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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 18 mars 2021

Deux-Sèvres : le projet d'unité fermée au centre de psychiatrie de Thouars fait toujours débat

Publié le 

« Le concept d’unité fermée est très stigmatisant », déplore l’Unafam. 
© Photo NR

Révélée le mois dernier (NR du 12 février), le projet d’unité fermée au centre de psychiatrie de Thouars continue de susciter un vif débat. L’Unafam (Union nationale des familles et amis de personnes malades et ou handicapées psychiques) réagit à son tour dans un communiqué : « Si les familles se satisfont du renfort des équipes de soins grâce au travail du Pr Jaafari, de l’hôpital Laborit de Poitiers, aux côtés du Dr Salim, chef de pôle de psychiatrie à l’hôpital Nord-Deux-Sèvres, elles sont également inquiètes pour leurs proches et pour elles-mêmes […] L’absence de formation et le manque de personnel, plus ou très peu d’activités proposées aux patients, le nombre de patients augmentant en lien avec la crise sanitaire, une faible alliance thérapeutique avec les familles ou les médecins généralistes sont autant de points qui sont au cœur de nos préoccupations quotidiennes. L’ouverture de cette unité fermée ne fait que renforcer notre impression d’une démarche plus sécuritaire que sanitaire, un an après le drame qui s’est déroulé à Thouars. Nous sommes encore extrêmement meurtris par le décès d’Élodie Multon. Sa famille et l’ensemble du personnel font l’objet de toute notre compassion. »


mardi 16 mars 2021

CheckNews AstraZeneca : quels scénarios pour les personnes ayant reçu la première dose ?


 CheckNews


par Pauline Moullot  publié le 16 mars 2021

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé la suspension de la vaccination «par précaution», plus d’1,4 million de Français attendent leur seconde dose.

Question posée par Caroline, le 15/03/2021

La France a donc fini par emboîter le pas au reste de l’Europe lundi soir, annonçant par la voix d’Emmanuel Macron que le vaccin contre le Covid d’AstraZeneca serait suspendu «par précaution». Si un lien entre la vaccination et les thromboses n’est pas encore avéré, l’Agence européenne du médicament (AEM) doit se prononcer d’ici jeudi. Si la décision de l’AEM «le permet» alors la vaccination avec cette marque pourra «reprendre vite», a déclaré le Président.

En attendant, au 15 mars, 1 413 327 personnes ont reçu une première dose depuis le 26 février. Seules 69 ont reçu leur seconde dose, selon data.gouv. Que va-t-il se passer pour ceux qui attendent leur seconde injection ?

En vie, patients-élèves

diffusé le lun. 15.03.21 à 23h00

disponible jusqu'au 16.04.21

53 min

2021

réalisé par Réjane Varrod






Immersion avec les patients-élèves du centre Soins-Etudes Pierre Daguet à Sablé-sur-Sarthe. Un dispositif innovant qui permet à des jeunes atteints de graves troubles de santé mentale de reprendre le chemin du lycée pour décrocher leur bac tout en étant hospitalisés à plein temps. C'est pour tous ces jeunes la dernière chance de ne pas décrocher et de rester "en vie !


Schizophrénie : mieux connaître pour mieux soigner

LE 16/03/2021

À retrouver dans l'émission

LE REPORTAGE DE LA RÉDACTION

par Tara Schlegel

Les Journées de la schizophrénie visent à raconter une maladie très stigmatisée qui touche pourtant presque 1% de la population mondiale. Visite du centre de recherche parisien qui travaille sur les causes de ces troubles psychiatriques.

L’immense et moderne bâtiment rue de la Santé, à Paris, sur le site de l’ancien hôpital Saint-Anne, où sont menées de nombreuses recherches sur la schizophrénie.
L’immense et moderne bâtiment rue de la Santé, à Paris, sur le site de l’ancien hôpital Saint-Anne, où sont menées de nombreuses recherches sur la schizophrénie.  Crédits :  Boris Chaumette

La schizophrénie est une maladie qui touche près d'une personne sur 100 et elle est aussi fréquente dans tous les pays. L'OMS l'a classée parmi l'une des dix causes majeures d'invalidité dans le monde. Elle se déclenche au moment de l'adolescence et jusqu'à l'âge de 25 ans, environ. Bien que d'importants progrès aient été faits ces dernières années, on ne cerne pas encore totalement les causes génétiques de ces dérèglements cérébraux qui peuvent déboucher sur des hallucinations. D'ailleurs, la génétique n'explique pas tout, car à génome identique (chez les vrais jumeaux par exemple), le risque de développer une schizophrénie chez deux individus différents est de 50%. Il y a donc bien d'autres facteurs dits "environnementaux" ou "épigénétiques" que les chercheurs sont en train d'explorer. Tara Schlegel s'est rendue au groupe hospitalier universitaire Paris Psychiatrie et Neuroscience. 

Trois types de comportement très caractéristiques 

Le Dr Boris Chaumette nous reçoit dans l’immense et moderne bâtiment situé 102 rue de la Santé, sur le site de l’ancien hôpital Saint-Anne qui désormais a fusionné avec d’autres structures pour donner naissance, en 2019 au GHU Paris - le premier acteur parisien des maladies mentales. Le jeune psychiatre fait partie de l’équipe de Marie-Odile Krebs, l’une des équipes de recherche du site qui se consacre essentiellement à la découverte des causes de la schizophrénie et de ses traitements possibles. 

La schizophrénie est une maladie aux symptômes variés, qui touche entre 0,7 et 1% de la population. Elle se déclenche dès l’adolescence, entre 15 et 25 ans, et se traduit, par trois types de comportements très caractéristiques que nous décrit Boris Chaumette : 

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Confinement, un an après (2/6) : en 2020, ils ont consulté pour la première fois un psychiatre

Publié le 

Les effets des deux confinements sur la santé mentale se font ressentir. Hommes, femmes, jeunes ou moins jeunes, toutes les catégories sont touchées par une augmentation de l’anxiété ou des troubles du sommeil. Des Occitans se sont confiés sur leur mal-être pendant le confinement, qui les a menés à consulter un psychiatre.

Confinements, télétravail, école à la maison, l’année 2020 marquée par la pandémie de Covid-19 a été difficile pour bon nombre de Français. Ces mesures restrictives ne sont pas sans conséquences sur les équilibres psychologiques.

"On m’a dit 'Tu es maman avant d’être femme' "

Au téléphone, les voix se font hésitantes, le premier contact est frileux, "changez mon nom." demande Julien, la quarantaine, ancien gardien d’immeuble. Même chose du côté d’Anna, 28 ans, jeune maman. Mais petit à petit, les langues se délient.

Souvent, les symptômes d’un début de dépression se ressemblent : anxiété, sentiment de tourner en rond et perte du sommeil. Et alors, il suffit d’une phrase pour exploser. "Quand j’ai exprimé mon ras-le-bol de m’occuper de mon fils 24h/24, des gens de mon entourage m’ont répondu 'tu es mère avant d’être femme' " confie Constance, 25 ans, maman d’un garçon de 5 ans.

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En santé, les femmes ne sont pas des hommes comme les autres

Medscape Logo

Aude Lecrubier  16 mars 2021

Paris, France  En santé, faut-il encore le répéter, les femmes ne sont pas des hommes comme les autres.... Or, la prise en charge médicale de la gente féminine est encore trop souvent calquée sur celle de leurs homologues masculins. Des avancées notables méritent toutefois d’être rapportées.

Des présentations cliniques différentes

La vulnérabilité des femmes à certains facteurs de risque est mieux connue.

On sait désormais que l’impact du tabac ou de l’alcool sur la santé cardiovasculaire des femmes ou leur risque de cancer est majoré. Les stress et la charge mentale auxquelles elles sont particulièrement exposées sont aussi mieux reconnus comme pourvoyeurs de détresse psychologique et de pathologies somatiques.

Aussi, la présentation et/ou l’évolution clinique d’une même maladie peuvent différer entre hommes et femmes. Les signes plus discrets de l’infarctus du myocarde chez les femmes notamment sont désormais mieux appréhendés même s’ils sont encore trop peu souvent repérés. Moins connu peut être, l’autisme chez la femme passe parfois inaperçu en raison de sa présentation clinique différente de celle des hommes.

Adapter les doses ?

Ces deux exemples sont révélateurs d’un état de fait : de nombreux diagnostics ont été décrits à partir de présentations cliniques exclusivement masculines.

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Anorexie, boulimie, aphagie… chez les jeunes, ces troubles du comportement alimentaire explosent avec la pandémie

Par  et   Publié le 15 mars 2021

Le stress et l’angoisse liés à la crise sanitaire et au premier confinement entraînent ces troubles chez une proportion croissante d’enfants. Au point que les capacités d’accueil en psychiatrie et addictologie sont dépassées.

« Pendant le premier confinement, je pensais toute la journée à la nourriture, je pesais chaque aliment, je regardais sans cesse des recettes », se souvient Irène (le prénom a été changé). L’étudiante, âgée de 20 ans, souffre d’anorexie depuis quelques années. « Les troubles se sont amplifiés pendant cette période, puis, pendant le deuxième confinement, l’hyperphagie et la boulimie ont remplacé l’anorexie », décrit la jeune femme, qui habite seule dans un petit studio. L’ennui est pour elle le déclencheur. Elle se sent souvent oppressée, dort mal, souffre de symptômes anxieux. Suivie à la clinique Béthanie, à Talence, près de Bordeaux, elle dit aller mieux aujourd’hui mais rester fragile.

Pédocriminalité Violences sexuelles sur mineurs : l’Assemblée nationale vote unanimement un texte d’étape

par LIBERATION, Avec AFP  publié le 18 février 2021

La Chambre basse a adopté ce jeudi à l’unanimité une proposition de loi socialiste qui fixe à 15 ans le seuil de non-consentement, 18 ans en cas d’inceste. Le gouvernement entend toutefois privilégier une autre proposition de loi issue du Sénat pour renforcer cette législation.

Un «interdit clair» aux auteurs de violences sexuelles sur mineurs. Sur fond de libération de la parole des victimes, l’Assemblée nationale a adopté ce jeudi à l’unanimité la proposition de loi PS sur les violences sexuelles sur mineurs, contre lesquelles le gouvernement veut durcir la législation. Ce texte visant les viols, agressions sexuelles ou incestes a été adopté en première lecture dans le cadre d’une journée dite de «niche», réservée au groupe socialiste.

DOCUMENTAIRE. En Vie ! reprendre l’école après l’hôpital psychiatrique, lundi 15 mars à 23h

Publié le 11/03/2021

Au Centre Soins-Etudes Pierre Daguet de Sablé-sur-Sarthe, des élèves souffrant de troubles psychiques poursuivent leur scolarité avec courage. Leurs parcours se racontent dans un documentaire touchant de Réjane Varrod

Au centre soins-études Pierre-Daguet de Sablé-sur-Sarthe

Au centre soins-études Pierre-Daguet de Sablé-sur-Sarthe • © 10point7 Productions

Il et elles sont jeunes, entre 15 et 25 ans et nous apparaissent aussi divers que peuvent l’être leurs parcours de vie, mais avec un point commun : la maladie psychique et la fragilité qui en résulte les a éloignés de la scolarité. Ce n’est pas de vague à l’âme passager dont il est question ici, mais de douleur profonde, persistante, incapacitante. De handicap.

Cette douleur psychique insupportable qui fait qu’on se scarifie, pour qu’une douleur physique prenne le dessus, ou pour extérioriser ce que les mots ne savent pas dire. Ce sont aussi les idées suicidaires, les hallucinations, ou la dépression sévère, celle qui, comme l’explique Corentin filmé durant son année de terminale, fait que "tout devient compliqué à faire, se lever, s’habiller, voir des gens. C’est une sensation de vide, on ne ressent rien, et quand on ressent quelque chose, ce n’est que du mal-être." Ce sont encore des histoires familiales où rôde la mort brutale, ou le suicide d'un parent.

En classe au centre soins-études Pierre-Daguet
En classe au centre soins-études Pierre-Daguet • © 10Ppoint7 Productions

Le Centre Soins-Etudes Pierre Daguet de Sablé-sur-Sarthe est l’un des 13 établissements de ce type géré par la Fondation des Etudiants de France. Il accueille des patients des régions Pays de la Loire, Bretagne, Centre Val de Loire et du nord de la Nouvelle Aquitaine.

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Voir le documentaire en replay, disponible jusqu'au 16.04.21 ...


Covid-19 et santé mentale : « Beaucoup de jeunes enfants ne dorment plus, pleurent beaucoup, s’alimentent mal »

Par   et    Publié le 15 mars 2021

ENTRETIEN Les enfants, même tout petits, subissent durement les effets indirects de la pandémie de Covid-19. Une pédiatre et un pédopsychiatre sonnent l’alarme.

Les enfants ne sont pas épargnés par les effets de la pandémie de Covid-19. La professeure Christèle Gras-Le Guen, pédiatre et chercheuse en épidémiologie, est chef des urgences pédiatriques et du service de pédiatrie générale du CHU de Nantes. Elle préside la Société française de pédiatrie qui, depuis la fin du premier confinement, soutient la nécessité de maintenir les écoles ouvertes. Pédopsychiatre et chercheur, le professeur Richard Delorme dirige le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert-Debré (AP-HP, Paris). Dès le printemps 2020, il avait alerté sur les risques de la crise sanitaire et du confinement pour la santé mentale des enfants.

Tous deux ont fait partie du petit groupe de médecins spécialistes de l’enfance récemment auditionné par Emmanuel Macron. Entretien croisé.

La chambre

Par Magalie Cheveraux  Publié le 16/03/2021

Après Des Morts Entre les Mains, consacré au travail des employés des Services Funéraires de la Ville de Paris, La Chambre constitue le deuxième volet autour des travailleurs du funéraire et de la question de la gestion des morts en milieu urbain.

En France, la gestion hospitalière de l'après-décès est très peu connue. Et pour cause, cette activité met en avant la question troublante du rapport au corps lorsque les morts sont physiquement présents dans l’espace des vivants. Une question si troublante qu’elle est totalement passée sous silence et qu’elle se déroule dans une quasi-totale invisibilité. Nous suivons quatre employés dans leur travail, en huis clos dans cette chambre du dernier sous-sol de l'hôpital Bichat, au fond du couloir, après la buanderie et les pièces de stockage de matériel.

Christelle, Sophie, Djibril et Alexandre sont employés à la chambre mortuaire de l’Hôpital Bichat, à Paris.
Toute la journée, dans ce lieu isolé des autres services, ils prennent soin des patients qui viennent de décéder. Toilettes, maquillage, habillages, mises en bière, constituent le quotidien de ces travailleurs. Leur tâche : rendre présentables les défunts. Effacer la pâleur, les marques d'opération, les traces de souffrance, donner une apparence apaisée aux visages... masquer donc les stigmates de la mort. Sous l'œil exigeant et bienveillant de Yannick, leur chef de service, ils sont les garants du « bien-être » de ceux qui ne sont plus.


Morts du Covid : ni adieux ni obsèques

par Dov Alfon.  publié le 14 mars 2021 

Un an après, l’invisibilité des défunts du coronavirus en France laisse leurs proches avec un vague sentiment de honte, abandonnés à un deuil bâclé.

La fête va commencer, et ils gênent un peu avec leurs habits de deuil mal assortis, leurs timides reproches, leur incompréhension de ce qui vient de se passer. Un an après le cataclysme du Covid-19, le monde veut parler vaccinations, réouvertures, dernière vague, passeports verts, rebond économique et immunité collective. Mais les morts sont là, sinon dans les mémoires au moins dans les statistiques officielles : 90 315 morts en un an en France, chiffre tellement effroyable qu’il accentue notre incompréhension. Car nous nous étions habitués à l’idée que nous contrôlons notre destinée, avec notre Etat-providence, nos avancées technologiques, notre système de santé incomparable, nos infrastructures modèles et nos sacro-saints principes de précaution, qui nous permettraient de ne plus être à la merci d’une catastrophe nationale ou mondiale. Illusion que cela ; et maintenant nous faisons face à ces centaines de milliers de Français endeuillés, à qui l’on a pris non seulement des êtres chers mais aussi la simple possibilité de pleurer leurs morts.

Reportage Femmes isolées : «Au centre d’hébergement d’urgence, on est une famille»

par Marlène Thomas  publié le 15 mars 2021

Le site parisien de l’association Emmaüs solidarité accueille et accompagne des femmes sans domicile fixe isolées, enceintes ou avec enfants. Depuis son ouverture, en mars 2020, ses 140 places ne désemplissent pas.

«Le patch, c’est comme la pilule, il faut le changer chaque jour interroge Badra. Cette Algérienne de 33 ans vit avec son fils de 11 ans depuis près de douze mois au centre d’hébergement d’urgencede la rue d’Aboukir, tenu par l’association Emmaüs solidarité. Ce jeudi après-midi, ce site du IIe arrondissement de Paris, dédiée aux femmes isolées enceintes ou avec enfants, propose un atelier sur la contraception. Attablées, les quatre participantes réagissent au «palmarès de l’efficacité des moyens contraceptifs». L’occasion pour la monitrice-éducatrice Valérie de rappeler : «Le meilleur contraceptif est surtout celui qui vous convient.» Un espace d’échanges et d’informations important. «Moi, le patch, je ne connaissais que pour les fumeurs. S’il y en a pour pas tomber enceinte, ça vaut le coup», note Badra, qui fait partie des premières résidentes de ce centre ouvert en mars 2020.

En ce jour de 1944 C’était un 15 mars : la publication du programme du Conseil national de la Résistance

par Christophe Forcari  publié le 15 mars 2021

Cet ambitieux programme conçu dans la clandestinité va modeler le visage de la France d’après-guerre et créer un nouveau modèle social.

Les seize hommes sont arrivés les uns après les autres dans un appartement au premier étage du 48 de la rue du Four aux volets clos. Chacun a été guidé jusqu’au lieu de rendez-vous séparément par une estafette. Ce 27 mai 1943, dans une France où la clandestinité des mouvements de résistance s’impose comme une nécessité vitale, toutes les précautions ont été prises pour assurer la sécurité de cette première réunion plénière du Conseil national de la Résistance présidé par Jean Moulin. Six de ces membres représentent les différents partis politiques, huit la résistance et deux les syndicats, la CFTC et la CGT réunifiée depuis 1943.

lundi 15 mars 2021

L’artificiel pèse désormais plus lourd que le vivant

Octave Larmagnac-Matheron publié le 

1,1 teratonnes : c’est la masse (approximative) de l’ensemble des vivants qui peuplent la Terre. C’est aussi la masse que l’ensemble des productions artificielles de l’homme vient d’atteindre et de dépasser, estiment les auteurs d’un article paru (en anglais) dans la revue Nature. Si la masse totale de la matière terrestre n’a quasiment pas changé depuis sa formation, les rapports entre matière minérale, matière vivante élaborée à partir du minéral par les premiers vivants (végétaux, notamment), et la matière artificielle, façonnée par l’homme, n’ont cessé d’évoluer. Et, si la masse du vivant est restée relativement constante depuis des siècles, celle de l’artefact connaît une croissance exponentielle depuis la révolution industrielle. Faut-il s’en inquiéter ? Oui, répond(rai)ent en chœur les philosophes Friedrich Georg JüngerJacques Ellul et Martin Heidegger : à leurs yeux, si nous ne parvenons pas à reprendre la main sur la technique, celle-ci ne cessera, jamais, d’étendre son emprise sur le monde.  


Après avoir électrisé les festivals de France, le sextette vocal corrézien publie son premier album, « La Grande Folie ».

Par Publié le 25 janvier 2021

Musique : la revigorante polyphonie occitane de San Salvador


Le sextet San Salvador à la Chapelle de Chaunac à Naves (Corrèze), septembre 2020.

La rencontre se passe sur un banc, dans un jardin public, par une fraîche après-midi de janvier. « La crise sanitaire a au moins le mérite de réhabiliter le banc public comme un lieu central de l’espace public de la sociabilité », philosophe Gabriel Durif, chanteur leader du groupe corrézien San Salvador. Un sextette vocal composé de trois filles et trois garçons trentenaires, dont le premier album, La Grande Folie, et ses emballantes polyphonies accompagnées de claquements de mains et percussions, chantées en langue occitane, vient de paraître.

Les Archives nationales du monde du travail, un témoignage visuel à portée de clic

CHRONIQUE

Antoine Reverchon  


Publié le 11 mars 2021

La mise en ligne des « mémoires du travail » fait découvrir la micro-histoire de l’économie française, rapporte Antoine Reverchon dans sa chronique.

Chronique. Depuis le 24 février, les Archives nationales du monde du travail, sises à Roubaix depuis 1993, ont lancé leur nouveau site Internet qui met à la disposition du public, des enseignants et des chercheurs, 630 000 documents numérisés, des expositions virtuelles et des albums thématiques d’images, ainsi que des outils de recherche et des animations pédagogiques (jeux, visites virtuelles) permettant de profiter au mieux de cette véritable mine d’or. Essentiellement issues de fonds privés collectés auprès d’entreprises, de salariés et retraités, d’organisations syndicales et professionnelles, de comités d’entreprise et d’associations liées au monde du travail, ces archives documentent l’histoire de la vie économique et sociale de la France à l’échelon des faits micro-économiques et de leurs représentations. Cette dimension manque bien souvent dans le travail des économistes, dont le matériau essentiel demeure, surtout à l’ère du big data, les données statistiques agrégées, et dont l’outil principal est la modélisation mathématique.

Nouvelles du dernier étage


 




Jeannette et ses madeleines, Marianne et ses rêveries amoureuses, Antonin et sa mère toute-puissante, Paul et ses listes… : chacune des histoires courtes réunies dans ce roman graphique met en scène une personne souffrant de mécanismes psychiques « dysfonctionnels », comme disent les psychiatres. Mais l’humour et le dessin de Claire Le Men racontent plutôt des histoires de folie douce, suggérant que « folie » ou « troubles » pourraient être acceptés comme de simples déviations, des mondes ou des fictions parallèles, vivant sur une logique singulière.






«J'avais en tête que les champignons hallucinogènes pouvaient aider ma mère»

Fanny Arlandis — 15 mars 2021 

Les champignons hallucinogènes peuvent-ils constituer une alternative aux traitements psychiatriques? Mathias De Lattre s'intéresse à ces produits psychédéliques depuis une dizaine d'années quand il se demande s'ils ne pourraient pas aider sa mère, diagnostiquée bipolaire et dont l'état de santé se dégrade sans cesse. «Je ne pouvais continuer à assister à sa déchéance, raconte le photographe. Je devais essayer de trouver une solution pour la voir retrouver son vrai visage, sa personnalité, sa vivacité d'esprit, sa culture, sa spiritualité.» Pendant quatre ans, Mathias De Lattre va documenter cette médecine ancestrale. Son projet, intitulé Mother's Therapy, est programmé en ligne dans le cadre du festival Circulation(s), du 13 mars au 2 mai 2021.

«J'ai commencé à m'intéresser aux psychédéliques, il y a une dizaine d'années. Notamment aux champignons dits hallucinogènes. Puis, je me suis documenté davantage pour approfondir mes connaissances sur cette médecine. Cette photo remonte à 2012, quand ma mère séjournait en hôpital psychiatrique. Mother's Therapy était encore loin d'être envisagé. J'avais alors en tête que les champignons hallucinogènes pouvaient aider ma mère, cette idée était d'autant plus vive dans mon esprit à la vue de son état, qui empirait avec les médicaments qu'on lui administrait chaque jour. Un jour, nous nous baladions en bordure de forêt autour de l'hôpital, et ma mère a ramassé ce chapeau de champignon et m'a proposé de le prendre en photo. Elle est particulièrement attirée par le monde aquatique et les lamelles lui rappelaient le corail. Après m'être assuré du potentiel des champignons dans le cadre d'une utilisation thérapeutique encadrée par des professionnels et spécialistes, j'ai abordé le sujet avec ma mère. Elle s'est montrée partante, d'autant plus que son psychiatre ne savait plus comment l'aider.»

Champignon, hôpital psychiatrique, 2012. | Mathias de Lattre / Circulation(s)

«J'ai commencé à m'intéresser aux psychédéliques, il y a une dizaine d'années. Notamment aux champignons dits hallucinogènes. Puis, je me suis documenté davantage pour approfondir mes connaissances sur cette médecine. Cette photo remonte à 2012, quand ma mère séjournait en hôpital psychiatrique. Mother's Therapy était encore loin d'être envisagé. J'avais alors en tête que les champignons hallucinogènes pouvaient aider ma mère, cette idée était d'autant plus vive dans mon esprit à la vue de son état, qui empirait avec les médicaments qu'on lui administrait chaque jour. Un jour, nous nous baladions en bordure de forêt autour de l'hôpital, et ma mère a ramassé ce chapeau de champignon et m'a proposé de le prendre en photo. Elle est particulièrement attirée par le monde aquatique et les lamelles lui rappelaient le corail. Après m'être assuré du potentiel des champignons dans le cadre d'une utilisation thérapeutique encadrée par des professionnels et spécialistes, j'ai abordé le sujet avec ma mère. Elle s'est montrée partante, d'autant plus que son psychiatre ne savait plus comment l'aider.»

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