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dimanche 11 octobre 2020

Editorial de Elisabeth Roudinesco, présidente de la SIHPP

 Bulletin de la SIHPP 

9 octobre 2020 


Dans notre Bulletin du 24 juillet 2020, je soulignais, concernant la situation de Fethi Benslama, membre du CA de la SIHPP, accusé depuis septembre 2018, de violences sexuelles envers des collègues et doctorantes de l’Université de Paris VII, que celui-ci n’avait pas réussi à obtenir le rapport de l’enquête administrative de l’IGAENR, diligentée par Madame Christine Clerici, aujourd’hui présidente de l’Université de Paris, c’est-à-dire de la Coordination des Universités de Recherche Intensive Françaises (CURIF). Cette situation était et reste d’autant plus inacceptable que divers verbatims  de ce rapport ont circulé parmi les enseignants et les étudiants, faisant état de dysfonctionnements internes à l’UFR d’études psychanalytiques, à l’Institut Humanité, Sciences et Sociétés (IHSS) et au Centre de recherches en psychanalyse, médecine et sociétés (CRPMS).  

Il y a maintenant un fait nouveau : dans un document daté du 26 novembre 2019, le service du Procureur de la République a décidé le classement sans suite de ce dossier : « Les faits ou les circonstances des faits de la procédure n’ont pu être clairement établis par l’enquête. Les preuves ne sont donc pas suffisantes pour que l’infraction soit constituée et que des poursuites pénales puissent être engagées », à propos de faits dits  de « harcèlement moral et harcèlement sexuel »

En clair, cela veut dire que Fethi Benslama est blanchi de toute accusation par la justice française, faute de preuves. Il faut donc se féliciter de ce jugement qui appelle néanmoins quelques commentaires.

 

1 – Le classement sans suite par le parquet de Paris a été établi à partir d’un examen complet de tous les documents qui lui ont été fournis, par les plaignants et par l’accusé. Cela signifie que le fameux rapport de l’IGAENR a été jugé insuffisant – voire sans fondement – pour servir de base à des poursuites pénales.

2 – Le document du Parquet indique que Fethi Benslama a été avisé de cette décision le 8 octobre 2020. Un tel retard de 10 mois ne s’explique pas seulement par la situation sanitaire liée à la pandémie du COVID-19.

Pour comprendre ce qui s’est passé, il est donc urgent que Fethi Benslama, par la voie de son avocate, puisse avoir enfin communication du contenu intégral de cette enquête administrative et que les personnes concernées (enquêteurs, Ministre de la recherche et Présidente de l’Université de Paris) cessent de considérer qu’elle doit rester confidentielle. Rappelons qu’elle vise autant Fethi Benslama que plusieurs autres professeurs de l’Université de Paris VII.  

Dans un communiqué, daté du 8 octobre, Maître Valentine Rebérioux annonce que son client se « battra jusqu’au bout pour que son honneur soit rétabli ». 

Nous attendons donc désormais que le contenu de ce rapport, qui a été à la fois dissimulé et diffusé sous forme de verbatims, soit communiqué à Fethi Benslama, dont on peut dire désormais qu’il a été victime,  publiquement et pendant deux ans, d’une campagne de calomnies.  

Je répète donc ce que j’ai dit dans le Bulletin du 24 juillet 2020 :

Voilà une affaire qui porte un préjudice considérable à l’enseignement de la psychanalyse au sein de l’Université française : « L’histoire a pour égout des temps comme les nôtres », disait Victor Hugo en 1853.  

 

Voir également sur le site de Fethi  Benslama :  Annexes et documents de "L'affaire Paris 7" .


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