par LIBERATION et AFP publié le 13 avril 2024
Une microcrèche sera fermée à partir de lundi 15 avril et pendant trois mois à Rouen en raison de «divers dysfonctionnements» signalés par des parents depuis décembre, ont annoncé la préfecture et le département de Seine-Maritime.
L’inspection réalisée jeudi à la microcrèche Beauvoisine, au lendemain de la parution d’une enquête de France Bleu Normandie, a «permis de conclure que la sécurité des enfants n’était pas assurée au sein de ce lieu d’accueil», ont affirmé la préfecture et le département dans un communiqué conjoint diffusé vendredi. Il y avait déjà eu différents contrôles inopinés et des mises en demeure de la microcrèche Beauvoisine, qui appartient à l’entreprise Grandir (les Petits Chaperons rouges), qui dit accueillir dix berceaux sur le site du groupe. Ces procédures étaient restées sans effet jusque-là. A l’annonce de la fermeture, les services de la CAF de la Seine-Maritime ont «aussitôt été mobilisés afin de proposer aux familles concernées un accueil au sein de relais petite enfance, dès ce lundi».
Fin mars, le gouvernement avait annoncé le lancement d’une campagne de contrôles des grands groupes de crèches, comme l’avaient recommandé les inspecteurs de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) l’an dernier. Missionnée après la mort d’un bébé dans une crèche privée à Lyon en 2022, l’Igas avait recommandé l’an dernier de renforcer le contrôle des crèches, publiques et privées.
«Des personnels faiblement qualifiés et peu encadrés»
La ministre chargée de l’Enfance et des Familles, Sarah El Haïry, veut aligner le cadre réglementaire des microcrèches (moins de douze berceaux) sur les petites crèches, comme le recommande un rapport de l’Igas et de l’Inspection générale des finances (IGF). Les microcrèches représentent la moitié des créations d’établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) entre 2010 et 2020 et 13 % des places en 2020, selon ce rapport.
Conçues initialement pour développer une offre de garde dans des zones rurales, elles bénéficient d’un cadre réglementaire moins exigeant. Ces dérogations conduisent à «fonctionner avec des personnels faiblement qualifiés et peu encadrés», selon la mission Igas-IGF.
Deux livres-enquêtes parus en septembre, le Prix du berceau et Babyzness, ont mis au jour le mode de fonctionnement de certaines structures privées, mettant en cause une course au rendement au détriment du bien-être des enfants. Vingt ans après l’ouverture du secteur au privé, les crèches privées proposent 80 000 places, soit quelque 20 % des places disponibles et réalisent un chiffre d’affaires compris entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros, selon un rapport de Matignon publié en 2021.
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