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jeudi 28 novembre 2019

La santé mentale, lacune de la formation des généralistes

Slate.fr

Hélène Mead — 

Après plusieurs mois de souffrance, de larmes et de difficultés à sortir de son lit, Ludivine*, 30 ans, se décide: elle va parler à son médecin de famille. «Mes proches me poussaient, mais j'ai mis du temps à trouver le courage.» C'est d'ailleurs pour un mal de ventre qu'elle prend d'abord rendez-vous. Mais, au milieu de la consultation, elle fond en larmes. «J'ai expliqué tout ce que j'avais sur le cœur et à quel point le quotidien me pesait. Seulement, j'ai eu l'impression de parler à un vieil oncle un peu embarrassé. Il m'a dit de “reprendre du poil de la bête”, “que ça arrivait à tout le monde”. Je ne me suis pas sentie écoutée.»

Expérience similaire pour Audrey, 25 ans, à qui l'on a répondu: «Vous n'avez pas de quoi avoir de problèmes. Vous êtes étudiante, ce n'est pas comme si vous aviez des enfants, une vie active. Promenez-vous la nuit, faites du repassage. Ça vous fatiguera et vous dormirez.» De quoi couper net l'élan de la patiente insomniaque. «Je n'ai même pas osé parler de mes paralysies du sommeil.»

Même conséquence pour les deux femmes: une perte de confiance en leur praticien. «Je ne voulais pas y retourner», raconte Ludivine. Quand quelques mois plus tard elle ne parvient plus à se rendre au travail, elle consulte finalement une nouvelle généraliste, cette fois-ci à l'écoute. «Aujourd'hui, j'ai compris que tout ce temps j'étais en dépression et que j'avais de l'anxiété sociale. Je me dis que, si j'avais été mieux prise en charge au début, ça ne se serait pas autant aggravé.»


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