Le monastère fascine. Peut-être plus encore depuis la crise sanitaire et le confinement. Ce lieu, en retrait apparent du monde économique, dont les communautés semblent vivre en quasi-autarcie, représente dans l’imaginaire collectif l’un des derniers espaces préservés du rythme effréné d’un monde ultra-concurrentiel, mis à bas, en quelques semaines, par le virus. Pour faire vivre leurs communautés, les monastères doivent pourtant poursuivre des activités intégrées à l’économie moderne : production de bière, d’huiles essentielles, de denrées alimentaires…
Des producteurs impactés, comme les autres, par les aléas du réel. « L’annulation de conférences, de cours, de sorties, de toutes ces petites aérations qui font partie de la vie, a pu provoquer chez certains d’entre nous des réactions assez fortes, cette stabilité imposée se découvrant soudain pesante, constate frère David, père abbé de l’abbaye d’En-Calcat (Tarn) jusqu’en juin dernier. Le confinement nous a obligés à admettre que l’homme est un espace de limites, même si le monde nous faisait croire qu’il n’y en avait plus. C’est une bonne leçon de réalisme. Nous avons dû repenser quelles étaient les relations essentielles pour nous, loin du zapping à la mode. Le papillonnage intégral, dans nos vies, dans nos métiers, c’était l’impasse. Ce modèle est balayé. »
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