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Frédéric Pain, Bruno Faulconnier, Laurent Flament, Frank Bellivier, Nemat Jaafari et Bruno Bonnain (de gauche à droite) l’assurent : ministère, Agence régionale de santé et centres hospitaliers (Nord-Deux-Sèvres, Niort, Poitiers) sont mobilisés pour la psychiatrie à Thouars.
© Photo NR
Le délégué ministériel à la santé mentale, Frank Bellivier, était hier à Thouars. Le renouveau du centre de psychiatrie, bénéfique en matière d’attractivité, a vocation à servir de « modèle ».
Comme un symbole du caractère éminemment collectif de l’opération, ils ont communiqué groupés. Les différents acteurs du renouveau du centre de psychiatrie de Thouars, durement éprouvé par l’assassinat de l’infirmière Élodie Multon le 13 février 2020, étaient réunis sur place hier autour de Frank Bellivier, délégué ministériel à la santé mentale et à la psychiatrie en lien direct avec le ministre Olivier Véran.
Projet d’unité fermée : recrutement en cours « Dans un contexte dramatique, les astres s’alignent aujourd’hui, résume le professeur en psychiatrie. Je ne suis pas venu avec de grandes annonces, mais pour saluer l’immense travail accompli depuis un an et discuter des perspectives à moyen et long terme. Car le dispositif reste fragile, il faut le conforter dans la durée. Le contexte est favorable pour les investissements en psychiatrie, avec des enveloppes dédiées dont Thouars pourrait bénéficier, par exemple pour l’ouverture d’une antenne dédiée au psycho-trauma. » Un projet de rénovation immobilière est également envisagé pour le centre thouarsais.
« L’établissement est en train de rebondir après avoir vécu un drame épouvantable, ajoute Bruno Faulconnier, directeur du centre hospitalier Nord-Deux-Sèvres (CHNDS) et de l’hôpital de Niort. La convention passée avec l’hôpital Henri-Laborit est déjà une grande avancée. On souhaite aller encore plus loin avec une structuration juridique encore plus solide et pérenne, à l’échelle de l’ex-Poitou-Charentes. »
« L’idée est de renforcer encore la coopération entre établissements, et donc l’attractivité du territoire, en créant une véritable fédération régionale pour la psychiatrie et la recherche », précise Laurent Flament, délégué départemental de l’Agence régionale de santé. « Ce qui se construit ici est exactement le modèle que le ministère a en tête pour répondre aux enjeux d’attractivité médicale », apprécie Frank Bellivier.
La création d’une unité fermée de 15 lits, une première à Thouars, n’est pas remise en cause. « Elle ouvrira lorsque nous aurons fini de recruter le personnel nécessaire », indique Bruno Faulconnier. « Je n’ai pas senti d’opposition de la part du personnel lors de ma visite », note Frank Bellivier. « L’unité fermée et la prise en charge sous contrainte sont là pour protéger les patients, notamment contre eux-mêmes, explique Nemat Jaafari, responsable psychiatrie à l’hôpital Henri-Laborit de Poitiers. Parfois, ils y restent seulement quelques heures, en cas de crise. Vous savez, si de jeunes médecins font trois heures de route par jour depuis un an pour venir travailler à Thouars, ce n’est pas pour maltraiter les patients. »
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