| 22.03.2018
Crédit Photo : S. Toubon
Au-delà des protocoles et procédures, les patients sont surtout sensibles à la courtoisie et à la considération que les soignants peuvent leur témoigner à l'hôpital, met en lumière une enquête du centre d'éthique clinique (CEC) de l'AP-HP.
L'étude, présentée le 20 mars dans le cadre de la première semaine éthique de l'AP-HP, a été réalisée entre le 3 novembre 2017 et le 12 février 2018 auprès de 216 patients (dont 140 femmes), dans 12 services d'hospitalisation (gynécologie, gérontologie, orthogénie, endocrinologie, diabétologie, rhumatologie, obstétrique, rééducation, urologie, ophtalmologie, médecine interne, hépatologie), deux services d'hôpital de jour (rééducation, cancérologie), et un service de consultation (médecine interne), dans les hôpitaux Broca-Cochin-Hôtel-Dieu.
Selon le centre d'éthique clinique, « les patients semblent avoir un seuil de tolérance assez élevé en matière d'atteinte à leur intimité à l'hôpital tant que les interactions avec le personnel soignant sont empreintes de courtoisie ». Le centre définit le respect de l'intimité comme « la façon dont le personnel soignant traite le corps pendant les examens, les soins, la toilette ». Les patients sont 88 % à saluer l'attention que les professionnels portent à ce sujet et leur bienveillance ; une minorité néanmoins signale des exemples d'irruption impromptue d'un professionnel dans leur chambre, lors d'un examen intime, ou un manque de douceur dans les soins.
Confidentialité associée à confiance
Le secret médical et le respect de la confidentialité semblent davantage se poser, pour les patients, en termes de confiance vis-à-vis des équipes. En effet 92 % d'entre eux n'ont pas de revendication particulière concernant le respect du secret médical et considèrent normal que les informations circulent, entre soignants, dans leur intérêt. Ils attendent néanmoins de la discrétion.
C'est un besoin de considération qui émerge des réponses des patients, aux questions portant sur le respect de la vie privée, présentée comme « les moments et/ou les choix qui vous appartiennent en propre et qui nécessitent d'être respectés » par l'hôpital. Le centre d'éthique relève des difficultés des personnes interrogées à y répondre. « Leurs attentes portaient sur l'existence d'un confort minimal, comme s'ils avaient intégré qu'à l'hôpital, il y avait peu de place pour le respect d'un certain espace privé ». Les doléances se concentrent sur la nourriture, la promiscuité dans les chambres doubles, et parfois une tendance à l'infantilisation.
Le centre d'éthique clinique souligne enfin que les notions de courtoisie, confiance et considération mises en avant relèvent davantage de la sphère civique, qu'hospitalière. Et prône des relations d'égalité au quotidien, pour retrouver l'hospitalité.
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