Repères |De l’argent pour les soignants et des lits pour les patients : c’est la promesse faite par le gouvernement avant l’ouverture d’un “Ségur de la santé” ce lundi, avec les partenaires sociaux. Mais comment en est-on arrivé là ? Retour sur les principales décisions qui ont mené l’hôpital à la crise.
Le ministre de la Santé invite les syndicats et représentants du personnel soignant à une concertation à partir de ce lundi : un "Ségur de la santé" (du nom de l'avenue où est situé le ministère) pour trouver des solutions aux maux de l’hôpital : augmentation de salaire, plan d’investissement dans les infrastructures et les équipements... Les annonces semblent aller dans le sens de ce que réclament les soignants et tranchent avec la rhétorique du monde d’avant où l’approche comptable et entrepreneuriale était devenue la règle. En visite à la Pitié Salpêtrière le 15 mai, Emmanuel Macron a aussi déclaré vouloir “mettre fin à cette paupérisation” de l'hôpital public. En attendant les actes, retour sur les choix majeurs qui ont fait la situation d’aujourd’hui.
Début 2000 et l’application des 35 heures
“Le premier coup porté contre l’hôpital public a été l’application des 35 heures”, estime le professeur André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie à la Pitié Salpêtrière et co-fondateur du collectif inter-hôpitaux. Les 35 heures ont été appliquées à l’hôpital en 2002 mais sans les embauches pour absorber leur impact : “Les salaires ont été bloqués et le travail d’équipe a été cassé : on a mutualisé les personnels, avec des infirmiers travaillant dans un service puis dans un autre… On a supprimé la demi-heure de battement qui permettait au personnel d’être présent au même moment pendant le changement de service. Ce temps était précieux pour échanger des informations sur les patients. La vie de famille aussi en a pris un coup avec des personnes qui embauchent à 6 heures une semaine puis commencent à 14 heures celle d’après…”
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