Mardi Noir — Édité par —
Tant qu'on est vivant, autant rendre la chose la plus satisfaisante possible. |
Anna Shvets via Pexels
Dans Ça tourne pas rond, Mardi Noir, psychologue et psychanalyste, revient chaque semaine sur une question ou problématique psychologique.
Plein de raisons peuvent amener à consulter quand on a un certain âge: le deuil, les pertes cognitives douloureuses pour l'ego, le vide de la retraite, la maladie, la solitude, les traitements palliatifs... Cependant, la question n'est pas sans intérêt. Freud a évoqué l'âge des patients dans plusieurs textes, notamment dans ceux traitant des contre-indications au démarrage d'un travail psychique.
Être vivant, mais dans l'attente
Ceci dit, et toujours dans cette idée des sujets envisagés au cas par cas, il est aberrant d'imaginer qu'une vieille personne ne puisse pas bénéficier d'un travail psychique, quel qu'il soit. Il n'y a pas d'âge pour se représenter un excès d'excitation désagréable, pour faire des liens, pour évoquer son passé, ses envies et sa façon singulière d'être au monde. L'inconscient, de toute façon, n'a pas d'âge et est indifférent au temps.
De plus, la mort, même si on la conçoit théoriquement, est irreprésentable. Elle est, comme dirait Lacan, «un acte de foi». On y croit dur comme fer, on y est obligé, ça soulage de savoir qu'il y a une fin à tout ce merdier, mais en est-on si certain? Je le vois bien, mes parents sont âgés, handicapés, malades chroniques, la mort rôde. Elle n'est pas déniée, seulement, elle n'a pas de matérialité. Enfonçage de portes ouvertes, bonjour : tant qu'on n'est pas mort, on est vivant.
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