Réalisation
Martine Deyres
Entre 1939 et 1945, plus de 40 000 internés sont morts dans les hôpitaux psychiatriques français. Un seul lieu échappe à cette hécatombe, l’asile d’un village isolé du centre de la France : Saint-Alban-sur-Limagnole. Soignants, religieuses et malades travaillent durant ces années noires côte-à-côte à la survie de tous pour tous, avec la complicité des villageois.
Grâce aux psychiatres François Tosquelles et Lucien Bonnafé, Saint-Alban devient l’asile qui accueille clandestinement réfugiés et résistants. Parmi eux, Paul Eluard, Tristan Tzara, Georges Sadoul, ou encore Georges Canguilhem. Au quotidien, dans un couloir de l’asile, un interné, Auguste Forestier, construit des bateaux et personnages de bois qu’il échange aux villageois contre quelques kilos de pommes de terre. Lorsque Jean Dubuffet, à l’invitation d’Eluard, se rend à Saint-Alban à la fin de la guerre, il emploiera pour la première fois le terme « Art Brut », en découvrant les sculptures de Forestier. À partir de cette période fondatrice où, sur fond de résistance active, des psychiatres ont entraîné toute une communauté dans l’élaboration d’une nouvelle conception de la psychiatrie et de la place du fou dans la société, le film explorera la façon dont la lutte contre l’oppresseur allemand se transforme, au fil des années, en lutte contre toute forme d’oppression et d’enfermement.
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