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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 17 février 2024

Lettre de B. Golse, Président fondateur de l’Institut Contemporain de l’Enfance au président de la République et au premier ministre

Pr Bernard GOLSE, Président fondateur


Paris, le 23 janvier 2024,

« On est de son enfance comme on est d’un pays »
Antoine De Saint-Exupéry

Monsieur le Président de la République,
Monsieur le Premier Ministre,

L’enfance est-elle vraiment une problématique prioritaire ?
Nos enfants et notre jeunesse souffrent.
En tant que pédopsychiatre et fondateur de l’Institut Contemporain de l’Enfance, je ne peux que constater le fait que la politique de l’enfance est aujourd’hui en échec.
Alors que vous évoquez le « réarmement civique de la jeunesse » comme réponse à la crise que nous traversons, comment entendez-vous protéger et permettre aux enfants de s’épanouir et de se développer ?
L’État ne peut pas et ne doit pas se limiter à se prémunir face à un enfant perçu comme dangereux. Il a au contraire pour devoir de penser à l’enfant vulnérable, potentiellement en danger et d’accompagner la jeunesse vers l’épanouissement. Les enfants ne sont pas un danger pour la société mais eux, me semble-t-il, ressentent de plus en plus la société comme une source de menaces.

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Rencontre avec Florence GUIGNARD : À l’écoute du développement de la pensée humaine Entretien avec Sylvie REIGNIER le







Conférence organisée par l’association Art&Psyche le mercredi 3 avril en visio

Ce livre de dialogue entre deux psychanalystes de générations différentes constitue un outil de transmission, à l’adresse à tous les praticiens « psy ». 

Il propose un regard personnel sur la théorie psychanalytique contemporaine ainsi que sur sa pratique avec des patients de tous les âges de la vie. Il fait également état des changements sociétaux actuels et en observe les effets dans une réflexion d’allure anthropologique.

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LE CADRE À L’ÉPREUVE DES SITUATIONS LIMITES DE LA PSYCHANALYSE. L’œuvre d’art entre transfert et sublimation. Samedi 9 mars 2024






Préface du Dr Vassilis Kapsambilis

Les situations limites de la psychanalyse sont au cœur même de notre clinique contemporaine.

Pétris de destructivité, souffrant de failles narcissiques, les sujets limites ont la particularité d'interroger le cadre analytique.

Celui-ci devrait-il être repensé afin de rétablir une transitionnalité en souffrance chez ces analysant·e·s ?

Les aménagements du cadre dans la cure de Vincent, patient dont la cure sera abordée, lui auraient permis de passer de la dépendance à la transitionnalité.

Qu'en est-il de Van Gogh, Artaud et Bacon, artistes ayant eux aussi connu des vacillements identitaires ?

Que penser du cadre ? Lorsqu'il est mis à l'épreuve, l'analyste disposerait de la possibilité de le repenser afin d'offrir aux patient·e·s un étayage permettant l'enclenchement de la fonction de représentation.

L'enjeu étant pour l'analyste de ne pas perdre de vue le dispositif, tout en étant à l'écoute de son intuitivité et de sa créativité.

La psychanalyse est avant tout un art, à en croire Winnicott.

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Dérives sectaires : l’Assemblée nationale approuve finalement le délit de provocation à l’abandon de soins

Le Monde avec AFP   Publié le 14 février 2024

Ce nouveau délit sera passible d’un an d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, des peines portées à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende quand la provocation a été suivie d’effets.

L’Assemblée nationale a finalement approuvé, mercredi 14 février, la création d’un nouveau délit de « provocation à l’abandon de soins », dans le projet de loi de lutte contre les dérives sectaires, après une nouvelle délibération demandée par les macronistes dans une ambiance houleuse.

Incidents graves aux urgences : des drames qui questionnent familles et soignants

Par  et    Publié le 14 février 2024 

Faute de remontées systématiques, et donc de chiffres solides, il est difficile de savoir si les défauts de prise en charge, comme les retards ou les erreurs de prescription, augmentent. Mais, dans les hôpitaux, nombreux sont ceux qui déplorent des moyens insuffisants.

Ces derniers mois, plusieurs décès aux urgences ont nourri les pages des journaux et la chronique des défaillances supposées des hôpitaux. Ces drames auraient-ils pu être évités ? C’est l’histoire de Lucas, 25 ans, mort aux urgences d’Hyères (Var), après plusieurs heures passées sur un brancard, fin septembre 2023, et dont les parents portent aujourd’hui l’affaire en justice. Celle d’une patiente âgée, à Nantes, décédée le 2 janvier après quatre heures dans la « file d’attente », alors que d’autres histoires similaires sont remontées de Strasbourg, de Grenoble, de Bordeaux… Dans cette dernière ville, durant l’été 2023, l’émotion a été vive après le parcours chaotique d’une femme enceinte, ballottée de service en service, dont le bébé est mort à l’hôpital.

Ces incidents donnent l’impression de se multiplier, même si rien ne permet de l’affirmer catégoriquement – ni de l’infirmer. Dans le jargon de la santé, on parle d’« événement indésirable grave associé aux soins » pour qualifier un événement inattendu au regard de l’état de santé et de la pathologie du patient, et dont les conséquences sont soit le décès, soit la mise en jeu du pronostic vital, ou encore la survenue probable d’un déficit fonctionnel permanent.

Un malade se suicide aux urgences psychiatriques d'un hôpital après 10 jours passés sur un brancard, les syndicats dénoncent une maltraitance

Écrit par Catherine Léhé    Publié le 

Dans un contexte déjà très tendu, un patient hospitalisé aux urgences psychiatriques s'est suicidé au service consultation des urgences psychiatriques du CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne, ce mercredi 14 février 2024.

Un patient hospitalisé au service des consultations des urgences psychiatriques du CHU de Purpan à Toulouse en Haute-Garonne s'est suicidé ce mercredi 14 février 2024. Une information confirmée par la direction du centre hospitalier qui précise que l'homme a été découvert vers 8H30 et n'a pu être ranimé malgré l'intervention d'un médecin des urgences somatiques qui était à proximité.

Selon nos informations, le patient était hospitalisé depuis dix jours sur un brancard dans un bureau de 3 m2, faute de lit. " Ce n'est pas normal que l'on n'ait pas pu trouver une place d'hospitalisation. Les patients qui nécessitent une hospitalisation en psychiatrie sont en grande souffrance, on les stocke dans des lieux qui ne sont pas prévus pour ça alors qu'on a fermé huit lits qui sont toujours vides ! ", s'indigne Isabelle Prono, représentante du syndicat Sud Santé Sociaux au CHU de Toulouse. " Aujourd'hui, des patients restent et meurent aux urgences ! "

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Protection de l’enfance : que l’Etat finance enfin l’interdiction des placements en hôtel

par Un collectif de député.es de gauche  publié le 15 février 2024 

Un collectif de député·es de gauche interpelle le gouvernement pour qu’il dote les départements des fonds nécessaires à la création d’alternatives d’hébergement, après le suicide d’une enfant de 15 ans placée par l’aide sociale à l’enfance dans une chambre d’hôtel à Aubière (Puy-de-Dôme).

Il y a quinze jours, une enfant de 15 ans s’est suicidée dans la chambre d’hôtel où elle était hébergée, dans le cadre d’un placement par l’Aide sociale à l’enfance. Ce drame nous bouleverse tous, politiques, professionnels, élus départementaux en charge de la protection de l’enfance. Mais ce n’est pas un fait divers. Car cette enfant n’aurait jamais dû être seule dans un hôtel.

En 2022, l’Assemblée nationale a voté pour que ce type de placement soit interdit, au 1er février 2024. Cette entrée en vigueur différée de la loi laissait deux ans à l’Etat pour s’organiser et créer les alternatives aux placements en hôtel.

L’Etat aurait dû se préparer, en affectant des moyens financiers supplémentaires aux départements afin qu’ils puissent créer des places alternatives adaptées aux cas complexes et aux urgences. L’Inspection générale des affaires sociales recommandait d’ailleurs dans son rapport de 2020 sur les placements en hôtel de «prendre en compte l’existence de cas complexes lors de la programmation des créations de places et intégrer ces besoins particuliers dans les appels à projets afin de disposer de structures d’hébergement adaptées».

Sexualité des Français : le numérique change-t-il la donne ?

Agnès Lara   5 septembre 2023

La sexualité est plus facilement abordée aujourd’hui au sein du couple et les Français en ont une vision assez libre et ouverte.

Les personnes interrogées se montrent globalement satisfaites de leur vie amoureuse et sexuelle, qui reste « classique » pour la grande majorité.

La masturbation est régulièrement pratiquée par la moitié des Français, tandis que l’usage de sextoys ou d’accessoires reste plus limité.

Le numérique (pornographie sur Internet, sites de rencontre, live cam…) fait évoluer les pratiques.

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Comment briser le tabou de la sexualité avec les patients vus en psychiatrie ?

Agnès Vernet  1er février 2024

La santé sexuelle reste un champ difficile à aborder avec les patients suivis en psychiatrie. Pourtant, ils sont concernés au premier chef. Explications de la Pre Coraline Hingray, responsable médical Centre Universitaire support de Remédiation cognitive et rétablissement (CURe) Grand Est Lorraine, lors de la session dédiée à la sexualité des patients suivis en psychiatrie à l’occasion du congrès de l’Encéphale 2024[1].

Dysfonctionnements sexuels : des retentissements importants

« Abordez-vous systématiquement la sexualité avec des patients qui souffrent de troubles dépressifs ? Et avec ceux qui souffrent de troubles schizophréniques ? », s’est enquis la psychiatre. A la première question, un petit quart de la salle lève la main, un peu moins à la deuxième…

Pourtant la prévalence des dysfonctionnements sexuels est mesurée par les médecins chez 43 à 93 % des patients atteints de troubles de dépressifs, de 33 à 75 % des patients consultant pour troubles anxieux et environ 25 % des patients avec une schizophrénie d’après une revue récente de la littérature [2].  Et les dysfonctionnements sexuels ont des retentissements importants dans la vie des patients. Ils participent à la diminution de l’estime et de la confiance en soi. Ils nourrissent les problèmes relationnels et la tendance à l’isolement. Ils constituent une des premières causes de non-adhésion au traitement, donc de l’exacerbation des symptômes, et produisent une perte de la qualité de vie.

Une étude de 2020 portant sur 100 psychiatres australiens montre que moins d’un tiers de ces médecins interroge régulièrement la santé sexuelle de la majorité (plus de 80 %) de leurs patients [3]. « La différence entre ce que le médecin pense faire, estime nécessaire de faire et la réalité de ce qu’il fait révèle des difficultés et un déni très important de la part des psychiatres », remarque Coraline Hingray.

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Santé sexuelle : plaidoyer en faveur d'une « hygiène du plaisir »

Dre Pebble Kranz.  27 septembre 2023

Selon une étude récente, une fréquence sexuelle plus faible serait associée de façon significative à une mortalité plus élevée chez les personnes jeunes et d'âge moyen souffrant d'hypertension. [1] Les médecins généralistes devraient-ils dès lors proposer une prescription « de plaisir » à tous leurs patients atteints de maladie chronique ? Comment peuvons-nous aider nos patients à maintenir leur capacité de plaisir sexuel, un des composants essentiels de l'expérience humaine ?

Poser systématiquement la question

En premier lieu, nous devrions poser systématiquement des questions sur le bien-être et le plaisir sexuels. Si nous ne demandons pas l'avis de nos patients, nous ne connaitrons pas l'impact de la sexualité sur leur qualité de vie. Si nous ne posons pas la question, nous ne saurons pas quels types d’activités sexuelles sont importantes pour que ces personnes puissent atteindre ou conserver un plaisir sexuel et nous ne pourrons jamais deviner si elles placent en priorité leur fonctionnement sexuel dans le contexte de leur traitement médical.

Lorsque j'ai commencé à interroger mes patients reçus en médecine générale sur leur bien-être sexuel, j'ai constaté qu'ils étaient beaucoup plus nombreux que je ne le pensais à garder le silence sur ces questions délicates. Aujourd'hui, en tant que spécialiste de la médecine sexuelle, je pose trois questions clés lors de chaque évaluation de la fonction sexuelle :

  • Quels sont vos objectifs ?

  • Que signifie le sexe pour vous ?

  • Quels types de « jeux » sexuels sont importants pour votre plaisir (et celui de votre partenaire) ?

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  • Un patient se suicide en consultation psychiatrique à l'hôpital Purpan, la direction annonce des mesures

    François Ventéjou   Mercredi 14 février 2024 

    Après deux agressions sexuelles présumées le week-end dernier, un patient s'est suicidé en consultation psychiatrique à l'hôpital Purpan à Toulouse, ce mercredi 14 février. Suite à ces drames, les syndicats interpellent le gouvernement et la direction de l'hôpital annonce des mesures d'urgence.

    L'hôpital de psychiatrie de Purpan (illustration).

    L'hôpital de psychiatrie de Purpan (illustration). © Radio France Pascale Danyel

    Ils veulent qu'un membre du gouvernement se déplace aux urgences psychiatriques à Toulouse pour répondre à leurs problématiques. Dans un communiqué, les syndicats (CGT et de Sud Santé Sociaux) font part de leur exaspération. "Incendies, épuisements professionnels, fugues, agressions physiques d’agents, agressions sexuelles de patientes et suicide de patient : le sabotage de la psychiatrie publique toulousaine doit cesser",écrivent-ils. Le week-end dernier, il y a eu deux agressions sexuelles présumées à Purpan. Ce mercredi 14 février, un patient s'est suicidé selon les syndicats.


    Vers un vieillissement réussi : le secret du cerveau des super-ainés

    Roxana Tabakman   29 décembre 2023

    Les « super-ainés » (ou superagers en anglais) sont des adultes de plus de 80 ans qui ont conservé une mémoire épisodique comparable à celle d’une personne en bonne santé d’environ 50 ans, soit 30 ans plus jeunes qu’eux. Qu’est-ce qui différencie ces individus des autres octogénaires, et surtout, que ce passe-t-il au niveau cérébral chez ces personnes âgées hors du commun ?

    Pour en savoir plus, Medscape Édition en espagnol a interrogé des chercheurs de l’université de Madrid qui ont récemment publié une étude dans The Lancet Health Longevity.[1] Ces investigateurs ont en effet rapporté que les super-ainés affichaient un plus grand volume de matière grise à la fois dans le lobe temporal médian, le cerveau antérieur cholinergique et le thalamus moteur. Ils ont également observé chez ces individus une atrophie plus lente de la matière grise totale, en particulier dans le lobe temporal médian. En outre, les super-ainés ont une meilleure santé mentale et une vitesse de mouvement plus rapide (bien qu'il n'y ait pas de différence de fréquence de pratique d’exercice physique avec les autres groupes).

    L’étude espagnole

    Cette étude a utilisé des données provenant du projet Vallecas (2011-2014), [2]développé par des chercheurs de la Fondation du Centre de recherche sur les maladies neurologiques (CIEN) espagnol. Il s’agit d’une étude de cohorte longitudinale qui portait sur des personnes âgées de 70 à 85 ans vivant dans la Communauté de Madrid. Les volontaires ont fait l'objet d'une évaluation initiale et de 8 visites de suivi annuelles afin d'étudier leur mode de vie, leurs données biologiques (analyse génétique et biomarqueurs, IRM etc.) et les facteurs de risque conduisant au déclin neurocognitif.

    « Sur la base d'un phénotype bien étudié (les superagers) et d'un groupe témoin, nous voulions vérifier si d'autres facteurs étaient différents », a déclaré à l’édition espagnole de Medscape la première autrice, Marta Garo-Pascual, chercheuse à l'Université polytechnique de Madrid.

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    Village landais Alzheimer : bilan positif à 3 ans

    Stéphanie Lavaud  29 janvier 2024

     Trois ans après l’ouverture du très innovant Village Landais Alzheimer, les premiers enseignements issus de la pratique et de la recherche se montrent très encourageants : tant pour ce qui concerne l’évolution des capacités cognitives des résidents, que celle de leur santé mentale, ou encore le vécu des proches aidants.

    Approche novatrice

    Il y a 3 ans, nous rapportions l’ouverture aux portes de Dax (40) d’un lieu unique en France dédié à une prise en charge des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer :  le Village Landais Alzheimer. L’idée était alors de créer une structure novatrice dans la prise en charge de personnes atteintes par la maladie d’Alzheimer et apparentées – un lieu où l’on mettrait en avant une approche non-médicamenteuse et des activités thérapeutiques permettant de préserver au mieux les capacités cognitives et pratiques des résidents – le tout dans un environnement sécurisé reproduisant l’organisation d’un village où les résidents vivent au sein de petites unités d’habitation. Autre point fort de cette structure, il était prévu que plusieurs études évaluent « l’efficacité » de ce mode de prise en charge original, sous la houlette d’Hélène Amieva, directrice de recherche Inserm (Lire l'interview d'Hélène Amieva : Village landais Azheimer : un modèle à répliquer ?). Trois ans après, l’équipe INSERM a présenté les premiers résultats qui s’appuient sur des entretiens proposés aux aidants, des auto-questionnaires administrés aux bénévoles et aux professionnels, et un examen clinique approfondi des résidents au moyen de différents tests et échelles, tous les six mois pendant vingt-quatre mois, puis à trente-six mois après leur entrée au Village. Menée initialement sur les 120 premières personnes intégrant le Village, la décision a été prise – au vu de données préliminaires encourageantes – de mener une cohorte prospective « ouverte » qui compte aujourd’hui plus de 160 Villageois.

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    jeudi 15 février 2024

    Si ce n’est toi, c’est donc ton père !

    Frédéric Haroche


    Barnsley - La High Court of Justice de Sheffield (équivalent du Tribunal de Grande Instance) a statué qu'un homme ayant innové dans le domaine de la procréation en mixant son sperme avec celui de son père pour assister sa partenaire dans l'aventure de la PMA n'aura pas à passer sous les fourches caudines d'un test de paternité.


    Reportage «On saucissonne le patient» : à l’hôpital psychiatrique du Rouvray, la bataille des anciens contre les modernes

    par Eric Favereau, envoyé spécial à Rouvray (Seine-Maritime)  publié le 6 décembre 2023

    Faut-il soigner les malades mentaux par secteur géographique, comme on le fait depuis les années 50, ou par pathologie ? Ce dilemme traverse la psychiatrie française, qui renonce peu à peu à la sectorisation, faute de personnel et de moyens. Illustration avec le 2e hôpital psy de France, près de Rouen.

    Le débat qui secoue l’hôpital psychiatrique du Rouvray (Seine-Maritime), l’un des plus grands hôpitaux de France, est emblématique de la crise sans précédent que traverse la psychiatrie publique. En ces temps de pénurie de personnel, peut-on désormais continuer à soigner au plus près les patients dans leur globalité ? Ou bien faut-il rationaliser et soigner par pathologies, – dépressions, addictions, schizophrénies, etc. –, quitte à laisser tomber un travail de proximité, indispensable quand on prend en charge des troubles mentaux ?

    Ce débat est tout sauf anecdotique, car il est lourd de conséquences. Un rappel, d’abord, pour comprendre les enjeux. Depuis la Seconde Guerre mondiale, la psychiatrie française est construite autour de l’idée de secteur géographique, pour des soins au plus près et dans toutes leurs composantes. La France est ainsi divisée en plus de 800 secteurs de psychiatrie générale, soit en moyenne un pour 60 000 habitants. Dans chaque secteur, il y a des lits d’hospitalisation, des lieux de consultation, des hôpitaux de jour mais aussi des structures intermédiaires comme des appartements thérapeutiques.

    Libertés Projet de loi contre les dérives sectaires : l’Assemblée se penche sur un fléau qui «explose»

    par Hugo Forquès  publié le 13 février 2024

    Examiné mardi et mercredi à l’Assemblée nationale, le texte, qui doit notamment renforcer l’arsenal juridique contre les nouveaux gourous, est très attendu par les associations spécialisées.

    Quand elles décrochent leur téléphone, les associations impliquées dans la lutte contre l’emprise sectaire répondent d’une seule voix : «Notre répondeur est plein de messages. Il y a chaque semaine de nouveaux cas.» Comme tous les jeudis, Natacha assure la permanence téléphonique dans les locaux du Centre contre les manipulations mentales (CCMM), dans le XXe arrondissement de Paris. Celle qui est bénévole au sein de l’association depuis juin cherchait depuis longtemps à s’investir contre le sectarisme. «La période de la crise sanitaire a agi comme un révélateur», confie la jeune retraitée, décidée à agir à son échelle.

    Dans ce centre associatif créé en 1981, neuf bénévoles se relaient. «La pandémie a fait exploser les dérives», raconte Natacha, prête à répondre au moindre appel. La bénévole ne s’y trompe pas. Entre 2015 et 2021, les signalements ont augmenté de 86 %, selon les derniers chiffres communiqués par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Preuve que le phénomène d’emprise sectaire est pris au sérieux par les autorités, l’organisme a dessiné une stratégie de lutte pour la période 2024-2027. Dans le même temps, un projet de loi est examiné cette semaine par les députés pour sanctionner plus lourdement les instigateurs d’emprise sectaire. Un agenda que les associations voient d’un bon œil, submergées par les témoignages.

    Témoignages Rémunération au taux horaire pour les infirmiers libéraux : «Les patients sont mieux soignés»


     


    par Solange de Fréminville, correspondance à Montpellier  publié le 13 février 2024

    Le dispositif Equilibres, alternative à la décriée tarification à l’acte, rencontre des échos très favorables chez les professionnels l’ayant expérimenté depuis quatre ans. «Libération» en a rencontré trois dans le Gard.

    Une organisation qui change tout : 180 infirmières et infirmiers libéraux de trois régions (Ile-de-France, Hauts-de-France et Occitanie) ont expérimenté pendant près de quatre ans un dispositif de rémunération au taux horaire, en lieu et place de la tarification à l’acte habituellement pratiquée, et critiquée par les soignants qui manifestent cette semaine dans plusieurs villes pour protester contre leurs conditions de travail. Les professionnelles (car il s’agit en grande majorité des femmes) ont ainsi le champ libre pour faire, en plus des soins techniques, de l’éducation thérapeutique, du soutien relationnel, et travailler en équipe. Fin décembre, le ministère de la Santé a autorisé au niveau national ce dispositif, baptisé Equilibres, pour une phase transitoire de dix-huit mois, destinée à le généraliser. Deux infirmières et un infirmier du Gard racontent à Libération en quoi ce nouveau système de rémunération, associé à une approche globale de la santé, a changé leur pratique professionnelle et redonné du sens à leur métier.

    mercredi 14 février 2024

    «Face à l'état délétère de la psychiatrie en France, il est urgent de généraliser l'accès aux soins»

    Mis à jour le 14 février 2024

     - Dans un texte collectif, plus de 70 personnes, médecins, psychiatres ou politiques plaident pour l’accès aux Centres Experts FondaMental, dédiés au soin et à la recherche pour les maladies mentales.

    Deux ans. C'est le délai moyen auquel doit se soumettre un patient pour obtenir un rendez-vous de bilan auprès des Centres Experts coordonnés par la fondation FondaMental. Dix ans après leur création, ces Centres sont littéralement victimes de leur succès. Conçus et déployés par la Fondation éponyme, ces Centres accompagnent les patients vivant avec une dépression, une schizophrénie, un trouble bipolaire ou un trouble du spectre de l'autisme. Une cinquantaine de Centres sont aujourd'hui répartis sur tout le territoire et ont permis de diagnostiquer et de suivre plus de 20 000 patients.


    « J’ai encore des idées noires »… Ils appellent les anciens patients suicidaires pour prendre des nouvelles

    Lise Abou Mansour  

    SANTÉ MENTALE

    • Mis en place en 2015 à Lille, le dispositif hospitalier VigilanS regroupe des professionnels de santé chargés d’appeler régulièrement les personnes ayant fait une tentative de suicide qui le souhaitent

    L'essentiel

    • Le dispositif VigilanS consiste, pour des professionnels de santé dédiés, à appeler régulièrement des personnes ayant fait une tentative de suicide récente, dans le but de prévenir les récidives.
    • « Les patients sont surpris que l’hôpital revienne vers eux et s’inquiète pour eux », assure Mehdi Amini, un infirmier « vigilanseur » au sein du GHU de Paris.
    • « Je vis seule, je n’ai pas d’entourage et très peu d’amis, donc ce soutien est vraiment précieux, confie Béatrice, une sexagénaire parisienne bénéficiant du dispositif. Il m’arrive encore d’avoir des idées noires, mais je sais que je peux les appeler. »

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