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La crise extraordinaire que nous vivons avec le coronavirus met au grand jour la crise ordinaire de l’hôpital public. Après la vente de l'hôpital Hôtel-Dieu au privé, Yann Diener nous parle aujourd'hui du mépris des gouvernements successifs pour les personnels soignants, qu'ils cherchent à évincer à tout prix.
L’hôpital public a vu son budget baisser d’année en année. Au mépris des besoins du terrain, des établissements sont vendus au privé, des services d’urgence et des maternités sont fermés. Le plus gros poste budgétaire étant ce qu’on appelle la masse salariale, on gèle les salaires, et les départs à la retraite ne sont pas remplacés. Résultat : rien qu’à Paris, en 2019, 900 lits d’hôpitaux sont fermés faute de personnel pour y accueillir des patients. Et pour les salariés qu’on ne peut pas faire partir à la retraite, on fait tout pour les dégoûter, on applique le lean management, le dégraissage, qui a fait ses preuves chez Toyota : on les humilie, on change les infirmières de service tous les deux jours, on monte les personnels les uns contre les autres, on jette de l’huile sur le feu des rivalités de carrière, autant de moyens pour pousser les médecins comme les aides-soignants vers la sortie, par la porte ou par la fenêtre.
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