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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 2 juillet 2022

« Sourd, moi ? Répète un peu pour voir ! » : le déni de vieillesse des durs de la feuille


 



Par   Publié le 2 juillet 2022

ENQUÊTE Un quart des adultes français présentent une déficience auditive. Un pourcentage qui croît avec l’âge. Pourtant, s’appareiller est un cap que certains seniors ont du mal à franchir, comme un signe de vieillesse mal assumée.

Série photo « Age is a Wrinkle ». Miron #2.

De l’avis de ses proches, Felipe Kriegelstein, 80 ans, fait preuve de mauvaise foi. Cet ingénieur aéronautique à la retraite, sémillant président du conseil syndical de sa copropriété à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, refuse d’admettre qu’il perd l’audition comme feu « Mamie Kriegelstein ». Quand sa femme et ses filles lui suggèrent d’aller consulter un oto-rhino-laryngologiste (ORL), il esquive le problème : « J’entends parfaitement bien la télévisionSi vous parliez aussi distinctement qu’Evelyne Dhéliat ou Louis Bodin, je ne vous ferais pas répéter ! De toute façon, on a de la chance puisqu’on a tout en double… », déclare-t-il, provocateur, en posant ses mains sur ses deux oreilles. Après son petit déjeuner, il fourre systématiquement les publicités de prothèses auditives, qu’il considère comme une « grosse arnaque », dans ses courriers indésirables : « Même les marchands de lunettes s’y mettent ! Ils se font un beurre pas possible avec ces gadgets ! »

vendredi 1 juillet 2022

Sarthe. Cet été, des patients en psychiatrie pourront être hospitalisés ailleurs, faute de place

Publié le 

Un tiers des lits étant fermés en psychiatrie adultes cet été en Sarthe, la solidarité régionale s’organise. À partir du lundi 4 juillet 2022, les patients pourront être hospitalisés dans d’autres départements.

Seul établissement de santé mentale de la Sarthe, l’EPSM d’Allonnes voit un tiers de ses lits fermés cet été.

En raison d’un manque de médecins psychiatres, la Sarthe connaît de fortes tensions dans le secteur de la psychiatrie adulte. L’EPSM (établissement public de santé mentale) va perdre cet été un tiers de sa capacité d’hospitalisation : 85 des 268 lits sont fermés depuis la mi-juin. Et cela « malgré une mobilisation sans précédent des professionnels de santé : recours à la réserve sanitaire, renforts de personnels » souligne l’Agence régionale de santé.


SANTESarthe : une mobilisation régionale, pour l’accompagnement de patients hospitalisés en service de psychiatrie adulte

Angers Info 

Publié le 01/07/2022   Par  

 La région Pays de la Loire et l’ARS se mobilise pour les patients en psychiatrie de la Sarthe.

Le département de la Sarthe connait de fortes tensions liées au manque de médecins psychiatres, une situation qui nécessite une coordination régionale pour assurer la continuité et la qualité de la réponse aux besoins des patients.

La solidarité régionale des établissements de santé publics et privés, ainsi que des professionnels de santé libéraux des Pays de la Loire, permettra, en cas de besoin, l’accueil en hospitalisation de patients sarthois en dehors de leur département à compter du 4 juillet.
Dans un contexte de tensions sur les ressources humaines en santé, le département de la Sarthe va connaître cet été une diminution d’environ un tiers de l’offre de capacité d’hospitalisation en psychiatrie adulte au sein de l’EPSM de la Sarthe.

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Chronique «Philosophiques» Droits des femmes : de la fiction à la réalité

par Sandra Laugier, Professeure de philosophie à l'université Paris-I Panthéon-Sorbonne et chroniqueuse à Libération   publié le 30 juin 2022

Avec l’abolition de l’arrêt Roe «vs» Wade par la Cour suprême, des Etats sont désormais libres d’agir contre les femmes à coups de mesures répressives et de surveillance comme dans les pires séquences de la série «The Handmaid’s Tale». 

Parfois, on peut se réjouir de voir une scène de fiction devenir réalité ; 2021 aura été marquée par la belle image conclusive du film de François Ruffin Debout les femmes ! de ces femmes de ménage, infirmières et auxiliaires de vie chantant l’hymne du MLF et occupant l’Assemblée nationale. L’élection de Rachel Keke (et d’autres, issu·e·s de mobilisations et professions similaires) semble partiellement la mettre en œuvre, en affirmant la compétence politique des actrices du care, absentes de la sphère publique pendant les années de pandémie.

Urgences : 41 propositions de la mission flash pour faire face à l'été

30.06.22

La "mission flash" commandée par Emmanuel Macron sur la situation des urgences a soumis une "boîte à outils" à Elisabeth Borne, qui propose notamment une meilleure orientation des patients et une revalorisation des personnels hospitaliers.

41, c'est le nombre de propositions que la «mission flash» sur les soins non programmés lancée par Emmanuel Macron et présidée par le Dr. François Braun, président de Samu-Urgences de France, a déposé sur le bureau d’Elisabeth Borne, la Première ministre, jeudi 30 juin. Le document, de 60 pages, a été présenté lors d’une réunion de travail avec la ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, de l’Assurance maladie et de France Assos Santé.


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Les infirmiers scolaires montent au créneau, insatisfaits de leur logiciel métier

30.06.22


Dans un communiqué intitulé Un autre L.I.E.N, une nécessité, le syndicat SNICS/FSU, représentant des infirmières scolaires, appelle à une refonte du Logiciel Infirmier de l'Education National (LIEN) qu'il estime non abouti

Le Lien a-t-il amélioré votre pratique lors des consultations infirmières ? Réponse : non à 92%. Les Lien est-il un outil qui améliore le recueil et l'expression des besoins exprimés par les élèves ? Réponse : non à 75%, d'après le syndicat SNICS/FSU, qui a sondé les infirmières

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Pourquoi vouloir changer de nom de famille ?

La Question du jour

Épisode du vendredi 1 juillet 2022 par Guillaume Erner

Résumé

Que change l’entrée en vigueur vendredi 1er juillet 2022 de la loi sur le changement de nom de famille ? Cette loi avait été votée en février 2022. Elle vise à faciliter les démarches. Pourquoi ? Que dit-elle de l'évolution de notre société ? 


Pourquoi vouloir changer de nom de famille ?


La taille de certaines régions du cerveau est corrélée avec l’intensité des relations sociales

Mardi, 28/06/2022

La taille de certaines régions du cerveau est corrélée avec l’intensité des relations sociales

Plusieurs travaux ont montré des corrélations entre taille du cerveau et environnement social. Des chercheurs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), de l’Université Claude Bernard Lyon 1 et de l’Université de Pennsylvanie, se sont associés pour les compléter en travaillant sur une espèce de primates dont les caractéristiques cérébrales sont très proches de celles des humains : les macaques rhésus. Ils ont observé 68 adultes et 21 jeunes de moins de 6 ans, en milieu naturel, en notant l’intensité de leurs interactions sociales (par exemple, le toilettage, comportement relationnel très important chez ces singes) et leurs positions hiérarchiques dans le groupe. Puis ils ont soumis les macaques à des scanners cérébraux.

Plus les animaux adultes avaient un nombre important de compagnons, plus certaines régions de leur cerveau – l’insula antérieur et la partie médiane du sillon temporal supérieur – étaient de taille importante. Ces zones sont considérées comme primordiales pour se représenter les émotions et les comportements d’autrui.

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Comment TikTok est devenu la « boîte à questions » de l’éducation sexuelle

Par   Publié le 1er juillet 2022

Premières fois, modes d’emploi… Sur TikTok, les contenus d’éducation sexuelle à destination des adolescents et jeunes adultes se multiplient, avec des communautés d’entraide très actives.

« Les prélis, c’est quelques jours avant de passer à l’acte ou ça peut être le même jour ? », « Comment on fait pour galocher ? », « C’est normal de pas avoir ses règles à 12 ans ? » Depuis sa voiture ou dans le confort de son lit, Lilou, alias @lilou_sans_tabou, répond aux questions de ses abonnés à son compte TikTok (ils sont plus de 133 000).

« La majorité des questions, c’est pas sorcier. Quand ça demande plus d’expertise, je réoriente vers des spécialistes », explique-t-elle. La jeune femme n’est ni gynécologue, ni sexologue. Elle a 21 ans et elle est étudiante audioprothésiste. « A 17 ans, j’ai découvert que j’avais un vaginisme [contraction des muscles à l’entrée du vagin rendant difficile la pénétration] et j’aurais aimé qu’une grande sœur me parle de tout ça », se souvient-elle.

Crise à l’hôpital : Les 41 mesures de la « mission flash » pour surmonter un été « à haut risque » aux urgences

 


 

L’ordonnance du Dr François Braun est désormais dans les mains de la Première ministre Elisabeth Borne

Des bras, des budgets, du tri, etc. La « mission flash »​ sur les soins non programmés a remis ce jeudi à Matignon ses 41 propositions pour surmonter un été « à haut risque » dans les services d’urgences.

L’ordonnance du Dr François Braun est dans les mains de la Première ministre Elisabeth Borne. Un document de 60 pages, que le président de Samu-Urgences de France a présenté lors d’une « réunion de travail » à Matignon, en présence de la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, de l’Assurance maladie et de la fédération d’associations de patients France Assos Santé. Cette « version non définitive » sera amendée à l’issue de ce rendez-vous, a indiqué François Braun.

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Un coup de pouce de 15 millions d'euros pour la santé mentale

30 juin 2022

PAYS BAS

Les unités de psychiatrie aiguë High & intensive care reçoivent des moyens supplémentaires. La prise en charge du patient y est davantage individualisée.


Le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) a annoncé jeudi, lors d'une visite à l'hôpital psychiatrique de la KULeuven à Kortenberg, le déblocage d'une enveloppe de 15 millions d'euros par an en faveur des unités High & intensive care (HIC).

Importé des Pays-Bas il y a deux ans, ce concept s'adresse à des cas aigus pour lesquels on prévoit une prise en charge individualisée du patient, avec implication de son entourage et du médecin traitant, tout en limitant autant que possible les mesures de contrainte physique ou de privation de liberté.


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Témoignage «On est très proche du harcèlement moral» : dans le Gard, une prof handicapée dépourvue face à son rectorat

par Sarah Finger, correspondante à Montpellier   publié le 30 juin 2022 

Près de Nîmes, une enseignante handicapée se bat pour exercer dans de meilleures conditions. Réunis au sein d’un collectif, d’autres membres de l’Education nationale s’insurgent contre la «maltraitance» de l’institution face à leur handicap.

«Je suis épuisée, au bout du rouleau. Je ne vis plus, je survis.» Sandra Vétier-Rey, 51 ans, professeure agrégée d’économie et de gestion, pose sa canne avant de s’allonger sur son canapé. Atteinte de douleurs chroniques au bassin depuis 2007, elle ne peut plus rester assise ni debout. Cloîtrée dans sa maison de Caissargues, près de Nîmes (Gard), elle confie son angoisse, la voix brisée : «Je ne sais toujours pas ce que le rectorat compte faire de moi à la rentrée. J’attends mon affectation depuis trois mois. Après trente ans d’ancienneté dans l’éducation nationale, cette incertitude est une torture psychologique.»

jeudi 30 juin 2022

Edwige Chirouter, philo pour les marmots




par Elsa Maudet  publié le 30 juin 2022 

L’agrégée de philosophie pense que les enfants peuvent philosopher et parcourt le monde au nom de l’Unesco pour former élèves et enseignants. 

Elle a toujours, fourrées dans son sac, des marionnettes. Un petit Kant, vêtu de gris, et un petit Platon, barbu vêtu de blanc. Ses doigts s’animent. «On peut parler des auteurs aux enfants, leur dire : “Tu vois, Kant, il pensait qu’il faut toujours dire la vérité, que c’est pas bien de mentir, quelles que soient les circonstances. Et lui, Platon, il est pas d’accord”.» Ses petits bouts de tissu sont son bâton de pèlerin. Depuis plus de vingt ans, Edwige Chirouter, athée jusqu’à l’os, évangélise : oui, on peut faire philosopher les enfants. Oui, on doit faire philosopher les enfants. Pour les équiper intellectuellement face aux vicissitudes du monde, les prémunir de la manipulation, des fake news, du dogmatisme et du relativisme. Certains puristes ont un principe : la philo n’existe que si l’on peut se plonger dans du Heidegger ou du Nietzsche dans le texte.

Interview Procès du 13 Novembre: la perpétuité incompressible, négation du «droit à l’espoir»

par Juliette Delage  publié le 30 juin 2022

Salah Abdeslam a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté incompressible. «Une peine de prison à vie», prononcée seulement quatre fois dans l’histoire judiciaire française, qui empêche «le droit à l’espoir» du condamné, estime Matthieu Quinquis, président de l’Observatoire international des prisons. 

Salah Abdeslam, seul membre encore en vie de commandos du 13 novembre 2015, a été condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une peine de sûreté incompressible. Matthieu Quinquis, avocat au barreau de Paris, récemment élu à la tête de l’Observatoire international des prisons (OIP), explique à Libération les ressorts de cette peine, la plus lourde prévue par le code pénal, prononcée seulement quatre fois dans l’histoire judiciaire française avant le procès des attentats.

Qu’est-ce que la perpétuité incompressible ?

La perpétuité dit son nom : c’est une peine de prison à vie. Ce qui est incompressible, ce n’est pas la réclusion criminelle à perpétuité mais la période de sûreté dont elle est assortie. La justice pénale prévoit des périodes de sûreté au cours desquelles aucun aménagement de peine ne peut être accordé. Elles peuvent être de dix-huit, voire vingt-deux ans en cas de condamnation à la perpétuité. Pour les cas les plus graves, les magistrats disposent d’une peine de sûreté incompressible. Intégrée dans le droit en français en 1994 pour les auteurs de meurtre avec viol, torture ou acte de barbarie sur des mineurs, elle avait connu jusqu’à présent seulement quatre applications.

À quoi ça sert de voir un psy quand on est vieux ?

Mardi Noir — Édité par Natacha Zimmermann — 

Lorsque l'on a 80 ans, l'idée n'est pas forcément de changer de vie. Mais il est aberrant d'imaginer qu'une vieille personne ne puisse pas bénéficier d'un travail psychique

Tant qu'on est vivant, autant rendre la chose la plus satisfaisante possible. | Anna Shvets via Pexels

Tant qu'on est vivant, autant rendre la chose la plus satisfaisante possible. |

 Anna Shvets via Pexels

Dans Ça tourne pas rond, Mardi Noir, psychologue et psychanalyste, revient chaque semaine sur une question ou problématique psychologique.

Plein de raisons peuvent amener à consulter quand on a un certain âge: le deuil, les pertes cognitives douloureuses pour l'ego, le vide de la retraite, la maladie, la solitude, les traitements palliatifs... Cependant, la question n'est pas sans intérêt. Freud a évoqué l'âge des patients dans plusieurs textes, notamment dans ceux traitant des contre-indications au démarrage d'un travail psychique.

Être vivant, mais dans l'attente

Ceci dit, et toujours dans cette idée des sujets envisagés au cas par cas, il est aberrant d'imaginer qu'une vieille personne ne puisse pas bénéficier d'un travail psychique, quel qu'il soit. Il n'y a pas d'âge pour se représenter un excès d'excitation désagréable, pour faire des liens, pour évoquer son passé, ses envies et sa façon singulière d'être au monde. L'inconscient, de toute façon, n'a pas d'âge et est indifférent au temps.

De plus, la mort, même si on la conçoit théoriquement, est irreprésentable. Elle est, comme dirait Lacan, «un acte de foi». On y croit dur comme fer, on y est obligé, ça soulage de savoir qu'il y a une fin à tout ce merdier, mais en est-on si certain? Je le vois bien, mes parents sont âgés, handicapés, malades chroniques, la mort rôde. Elle n'est pas déniée, seulement, elle n'a pas de matérialité. Enfonçage de portes ouvertes, bonjour : tant qu'on n'est pas mort, on est vivant.

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Interview «Le phénomène de petite voix intérieure n’est pas universel»




par Frédérique Roussel   publié le 29 juin 2022 

Rencontre avec la chercheuse en linguistique et neurocognition Hélène Lœvenbruck, autrice d’un livre qui décortique une activité mentale très commune: se parler à soi-même.

Nous nous parlons un quart du temps à nous-mêmes. Une activité silencieuse et industrieuse : lister des choses à faire, réciter des vers, fredonner un air, se motiver pour un rendez-vous, rejouer un conflit… C’est la fameuse «petite voix», si intime, qui semble se démultiplier quand on se rappelle une conversation ou quand on a l’impression d’écouter quelqu’un d’autre parler dans notre tête. Hélène Lœvenbruck les apprivoise et les décortique à sa manière dans le laboratoire du CNRS de psychologie et neurocognition à Grenoble qu’elle dirige (1). Dans un essai richement référencé, la linguiste montre combien le phénomène du langage intérieur se situe à la croisée de plusieurs disciplines, neurosciences, philosophie, psychiatrie, psycholinguistique et littérature, et combien il n’a pas encore livré tous ses secrets. Entretien.

En colère, la psychiatrie publique veut des changements majeurs

Stéphanie Lavaud, Aude Lecrubier   28 juin 2022

 « Jamais dans son histoire, depuis la libération, la psychiatrie n’a connu un tel danger » alertent 4 syndicats de psychiatres hospitaliers, qui appellent à une journée de mobilisation ce mardi [1]. « Il est rare que la psychiatrie se mobilise de cette façon », explique la Dr Marie-José Cortès à Medscape, psychiatre à l’hôpital de Mantes-la-Jolie (Yvelines) et présidente du Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux (SPH). « Si nous le faisons, c’est parce que nous considérons que nous avons atteint une limite qui, si elle était dépassée, ne permettrait plus d’assurer la sécurité des soins ». (Lire aussi Les psychiatres appellent à la grève le 28 juin)


La psychiatrie hospitalière dans la rue pour alerter sur un « effondrement proche »

Paris, le mercredi 29 juin 2022 - D’une même voix, quatre syndicats représentants les psychiatres de l’hôpital public* appelaient hier médecins et soignants à la mobilisation pour dénoncer un « effondrement proche » de la discipline.

La crise hospitalière défrayait déjà la chronique avant l’épidémie de Covid, mais cette dernière a eu des répercussions « très importantes chez nos concitoyens, notamment les plus jeunes avec des vagues d’adolescents arrivant dans nos urgences pour geste suicidaire, angoisse majeure, dépression, décompensations » notent les auteurs du communiqué commun.

« Nous ne sommes plus en capacité d’assumer les missions de service public qui sont les nôtres » préviennent-ils aussi.

Comme dans d’autres spécialités, les syndicats déplorent une pénurie chronique de soignants et de médecins, avec une chute du nombre des psychiatres dans le service public aboutissant à la vacance d’un tiers des postes.

Cette situation « inédite depuis la libération » selon ces organisations entraînent la fermeture de structures ambulatoires, l’engorgement des urgences, des délais de consultations qui ne cessent d’augmenter, la dégradation des soins et une perte de sens pour les équipes soulignent les syndicats.

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Les infirmiers en psychiatrie dans la bataille pour sortir de la crise




27.06.22

Cet été, il n'y a pas que les services d'urgences qui risquent de fermer alertent quatre syndicats de psychiatres hospitaliers. Ils appellent à la grève, ce mardi 28 juin, contre l'effondrement de leur discipline, submergée par la demande et en pénurie de soignants, au risque d'une catastrophe de santé publique. Trois infirmiers en psychiatrie témoignent de la situation dans leurs services respectifs...


Quatre syndicats de psychiatres hospitaliers appellent à la grève, 
ce mardi 28 juin contre l'effondrement de leur discipline.

Le monde de la psychiatrie est décidé à se faire entendre, alors que d'autres secteurs l'ont précédé, comme celui des urgencesrécemment. Un rapport accablant de la Fédération Hospitalière de France (FHF) faisait en l'occurrence le bilan d'une situation intenable, ce 22 juin* : La quasi-totalité des établissements connaissent des difficultés de recrutement d'infirmiers et d'aide-soignants de manière permanente ou ponctuelle, avec une urgence toute particulière sur les infirmiers et la nuit. Conjuguées à un absentéisme élevé, ces difficultés de recrutement pèsent lourdement sur le dynamisme des établissements, alertent les auteurs de l'enquête qui prévoient un été difficile. Si la gériatrie reste de loin le secteur qui peine le plus à attirer du personnel, il est suivi par les blocs opératoires, la médecine (les services non spécialisés) puis la psychiatrie. C'est dans ce contexte que quatre syndicats appellent justement à une journée d'action, ce mardi 28 juin,  et dénoncent l'effondrement du service public. Motif de la grogne : les conditions de travail de plus en plus difficiles, le manque de moyens et de reconnaissance, les fermetures d'établissements et la dégradation générale de la prise en charge dans ce secteur en grandes difficultés.