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jeudi 18 avril 2024

Des thérapeutiques alternatives aux dérives sectaires

Caroline Guignot  8 avril 2024

Comment différencier les pratiques non conventionnelles médicamenteuses et non médicamenteuses  dont certaines ont une efficacité reconnue, à l'instar de la médecine intégrative en oncologie – de traitements farfelus, lorgnant dangereusement vers une dérive sectaire ? Une session dédiée du  Congrès français de médecine générale  (CMGF, 21-23 mars 2024, Paris) [1], réunissant plusieurs experts dont le Pr Ivan Krakowski, oncologue et ancien président de l'AFSOS (Association francophone des soins oncologiques de support)a tenté d'apporter des réponses.

Des périodes de vulnérabilité

Certaines catégories de patients ont plus volontiers tendance à recourir aux soins non conventionnels : les personnes atteintes de cancer sont particulièrement vulnérables mais l’expérience révèle aussi que ceux souffrant de pathologie chronique y sont exposés, lassés de leurs traitements quotidiens, parfois lourds et difficiles à supporter.

La périnatalité est aussi une période de vulnérabilité des parents, que ce soit via des pratiques alimentaires rigoristes à risque ou les soins prodigués (ostéopathie du nouveau-né). Ces soins, s’ils peuvent être complémentaires de la prise en charge de référence, peuvent aussi être inefficaces ou présenter des risques pour le patient. Il peut aussi s’agir de dérives thérapeutiques “farfelues” que le patient décide parfois de privilégier sur sa prise en charge conventionnelle, pour s’engager exclusivement dans cette alternative, généralement coûteuse.

Cela va souvent de paire avec une défiance grandissante envers la médecine, avec le recours à des radicalités alimentaires. Dans le pire des cas, ces soins sont offerts dans un contexte d’emprise. L’individu s’isole pour rejoindre un courant de type sectaire.

Conserver un dialogue bienveillant et ouvert

Pour limiter ces risques, « il faut écouter les craintes, les désirs et les attentes des patients en consultation » a insisté le Dr Pierre de Bremont d’Ars, généraliste (Malakoff) et représentant du Collectif No Fakemed. Il faut une écoute bienveillante car ces pseudothérapeutes exploitent justement les failles et les faiblesses que délivrent les patients au cours de leurs rencontres. Cela veut dire qu’il faut garder le contact et ne pas être dans le jugement.

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