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samedi 20 avril 2024

Me too à l’hôpital : le changement ce n’est pas vraiment maintenant

Aurélie Haroche | 19 Avril 2024

Cette fois-ci, c’est la bonne. Encore. Depuis que Karine Lacombe, chef du service de maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine, a dénoncé dans les colonnes de Paris Match les agissements de Patrick Pelloux (dont certains pourraient être considérés comme des agressions) qui fut urgentiste dans ce même établissement, beaucoup veulent y voir une étape essentielle dans la dénonciation et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes à l’hôpital. Pourtant, c’est loin d’être la première fois que l’on assiste à une prise de parole médiatique forte sur le sujet.

Qui se souvient par exemple qu’Agnès Buzyn, alors ministre de la Santé, avait évoqué en 2017 le dégoût que lui inspiraient les réflexions dégradantes incessantes de ses confrères masculins, parfois en outre accompagnées de gestes salaces ? Surtout, au cours des dix dernières années (au moins), les enquêtes, les hashtags, les dénonciations se sont multipliés. Des associations, telles que Donner des Elles à la santé, se sont constituées. A chaque fois, les mêmes discours sont entendus sur l’omerta, le même désir de changement est exprimé. Pourtant, le silence est un oubli et chaque nouvel assaut médiatique est perçu comme un élément déclencheur. 

Des faits politiques, pas des faits divers 

Cette répétition peut interroger sur l’efficacité de ces mouvements. Lever le voile est sans conteste la première vertu de ces prises de parole médiatiques, qui s’accompagnent systématiquement d’un déferlement de témoignages sur les réseaux sociaux, dont l’ampleur donne souvent le vertige. Néanmoins, puisqu’on ne compte plus le nombre de fois où a été décrété le lancement de Me too à l’hôpital (et ailleurs), la capacité de ces phénomènes à faire profondément évoluer la socitété peut être discutée.

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