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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 22 février 2024

Musique : art et science du son

13 fév. 2024

Histoire de la musique et acoustique pour les musiciens… La musique est-elle principalement un art de l'émotion ou une science du son ? Deux MOOC complémentaires se font l’écho de ces perspectives.

La musique est un art profondément enraciné dans l'histoire de l'humanité :  de tout temps, les mélodies, les rythmes, les harmonies ont eu le pouvoir de captiver et d’émouvoir. Mais derrière l’expérience musicale se cache un monde de phénomènes physiques que l’acoustique, la science des sons, a pour vocation d’étudier et d’expliquer. La musique est-elle pour vous un art ou une science ? Que peut apporter l’acoustique aux musiciens et aux mélomanes ? Voici deux cours pour vous mettre la puce à l’oreille.

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Au rapport Dépassement d’honoraires : un spécialiste sur deux épinglés, l’UFC Que Choisir dénonce une «envolée du prix des soins»

par LIBERATION et AFP   publié le 22 février 2024

Plus de la moitié des médecins spécialistes appliquent des dépassements d’honoraires, selon l’association de consommateurs UFC Que Choisir qui publie une étude ce jeudi 22 février. La gynécologie est la spécialité pratiquant le plus de dépassements.

Chez les médecins spécialistes, les honoraires peuvent varier du simple au double selon les départements. De quoi entraîner «un intolérable renoncement aux soins pour de nombreux citoyens» selon l’UFC Que Choisir. Dans son dernier rapport publié ce jeudi 22 février, l’association de consommateurs révèle que plus de la moitié des médecins spécialistes appliquent des dépassements d’honoraires. En compilant les données de l’Assurance maladie, l’association peut avancer le chiffre de 52,2 % des médecins spécialistes libéraux à appliquer un dépassement d’honoraires en 2021, contre 45,8 % un an plus tôt.

Les événements traumatiques de l’enfance font le lit des douleurs chroniques

Geneviève Perennou | 22 Février 2024

Diverses études ont établi que les évènements difficiles vécus durant l'enfance, regroupés sous le terme d'Adverse Childhood Experiences (ACEs), ont des effets néfastes sur la santé physique, mentale et comportementale des individus. L'origine du concept des ACE remonte aux années 1990, avec deux études pionnières.

L'étude ACE originale, menée par l'institut Kaiser Permanente et le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) entre 1995 et 1997. Le Dr V. Felitti, pédiatre à l'institut Kaiser, s'est intéressé aux liens entre traumatismes de l'enfance et problèmes de santé à l'âge adulte, suite à ses observations cliniques. Cette recherche a sondé plus de 17 000 adultes sur leurs expériences d'enfance, identifiant ainsi différents ACE :

  • Directs : abus sexuels, physiques, émotionnels ou négligence de l’enfant,
  • Indirects : violence conjugale, violence dans la communauté, problèmes de santé mentale d'un parent, incarcération d'un parent, difficultés socio-économiques, discrimination, catastrophes naturelles, guerres et conflits armés.

Les résultats ont révélé une corrélation entre le nombre d'ACE subis et le risque accru de divers problèmes de santé à l'âge adulte, tels que la dépression, l'anxiété, les maladies cardio-vasculaires, les addictions et les suicides. Dans un second temps, cette première recherche a été reproduite dans d'autres pays, arrivant à des conclusions similaires. 

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mercredi 21 février 2024

Meurtre de Maureen Breau : l'Ontario en avance sur le Québec en psychiatrie légale











Le Québec aurait intérêt à s'inspirer de ce qu'il se fait en Ontario. C'est ce qui ressort des témoignages entendus mercredi au palais de justice de Trois-Rivières à l'enquête publique sur les décès de la policière Maureen Breau et d'Isaac Brouillard Lessard, survenus à Louiseville le 27 mars 2023.

Le chef du département de psychiatrie à l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel, le Dr Mathieu Dufour, a travaillé pendant quelques années en Ontario. Il a constaté que le nombre de prévenus qui sont reconnus non-criminellement responsables est deux fois plus élevé au Québec que chez nos voisins ontariens.

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Récit Enfants affamés et torturés : une influenceuse en parentalité condamnée à de la prison pour maltraitance

par Elise Viniacourt   publié le 21 février 2024 

La youtubeuse américaine Ruby Franke, qui partageait sa vie de famille devant plus de 2 millions d’abonnés, a été condamnée à une peine pouvant aller jusqu’à trente ans de prison pour maltraitance. Une affaire qui relève de «l’extrémisme religieux», estime le procureur.

Les sanglots lui font perdre les mots. En août 2023, un habitant de la paisible ville d‘Ivins dans l’Utah (Etats-Unis), en ligne avec le numéro d’appel d’urgence du 911, tente de se ressaisir. Sans y parvenir. «Ce garçon a été… Ce gamin a manifestement été… Je pense qu’il a été…» l’entend-on bégayer sur l’enregistrement publié par des médias. Devant lui, un enfant de 12 ans patiente. Quelques minutes auparavant, le garçon amaigri est sorti par la fenêtre d’une maison du voisinage pour venir jusqu’à sa porte quémander un peu de nourriture. Le regard du voisin descend jusqu’à ses chevilles : blessées, elles sont emprisonnées dans du ruban adhésif. «Il a été détenu», finit-il par lâcher au policier au bout du fil.

Sept mois plus tard, mardi 20 février, dans une salle de tribunal, la mère de l’enfant, Ruby Franke, s’excuse en larmes. «Je pleurerai à tout jamais le fait d’avoir blessé vos âmes fragiles», se morfond la femme de 42 ans. Après l’appel au 911 du voisin, les enquêteurs ont découvert que la quadragénaire faisait subir un calvaire à ses six enfants. Des coups de botte, une tête maintenue de force sous l’eau, une petite fille forcée de sauter dans un cactus…

Rétrograde Etats-Unis : en jugeant qu’un embryon congelé est une personne, la Cour suprême d’Alabama menace les FIV

par Julien Gester, correspondant à New York  publié le 21 février 2024

Nouvelle percée de la mouvance chrétienne anti-avortement, cette décision inédite des magistrats pourrait avoir de graves conséquences sur l’avenir de la procréation médicalement assistée dans les cliniques de cet Etat ultraconservateur, et même au-delà.

Un embryon congelé est un enfant comme un autre, a en substance statué la Cour suprême d’Alabama dans une décision rendue vendredi 16 février, concluant ainsi que sa destruction tombe dès lors sous le coup de la loi. Un jugement sans précédent, dont les conséquences s’annoncent ravageuses pour la procréation médicalement assistée dans cet Etat du Deep South américain. Mais, toute «pionnière» soit-elle, cette position n’est en rien isolée, tant elle constitue une percée d’une offensive bien plus vaste, à l’œuvre ces dernières années aux Etats-Unis, pour faire reconnaître le caractère de «personne» à part entière d’un fœtus dès la fertilisation de l’ovule dont il est issu.

Après le recul historique en 2022 du droit d’accès à l’IVG, avec le renversement de la jurisprudence Roe v. Wade, arraché au bout de décennies d’activisme réactionnaire grâce aux nominations de juges à la Cour suprême des Etats-Unis par Donald Trump, c’est là la nouvelle frontière que la mouvance anti-avortement entend enfoncer. L’enjeu, à terme, est de parvenir à une interdiction fédérale, au nom d’un droit absolu d’une poignée de cellules «à la vie» – et au mépris de celui des femmes qui les portent dans leur ventre à disposer de leur corps. Selon le décompte de l’organisation Pregnancy Justice, les législatures conservatrices de onze Etats américains (1) ont déjà inscrit dans leurs lois ce concept de «personnalité» du fœtus, fondé sur le postulat d’une vie humaine qui débuterait bien avant la naissance – parfois dès la conception.

L’homme petit : un discriminé comme les autres ?

 



Samuel Lacroix publié le  

Ils sont moins payés que les grands, ont plus de mal à se mettre en couple et se suicident même davantage : les hommes petits semblent en proie à une discrimination systémique. Pourtant, nous n’avons pas réellement conscience du sort qui les touche. Comment expliquer une telle inclairvoyance dans des sociétés pourtant de plus en plus attentives aux inégalités ?

Notre époque est relativement bien au fait des discriminations raciales, liées au genre ou à l’orientation sexuelle. Mais il en existe une autre, dont on parle beaucoup moins, voire qu’on ignore : la discrimination par la taille. Sait-on que les hommes de petite taille sont moins payés que les grands ? Qu’ils ont plus de difficultés qu’eux à se mettre en couple ? Qu’ils se suicident même davantage et sont affublés de préjugés irriguant toute une partie de notre culture ? Il y a près de vingt ans, le sociologue Nicolas Herpin a contribué à mettre au jour ces réalités méconnues dans son essai Le Pouvoir des grands. De l’influence de la taille des hommes sur leur statut social (La Découverte, 2006), concluant à ce qu’on appellerait aujourd’hui une discrimination systémique des petits hommes – les femmes de petite taille (au contraire des très grandes) ne pâtissant apparemment pas de maux spécifiques marqués par rapport aux autres femmes. Les données que Nicolas Herpin compile et analyse sont édifiantes : on apprend notamment, comme en écho aux nombreux micro-trottoirs faits sur le sujet ou à son importance sur les applications de rencontre, que 70% des femmes refuseraient l’idée même de former un couple avec un homme plus petit qu’elles (47% des hommes ne rêveraient de leur côté pas d’être avec une femme plus grande, mais l’accepteraient) ou que, chez les 20-29 ans, 30% seulement des hommes de moins d’1,70 m vivent en couple, contre 50% de ceux de plus d’1,80 m. Qu’un actif de 1,82 m gagne aux États-Unis 5 525 dollars de plus par an que son collègue d’1,65 m, et que les plus petits auraient deux fois plus de chances de mettre fin à leurs jours que les plus grands.

Dépression : une thérapie « hallucinante »





    

Le CHU de Nîmes accueille une étude pilote pour tester l'efficacité de la thérapie assistée par les psychédéliques sur des patients présentant de symptômes dépressifs sévères liés à l'usage d'alcool. Le premier d'une cohorte de 30, a été intégré début février. 

La psilocybine, issue de champignons hallucinogènes, donnerait des résultats encourageants sur la dépression.

C'est ce que va expérimenter l'étude clinique portant sur l'efficacité d'une psychothérapie assistée par les psychédéliques (PAP) qui a démarré début février dans le service d'addictologie de l'hôpital universitaire de réadaptation, de rééducation et d'addictologie du CHU de Nîmes (au Grau-du-Roi).

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mardi 20 février 2024

Troubles de la personnalité limite, des différences selon les genres

Agnès Lara   20 févr. 2024

À retenir

  • Selon une revue de la littérature, les troubles de la personnalité limite (TPL) s’expriment différemment selon le sexe. 
  • Les hommes répondent davantage au critère diagnostic du DSM « colère intense et inappropriée" et "impulsivité".
  • Les femmes quant à elles, présentent plus souvent un « sentiment chronique de vide », une « instabilité affective » (anxiété et dépression) et un « comportement suicidaire ou d’automutilation ».

Les troubles de la personnalité limite ou borderline sont des troubles mentaux complexes et hétérogènes. Ils se caractérisent par une diffusion de l’identité (instabilité de l’autoperception de sa propre identité et de celle des autres), une instabilité/hypersensibilité dans les relations interpersonnelles, un sentiment de vide chronique, des fluctuations d’humeur extrême et de l’impulsivité. Leur prévalence a été estimée entre 0,7 % et 5,8 % en population générale. Ce diagnostic était considéré comme plus fréquent chez les femmes que chez les hommes, mais la question reste débattue. Une revue de la littérature s’est penchée sur les différences selon le genre, du diagnostic, des comorbidités et des caractéristiques cliniques des sujets atteints de TPL.

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Au tribunal de Paris, le box vide du suicide en prison

LE 

19 FÉV. 2024

Après le renvoi de son procès le temps d'une expertise psychiatrique, un jeune homme se suicide en prison

Paul (prénom modifié) devait être jugé en janvier mais le tribunal avait reporté l'audience, l'envoyant en prison dans l'attente d'une expertise psychiatrique. Mais le jour de son procès à la mi-février, le box était vide: le jeune homme s'est suicidé en prison.

Dans la salle des comparutions immédiates du tribunal judiciaire de Paris ce début d'après-midi, on appelle son affaire. "Absent, mais représenté", annonce l'huissier.

La présidente lit le maigre dossier qu'elle a sous les yeux. Monsieur avait 33 ans, il avait comparu ici le 10 janvier, pour des menaces de mort, violences avec armes, sous stupéfiant, énumère-t-elle. 

"Au regard de son état de santé mental préoccupant", elle avait demandé une expertise psychiatrique avant qu'il ne soit jugé. Et décidé de le placer en détention provisoire, vu son casier judiciaire chargé et sa situation "très précaire".

"Malheureusement le tribunal a été informé du décès en détention de Monsieur, et ne peut que constater l'extinction de l'action publique", conclut la présidente.

Elle ne prononce pas le mot "suicide", ce seront les avocats de Paul qui le feront. 

Ils avaient prévenu le tribunal avant l'audience qu'ils voudraient dire un mot. D'accord mais vite, les avait-on prié: c'est une audience de comparution immédiate ici, pas une "tribune politique". 

A la barre, Mes Mathias Darmon et Hamza Sebti évoquent le choc et la douleur de la famille de Paul, ses parents, son frère et sa soeur, ses neveux. Ils ne reprochent pas au tribunal de l'avoir envoyé en détention. "Le problème dans ce dossier est avant", dit Me Darmon.

Début janvier, Paul est hébergé dans une structure de l'association Les enfants du Canal, qui lutte contre l'exclusion. Cela fait deux ans qu'il est accueilli par l'association, quatre fois qu'on le change de logement parce qu'il pose problème partout. 

Paul entre dans des délires olfactifs, il est obnubilé par des odeurs de cuisine qui n'existent pas. Il harcèle les autres résidents qui cuisineraient dans leurs chambres - c'est faux -, y traîne les membres de l'association pour le prouver - "Venez sentir !".

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Le nombre de vasectomies en France multiplié par 15 en 12 ans

Anne-Gaëlle Moulun  19 février 2024

D’après une étude réalisée par EPI-PHARE, le recours à la vasectomie en France entre 2010 et 2022 a bondi, passant de 1940 procédures annuelles à 30288. Le Dr Noémie Roland, médecin épidémiologiste co-autrice de l’étude commente ces résultats. A noter que pour la première fois en France, en 2021 et 2022, il y a eu davantage de stérilisations masculines que de stérilisations féminines.

Etat des lieux de la pratique en France entre 2010 et 2022

Le groupement d'intérêt scientifique en épidémiologie des produits de santé ANSM-Cnam EPI-PHARE a publié le 12 février un état des lieux de la pratique de la vasectomie en France entre 2010 et 2022. « Auparavant, nous n’avions que des études parcellaires qui rendaient compte d’une incidence de vasectomie sur une année et des remontées de terrain d’urologues qui observaient plus de demandes, d’hommes de plus en plus jeunes », explique la Dr Noémie Roland, médecin épidémiologiste à la CNAM au sein d’EPI-PHARE et co-autrice de l’étude.

« Nous avons donc décidé de compter réellement le nombre de vasectomies en France, sur 12 années et à l’échelle de la population ».

Pour cela, les chercheurs se sont basés sur les informations du Système National des Données de Santé (SNDS). « Cela nous permet d’avoir accès aux informations sur les actes remboursés, notamment les procédures chirurgicales et de connaître l’âge, le département où les soins sont réalisés, l’affiliation à la CMU-C et l’indice de défavorisation. Cela donne un indice sur le contexte socio-économique, même si cela ne suffit pas à tout caractériser», développe-t-elle.

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Une miraculée qui s’ignore

Quentin Haroche | 23 Février 2024

Londres – Un homme a caché pendant 21 ans à sa femme qu’elle avait survécu à un cancer en phase terminale.

« L’acte de Melvin peut tout autant être considéré comme la plus belle preuve d’amour qui soit ou comme la plus grande trahison ». Ainsi résume le journal britannique le Daily Mail l’histoire de Melvin et Rosie Gamp, un couple de londoniens mariés pendant 68 ans, jusqu’au décès de Rosie en 2021. Comme le veuf de 95 ans l’a révélé aux journalistes britanniques, sa femme a ignoré jusqu’à sa mort en 2021 d’une insuffisance rénale qu’elle avait « miraculeusement » survécu à un cancer du sein en phase terminale.


Troubles du comportement alimentaire chez les étudiants en médecine

Pr Boris Hansel   14 février 2024

TRANSCRIPTION

Bonjour, je suis Boris Hansel, diabétologue et nutritionniste à l'hôpital Bichat à Paris. Je voudrais, dans cette vidéo, partager avec vous des données qui concernent les troubles du comportement alimentaire (TCA) chez les étudiants en médecine. On en parle peu, et pourtant la situation semble assez préoccupante. Les chiffres de prévalence ont fait l'objet de nombreuses études et on dispose maintenant de méta-analyses qui synthétisent tous les chiffres recueillis dans ces études.

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Entrelacements d’antinomies ?


 


20 FÉVRIER 2024

livres février Editions Architecture

Quelle architecture pour la santé du vivant ? Habiter une maison de Le Corbusier, c’était possible ? La France à l’âge des villes : quelle alternative à la violence inhérente des formes urbaines ? En librairie.

Vers une architecture pour la santé du vivant
Par Éric Daniel-Lacombe
Préface d’Isabelle Thomas

Livres Editions
L’architecture du vivant @Eric Daniel-Lacombe

La vie quotidienne, avec ses conflits et ses contradictions, s’impose comme un premier horizon de réflexion pour une architecture adaptée à tous, au-delà des simplifications du fonctionnalisme. L’architecture moderne travaillait pour un monde et une nature immuables. L’accroissement de la violence et de la fréquence des catastrophes naturelles impose aux architectes du XXIe siècle de repenser leur pratique dans un monde en mouvement, chaotique, imprévisible. Ils ont ainsi un rôle à jouer dans le rétablissement de la santé du vivant sur toute la planète.

L’auteur propose un ensemble de principes de conception inédits en s’appuyant sur de courts récits issus de son propre travail et sur une lecture de réalisations et de paysages par des créateurs américains, européens et japonais prestigieux. Tous indiquent les voies de la création architecturale d’abris-ouverts sur l’engagement en faveur de la santé du vivant.

« Un renouveau de l’architecture entraînerait progressivement une prise de conscience collective des risques, de multiples expériences de transformation des rapports entre les humains et la nature, et la production de nouveaux modes d’habiter. Il ne s’agit ni de proposer un nouveau style ou mouvement d’architecture qui viendrait remplacer le modernisme ou le postmodernisme, ni de mettre en avant une méthode de conception architecturale, ni de promouvoir une ingénierie écologique. Toutes ces tentatives de rénovation de l’architecture ont leurs mérites, mais aucune ne répond au problème que je pose : refonder la théorie de l’architecture et en faire un art significatif des exigences actuelles ».

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Quelles sont les plus grandes variations de pratique médicale en France ?

 20 févr. 2024

L'Institut de recherche et de documentation en économie de santé (Irdes) a rendu public en février son Atlas des variations de pratiques médicales. Le premier atlas avait été édité en 2016 et avait permis de mettre en exergue des fortes variations pour certaines pratiques chirurgicales, comme la césarienne, dont le recours passe du simple au double entre l'Yonne et la Haute Corse. Depuis, les variations pour cet acte se sont tassées. Le premier atlas avait étudié les variations de pratique médicale en 2014, sur dix interventions chirurgicales. 

Nouveaux indicateurs

Cette fois-ci ce sont 11 interventions, sur la période 2014-2019, qui sont ciblées et de nouveaux indicateurs font leur apparition. « L’ajout d’indicateurs de processus de soins – taux de chirurgie ambulatoire, recours à la Réhabilitation améliorée après chirurgie (Raac), et taux de réadmission à l’hôpital – contribuent, en outre, à offrir une information plus approfondie sur les pratiques médicales aux professionnels de santé et aux pouvoirs publics », établit l'Irdes. Les 11 interventions étudiées ont été sélectionnées en fonction de certains critères : volume d'actes important, tendance à la hausse, fortes variations régionales. 

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dimanche 18 février 2024

Chronique «Aux petits soins» Dans le Finistère, une psychiatrie efficace qui a «le souci de l’autre»

par Eric Favereau   publié le 13 février 2024

Dans la revue «Pratiques» le 29 janvier témoignait la docteure Delphine Glachant, qui après avoir passé plusieurs années éprouvantes en banlieue parisienne, a intégré à Landerneau un service reposant sur la psychothérapie institutionnelle. Un lieu qui existe depuis une trentaine d’années, et qui satisfait patients comme médecins.

Cela ressemble à une oasis. En tout cas, c’est le constat que tout n’est pas absolument pourri dans le royaume de la psychiatrie. Il y a ainsi des endroits où l’on ne manque pas de psychiatres ni d’infirmières, où les uns comme les autres sont contents de travailler, et où les patients sont non seulement pris en charge, mais bien pris en charge. Et cela se passe dans le Finistère, à Landerneau.

La docteure Delphine Glachant, psychiatre dans ce secteur, en témoigne longuement dans la revue Pratiques. Cahiers de la médecine utopique (1), et ses mots sont d’autant plus prenants que la même psychiatre avait longuement témoigné dans Libération, en septembre 2021. Elle était, alors, à bout, épuisée. Elle n’y croyait plus. Alors dans un hôpital psychiatrique de la grande banlieue parisienne, elle nous avouait son impossibilité à travailler correctement. «Je suis épuisée, je cours après le temps, nous disait-elle. C’est un petit enfer au quotidien, l’on manque de presque tout, même de pyjamas. Les arrêts de travail se multiplient tellement que les normes de personnels soignants ne sont plus respectées. Tout le monde est épuisé… J’ai assisté à des scènes de maltraitance le plus souvent par négligence, mais parfois aussi de la maltraitance directe, discrète. J’ai eu parfois honte de ce que je faisais. Je me sentais responsable, j’ai décidé de mises en chambre d’isolement parce que le personnel avait peur, parce que j’avais le souci de protéger les équipes, parce que je savais qu’il me serait reproché de ne pas l’avoir fait pour cette même raison, parce que je n’ai pas eu le cran de m’opposer à cette attente collective.» Elle nous disait qu’elle ne voyait pas comment elle allait tenir, elle, la syndicaliste, alors présidente de l’Union syndicale de la psychiatrie et membre active du Printemps de la psychiatrie. «C’est usant et décourageant. Tout n’est pas un problème de moyens, mais quand même ! Quand est-ce que l’on prendra au sérieux nos malades ?»

TOUCHER L'INSENSÉ EXPOSITION COLLECTIVE

 




DU 16/02/2024 AU 30/06/2024

La « psychothérapie institutionnelle » est une pratique de la psychiatrie initiée au milieu du 20e siècle, dont le présupposé est que pour soigner les malades, il faut d’abord soigner l’hôpital. Autrement dit, ne jamais isoler le trouble mental de son contexte social et institutionnel. Inspirée de ces expériences psychiatriques et humaines révolutionnaires, qui s’appuient sur le collectif et sur la création artistique, cette exposition s’intéresse à différentes manières de transformer des lieux d’isolement en lieux de protection, en refuges contre les violences de la société.

François Pain, Félix Guattari dans Le Divan de Félix, 1986, vidéo, courtesy de l'artiste

À la suite d’autres expositions récentes, consacrées à Fernand Deligny et à François Tosquelles, pourquoi s’intéresser à ces pratiques depuis la perspective d’un centre d’art contemporain ? Pour, d’une part, étendre notre compréhension des raisons et des manières de faire de l’art, de ses fonctions sociales et politiques, mais aussi psychiques et éthiques.

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Essai «Désaliénation», asile était une fois

par Eric Favereau   publié le 15 février 2024

L’ouvrage de Camille Robcis retrace l’histoire de la psychothérapie institutionnelle, concept du célèbre psychiatre catalan François Tosquelles apparu dans les années 40, qui a posé un regard bienveillant sur le traitement des troubles mentaux.

Il y a quelque chose de frustrant autour de ce que l’on appelle la psychothérapie institutionnelle – cette prise en charge des troubles mentaux alliant psychiatrie et psychanalyse, tout en reposant sur une analyse du contexte politique. Depuis quelque temps, on en parle de plus en plus, on en débat régulièrement. On écrit des ouvrages, on collecte des archives. Et le psychiatre catalan François Tosquelles (qui en est à l’origine) est fêté comme jamais, entre éditions de ses écrits et exposition, «la Déconniatrie», qui lui a été entièrement consacrée en 2021-2022 à Toulouse. Et pourtant, en pratique, hors les murs de l’asile, la psychothérapie institutionnelle n’a jamais été aussi marginalisée, discrète, démodée même pourrait-on dire, en tout cas fortement malmenée par les tenants des neurosciences qui dominent aujourd’hui les discours théoriques sur la folie. Le livre Désaliénation de Camille Robcis en est le dernier symptôme, preuve s’il en est du succès éditorial du sujet. Et du décalage avec les pratiques.