Dans un Ehpad à Limoges, en juin 2015. Photo Pascal Lachenaud. AFP
Mal rémunérés, pénibles et peu attractifs, les métiers du grand âge doivent être réformés d'urgence puisqu'en 2050 la France comptera cinq millions de seniors de plus de 85 ans.
Tribune. Les «vieux», qu’ils soient plus ou moins âgés, plus ou moins autonomes, conservent un droit imprescriptible à décider eux-mêmes des modalités de leur fin de vie. Ils demeurent des citoyens à part entière. Il est utile de le rappeler.
Leur nombre ne cesse d’augmenter du fait de la longévité qui s’accroît. En 2050, 5 millions de Français auront plus de 85 ans. Ils finiront leur vie soit en leur domicile, soit en EHPAD, soit alternativement à l’un ou à l’autre.
Actuellement, le sort qui leur est réservé n’est pas acceptable. Ils sont victimes de «maltraitance» en raison de l’insuffisance du nombre d’aides-soignantes. Le temps qu’elles peuvent consacrer à un résident en perte d’autonomie est de moins d’une heure par jour. Dans de nombreux pays, la norme est d’une aide-soignante pour un résident, en France elle a en charge 10 résidents.
Pénible pour ces «vieux» privés des soins nécessaires au confort de leur vie, cette situation l’est aussi pour les aides-soignantes qui souffrent d’une «sinistralité» trois fois supérieure à la moyenne nationale tant leur charge est lourde. Enfin, leur faible rémunération sans espoir de promotion, pendant plus de 12 ans, ajoutée à la pénibilité de leur travail les dissuade de s’engager dans cette profession.
Le gouvernement a, enfin, pris conscience de cette situation. Mme El Khomri, chargée par la ministre de la Santé de proposer des progrès destinés à rendre les métiers du grand âge attractifs, a remis un rapport qui, s’il était appliqué à bref délai, restaurerait une profession sinistrée.
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