Il est le premier projet d'établissement depuis que le CH Esquirol de Limoges est passé en direction commune avec deux autres structures, au 1er janvier. Ce document est né d'une démarche participative et est effectif depuis le 1er mars.
Le nouveau projet d'établissement du CH Esquirol de Limoges (Haute-Vienne), spécialisé en santé mentale et psychiatrie, est entré en vigueur le 1er mars. Il s'agit du premier projet d'établissement depuis la mise en place de la direction commune avec le CH de la Valette de Saint-Vaury et l'Ehpad la Chapelaude (Creuse), effective elle depuis le 1er janvier 2020. Il est le fruit d'une démarche participative, entamée dès le printemps 2019.
"La culture de l'évaluation"
"Il était important pour nous que cette démarche soit participative. Et nous souhaitions d'abord qu'elle repose sur un autodiagnostic. Il est important pour la psychiatrie d'être dans une culture de l'évaluation", explique à Hospimedia le directeur de l'établissement, Thomas Roux. Il s'agissait donc dans un premier temps de faire le bilan de la mise en œuvre du projet précédent. "Certains objectifs essentiels en 2014 devaient aujourd'hui être révisés, ou perdaient simplement de leur sens à présent", illustre le directeur. Il s'agissait aussi d'actualiser le projet avec les recommandations du délégué ministériel à la psychiatrie, Frank Bellivier, et celles du projet régional de santé de Nouvelle-Aquitaine. Au travers de cet autodiagnostic, le CH souhaitait identifier au mieux les besoins de ses patients. Cette première phase a ainsi permis de dégager "des valeurs communes", comme la bienveillance, l'innovation ou encore l'humanisme.
De mai à septembre 2019, s'est ensuite tenue la deuxième phase et la mise en place de groupes de travail, avec les personnels volontaires, recrutés via un appel à candidatures. "Nous avons impliqué 220 volontaires, sur les 70 métiers et 1 700 agents de l'établissement", souligne Thomas Roux. Ces groupes se sont tenus autour de six orientations stratégiques, qui ont constitué "l'ossature du projet" : accès aux soins de proximité et urgences coordonnées ; prévention, accès aux soins somatiques et prise en charge globale ; articulation et transitions des soins aux différentes étapes de la vie ; réhabilitation psychique, sociale et familiale ; prise en charge des patients et respect de leur citoyenneté et environnement ; formation, enseignement, recherche et innovation. L'ensemble de ces orientations a ensuite été décliné en quatre axes : prévention et santé mentale, addiction et blessé de l'encéphale ; promotion du droit des usagers ; promotion de la recherche enseignement et formation ; promotion, dynamisme et attractivité de l'établissement. Le directeur en est conscient, "cela a donné lieu à beaucoup de sous-parties et de déclinaisons, mais c'était important pour que chacun puisse avoir son mot à dire". Plus de 90 fiches-actions ont ainsi été rendues par les groupes.
Continuer la démarche participative
Une base solide pour passer à la troisième étape : la priorisation et la consolidation du projet, chapeautées par un directoire composé du directeur général et de la présidente de la commission médicale d'établissement (CME). Ce travail collectif a donc abouti à la mise en place du nouveau projet au début du mois de mars. L'établissement entend rester dans une dynamique participative, en mettant en place rapidement des groupes de travail — au nombre de neuf — pour la mise en œuvre et l'évaluation annuel du projet d'établissement. Cela passe par des déclinaisons "très concrètes" qui concernent par exemple la stratégie — comme faciliter l'accès aux soins de proximité —, la pédopsychiatrie — avec la création d'une équipe mobile — ou encore les blessés de l'encéphale — avec le développement de la télé-expertise.
Ce projet s'inscrit enfin dans le cadre d'une réflexion globale, autour de cinq projets supports — social et managérial ; recherche ; qualité et gestion des risques ; projet des usagers ; schéma directeur du système d'information — rendus nécessaires par la mise en place de la nouvelle direction commune. Et cela a impliqué d'autres changements comme un remaniement des pôles au sein du CH.
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