"La communauté médicale du CH Henri-Laborit de Poitiers (Vienne) tient à attirer l'attention des pouvoirs publics sur la dégradation de la situation financière de l'établissement". La commission médicale de l'établissement (CME) a adressé le 19 mars une lettre ouverte à la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Elle y exprime son inquiétude quant à l'évolution "insuffisante de la dotation annuelle de financement (Daf)". À cela s'ajoutent les gels prudentiels successifs non restitués, la non compensation financière de la mise en place du parcours professionnel, des carrières et des rémunérations (PPCR) en 2017. Ce qui conduit "à une détérioration des conditions de soins", estime la communauté médicale.
La CME rappelle ainsi son ambition de maintenir la qualité et la sécurité des soins, alors que des restrictions de personnel freinent aussi le développement de l'activité. Et la CME de citer notamment l'activité ambulatoire. En restructurant les services d'hospitalisation, les membres de la CME espéraient un renforcement du personnel, "nécessaire à l'intensification" de ce virage ambulatoire. "Mais le déficit nous contraint à licencier du personnel soignant contractuel", regrettent-ils. Ils souhaitent en outre "concourir à la construction de parcours de soins et de vie adaptés aux personnes [qu'elle accompagne]".
"Il y a de nombreuses inquiétudes chez les soignants. Nous avons l'impression d'avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Cette incertitude crée aussi une ambiance dégradée", confie la présidente de la CME, le Dr Sylvie Peron. "Les possibilités de développement de nos projets et les investissements deviennent aléatoires", résume la commission.
Et cette dernière d'évoquer enfin les annonces de la ministre, fin 2017 et début 2018. Agnès Buzyn faisait alors part de son souhait de "prioriser la psychiatrie et la santé mentale" annonçant ainsi une hausse de la Daf de 1,1% en 2018 (lire notre article) . Une estimation d'ores et déjà jugée insuffisante. Pour la présidente il y a urgence : "les mesures annoncées par Agnès Buzyn en faveur de la psychiatrie vont-elles bien arriver ? Et si oui quand ? Est-ce qu'il ne sera pas déjà trop tard ?" La CME sera vigilante sur la concrétisation de ces mesures, conclut-elle.
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