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La folie fait partie de notre société. Pour Pierre Lamothe, spécialiste du sujet, les fous sont d'abord des personnes en souffrance, qu'il faut accompagner. Avec beaucoup d'humour et de culture, et en s'appuyant sur sa longue expérience, il décrit sa spécialité et son regard sur la société, sur le plateau de "Vous êtes formidables"
Ne vous arrêtez pas à son air de bonhommie. Pierre Lamothe a un cv impressionnant. Il est psychiatre, médecin-légiste, expert honoraire agréé par la Cour de cassation. Il a aussi été le chef du « Pôle de santé mentale des détenus et psychiatrie légale » de Lyon pendant plus de trente ans. Il a également travaillé sur plusieurs procès, dont celui de Klaus Barbie, dont il a été l’un des médecins.
Je pense qu’on devrait obliger les internes des hôpitaux à faire au moins un remplacement en campagne et un en ville…
Lorsqu’il effectue son internat, plus jeune, à Bourg-en-Bresse, c’était déjà en psychiatrie. « Après mai 68, on avait fait une assemblée constituante, et un tas d’autres choses. Il fallait donner l’exemple de l’externat pour tous, et se déplacer en périphérie. Donc, j’avais choisi d’aller à Bourg. Et cela a été formidable. »
C’est l’occasion d’approcher ses premiers patients, et on s’en souvient. « Ce sont les patients qui vous apprennent tout. On a un bagage universitaire, indiscutablement, mais… ce qui nous éduque et nous fait progresser, c’est la rencontre », témoigne-t-il. « J’ai eu l’énorme chance de pouvoir aller dans des milieux extrêmement divers. De faire des remplacements de médecine générale dans les HLM à Oyonnax, ou d’aller au fin fond d’une ferme de l’Ain, après 40 kilomètres de voiture, pour trouver quelqu’un qui vit avec ses poules dans sa cuisine, comme en 1900. » Il conclut avec ironie « Rien ne remplace cette expérience. Et je pense qu’on devrait obliger les internes des hôpitaux à faire au moins un remplacement en campagne et un en ville… ». C’est dit.
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