Elles font tourner la gériatrie en France, et écopent aujourd'hui dans les maisons de retraite, face à la vague de Covid-19. Le virus met en lumière la trajectoire des aides-soignantes, qui depuis près de 20 ans ans empilent dans l'ombre arrêts maladie et troubles musculo-squelettiques.
Il est 20 heures, et vous applaudissez : “Du bruit et des sous pour l’hôpital!” - et aussi, deux minutes d’exutoire qui percent un jour sans fin. Ou bien, il est 20 heures, et vous êtes ce voisin qui râle à contre flots depuis sa fenêtre : “Fallait pas voter pour lui !” A moins qu’il ne soit 20 heures, et que vous ne sachiez plus trop quoi faire depuis que vous avez vu circuler, rageurs, des témoignages de soignants et aussi quelques photos de doigts d’honneur, qui surlignent le décalage entre ces deux minutes de ola quotidienne, et vingt ans de grand silence tandis que les réformes hospitalières s’empilaient.
La pénurie de masques, les respirateurs qui se répartissent au compte-gouttes et les lits saturés (cinq fois moins de lit de réanimation en France qu’en Allemagne) sont des lignes creuses dans les budgets. Mais ils ne représentent qu’une moitié de l’équation, urgente et dramatique, à laquelle hôpitaux et EHPAD font face aujourd’hui sous les projecteurs des médias, aussi soudains que crus. L’autre moitié concerne le personnel, et tout le monde a pris conscience que le monde hospitalier en manquait drastiquement à présent que l’épidémie de Covid-19 fait peser sur eux une charge inédite.
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