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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 30 novembre 2012

Le Point.fr - Publié le 

Derrière la pathologie se cachent de gros enjeux commerciaux. Une bataille sémantique qui vaut son pesant d'or.

"Est-ce que vous sortez tout nu ? Non ! Souffrez-vous pour autant d'une addiction aux vêtements ? Non ! Eh bien, ce n'est pas parce que vous ne lâchez pas votre téléphone portable que vous souffrez d'une addiction." La logique de Serge Tisseron, psy­chia­tre et psy­cha­na­lyste, se veut implacable. 

À voir certains adultes ou adolescents pendus à leur smartphone du matin au soir, connectés à Facebook 24 heures sur 24, nombreux parmi leurs proches sont ceux qui se posent la question d'une "dépendance". Pour Serge Tisseron, il n'existe pas d'addiction avérée au téléphone portable, à Internet et aux réseaux sociaux : "Les critères définissant l'addiction ne sont tout simplement pas établis", explique le spécialiste de l'influence des nouvelles technologies, en référence aux connaissances scientifiques sur le sujet. Un rapport de l'Académie française de médecine de mars 2012 va en effet dans ce sens, recommandant l'utilisation de l'expression moins stigmatisante "pratiques excessives".
Centre National des Professions Libérales de Santé
Accessibilité des locaux professionnels : Le CNPS exige une adaptation de la règlementation
La loi du 11 février 2005 rend obligatoire au 1er janvier 2015 l’aménagement des locaux recevant du public afin de faciliter la circulation des personnes handicapées.

Si le CNPS partage, naturellement, les ambitions de cette loi, en revanche, son application aux libéraux de santé présente plusieurs difficultés.

En effet, à moins de déménager, certains locaux professionnels ne sont pas adaptables aux nouvelles normes. D’autre part, beaucoup de professionnels de santé libéraux ne sont que locataires de leurs locaux professionnels ce qui rend peu compatible la réalisation d’importants travaux. Enfin, les aménagements préconisés par la Délégation ministérielle à l’accessibilité supposent des investissements conséquents que les libéraux de santé conventionnés ne peuvent pas amortir en les répercutant sur la valeur de leurs actes, si bien que leur financement se traduira par une ponction sur leurs revenus, ce qui n’est pas acceptable.

Le CNPS déplore que toutes ces remarques, qu’il avait déjà adressées voici quelques mois aux services concernés, n’aient pas été entendues.

Le psychiatre peut-il jouer au passeur ?
Publié le 13/11/2012
Pour priser le titre de cet éditorial de l’Australian & New Zealand Journal of PsychiatryPlaying the ferryman (Jouer le [rôle du] passeur), il faut se souvenir du mythe de Caron [1] (le « nocher des Enfers » faisant transiter les mânes des défunts vers le royaume des morts) et apprécier la paronymie entre « play » (jouer) et « pay» (rétribuer) en le rapprochant d’une série télévisée de la BBC Who pays the ferryman? (Qui paie le passeur ?) dont le générique musical [2] (dû au compositeur grec Yannis Markopoulos) fut célèbre vers 1978.
Comme ce préambule le suggère, ce texte concerne la question épineuse de l’euthanasie, ou plus précisément de « l’assistance médicale à la mort » (physician-assisted dying, ou physician-assisted suicide).
Aspect pharmacogénétique de la prise de poids sous neuroleptiques

Publié le 23/11/2012
«Dans l’idéal, la pharmacogénétique permettrait de « traiter un patient selon son patrimoine génétique pour limiter les dangers des médicaments. »[1] Comme les psychotropes constituent l’un des groupes de médicaments les plus prescrits, et qu’ils ne sont pas dénués d’effets indésirables, des travaux sont donc consacrés aux aspects pharmacogénétiques de leur utilisation. Exemple caractéristique, dans cette étude sur « l’association entre des variants communs à proximité du gène du récepteur de type 4 aux mélanocortines[2] et une importante prise de poids induite par les neuroleptiques », notamment ceux de seconde génération dont l’emploi « s’étend de plus en plus pour des troubles liés ou non à une psychose » mais s’accompagne « souvent d’un gain de poids conséquent. »
Législation PSY 

Révision 2012 de la classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent - 5e édition

En hommage au Pr Misès, décédé le 23 juillet 2012.
Cette nouvelle édition rassemble la cinquième révision de la Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent (CFTMEA R-2012). Elle a été réalisée par un groupe de travail placé sous la direction du professeur Roger Misès.
Depuis 1987, la CFTMEA constitue, pour les psychiatres d’enfants et d’adolescents, un outil régulièrement actualisé et mis à jour, employé quotidiennement par les praticiens. Elle est présentée ici sous l’égide de la Fédération française de psychiatrie par la Société médico-psychologique, la Société de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, le Collège national universitaire de psychiatrie et l’Association des psychiatres d’inter-secteurs.
La CFTMEA R-2012 a pour originalité de mettre en valeur les spécificités de la pédopsychiatrie française mais aussi d’établir la correspondance avec la Classification internationale des maladies (CIM 10) et son transcodage. Tout en répondant ainsi aux exigences administratives de codage, elle continue à prendre en compte des repères à la fois catégoriels et dimensionnels.
Roger Misès, professeur émérite de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université de Paris XI.
Avec la collaboration de  : Michel Botbol, Claude Bursztejn, Yvonne Coinçon, Bernard Durand, Jean Garrabé, Nicole Garret-Gloanec, Bernard Golse, Christian Portelli, Jean-Philippe Raynaud, Gérard Schmit, Jean-Pierre Thévenot.
La CFTMEA R-2012 est consultable en ligne sur le site de l’Association Française de Psychiatrie :

La peur de mourir indemnisée par la Cour de cassation


Les proches de la victime d'un accident peuvent désormais obtenir une indemnisation réparant le préjudice ressenti par le défunt en voyant venir sa mort. La Cour de cassation vient d'admettre ce préjudice d'anxiété qui, jusqu'à présent, n'était reconnu que pour certaines personnes, notamment les travailleurs qui ont été exposés à l'amiante et craignent de voir se déclarer un jour une maladie éventuellement mortelle. La justice a étendu cette notion à un accidenté de la route, gravement blessé, qui avait eu le temps de comprendre que son décès était imminent. Cette indemnisation nouvelle, due au moment du décès, ne peut être réclamée que par les proches. L'auteur de l'accident soutenait qu'indemniser ce nouveau préjudice, en plus du préjudice moral habituel, revenait à indemniser deux fois la même chose. Il ajoutait que personne n'ayant un droit acquis à vivre un certain temps, il ne pouvait pas y avoir de préjudice lié à la vie abrégée. Mais les juges ont rejeté les deux arguments. Les souffrances, même morales, liées aux blessures, et l'angoisse devant la mort sont deux préjudices distincts.
Cass. Crim, 23.10.2012, N° 5478

Selon le Conseil de l'Europe, un usage abusif de l'isolement dans les hôpitaux psychiatriques français

LE MONDE | 
Bien, mais insuffisant. Dans son rapport publié jeudi 19 avril, le Comité de prévention de la torture (CPT), organe du Conseil de l'Europe, relève des dysfonctionnements dans les unités de psychiatrie qu'il a visitées: port systématique du pyjama, patients en hospitalisation libre accueillis en pavillon fermé et, souvent, recours abusifs à l'isolement et à la contention.
SOUS CONTENTION COMPLÈTE PENDANT 48 HEURES
Le Comité a ainsi constaté que les détenus transférés à l'hôpital pour des soins étaient "presque systématiquement" mis en chambre d'isolement dans les services de psychiatrie générale, toute la durée de leur séjour, et le plus souvent sous contention complète (bras, jambes, abdomen immobilisés) pendant les premières quarante-huit heures, voire jusqu'à la fin. Une mesure dictée pour des raisons de sécurité, et non par leur état clinique, relève-t-il, appelant la France à adopter des mesures permettant l'accès aux soins pour toute personne incarcérée ne pouvant être accueillie en unité hospitalière spécialement aménagée.
Pour les autres patients aussi, de telles pratiques, adoptées pour prévenir une phase d'agressivité, posent problème au CPT. Déjà, il avait recommandé plus d'encadrement. Malgré la mise en place de protocoles, le recours à l'isolement varie fortement d'un hôpital à l'autre, ce qui entraîne des dysfonctionnements. A l'hôpital Paul-Guiraud (Val-de-Marne), en psychiatrie générale, la moitié des dossiers examinés par le CPT bénéficiaient d'une "autorisation générale" de mise en isolement donnée au préalable au personnel par les médecins. Le rapport note également une surveillance hétérogène des patients à l'isolement, avec parfois des rondes toutes les deux ou trois heures: "Il est peu étonnant qu'un certain nombre de patients se soient plaints d'avoir fait l'expérience de situations humiliantes", note le CPT, citant des difficultés d'alimentation et des incontinences urinaires et fécales.
UNE ANXIÉTÉ ACCRUE
Le rapport critique aussi la mise en isolement en attendant un placement en unité pour malades difficiles, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à six mois, souvent sous contention complète. Une autre pratique est condamnée, cette fois dans l'unité de soins intensifs psychiatriques du centre Le Vinatier (Rhône): la présence des instruments de contention dans les chambres d'isolement. Des patients ont affirmé que cela a accru leur anxiété.
Dans sa réponse, le gouvernement estime que des améliorations sont en cours, en matière d'accueil et de traçabilité. Il indique vouloir inviter la Haute Autorité de santé à redéfinir les règles d'isolement et de contention. Une façon, au moins, de reconnaître le problème.

Radio-Canada.ca

Des causes en psychiatrie légale entendues à l'hôpital Robert-Giffard


Mise à jour le mercredi 10 octobre 2012

Des juges et du personnel de la Cour supérieure du Québec siègent depuis un mois à l'Institut universitaire en santé mentale de Québec, anciennement Robert-Giffard, pour entendre des causes en psychiatrie légale.
Il s'agit d'un projet-pilote et d'une première au Québec. Cette initiative en santé mentale permet de présenter sur les lieux d'un établissement de santé les requêtes d'autorisation de soins lorsqu'un usager refuse de les recevoir, même lorsque ces soins sont jugés nécessaires par des médecins.

jeudi 29 novembre 2012

3 000 hospitalisations sous contrainte seraient injustifiées

« Plusieurs milliers d’hospitalisations psychiatriques injustifiées ou arbitraires », nombreux problèmesorganisationnels… Près d’un an et demi après la mise en place de la réforme de l’hospitalisation d’office, le Syndicat de la magistrature alerte sur les grandes difficultés qui persistent dans les tribunaux pour assumer les nouveaux contrôles judiciaires prévus dans la loi du 5 juillet 2011 sur les soins psychiatriques sans consentement. D’après la dernière enquête du ministère de la Justice menée auprès de 152 juridictions concernées par cette législation, 82 % indiquent « continuer à rencontrer des difficultés dans la mise en œuvrede la réforme ». Ainsi, 44 juridictions se plaignent de problèmes à obtenir des dossiers complets de part des établissements hospitaliers ou de la Préfecture. Une majorité (71 %) évoque des soucis liés à la charge ou au rythme de travail. Au cours des 12 premiers mois d’application de la réforme, les 152 juridictions concernées déclarent un volume total desaisine de l’ordre de 62 823, soit 34 saisines par mois et par juridiction en moyenne. Néanmoins, 18 % des juridictions totalisent à elles seules 50 % du volume national de saisine (réalisées à 77 % par les directeurs d’établissements psychiatriques et à 23 % par le préfet). Entre août 2011 et juillet 2012, 15 739 audiences ont été recensées, chaque audience incluant en moyenne l’examen de 3,9 dossiers de patients. À noter que 74 % des juridictions organisent des audiences plus d’une fois par semaine.

Pour tenter de comprendre le suicide

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Publié le mercredi 28 novembre 2012
Officiellement, 11 000 personnes disparaissent chaque année en ayant choisi de mourir. Pourtant, la société a du mal à en parler et à comprendre ce geste contre-nature.

POURQUOI ? Telle est la question qui se pose dans la plupart des cas de suicide. Il arrive qu'on puisse « expliquer » cette mort volontaire par un contexte : maladie, vieillesse, rupture amoureuse, situation insupportable, déshonneur, etc. Mais pourquoi certains se suicident-ils dans ce genre de situations alors que la plupart d'entre nous y font face, même douloureusement ? Le professeur agrégé de lettres Hélène Genet et le philosophe rémois Didier Martz tentent de répondre à nombre de questions dans leur ouvrage « La Lumière noire du suicide », sous la forme d'un dialogue qui se refuse à entrer dans la « déploration » et qui veut placer la réflexion en dehors du seul contexte médical.

Homoparentalité et terrorisme : le credo du Dr Dhuicq

Nicolas Dhuicq, ce député UMP qui a mis les pieds dans le plat mardi soir à l’Assemblée, lors de la discussion du projet de loi sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme, est psychiatre de formation.
C’est d’ailleurs avec cette casquette qu’il a établi dans l’Hémicycle le parallèle entre homoparentalité et terrorisme qui lui vaut ces dernières heures un pic de notoriété.
Qu’a-t-il dit ? Que « souvent, le terroriste présente ce défaut qu’il n’a jamais rencontré l’autorité paternelle : il n’a jamais eu à se confronter avec des limites et avec un cadre parental, il n’a jamais eu la possibilité de savoir ce qui est faisable ou non faisable, ce qui est bien ou mal ». Ajoutant dans la foulée, à l’adresse du gouvernement : « N’y a-t-il pas une certaine contradiction, alors que vous cherchez désespérément à reposer un cadre, à rétablir un sens, une symbolique, à soutenir, dans le même temps, un projet qui va jusqu’à rayer le mot de père du code civil ? Poussez vos cris d’orfraie, mais cela est tout à fait cohérent : vous provoquerez dans les années à venir la confusion des genres, le déni de la différence des sexes et la psychose. »
lequotidiendumedecin.fr 29/11/2012

Malaise des infirmières : Pourquoi Marisol Touraine se trompe


L'inconscient, en théorie et en pratique

 Le Lac inconnu. Entre Proust et Freud, Jean-Yves Tadié
Carlo Ginzburg rapprochait naguère le romancier Conan Doyle de Sigmund Freud, au nom d’un intérêt commun pour ces actes manqués que sont indices et lapsus. Voici à présent que Jean-Yves Tadié se livre à une comparaison serrée entre Freud et Proust. Il n’est évidemment pas le premier à risquer le parallèle, mais il choisit de s’y livrer de façon méthodique en partant de l’idée que, pensant et écrivant à la même époque, Sigmund et Marcel ont mené, sans se connaître et sans le savoir, un long dialogue autour des mêmes thèmes et comme pour tenter d’y voir clair dans ce que Proust, d’une belle image, nomme « le lac inconnu ». Soit cette zone de l’être qui échappe au contrôle et dont émanent tant de vérités cachées : l’inconscient.
Tadié connaît Proust comme personne (en 1971 déjà, il donnait un mémorableProust et le roman, devenu un classique) mais il a beaucoup pratiqué également l’œuvre freudienne depuis L’Interprétation des rêves (1900) jusqu’à Malaise dans la civilisation (1929). Dans Le Lac inconnu (car il reprend l’image en titre), il multiplie les comparaisons entre les deux auteurs en fin lecteur qu’il est de l’un et de l’autre. Loin des systèmes ou des vues d’ensemble, il va ainsi passer en revue une série de thèmes communs aux deux œuvres avec l’idée de faire en sorte que « l’on se souvienne de l’un quand l’autre parle ». Seront égrenés au fil des chapitres des motifs comme les rêves, la mémoire et l’enfance, les femmes, la jalousie et l’amour et, en triade finale, les actes manqués, l’humour, le deuil.

mercredi 28 novembre 2012

Diaporamas

Immersion au cœur du service "psychiatrie" de Sainte-Marie

Nice - mercredi 28 novembre 2012
Immersion au cœur du service "psychiatrie" du centre hospitalier Sainte-Marie (CHSM) de Nice. Alors que les troubles mentaux progressent et avec eux les besoins en soin, le mouvement de désinstitutionnalisation prôné par l’OMS depuis le début des années 1970 et soutenu par l’arrivée des premiers neuroleptiques, est bel et bien en marche partout en France. Sainte-Marie n'échappe donc pas à la règle.




 La Rochelle

La psychiatrie ne cesse de se remettre en cause

La 5e édition des Journées psychiatriques a réuni 275 professionnels de la santé pour des débats et des échanges sur l'anxiété, la gestion du stress ou encore l'hyperactivité.

Bilan, nouveautés et perspectives des indicateurs de qualité et de sécurité des soins

Pour une politique de transparence dans les établissements de santé

Dans le cadre de la deuxième édition de la semaine de la sécurité des patients, qui se tient du 26 au 30 novembre 2012, Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins et le professeur Jean-Luc Harousseau, président de la Haute Autorité de Santé (HAS), ont restitué ce jour les résultats des indicateurs de qualité et de sécurité des soins 2011.
Tous deux saluent l’action des établissements de santé : depuis près de six ans, ceux-ci se sont engagés dans cette démarche en participant au déploiement de ces indicateurs, véritable outil de pilotage de la qualité et de la sécurité des soins pour les établissements et de transparence à destination des usagers.
Les résultats sont d’ores et déjà accessibles sur le site de diffusion publique Platines :www.platines.sante.gouv.fr
A ce jour, 16 indicateurs existent : 7 pour la lutte contre les infections nosocomiales – généralisés par la DGOS – 9 pour la qualité et la sécurité de la prise en charge du patient – QUALHAS, généralisés par la HAS.

Stress, souffrance, suicide, mieux comprendre, mieux agir

28 novembre 2012

La MSA du Limousin s’inquiète de la croissance constante du nombre de suicides en agriculture. Face à ce constat, des actions de prévention ont été mises en place sur les territoires et le comité local MSA des cantons d’Aubusson, Auzances et Bellegarde-en-Marche a organisé une réunion d’information sur ce thème. L’animation était assurée par le Dr Nubukbo, médecin psychiatre aux CHS de Saint-Vaury et d’Esquirol ainsi que par le Dr Dupont-Cuisinier, médecin du Travail, chef du service Santé au Travail de la MSA du Limousin.

La France 1er pays de l’UE pour les dépenses de protection sociale


La France est le pays de l'Union européenne qui dépense le plus pour la protection sociale par rapport à son PIB, devant des pays scandinaves et l'Allemagne, selon des statistiques publiées mardi par Eurostat. Les dépenses de protection sociale des 27 pays de l'UE sont passées de 26,1% du PIB en 2007 à 29,4% en 2010, «en grande partie en raison de la crise économique», indique l'office de statistiques européennes. De fortes disparités existent dans l’UE. Les dépenses sont supérieures à 30% du PIB dans sept pays, en particulier en France (33,8%), au Danemark (33,3%), aux Pays-Bas (32,1%), en Allemagne (30,7%) et en Finlande (30,6%). En revanche, elles sont inférieures à 20% essentiellement en Europe de l'est, notamment en Roumanie (17,6%), en Lettonie (17,8%), en Slovaquie (18,6%) et en Pologne (18,9%).

Contraception pour les mineures : les députés votent une garantie de secret

Lors du passage en deuxième lecture du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2013 devant l’assemblée nationale, les députés ont confirmé plusieurs mesures relatives à la contraceptionvotées en première lecture. L’interruption volontaire de grossesse (IVG) devrait ainsi être intégralement prise en charge par l’assurance-maladie pour toutes les femmes. Aujourd’hui, seules les mineures sont remboursées à 100 %, contre 70 % en ville, et 80 % en établissement de santé pour les majeures.
Les députés ont également voté, à nouveau, la prise en charge intégrale de la contraception pour les mineures. Un décret devrait définir les contraceptifs concernés, mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a d’ores et déjà indiqué qu’il s’agirait de ceux qui sont déjà remboursés, comme les pilules, les stérilets et les implants.

Bapaume: les surveillants pénitentiaires dénoncent un management par le stress


PUBLIÉ LE 27/11/2012
Par SAMUEL COGEZ
Cela faisait plusieurs semaines que le feu couvait au centre de détention de Bapaume. Mardi matin, l’incendie s’est propagé à l’ensemble des personnels de l’établissement pénitentiaire. Un débrayage d’un quart d’heure a eu lieu. Plus de cent personnes se sont rassemblées devant la grille pour dénoncer le management par le stress. Un mouvement de grogne sans revendication, c’est une première. C’est dire si le malaise est profond.


Les personnels pénitentiaires sont en colère contre leur direction.

PASCAL BONNIERE
À l’entrée du centre de détention de Bapaume, des palettes de bois se consument dans le brasier. Des drapeaux syndicaux ont fleuri, des banderoles aussi. Pour réclamer une augmentation, de meilleures conditions de travail, des recrutements? Même pas. « On a un problème avec l’adjointe du directeur. Partout où elle passe, elle fait trop de mal aux personnels » souffle ce manifestant, qui souhaite son départ.
Les messages sont clairs et lisibles sur les drapeaux: « Halte à la dictature et aux brimades», « deux tentatives de suicide, ça suffit! Le changement c’est maintenant », ou encore «Stop au harcèlement et au mépris ». Une centaine de personnels se sont ainsi rassemblés mardi matin, dès 6 h 30, parmi lesquels des employés de sociétés privées comme Sodexho, pourtant cantonnés à la cantine, à la maintenance ou aux ateliers. Sur cent quatre-vingts personnes, cela commence à faire beaucoup…



Corbas : la prison-modèle a le plus fort taux de suicide en France

Par Fabien Fournier
Posté le 27/11/2012
Ces statistiques sont tirées du rapport 2012 de l'observatoire national de la délinquance. La "déshumanisation" de l'établissement, couplée à son faible taux d'encadrement, est une fois de plus pointée. Les personnels évoquent cependant des conditions de travail en cours d'amélioration. 
Avec 8 disparitions volontaires, Corbas est l'établissement pénitentiaire qui a connu le plus de suicides en France en 2011, devant Fleury Mérogis (6), Fresnes, les Baumettes, Toulouse Seyses et Val-de-Reuil dans l'Eure (4). Ramenée au nombre de détenus, la comparaison est encore pire pour la prison rhodanienne. Elle accuse un taux de 89 suicides pour 10 000, très loin devant Val-de-Reuil (58) et Rennes-Vezin (54). Ces chiffres émanent du rapport 2012 "La criminalité en France" de l'observatoire national de la délinquance, communiqué la semaine dernière. Au total, 116 détenus ont mis fin à leurs jours en France au cours de l'année dernière. 

Un sentiment de déshumanisation et de solitude

La direction de l'établissement n'a pas souhaité réagir à ces statistiques. Depuis son ouverture en 2009, Corbas n'a cessé d'être décriée. Et justement à cause de sa modernité. Les prisonniers y sont davantage isolés qu'ailleurs et le taux de surveillants y est moins nombreux, grâce à des caméras et autres dispositifs mécanisés. "A St-Paul St-Joseph, pour chaque porte franchie par un détenu, c'était un surveillant qui l'ouvrait. Aujourd'hui tout est automatisé", explique Emmanuel Chambaud, délégué syndical Unsa. S'en suit un sentiment de déshumanisation et de solitude. Certains drames se produisent lorsque le passage à l'acte est surtout vécu comme un appel au secours, par exemple avant une ronde. Mais le surveillant attendu ne vient pas et le geste irrémédiable est accompli. Bourg en Bresse ou Nancy, ouverts récemment, ont accusé 3 suicides l'an dernier. 
Coursive_Corbas ()

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Qui peut se passer des directeurs de prison  ?

27 novembre 2012

Dialogue social inexistant, absence de vision stratégique et politique, méconnaissance de nos conditions de travail : notre rôle, primordial pour la société, n'est pas reconnu...

Nous, directeurs des services pénitentiaires, sommes, au sein de notre administration, à peine 500 sur 34  147 personnes dont 25  387 affectées à la surveillance. Si nous ne sommes pas parmi ceux amenés à être le plus souvent au contact des détenus, nous vivons et pensons la prison à temps plein. Notre métier est difficile mais extraordinairement humain et passionnant. Nous l’aimons parce qu’il nous conduit à affronter un environnement complexe auquel nous cherchons à donner du sens ; une quête de sens liée à la place de la peine et de la prison dans notre société. Quelle est donc la colère de ces si discrets serviteurs de l’Etat que nous sommes  ?
Dialogue social inexistant, absence de vision sur les missions qui nous sont confiées, méconnaissance de nos conditions de travail, dénigrement de notre place au sein de l’institution, absence de visibilité sur le chantier de notre réforme statutaire et politique absurde sur nos logements de fonctions… Chaque année compte davantage de départs de collègues directeurs vers d’autres administrations que la précédente.
A qualification équivalente, les hommes et les femmes qui ont choisi cette voie n’ont pourtant opté ni pour la facilité ni pour la reconnaissance sociale ou le prestige que leur aurait offert une mission au sein de la police, de la magistrature ou du corps préfectoral. Dans un contexte de surpopulation pénale et de diminution des crédits, c’est pourtant nous qui organisons la vie de la prison, qui tentons de la rendre plus humaine, sûre et utile, non seulement pour les personnes dont nous avons la charge mais aussi pour la société.

L’art et "les femmes névrosées"

Guy Duplat
Mis en ligne le 28/11/2012
Les artistes ont montré et montrent encore ces préjugés sur les femmes "névrosées".
Le musée du Docteur Guislain à Gand est un lieu unique et très particulier. Certains n’aiment guère se retrouver dans un véritable hôpital psychiatrique, toujours en activité et aux locaux vieillis. Mais pour d’autres, dont nous sommes, cela fait justement partie de l’intérêt et de la singularité de ce musée, surtout quand il présente une exposition aussi remarquable et stimulante que celle qui s’est ouverte sur "Femmes névrosées, deux siècles d’histoire entre femmes et leurs psychiatres ".
L’exposition est certes d’abord remarquable par le choix des œuvres proposées, mais elle l’est aussi pour son propos. La psychiatrie a longtemps été une affaire d’hommes, omniprésents chez les psychiatres, et qui ont amené leurs préjugés sexistes. Les choses devraient changer avec la féminisation rapide de la profession. Les artistes ont montré et montrent encore ces préjugés sur les femmes"névrosées".
Jadis, on qualifiait vite les femmes de folles ou de névrosées si elles résistaient au manque de liberté que la société leur laissait. Aujourd’hui encore, on qualifie rapidement de mal psychologique les difficultés à assumer les multiples rôles qu’elles doivent remplir. La dépression, l’angoisse, les états borderline, les troubles alimentaires surviennent de manière plus fréquente chez les femmes. Quand on identifie un trouble chez elles, l’interprétation est vite d’ordre psychologique alors que pour un homme, on cherchera une cause physiologique. Aujourd’hui, les femmes consomment 75 % des psychotropes vendus.
L’expo montre que les préjugés sexistes influencent le diagnostic et le traitement. L’agressivité est qualifiée d’"anormale" chez une femme mais "normale" chez un homme. Les psychiatres prescriraient plus vite des sédatifs et antidépresseurs aux femmes alors qu’ils proposeraient davantage d’interventions thérapeutiques actives aux hommes.

Il et elle, troisième personne singulière

PAR QUENTIN GIRARD ENVOYÉ SPÉCIAL À LYON
Qui dit «je». Le festival des idées Mode d’emploi à Lyon propose débats, lectures, performances... sur des questions d’identité et de sexualité.

Jeanne Mordoj dans son spectacle "Eloge du poil" le 27 novembre 2007 à Bordeaux. - AFP

Serge était cadre dans une grande entreprise. Il a mené un plan de licenciement, puis un deuxième. Au troisième, il s’est mis en premier sur la liste. Il s’est autolicencié.
Depuis, Serge a un peu plus de temps, il participe désormais aux tâches ménagères. Mais, pour arriver à s’y mettre, Serge a créé Momo. Ce n’est pas lui qui fait la vaisselle, la cuisine, passe le balai, c’est Momo. Il l’aime beaucoup, parfois il a l’impression de ne plus tout à fait le contrôler. Une expérience excitante. Serge témoigne dans Identité(e)s. Ce documentaire réalisé par Olivier Meyrou était diffusé dans le cadre des journées consacrées aux genres et à la sexualité au festival des idées Mode d’emploi, à Lyon (1). Des débats, courts-métrages, installations artistiques, lectures, performances pour s’interroger sur le «Qui dit "je" ?». Mais c’est aussi Lisa, 20 ans, si gracieuse quand elle danse, qui se renferme sur elle-même, persuadée qu’elle est laide et que tous les autres sont beaux. Ou Mathis, 16 ans, homosexuel, qui depuis tout petit se sent différent et a décidé d’assumer. «L’identité de genre se définit à plusieurs niveaux», estime Marie-Edith Cypris, aide-soignante et auteure de Mémoire d’une transsexuelle (PUF), qui participait vendredi soir au débat «Masculin, féminin, faut-il se définir ?». «Certains parlent de la différence corporelle, d’autres de la différence sexuelle, chacun ressent son identité de genre par rapport à des niveaux différents», explique-t-elle. Dans cette affaire, «la pression sociale est considérable», note Christian Flavigny, pédopsychiatre. Auteur de la Querelle du genre. Faut-il enseigner le gender au lycée ? (PUF), cet opposant à l’adoption par les homosexuels est très circonspect sur cette question.«Quelle est cette injonction à se définir ?» s’interroge-t-il, pas certain qu’il existe une conciliation possible entre la pression sociale et la liberté de se définir soi-même.

Prix « plancher pour l’alcool », une mesure de santé publique ?
Publié le 16/11/2012
Faut-il payer plus pour boire moins ? Confirmant ainsi les rapports étroits que la médecine présente avec d’autres domaines comme l’économétrie[1], les éditorialistes du British Journal of Psychiatry évoquent l’incidence du prix de l’alcool sur la problématique médicale et sociétale imputable aux « ravages de l’alcoolisme » (comme disaient les hygiénistes du XIXème siècle).
Le Royaume-Uni a connu en effet, durant ces trente dernières années, une « augmentation spectaculaire » de la consommation d’alcool (illustrée notamment par le phénomène de « binge drinking »[2] chez les jeunes) et, parallèlement, des méfaits liés à l’intempérance. Face à ce grave problème de société, les autorités ont longtemps considéré la taxation de l’alcool comme une clef du contrôle des méfaits liés à l’alcoolisme. Mais pour freiner la consommation des plus gros buveurs, on estime désormais qu’il serait préférable de cibler surtout le prix des boissons alcoolisées les moins chères.