Fanny Arlandis — 15 mars 2021
Les champignons hallucinogènes peuvent-ils constituer une alternative aux traitements psychiatriques? Mathias De Lattre s'intéresse à ces produits psychédéliques depuis une dizaine d'années quand il se demande s'ils ne pourraient pas aider sa mère, diagnostiquée bipolaire et dont l'état de santé se dégrade sans cesse. «Je ne pouvais continuer à assister à sa déchéance, raconte le photographe. Je devais essayer de trouver une solution pour la voir retrouver son vrai visage, sa personnalité, sa vivacité d'esprit, sa culture, sa spiritualité.» Pendant quatre ans, Mathias De Lattre va documenter cette médecine ancestrale. Son projet, intitulé Mother's Therapy, est programmé en ligne dans le cadre du festival Circulation(s), du 13 mars au 2 mai 2021.
Champignon, hôpital psychiatrique, 2012. | Mathias de Lattre / Circulation(s)
«J'ai commencé à m'intéresser aux psychédéliques, il y a une dizaine d'années. Notamment aux champignons dits hallucinogènes. Puis, je me suis documenté davantage pour approfondir mes connaissances sur cette médecine. Cette photo remonte à 2012, quand ma mère séjournait en hôpital psychiatrique. Mother's Therapy était encore loin d'être envisagé. J'avais alors en tête que les champignons hallucinogènes pouvaient aider ma mère, cette idée était d'autant plus vive dans mon esprit à la vue de son état, qui empirait avec les médicaments qu'on lui administrait chaque jour. Un jour, nous nous baladions en bordure de forêt autour de l'hôpital, et ma mère a ramassé ce chapeau de champignon et m'a proposé de le prendre en photo. Elle est particulièrement attirée par le monde aquatique et les lamelles lui rappelaient le corail. Après m'être assuré du potentiel des champignons dans le cadre d'une utilisation thérapeutique encadrée par des professionnels et spécialistes, j'ai abordé le sujet avec ma mère. Elle s'est montrée partante, d'autant plus que son psychiatre ne savait plus comment l'aider.»
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