La Croix : Votre jeunesse a été tiraillée entre votre homosexualité et votre foi catholique profondément enracinée. Comment avez-vous vécu ce « dilemme » ?
Jean-Michel Dunand : J’ai grandi dans une famille chrétienne de Savoie, et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été attiré par la beauté du corps des garçons. Je sentais bien à l’époque qu’il ne fallait pas que j’exprime ce domaine de mon cœur. Dans ma petite ville de province – Albertville –, on ne parlait pas de cela dans les années 1970 et 1980. Cela a commencé à être très difficile au collège : j’y ai vécu ce qu’on appellerait aujourd’hui du harcèlement scolaire, car les autres ont perçu ma différence. Je n’avais aucun moyen de me défendre, parce que je savais bien au fond de moi que ce qui se disait était vrai. Cela a généré en moi un « parcours de la honte », un sentiment d’être emmuré vivant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire