer un enseignement. Pour le psychanalyste, c'est riche d'enseignements.

Hôpitaux publics, une productivité en hausse

L’hôpital public serait-il devenu une entreprise comme une autre ? Selon une étude de l’Irdes qui vient d’être publiée*, les hôpitaux publics ont bien augmenté leur activité et leur production. Tous les types d’activité sont concernés. Mais la chirurgie est bien le meilleur élève de la classe avec une progression de 15 % des séjours depuis 2005. Les taux de croissance annuels moyens sont de l’ordre de 2,5 à 3 %. Dans le même temps, la production dans « les cliniques est restée globalement stable depuis 2005 », notent les auteurs, après une forte hausse observée entre 2004 et 2005.

samedi 20 avril 2013

Le nombre de PH progresse de 46% en dix ans

Drôle de paradoxe, le nombre de praticiens ne cesse d’augmenter à l’hôpital. A la fin 2012, on comptabilise 42 267 médecins hospitaliers, soit une progression de 46 % sur la période 2003-2013. Pour autant, dans plusieurs spécialités, de nombreux postes ne sont pas pourvus. Le total s’élève à 15 000. La médecine légale, l’oncologie médicale, la radiothérapie sont les disciplines les plus touchées. En radiologie, un poste sur deux est vacant.
En anesthésie-réanimation, la situation est encore plus aiguë avec un nombre de PH qui ne cesse de diminuer. Les CHU sont les plus touchés par le phénomène. Dans le même temps, les jeunes internes plébiscitent la discipline. A l’issue des épreuves nationales classantes, les postes sont pourvus à 100.
En ce qui concerne le portrait-robot du PH, c’est de plus en plus souvent une femme, du moins dans les jeunes générations. Il est âgé en moyenne de 51,1 ans s’il est de sexe masculin. Une femme PH a 47,6 ans.
Le départ à la retraite s’effectue de plus en plus tard. En 2012, la cessation d’activité s’observe à 64,7 ans. Deux ans plus tôt, le PH quittait l’hôpital à 64 ans.

Information du 18.04.13 13:32

La stimulation magnétique transcrânienne pour réduire le tabagisme

Le nombres des méthodes pour aider au sevrage tabagique ne fait que croître : thérapies comportementales, traitements substitutifs, hypnose, acupuncture. Toutes s’adressent au fonctionnement cérébral ou au comportement.

A cela on peut ajouter maintenant la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) à haute fréquence, dirigée vers le cortex préfrontal (région dorso-latérale). Un essai, publié par Xingbao Li et coll. (Université de Caroline du Sud) montre une réduction de l’envie intense de fumer, temporaire mais significative.

Cibler le système dopaminergique des régions de la récompense

La technique ne nécessite pas de sédation, ni d’anesthésie. Seize volontaires dépendants de la nicotine ont été inclus, pour avoir la TMS ou une simulation de TMS. La réduction de l’envie de fumer concerne les individus qui ont eu la vraie stimulation.
La nicotine active le système dopaminergique des régions de la récompense. Ce sont ces régions qui sont ciblées par la TMS.
Ce succès ouvre la voie vers des essais de TMS répétés, pour évaluer si la méthode peut être utile dans le sevrage tabagique. Un éditorialiste souligne son intérêt potentiel non seulement dans le tabagisme mais aussi pour éviter les rechutes dans le cas d’autres addictions. La TMS est déjà utilisée dans le traitement de la dépression réfractaire.
› Dr BÉ.V.
Biological Psychiatry, 15 avril 2013, doi : 10.1016/j.biopsych.2013.01.003
 18/04/2013
Sciences

Lumières sur les neurones

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO |