La curiosité de Léonard de Vinci est aussi légendaire que son habilité à la mettre en pratique de manières variées. Peintre, scientifique, ingénieur, architecte, musicien, le Florentin, archétype de l’homme d’esprit universel, avait pourtant un défaut : il menait rarement ses recherches à leur terme. Il a abandonné ou laissé inachevé nombre de projets, sa soif d’apprendre se doublant d’une sérieuse impatience et d’un manque de concentration. « Le syndrome Leonardo » est une des « malédictions » que l’historien Peter Burke associe à la polymathie.
Dans son livre consacré à cette forme particulière d’érudition, Burke passe en revue 500 savants (dont Filippo Brunelleschi, Nicolas de Cues, Umberto Eco, Susan Sontag et Tzvetan Todorov…), et s’essaie à diverses typologies. Il différencie polymathes actifs et passifs (ceux qui produisent les connaissances et ceux qui les absorbent), simultanés et successifs (ceux qui travaillent sur plusieurs sujets à la fois, et ceux qui les abordent l’un après l’autre), centrifuges et centripètes (ceux qui placent toutes leurs découvertes dans un système pré-existant et ceux qui ne cherchent pas de lien entre eux)…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire