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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 22 février 2013

La maison des belles personnes



Gabriel Rolon


Marianne Millon (

Traducteur

)

Dans un Buenos Aires inattendu et décadent, une enquête menée sur un rythme endiablé par un détective malgré lui, une oeuvre aussi intrigante que violente, déjà culte en Argentine. Star des psychanalystes et coqueluche de toutes les étudiantes en psycho, Pablo Rouviot sent le vent tourner : abandonné par la femme de sa vie, décrié par ses collègues, il se renferme dans une morne solitude. Un soir, une jeune femme se présente avec une surprenante requête : déclarer son frère irresponsable de ses actes. 

Ainsi Paula Vanussi espère-t-elle sauver Javier, accusé du meurtre de leur père. Sensible au charme troublant de la belle, Rouviot accepte la mission. Mais le doute s'installe : Paula a-t-elle tout dit ? De quelle étrange maladie souffre Javier ? Qui avait intérêt à supprimer le très respectable Roherto Vanussi ? Et Rouviot de se lancer dans une enquête au coeur de ces familles censées former l'élite du pays, ces belles personnes prêtes à tout pour protéger leurs secrets les plus inavouables...

Biographie de Gabriel Rolon

Né à Buenos Aires en 1961, Gabriel Rolon exerce comme psychanalyste. Figure médiatique très importante en Argentine, il a présenté plusieurs programmes de radio et de télévision autour de la psychanalyse pour des médias nationaux. La Maison des belles personnes est son premier roman.

L’hypocondrie dans le DSM-5
Publié le 18/02/2013
The British Journal of Psychiatry consacre un éditorial (d’un psychiatre exerçant à Sydney, Australie) au « défi conceptuel » de l’hypocondrie, et de sa relation avec les préoccupations anxieuses sur la santé, dans la perspective d’une proposition du prochain DSM-5 pour remplacer par deux troubles différents l’actuel concept (hétérogène) d’hypocondrie.

Celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas
Publié le 14/02/2013
Il semble que la pratique d’une religion (religious participation) ou la présence de croyances constituent des « indicateurs d’une meilleure santé mentale », mais cette notion d’un lien entre « religion, spiritualité et santé mentale » s’appuie surtout sur des travaux américains où l’évaluation de la spiritualité est souvent « assimilée à celle du bien-être. »

"La psy box : 25 tests pour savoir qui vous êtes (Coffret)" de Dr Serge Ciccotti (PhD Behavioral Sciences) chez Marabout (Paris, France)

Créé le 06/02/2013
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jeudi 21 février 2013

Une nouvelle molécule en vue contre l’alcoolo-dépendance

mercredi 20 février 2013

sous influences arts plastiques et psychotropes






15 février - 19 mai 2013
 A partir du 15 février 2013, la maison rouge présente Sous influences, un ensemble d’œuvres, de documents, de films sur le thème des rapports entre les arts plastiques et les produits psychotropes. Depuis la nuit des temps ou plutôt l’aube de l’humanité, nos semblables ont croisé sur leurs chemins des substances psychoactives, plantes, champignons, macérations diverses et ces rencontres ont entrainé stupéfaction, intoxication, dépendance, accès mystique, soulagement, mort, voire illumination. 
Les artistes, toujours à la recherche d’accès à la création, de passages, de déclencheurs, de transgressions, de stimulations, de routes vers des imaginaires transmissibles, ne pouvaient guère éviter d’en tenter les effets.

mardi 19 février 2013

Cinéma et psychanalyse (CRIR)

Vient de paraître aux éditions érès, le n° 211 de la Revue Le Coq-Heron,Cinéma et psychanalyse.
SOMMAIRE
Éditorial
E v a   L a n d a
L’écran du rêve. Freud, Les mystères d’une âme et le cinéma :
une séance manquée ?
J e a n – P i e r r e   K a m i e n i a k
Halluciner dans l’inframince
R o g e r   D a d o u n
Notes sur le film La vie des autres
F a b i o   L a n d a
Seul dans le noir
L u c i e n   M é l è s e
Quand la violence crève l’écran : Le festin nu
F r a n c i s   D r o s s a r t
Le nazisme en héritage.
À propos du film Deux ou trois choses que je sais de lui
R é g i n e   W a i n t r a t e r
Non, la nuit n’est pas si noire !
C l a u d e   R a b a n t
Sátántangó. Éléments pour une lecture psychanalytique
D a v i d   L e n g y e l
Valse avec Bachir : la guerre n’est pas une chanson d’amour
E v a   L a n d a
Un auteur dépersonnalisé, une carnation de l’ombilic.
Tarnation
V i r g i n i e   F o l o p p e
Mort, rajeunissement et vie éternelle dans La maison du lac,
La chatte sur un toit brûlant et Cocoon (traduction Ariane Morris)
C a l v i n   A .   C o l a r u s s o
Augustine, de l’hôpital au cinéma
N i c o l e   E d e l m a n
AUTOUR DE MÈRE FOLLE ET HISTOIRES DE FOUS
Introduction
M i e k e   B a l ,   M i c h e l l e   W i l l i a m s   G a m a k e r
Qu’est-il arrivé à mon livre, Mère Folle ?
F r a n ç o i s e   D a v o i n e
Folie et déraison créatrice
M i e k e   B a l
Le temps disjoint : Histoires de fous (traduction Alexandra Landa et Eva Landa)
M i g u e l   Á .   H e r n á n d e z – N a v a r r o
De Mère Folle à Histoires de fous, ou du livre au film
N i c o l e   R o g e r
Alice et l’intime étrange étranger. Au pays des sotties
C l a u d i n e   A c h
Des sons de la pensée-ciné
A n n a – H e l e n a   K l u m p e n
Le psychanalyste au cinéma (traduction Alexandra Landa et Eva Landa)
A l b e r t o   M o n t o y a   H e r n á n d e z
L E C T U R E S C R O I S É E S
Star Wars au risque de la psychanalyse :
entre l’absolu féminin de la psychose et la construction sexuée du sujet ?
J e a n – L u c   V a n n i e r
L E C T U R E S
Sélection d’ouvrages de Murielle Gagnebin
p a r   E v a   L a n d a
L’image et la pensée, de Marie-France Castarède (sous la direction de)
p a r   M i r e i l l e   F o g n i n i

Infirmier, un des métiers qui manque le plus de main d'oeuvre, dans la Nièvre

C‘est l’un des métiers les plus en tension en Bourgogne, d’après le ratio offres d’emploi/demandeurs. Les infirmiers ne sont pas assez nombreux pour répondre à l’ensemble des offres d’emploi qui les concernent. Selon le conseil départemental de l’ordre des infirmiers (CDOI), la situation n’est pas très différente dans notre département.
D’après David Colmont, représentant la délégation du CDOI, ce n’est pas nouveau. Selon lui, la Nièvre fait partie des « régions les plus sinistrées. » « Ici, il y a beaucoup d’offres d’emploi. Mais dans le sud, vous trouverez peu de postes. »
L’étude de l’Insee portant sur des chiffres de mars 2012, David Colmont tient à apporter une précision. « L’année 2012 a été très particulière. Les modalités de formation ont changé : au lieu de terminer leur cursus en décembre, les étudiants sont sortis en juillet. » En mars, le nombre de candidats était donc inférieur à ce qui est attendu habituellement en début d’année. Ce qui a dû amplifier le phénomène de pénurie. Pour autant, David Colmont reconnaît que le manque d’infirmiers existe. Et ce, bien avant l’entrée sur le marché du travail. « Même au niveau des écoles, il y a davantage d’offres de formation que de candidats. » Les contraintes du métier auraient-elles un effet négatif sur la motivation des diplômés, comme le constate l’Insee?? « C’est vrai mais pas plus qu’avant », avoue David Colmont. « C’est sûr que c’est moins difficile de recruter quelqu’un sur un poste sans travail le dimanche. Mais il y a une compensation financière. » 

Jenny Pierre

La politique du chiffre ronge l'hôpital britannique

LE MONDE | 

Des infirmières britanniques manifestent contre la fermeture de plusieurs services de l'hôpital de Lewisham, dans la banlieue sud de Londres, le 26 janvier.
Des infirmières britanniques manifestent contre la fermeture de plusieurs services de l'hôpital de Lewisham, dans la banlieue sud de Londres, le 26 janvier. | AFP/LEON NEAL

Gary Walker a décidé de briser l'omerta qui règne au sein du système de santé britannique. Patron de trois hôpitaux du Lincolnshire, dans l'est de l'Angleterre, il a été mis à la porte en février 2010. A l'époque, moyennant 600 000 euros de compensations, le National Health Service (NHS), le système de santé britannique, avait acheté son silence, y compris à propos de la signature de cet accord.
La semaine dernière, il a choisi de passer outre et de parler à la presse britannique, quitte à risquer des poursuites judiciaires : "On m'avait muselé parce que je m'inquiétais de la qualité des soins des patients. Il fallait que je parle", explique-t-il au Monde.
M. Walker, 42 ans, entend dénoncer la "culture de la peur" qui règne au NHS. Une culture imposée du haut, qui place au-dessus de toute autre considération le remplissage d'objectifs chiffrés : pas plus de quatre heures d'attente aux urgences ; pas plus de dix-huit semaines d'attente pour commencer le traitement d'un patient à l'hôpital.
Cette politique du chiffre, associée à une baisse des budgets, prime sur tout, y compris sur la qualité des soins. C'est pour s'y être opposé que Gary Walker a été mis à la porte. "A l'intérieur du NHS, on n'avait pas le droit d'apporter de mauvaises nouvelles à ses supérieurs. Si on arrivait en disant que l'objectif ne serait pas atteint, on se faisait taper dessus. La peur régnait."

« La santé pour tous », un site dédié à la santé des migrants

 18/02/2013

L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) lance en partenariat avec le ministère de la Santé, lasantepourtous.com,un site internet destiné à orienter les personnes migrantes dans le système de soins français et à leur apporter des réponses spécifiques sur les questions qu’elles se posent. Le volet « je m’informe sur la santé » propose des dossiers sur les vaccinations, la contraception, les infections sexuellement transmissibles, les maladies des enfants... tandis que « j’agis pour ma santé » explique de manière interactive le parcours de soins et indique les lieux référents pour le dépistage, la vaccination ou l’achat de médicament.
Les professionnels de la santé y trouveront également des informations administratives. Ils peuvent notamment télécharger le guide du Comité médical pour les exilés (COMEDE), bilingue, traduit en 22 langues, qui peut servir de support à l’échange avec les migrants.
› C. G.

Le pouvoir rend heureux

LE MONDE | 

Selon deux études récentes, loin d'être source de souffrance, la fonction de PDG cumulerait tous les avantages : bonheur et argent.
Selon deux études récentes, loin d'être source de souffrance, la fonction de PDG cumulerait tous les avantages : bonheur et argent. | Flickr

La solitude de la fonction, la lourdeur de la charge, les renoncements qu'elle implique sont invoqués pour justifier les émoluments conséquents de certains dirigeants. Pas du plus grand nombre, qui gagnait en moyenne 65 780 euros par an en 2010, selon l'Insee, pour diriger plus de 134 000 personnes. Mais des patrons de grands groupes, dont les rémunérations se chiffrent en millions d'euros par an.
Leurs arguments étaient déjà peu convaincants. Ils risquent de l'être encore bien moins. Car, loin d'être source de souffrance, le pouvoir rend heureux, selon deux études récentes. En devenant PDG, on cumulerait tous les avantages : bonheur et argent.
Première raison : le pouvoir rend moins susceptible, moins sensible à l'échec, plus serein. Détenir le pouvoir est donc bien plus agréable que de le subir, quand rebuffades, embûches, humiliations blessent et attristent.
Deux documents confidentiels envoyés aux administrateurs et aux représentants du personnel de Pôle emploi ces dernières semaines mettent en lumière comment l'organisme compte s'y prendre pour redéployer le plus d'agents possible vers l'accompagnement des chômeurs. La convention tripartite, signée avec l'Unedic et l'Etat, prévoit en effet que Pôle emploi renforce de 2 000 équivalents temps plein (ETP) l'accompagnement des chômeurs avant fin 2014, en faisant des économies sur les autres postes.

L'illettrisme des cadres, un phénomène méconnu et tabou

LE MONDE | 
Comme 2,5 millions de Français, des cadres sont en situation d'illettrisme dans l'entreprise. Le phénomène, impossible à quantifier, échappe à tous les dispositifs prévus en matière de lutte et de détection. Les responsabilités qu'ils occupent en font des illettrés à la marge de la marge.
Lorsqu'il pénètre dans la salle des marchés de sa banque, située sur l'esplanade de la Défense (Hauts-de-Seine), il entre dans son monde,"celui des chiffres". Costume et cravate noirs ajustés, Mickaël, 32 ans, cultive un look à la Jérôme Kerviel, son confrère trader. Bien qu'il occupe ce poste prestigieux, aussi rentable qu'impopulaire, ce grand brun est illettré. Et ce malgré des études à l'Inseec, une école de commerce parisienne, durant lesquelles il n'a "quasiment jamais écrit".
Le cas de cet as des équations mathématiques est bien connu des chercheurs spécialisés : il s'agit d'un "illettrisme de retour". A force de ne pas utiliser l'écriture, Mickaël en a perdu l'usage. "Dans mon quotidien, ça me sert rarement, reconnaît-il. Mais quand j'ai dû écrire ma première synthèse, j'ai bloqué. Je n'y arrivais plus. J'avais tellement honte de le dire..."
Pays de la Loire

23 février à 15h20 : "Dans le silence des campagnes"

Chaque matin, un agriculteur n’a plus la force d’attendre le soir.
Au bout d’un an, cela fait plus de 400, certains disent le double, qui mettent fin à leurs jours.
Robert Vantar dans son champ. © TGA production
© TGA production Robert Vantar dans son champ.
Un documentaire de Jean-Louis Saporito.
52 minutes.
une coproduction TGA production et France 3 Centre.


Aujourd’hui, le taux de suicide des agriculteurs est le plus élevé de toutes les catégories socioprofessionnelles.

Par pudeur ou par honte, le silence des campagnes masque bien souvent des drames dont nous n’avons pas conscience.

Le métier d’agriculteur est un choix de vie, d’où le désespoir quand l’échec arrive.

Les raisons du suicide sont généralement multiples : revenus insuffisants, angoisse liée à l’avenir, difficultés à garder le patrimoine familial, solitude et parfois célibat, réputation de pollueur...

Pour comprendre les raisons du malaise qui peut conduire au drame, Jean-Louis Saporito donne la parole à des agriculteurs qui, tous, ont pensé au suicide et à différents intervenants de terrain qui les accompagnent et les soutiennent. 


Illogique « Homo economicus »
Article paru dans l'édition du 16.02.13
Daniel Kahneman, psychologue, et Prix Nobel, explore le fossé entre la rationalité de l'économie et les comportements irrationnels de l'homme. Ce qui expliquerait la folie de la finance

Le 23 octobre 2008 est pour Daniel Kahneman « un des moments les plus émouvants de la crise économique » de 2007-2008. Ce jour-là, Alan Greenspan, l'ex-président de la Réserve fédérale américaine, surnommé le « maestro » de la finance, reconnaît devant le Congrès s'être trompé sur la capacité des marchés à s'autoréguler et sur celle des acteurs de l'économie à agir rationnellement.
Daniel Kahneman, né en Israël en 1934, obligé de porter l'étoile jaune à Paris durant l'Occupation, est professeur à l'université de Princeton. Il est le seul psychologue à avoir obtenu le prix Nobel d'économie (en 2002). Pour lui, Alan Greenspan a sous-estimé « les facteurs psychologiques » et « les erreurs cognitives » qui faussent les raisonnements des acteurs économiques et financiers, ce qui les pousse parfois à prendre des décisions catastrophiques, comme on a l'a vu pendant la crise des subprimes et comme on le constate encore.

samedi 16 février 2013

Sebastian, 12 ans, détenu dix-huit jours à Fleury

15 février 2013
Le centre des jeunes détenus de Fleury Mérogis (Essonne), en mai.
Le centre des jeunes détenus de Fleury Mérogis (Essonne), en mai. (Photo Michel Le Moine)

Justice . Une succession d’approximations administratives ont conduit un enfant rom en prison cet été, une incarcération illégale.

«C’est très probablement une première en France», estime Marie Derain, la Défenseure des enfants (et adjointe du Défenseur des droits, Dominique Baudis), pour qualifier les dix-huit jours passés à l’été 2012 par un Rom de 12 ans, arrêté pour vol, dans le centre pour jeunes détenus de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). Or, en France, l’incarcération des mineurs de moins de 13 ans est interdite. C’est l’histoire d’une incroyable succession d’approximations ayant abouti à la confusion entre deux mineurs.

La femme qui ne connaît (presque) pas la peur

, par Pierre Barthélémy
C'est une femme américaine de 46 ans et on n'en saura guère plus sur elle. Dans les différents articles scientifiques qui lui ont été consacrés jusqu'à aujourd'hui, les auteurs l'appellent SM. Et si elle passionne les spécialistes des neurosciences, c'est parce que, tout comme les Vikings d'Astérix et les Normands, elle ne connaît pas la peur. Cette personne est victime d'une pathologie génétique rare, la maladie d'Urbach-Wiethe, qui se manifeste essentiellement par des symptômes dermatologiques, un épaississement de la peau et des muqueuses. Mais, dans certains cas comme celui de SM, des calcifications se produisent dans le cerveau, notamment au niveau des amygdales (à ne pas confondre avec les amygdales situées dans la gorge). Or, ces deux petites structures en forme d'amandes sont en quelque sorte notre système d'alarme : elles repèrent, parmi toutes les informations sensorielles qui nous parviennent, tout ce qui pourrait nous mettre en danger. C'est ce centre de la peur qui, en raison de sa maladie, est désactivé chez SM.

Un témoin alcoolisé est-il fiable ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Selon un rapport de l'Organisation mondiale de la santé paru en 2011, chaque Terrien de plus de 15 ans consomme en moyenne l'équivalent de 6,13 litres d'alcool pur par an. Rien d'étonnant à ce que, dans les affaires criminelles, accusés, victimes et témoins - ou les trois catégories en même temps - soient souvent sous l'emprise de la boisson au moment du drame. Lors des procès, ils se restreignent. Cependant, les premiers ont une excuse toute trouvée pour ne plus bien se rappeler où ils étaient ni ce qu'ils ont fait, les secondes ne sont parfois plus là pour s'exprimer, et beaucoup repose sur les troisièmes. Mais que vaut le témoignage d'une personne imbibée ? Le spectre de l'erreur judiciaire se promène-t-il les poches remplies de litrons ?

La médecine préventive doit créer ses propres règles

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Entre 1990 et 2010, en France, la longévité a augmenté de 3,2 ans pour les femmes et de 4,5 ans pour les hommes, mais le gain significatif est celui de l'espérance de vie en bonne santé : 1,4 an pour les femmes et près du double, 2,7 ans, pour les hommes. Les hommes sont en retrait des femmes en termes de longévité (77,5 ans contre 84,3 ans), mais ils les talonnent en termes de durée de vie en bonne santé (65,5 ans contre 68,8 ans). Cela met en avant une nouvelle orientation des efforts de santé publique vers l'accroissement de la durée de vie en bonne santé, en complément de l'augmentation de la longévité, activité assignée à l'Assurance-maladie.
L'objectif majeur de la médecine a été, de tout temps, la guérison des malades. L'arsenal des moyens mis en jeu vise à établir un diagnostic positif, base d'une thérapeutique ciblée dont l'objectif est de garder les malades en vie et en bonne santé le plus longtemps possible. Cette démarche prouve son succès dans l'augmentation de la longévité. A cette médecine curative, il convient d'ajouter la médecine prédictive, qui doit assurer la recherche de pathologies en phase asymptomatique, permettre la prédiction de leur survenue, assurer leur prise en charge anticipée par des moyens spécifiques et ainsi obtenir un allongement de l'espérance de vie en bonne santé.

J'aime le rap : je vais redoubler et devenir délinquant

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Booba, lors de son passage au Grand Journal de Canal+ le 14 mai.
Booba, lors de son passage au Grand Journal de Canal+ le 14 mai. | AFP/GUILLAUME BAPTISTE
La musique adoucit les moeurs, dit-on. Mais est-ce vraiment le cas de toutes les musiques ? C'est ce qu'ont sans doute voulu déterminer des chercheurs de l'université d'Utrecht (Pays-Bas), dont les conclusions viennent d'être publiées dans la prestigieuse revue de médecine américaine Pediatrics. A partir d'une étude longitudinale sur un panel de 309 adolescents, ils "démontrent" que ceux qui, au début de l'adolescence, appréciaient les genres musicaux "bruyants" ou "rebelles" (rap, rock, punk, metal, électro...) auront une plus forte tendance à développer des comportements déviants au cours de l'adolescence, tandis que ce n'est pas le cas de ceux qui préféraient des genres musicaux conventionnels (R & B, variétés commerciales) ou "intellectuels" (classique, jazz).
On peut sourire ou s'agacer de cette étude, qui semble entériner un préjugé classique contre les musiques de jeunes, dont les rythmes, les paroles et plus récemment les clips vidéo sont régulièrement accusés d'engendrer toutes sortes de problèmes comportementaux, depuis les conflits avec les parents et les difficultés scolaires jusqu'aux comportements violents ou à risque... Mais il faut bien reconnaître qu'elle s'inscrit en réalité dans une longue tradition d'entreprises scientifiques d'incrimination des musiques adolescentes particulièrement vivace, en particulier dans la psychologie expérimentale anglo-saxonne, et qui justifient d'ailleurs dans de nombreux pays l'apposition de vignettes d'avertissement sur certains disques.

Mieux vieillir sans médicaments

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

Chez les personnes âgées, les bienfaits de l'activité physique ne sont plus à démontrer.
Chez les personnes âgées, les bienfaits de l'activité physique ne sont plus à démontrer. | DR

Dans la salle à manger de l'unité Alzheimer de l'hôpital privé gériatrique Les Magnolias (HPGM), à Ballainvilliers (Essonne), une résidente s'approche de Laurinda Figueira, aide-soignante, et l'embrasse. Cette dame de 78 ans, qui a la maladie d'Alzheimer, sourit, elle revient de la chorale. Le docteur Laurence Luquel, médecin-chef de l'établissement, lui caresse doucement le bras en s'adressant à elle, bien en face (c'est mieux que de parler de côté). Elle rejoint les autres résidents, une vingtaine, dans cette pièce à vivre. Un monsieur répète inlassablement la même histoire : "Vous connaissez mes fils ?"
Ces gestes, qui relèvent de la pure bienveillance, peuvent sembler naturels, mais ici l'ensemble du personnel (456 salariés) a été formé à la méthode appelée "humanitude", une philosophie de soins portée par sa directrice générale, Evelyne Gaussens. "Lorsque je suis arrivée en 2003, explique-t-elle, la prise de médicaments et notamment de psychotropes pour les personnes âgées ayant des comportements d'agitation pathologique semblait être la seule solution. Cela s'explique par le fait que la formation initiale des soignants est axée principalement sur le soin et non sur le "prendre soin"."

LE REPÉRAGE DES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES


Il existe un sous-repérage en médecine générale des violences faites aux femmes. Le lien entre des tableaux symptomatiques peu spécifiques et la violence n’est pas souvent fait. Les femmes victimes sont demandeuses d’un repérage systématique de la part de leur médecin traitant.

Comment repère-t-on les femmes victimes de violences conjugales en consultation ? L’absence de formations et de nombreux a priori sur les violences et sur les femmes constituent des obstacles à ce repérage alors que des questions simples directes peuvent nous aider simplement à le faire. Les tableaux cliniques sont nombreux, peuvent faire écrans et masquer les souffrances des femmes victimes de violences. Un travail de thèse récent réalisé par le Dr Maguy Woimant (département de médecine générale, faculté de Médecine Paris VI), présenté au dernier congrès de Médecine Générale (juin 2012, Nice), a permis d’en savoir plus sur la pratique des généralistes.

Sortir de la tyrannie du présent

La quantité massive de données dont nous disposons sur tous les sujets, des sciences sociales aux systèmes environnementaux, nous laisse espérer la possibilité de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons.
Mais les arbres ne cachent-ils pas la forêt ? Le mathématicien Samuel Arbesman(@arbesman) affirme dans Wired qu'il nous faut désormais compléter ces big data par les "long data" : des informations sur les phénomènes lents, se développant sur le très long terme. Pour cela, nous devons collecter et surtout interpréter des données s'étendant sur plusieurs siècles, voire des millénaires.
Un exemple de ce genre de travail, cité par Arbesman, est l'oeuvre Jared Diamond, auteur de Guns, Germs and Steel (traduit en français sous le titre De l’inégalité parmi les sociétés - Wikipédia). Pour Diamond, les seules raisons pour lesquelles certaines civilisations se sont développées pour créer des institutions complexes (ce qui ne signifie pas meilleures) sont à chercher dans les conditions matérielles aux origines de l'Histoire. Ainsi le développement des pays de la zone eurasiatique s'expliquerait, entre autres, par leur situation sur un axe est-ouest (grosso modo l'itinéraire de la "route de la soie") sur lequel les techniques d’élevage et d'agriculture peuvent aisément transiter. En effet cet axe ne connait pas de différences climatiques majeures (les transferts se déroulent à peu près sous la même latitude), ce qui évite une acclimatation trop difficile des plantes et des bêtes. Au contraire, l’Afrique et l’Amérique du sud sont structurées sur un axe nord-sud, qui rend les communications et le transfert de technologies plus difficile. Pour Diamond, prendre en compte ces aspects matériels est la seule manière d'éviter une vision raciste de l’histoire, comme lorsqu’on imagine que certaines cultures ont bloqué l'innovation. Dans cette vision à très long terme, les différences culturelles se voient gommées et on ne perçoit plus qu'une humanité unique en relation avec son environnement.