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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 27 novembre 2019

Violences conjugales : le secret médical sera assoupli pour signaler les cas inquiétants

Amandine Le Blanc
| 25.11.2019



Secret médical
VOISIN/PHANIE
Dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et pour clôturer le Grenelle des Violences conjugales ouvert le 3 septembre, le Premier ministre Édouard Philippe a présenté ce lundi 25 novembre une nouvelle batterie de mesures pour lutter contre les violences conjugales.L’essentiel des réformes présentées par Édouard Philippe – qui ne bénéficieront pas de moyens financiers supplémentaires – est d’ordre judiciaire. Comme cela avait été évoqué et suggéré par un des groupes de travail du Grenelle, les règles régissant le secret médical seront aménagées, pour permettre aux professionnels de santé de signaler plus facilement les « cas d'urgence absolue où il existe un risque sérieux de renouvellement de violence », a précisé le Premier ministre.

Les arbitrages du Grenelle contre les violences conjugales : des mesures, mais sans plus de moyens

Secret médical, prise en compte de l’emprise… le gouvernement a détaillé ses mesures. Mais sur les questions de budget, la déception risque d’être au rendez-vous.
Par   Publié le 25 novembre 2019
A l’appel du collectif #Noustoutes, des milliers de personnes ont manifesté à Paris contre les violences faites aux femmes à Paris, le 23 novembre.
A l’appel du collectif #Noustoutes, des milliers de personnes ont manifesté à Paris contre les violences faites aux femmes à Paris, le 23 novembre. LAURENCE GEAI POUR « LE MONDE »
Entrée de l’emprise dans le code pénal et civil, aménagement du secret médical, prise en charge des auteurs de violences conjugales… Le premier ministre a présenté à Matignon, lundi 25 novembre, les arbitrages du gouvernement à l’issue du Grenelle des violences conjugales, près de trois mois après son lancement. Aux côtés de plusieurs ministres, Edouard Philippe a insisté sur « les dysfonctionnements dont nous n’avons pas jusqu’à aujourd’hui voulu prendre conscience ».
Les chiffres sont en effet sans appel. Selon l’Observatoire national des violences faites aux femmes, au moins 220 000 femmes majeures sont victimes de violences au sein du couple chaque année. L’an dernier, 121 femmes ont été tuées dans le cadre conjugal, et 28 hommes, selon les données officielles. Un bilan macabre qui s’élève, pour cette année, à 138 femmes tuées, selon le collectif Féminicides par compagnons ou ex, qui les recense sur sa page Facebook.

Violences conjugales : le gouvernement veut créer des centres de suivi des hommes agresseurs

La secrétaire d’Etat Marlène Schiappa détaille dans « Le Figaro » quelques-unes des cinquante mesures qui devraient être annoncées lundi à l’issue du Grenelle.
Le Monde avec AFP Publié le 24 novembre 2019
A la veille des conclusions du Grenelle contre les violences conjugales, la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa a annoncé dimanche 24 novembre des mesures pour la prise en charge des hommes auteurs de ces violences, qui est aujourd’hui un « angle mort des politiques publiques ».
Elle explique dans un entretien au Figaro que le gouvernement va lancer un appel à candidatures pour créer dans chaque région, d’ici à la fin du quinquennat, deux centres de prise en charge psychologique afin de faire ainsi baisser la récidive. L’Etat a prévu de consacrer « 2 à 3 millions d’euros » à ces structures, qui seront financées « pour moitié par l’État et pour moitié par les collectivités et des partenaires privés ». Ces centres ne s’adresseront pas aux « tueurs » mais aux « auteurs de violences conjugales condamnés à des petites peines ou à des peines avec sursis ».

mardi 26 novembre 2019

Troubles sexuels et schizophrénie : les médecins doivent rechercher une dépression sévère

PAR 
COLINE GARRÉ -   
PUBLIÉ LE 25/11/2019

Crédit photo : Photo d'illustration S. Toubon
Fréquents chez les personnes souffrant de schizophrénie, les troubles sexuels sont trop souvent assimilés à des effets secondaires des médicaments, alors qu'ils sont aussi associés à d'autres facteurs, en particulier la dépression, démontrent deux études publiées dans « Progress in neuropsychopharmacology & biological psychiatry ».
Ces travaux coordonnés par le Dr Guillaume Fond (Assistance publique-Hôpitaux de Marseille, Centres experts FondaMental) « sont une alarme qui doit inciter les médecins à évaluer systématiquement les troubles sexuels avec leurs patients souffrant de schizophrénie », lit-on. Agir sur les anti-psychotiques ne doit pas être le seul levier.
Les troubles sexuels toucheraient 30 à 82 % des personnes souffrant de schizophrénie traitées par antipsychotiques, met en lumière la première étude, une revue systématique de 89 articles.

Schizophrénie : une maladie favorisée par notre société ?

EchoSciences

Publié par Flavien Etheve, le 18 novembre 2019 


Xl sasha freemind
Crédit photo : Sasha Freemind
Violent, agressif, fou… La liste des stéréotypes attribués aux personnes souffrant de schizophrénie est longue et ces adjectifs ne sont pas dus à la maladie en tant que telle. Dans certains pays, les personnes atteintes de cette maladie sont même abandonnées au bord de la route, enfermées ou enchaînées car elles sont considérées comme possédées par des esprits.
Ce samedi 16 novembre 2019 a eu lieu, à la Bibliothèque Kateb Yacine de Grenoble, la conférence « Accompagner la schizophrénie » présentée par Catherine Bortolon, psychologue clinicienne et maître de conférences à l’Université Grenoble Alpes dont les travaux portent sur les délires. Cette conférence s’inscrit à la fois dans le cadre du « Mois de l’Accessibilité » et dans le cycle « 1h de Psy par Mois ».
La schizophrénie est une maladie psychiatrique qui touche 1% de la population mondiale dont 600 mille personnes en France. Les symptômes apparaissent en générale entre 25 et 35 ans chez les femmes mais dès seulement 15 ans chez les hommes ce qui accentue leur handicap social. En effet, les personnes souffrant de schizophrénie sont victimes, en plus de leur handicap, de stéréotypes et discriminations. Elles sont en générales considérées comme des individus violents et agressifs alors que dans la plupart des cas ce sont ces personnes qui sont victimes de maltraitance par la société.

160 ans après "L'Origine des espèces", les théories de Darwin sont-elles toujours valables ?

Par Pierre Ropert   24/11/2019

La grande théorie de Charles Darwin, "L'Origine des espèces", est parue il y a tout juste 160 ans. L'oeuvre est considérée comme la pièce maîtresse qui articule la biologie et, évolution après évolution, elle résiste au temps : décryptage du darwinisme et de ce que l'on a appris depuis.
 Les lettres originales de Charles Darwin affichées à la bibliothèque Herbaruim le 25 mars 2009 au Royal Botanic Gardens, Kew à Londres.
Les lettres originales de Charles Darwin affichées à la bibliothèque Herbaruim le 25 mars 2009 au Royal Botanic Gardens, Kew à Londres. Crédits : Peter Macdiarmid - Getty
En 1837, après un périple de cinq ans en tant que naturaliste à bord du navire de la Royal Navy, le HMS Beagle, Charles Darwin griffonnait dans son carnet rouge : "Une espèce devient bel et bien une autre espèce".  Vingt-deux ans plus tard, il fera de cette phrase annotée sur une page le pilier de son œuvre majeure, sortie en 1859, L’Origine des espèces, encore considérée aujourd'hui comme un des plus grands – si ce n'est LE  plus grand des – travaux scientifiques publiés, tant il semble être toujours pertinent 160 ans après sa publication.

Le concept de soumission : l'exemple du patriarcat

CONFÉRENCES  ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
MIS À JOUR LE 25/11/2019

La philosophie politique dépeint la soumission, comprise comme l’attitude de celui qui ne résiste pas activement à la domination, comme une anomalie, une faute morale. Pour autant, l’expérience de la soumission est quotidienne et largement partagée…
Le concept de soumission
Le concept de soumission Crédits : ItziarAio - Getty
La philosophie n’a pas, jusqu’à aujourd’hui, conceptualisé la soumission comme telle. D’un côté, la philosophie politique classique a formé et étudié les concepts de domination, de pouvoir, de subordination, de servitude ; d’un autre côté la philosophie morale, notamment dans ses liens avec la psychologie sociale, a pu thématiser les concepts de volonté, d’obéissance, d’influence ou encore d’amour, mais la soumission n’a pas le rang d’un concept, elle n’est pas l’objet de l’étude et de la conceptualisation des philosophes. 

Ralentir, enfants !

ÊTRE ET SAVOIR par Louise Tourret
24/11/2019
58 MIN

A l'occasion du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil en Seine-Saint-Denis (du 27 novembre au 02 décembre), consacré cette année à la thématique "Eloge de la lenteur", Etre et savoir se penche sur la lecture comme acte de résistance, la résistance par la décélération.
prendre le temps de lire : un éloge de la lenteur
prendre le temps de lire : un éloge de la lenteur Crédits : Malte Mueller - Getty
Ralentir enfants !
Le rythme que le monde, le monde du travail en particulier, imprime à la vie des adultes est-il adapté aux enfants ? Tous les spécialistes, pédiatres, pédopsychologues, nous appellent à ralentir et ce dans l’intérêt de tous… 
Mais le temps des enfants est aussi une contrainte pour les parents, des premiers jours sans sommeil, aux infinies grasses matinées des adolescents en passant par les couchers à 20 heures "parce qu’il y a école demain", et soumettre notre progéniture à nos horloges semble faire pleinement partie du travail éducatif.
C’est pour ces raisons, entre autres, que le sujet du prochain Salon du livre et de la presse jeunesse qui s’ouvre mercredi à Montreuil nous a beaucoup intéressé et ce sujet c’est l’éloge de la lenteur… Cela mérite qu'on s'y arrête non ?  

MUSÉE DE LA CRÉATION FRANCHE ART BRUT ET APPARENTÉS



VISIONS ET CREATIONS DISSIDENTES

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Donnons aux aides-soignantes les moyens de s'occuper des personnes âgées

Par Monique PELLETIER, ancienne ministre, ancienne membre du Conseil constitutionnel — 
Dans un Ehpad à Limoges, en juin 2015.
Dans un Ehpad à Limoges, en juin 2015. Photo Pascal Lachenaud. AFP

Mal rémunérés, pénibles et peu attractifs, les métiers du grand âge doivent être réformés d'urgence puisqu'en 2050 la France comptera cinq millions de seniors de plus de 85 ans.

Tribune. Les «vieux», qu’ils soient plus ou moins âgés, plus ou moins autonomes, conservent un droit imprescriptible à décider eux-mêmes des modalités de leur fin de vie. Ils demeurent des citoyens à part entière. Il est utile de le rappeler.
Leur nombre ne cesse d’augmenter du fait de la longévité qui s’accroît. En 2050, 5 millions de Français auront plus de 85 ans. Ils finiront leur vie soit en leur domicile, soit en EHPAD, soit alternativement à l’un ou à l’autre.
Actuellement, le sort qui leur est réservé n’est pas acceptable. Ils sont victimes de «maltraitance» en raison de l’insuffisance du nombre d’aides-soignantes. Le temps qu’elles peuvent consacrer à un résident en perte d’autonomie est de moins d’une heure par jour. Dans de nombreux pays, la norme est d’une aide-soignante pour un résident, en France elle a en charge 10 résidents.
Pénible pour ces «vieux» privés des soins nécessaires au confort de leur vie, cette situation l’est aussi pour les aides-soignantes qui souffrent d’une «sinistralité» trois fois supérieure à la moyenne nationale tant leur charge est lourde. Enfin, leur faible rémunération sans espoir de promotion, pendant plus de 12 ans, ajoutée à la pénibilité de leur travail les dissuade de s’engager dans cette profession.
Le gouvernement a, enfin, pris conscience de cette situation. Mme El Khomri, chargée par la ministre de la Santé de proposer des progrès destinés à rendre les métiers du grand âge attractifs, a remis un rapport qui, s’il était appliqué à bref délai, restaurerait une profession sinistrée.

A lire - Infirmiers en psychiatrie et passeurs de savoirs à destination de la jeune génération

 

Deux infirmiers en psychiatrie, deux cliniciens, deux figures de la psychiatrie de secteur, publient chacun un ouvrage qui retrace leur parcours de soignants, d’hommes engagés pour une psychiatrie qu’ils ont toujours voulu exercer dignement, autant pour leurs patients que pour eux-mêmes. Témoins et acteurs d’une histoire de la psychiatrie moderne, passeurs de savoirs à destination de la jeune génération de soignants, leurs témoignages s’inscrit dans la genèse plus globale des soins infirmiers où la reconnaissance de l’expertise clinique passe aussi par l’écrit. Qu’ils en soient ici remerciés.

"J’aime les fous"

Livre - J'aime les fous
Les soins ambulatoires en psychiatrie sont toujours plus amenés à se développer, mais cerne-t-on suffisamment les multiples possibilités d’accompagnement qui s’offrent aux professionnels de la santé mentale ?
Cet ouvrage en dessine les contours sous la forme d’un recueil de récits qui explorent ce qui se passe dans la tête d’un infirmier psychiatrique engagé. Chaque texte raconte avec style une histoire vécue par le soignant. En partageant ainsi ses émotions et réflexions, il interpelle le lecteur, conduit à se demander ce qu’il aurait lui-même fait dans la situation présentée. Si la théorie n’envahit pas le propos, elle sous-tend chacun des textes où la clinique est toujours au premier plan.

[...] 

Mon métier d’infirmier. Eloge de la psychiatrie de secteur

Livre - Mon métier d'infirmier - Eloge de la psychiatrie de secteur
C’est d’un élan émancipateur par rapport à la psychiatrie asilaire que le secteur est né ; et c’est à coups de burin portés contre ses inventions les plus humanisantes et vivifiantes que le secteur s’effacera... Ou pas. Pour parler de son métier d’infirmier psychiatrique, Yves Gigou part de son expérience aux agités pour détailler la façon dont il a travaillé ensuite, avec d’autres, à la sectorisation.
Lucien Bonnafé - psychiatre désaliéniste français qui a élaboré et mis en place la politique de secteur - nous a appris ce qu’il appelait "l’art de l’écoute et de l’écho", c’est-à-dire, au fond, ce qu’est la psychiatrie, c’est-à-dire cette capacité à écouter l’autre, à l’entendre et pour cela découvrir ce qui fait écho en nous dans ce que nous entendons en lui - exercice difficile.
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1 000 euros par an de reste à charge « invisible » pour les patients chroniques ou en situation de handicap

Crédit photo : PHANIE
PAR 
SOPHIE MARTOS -  
PUBLIÉ LE 25/11/2019

Seringues, solutions hydroalcooliques, sérum physiologique, séances de psychologue, frais de déplacement, frais annexes... Le reste à charge qui échappe aux statistiques habituelles s'élèverait à 1 000 euros en moyenne par personne et par an pour les patients atteints d'une pathologie chronique et/ou d'un handicap, révèle France Assos Santé (usagers du système de santé), dans une enquête* publiée ce lundi à partir des réponses de 351 personnes.
La structure présidée par Gérard Raymond, qui fédère plus de 80 associations, s'est intéressée pour la première fois aux restes à charge « invisibles » qui ne sont pas comptabilisés dans les calculs des pouvoirs publics. La dernière étude de la DREES (ministère de la Santé) avait évalué le reste à charge (RAC) moyen déclaré à 214 euros de frais de santé par Français sur l'année, loin de ces calculs de France Assos Santé. 

lundi 25 novembre 2019

Prescriptions des généralistes et avantages reçus de l’industrie du médicament

Univadis

Serge Cannasse    19 nov. 2019

La presse nationale d’information générale et la presse professionnelle se sont faits largement l’écho d’une étude française, publiée dans le BMJ ( British Medical Journal ), montrant une association entre d’une part, le montant des « avantages » que les médecins français ont reçu de la part de l’industrie pharmaceutique et d’autre part, le montant et la qualité de leurs prescriptions. Les guillemets s’imposent car c’est le terme « gift » qui est utilisé dans la publication britannique, traduit par « avantage » dans le communiqué de presse de l’Université de Rennes, à laquelle appartiennent les auteurs de l’étude, mais par « cadeaux » dans certains journaux et surtout par un des auteurs commentant l’étude dans le communiqué de presse. Or, comme le rappelle le communiqué du LEEM en réponse à cette étude, les cadeaux sont interdits par la loi depuis 1993 alors que « les avantages sont autorisés, mais strictement encadrés par cette même loi et largement soumis à l’avis des ordres professionnels. »

Mortalité par cause médicale : quels sont les chiffres en France ?

Univadis


Fanny Le Brun    19 nov. 2019

Un nouveau Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) vient d’être publié : il concerne la surveillance de la mortalité par cause médicale en France à l’aide des données du volet médical du certificat de décès et du bulletin d’état civil de décès. Un de ses articles présente une description des données de mortalité par cause en 2016 et leur évolution entre 2000 et 2016.

En 2016, 579.230 personnes domiciliées en France métropolitaine sont décédées, avec une proportion quasiment identique d’hommes et de femmes :

Les tumeurs représentaient 29,0% des décès avec une surmortalité masculine retrouvée pour tous les cancers, à l’exception du cancer du sein. La surmortalité masculine par cancer était la plus forte pour les cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS), avec un sex-ratio de 4,6, et la plus faible pour le cancer du pancréas (ratio 1,3). Les cancers du poumon, des bronches et de la trachée représentaient 18,8% des décès par tumeurs.

Enrique Pichon-RivièreLa psychiatrie, une nouvelle problématique. De la psychanalyse à la psychologie sociale


Enrique Pichon-Rivière (1907-1977) est une figure emblématique de la psychiatrie et de la psychanalyse argentines. Psychiatre, il a œuvré toute sa vie professionnelle pour la désaliénation du sujet malade en empruntant utilement de toutes les notions dynamiques de son époque leur principale force transformatrice. Psychanalyste, fondateur à Buenos Aires (en 1942) de la première société psychanalytique latino-américaine, il a su synthétiser les idées freudiennes avec les nouvelles conceptions mondiales du tournant des années 50.


Thérapies de conversion : « J’ai développé une haine de mon corps »

  • Propos recueillis par Malo Tresca

  • Entretien 

    Jean-Michel Dunand, prieur de la communion Béthanie (2), témoigne. Dans sa jeunesse, il a subi de douloureuses sessions de réorientation afin de « traiter » son homosexualité.

Thérapies de conversion : « J’ai développé une haine de mon corps »

La Croix Votre jeunesse a été tiraillée entre votre homosexualité et votre foi catholique profondément enracinée. Comment avez-vous vécu ce « dilemme » ?
Jean-Michel Dunand : J’ai grandi dans une famille chrétienne de Savoie, et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été attiré par la beauté du corps des garçons. Je sentais bien à l’époque qu’il ne fallait pas que j’exprime ce domaine de mon cœur. Dans ma petite ville de province – Albertville –, on ne parlait pas de cela dans les années 1970 et 1980. Cela a commencé à être très difficile au collège : j’y ai vécu ce qu’on appellerait aujourd’hui du harcèlement scolaire, car les autres ont perçu ma différence. Je n’avais aucun moyen de me défendre, parce que je savais bien au fond de moi que ce qui se disait était vrai. Cela a généré en moi un « parcours de la honte », un sentiment d’être emmuré vivant.

L'amour disséqué par les scientifiques

LE RÉVEIL CULTUREL par Tewfik Hakem
26/11/2019
26 MIN

Rencontre avec Maud Gouy, commissaire de l'exposition "De l'Amour" au Palais de la Découverte
Exposition De l'Amour - Palais de de la Découverte
Exposition De l'Amour - Palais de de la Découverte Crédits : François Escriva

ardi-expo

Tewfik Hakem s'entretient avec Maud Gouy, muséographe, commissaire, avec Astrid Aron, de l'exposition De l'Amour, à voir au Palais de la Découverte jusqu'au 30 août 2020. Un mot énigmatique, mystérieux, une attention universelle : à son propos, la question n'en finit pas de se poser. Qu’est-ce que l’amour ? De l’empathie ? Un attachement ? Ou encore ...? Alors qu'on s'est toujours intéressé à l'amour, en littérature, en art, en philosophie, ici en associant amour et sciences, l'exposition vient questionner ce sentiment sous un angle et un matériau nouveaux ; celui de la science et des outils scientifiques qui permettent de l'ausculter. 
C'est une grande exposition qui s'articule autour de deux grandes galeries. La première galerie est la Galerie des Attachements, moins attendue dans un musée de sciences puisqu'elle met en valeur tout ce qui est autour de la culture de l'amour. On invite le visiteur à déambuler dans un parcours fait de saynètes, de dioramas. 

Nous avons interrogé la directrice du premier musée du vagin au monde

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Par Katie Goh  26 Novembre 2019

Entretien exclusif avec Florence Schechter, à la tête de la première exposition, sur les foufounes, les idées reçues et pourquoi il faut rendre l’histoire vaginale trans-inclusive.

The Vagina Museum photograph by Angus Young
Répétez après moi : vagin. Va-gin. Si vous vous sentez mal à l'aise en disant le mot v****, vous n'êtes pas le seul. L’association contre le cancer gynécologique Eve Appeal a récemment révélé que, pour 65% des jeunes femmes, les mots vagin et vulve étaient tabous, et que près de 40% des 16-25 ans préféraient utiliser les périphrases employées par mamie comme « sexe féminin » ou « parties féminines. » Laissez tomber les problèmes de santé gynécologique, il nous reste un long chemin avant même de pouvoir prononcer le mot vagin.
Pour vous aider à en parler, voici le musée du vagin, le premier du genre au monde. Ce sont Florence Schechter (directrice) aux côtés de Sarah Creed (conservatrice) et Zoe Williams (développement et marketing) qui sont à l’origine de sa création. L’aventure du musée du vagin a commencé il y a trois ans comme exposition itinérante. Ce fut un franc succès, surtout grâce au financement participatif. Aujourd’hui, il s’installe enfin dans un espace permanent, à Londres.