blogspot counter

Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 20 juin 2019

RÉCIT. « Un village pour aliénés tranquilles », de Juliette Rigondet

Elisabeth Roudinesco Jeudi 20 juin 2019
Voilà un livre rédigé par une journaliste qui a passé son enfance à Dun-sur-Auron (Cher), surnommé le « village des fous ». C’est là qu’a eu lieu, à partir de 1891, sous la houlette du DAuguste Marie (1865-1934), la première expérience de psychiatrie ouverte, sur le modèle du boarding-out system écossais (« placement d’enfants orphelins »). Convaincu que les asiles devenaient des lieux de gardiennage accentuant la folie, ce grand philanthrope y créa une colonie destinée à accueillir dans des familles, volontaires et rémunérées, des ­patients stabilisés mais sans autonomie sociale : des aliénés tranquilles. Des femmes d’abord, puis des hommes. Juliette Rigondet ­retrace l’itinéraire de Louise, Eugénie et bien d’autres qui, au fil des années, deviendront lingères, blanchisseuses ou ménagères, retrouvant une identité sociale effacée durant leur vie asilaire. Cette nouvelle approche de la folie fut à ce point concluante qu’en 1913 la ­colonie comptait un millier de ­pensionnaires. « Je voulais raconter cette histoire (…) pour faire sortir de l’ombre les souffrants qui peuplent ou ont peuplé ce lieu. Pour rappeler que le “malade” a été comme nous, avant de devenir parfois tout autre. »Un magnifique récit. E. Ro
« Un village pour aliénés tranquilles », de Juliette Rigondet, Fayard, 312 p.

«Cela me permet de contenir mes douleurs»

Par Charles Delouche, photo Julie Hascoët — 

 Dans la ferme de Jouany Chatoux, à Pigerolles, on se prépare à la légalisation de certains usages du cannabis. Des plants sont sélectionnés dans un conteneur.

Dans la ferme de Jouany Chatoux, à Pigerolles, on se prépare à la légalisation de certains usages du cannabis. Des plants sont sélectionnés dans un conteneur.Photo Julie Hascoët pour Libération

Depuis qu’ils consomment du cannabis, des malades ont retrouvé une qualité de sommeil, l’envie de s’alimenter ou la force de supporter un traitement.

Que faire quand la douleur devient insupportable et que les antalgiques ne marchent pas ou ne font plus d’effet ? Libération publie le témoignage de malades, atteints de pathologies sévères, qui ont trouvé dans le cannabis thérapeutique un remède à leurs souffrances et un moyen de continuer à vivre.

Mado Gilanton, 65 ans, victime de syringomyélie

Cette retraitée, également en proie à une malformation de Chiari de type 1, qui touche la moelle épinière et le cervelet, a découvert sa pathologie en 2013. Elle est depuis présidente de l’association Apaiser S&C et porte-parole d’Espoir impatient pour le cannabis à visée thérapeutique.
«Je souffre depuis l’âge de 50 ans. La découverte de ma maladie a été tardive et j’ai connu les affres d’une certaine errance médicale. Parmi les symptômes, on retrouve les douleurs neuropathiques sévères. C’est comme si on sautait dans un champ d’orties, avec le sentiment qu’on nous arrache les membres et une impression de brûlure. Je souffre aussi d’allodynie, une douleur déclenchée par un stimulus normalement indolore. Un léger effleurement (le souffle du vent ou l’eau de la douche qui s’écoule sur la peau) peut être très douloureux. Certains patients ne peuvent même pas porter de vêtements. Pendant près de cinq ans, j’ai pris les traitements contre les douleurs neuropathiques : antidépresseurs, antiépileptiques et Tramadol aux doses maximales. Lorsque j’avais des crises paroxystiques, quand les symptômes atteignent leur intensité maximale, j’étais obligée de prendre de la morphine. Je suis vite devenue dépendante, alors que les effets antalgiques s’estompaient. J’ai fait des séances d’hypnose pour soulager mes douleurs et reçu un traitement par électrostimulation qui n’a pas été efficace.

Le cannabis, médicament en herbe

Par Charles Delouche, photo Julie Hascoët — 
Des plants de cannabis cultivés dans la ferme de Jouany Chatoux à Pigerolles (Creuse).
Des plants de cannabis cultivés dans la ferme de Jouany Chatoux à Pigerolles (Creuse). Photo Julie Hascoët pour Libération

Le Comité scientifique spécialisé a recommandé mercredi d’autoriser l’usage du cannabis thérapeutique pour soulager certaines douleurs. Si le ministère de la Santé devait suivre cet avis, le produit pourrait être délivré sous différentes formes, dans un cadre très strict.

Cannabis thérapeutique : «Aucun médicament ne sera prescrit avec autant de précautions»

Par Charles Delouche — 

Photo Miguel Medina. AFP

Le président du comité chargé de plancher sur le cannabis à visée médicale vient de rendre son projet. Spécialisé en addictologie, le médecin psychiatre détaille les contours de cette expérimentation.

Il manque de l’argent pour la psychiatrie à Prémontré

Mis en ligne le 18/06/2019


La suppression du service d’addictologie est en réflexion. En cause, le manque d’argent.

François Malleret était jusque là directeur financier. Il a pris, provisoirement la succession de l’ancien directeur. Et il tranche.
François Malleret était jusque là directeur financier. Il a pris, provisoirement la succession de l’ancien directeur. Et il tranche.

F
rançois Malleret vivait jusque-là dans l’ombre du directeur de l’établissement.

Las, François Chapuis a fait valoir ses droits à la retraite en mars et c’est désormais lui, ce jeune directeur financier d’une institution pour laquelle travaillent 1 250 personnes qui a pris les commandes pour quelques mois. Un intérim mouvementé.
L’État n’a pas attribué cette année le financement exceptionnel qu’il allouait à l’EPSMD depuis 2013. Il manque donc 1 million d’euros pour équilibrer un budget stabilisé à 65 millions. Voilà le point qui a conduit François Malleret à opter pour une fermeture du centre d’addictologie cet été.
Le CRAP, un service sur la sellette depuis 5 ans et sur lequel le directeur financier à de quoi dire…
Vous avez décidé, tout en assurant l’intérim à la direction, de fermer le centre régional d’addictologie pour l’été. C’est une mesure qui ne fait pas l’unanimité. N’est-ce pas précipité ?
L’avenir de ce service est sur la table depuis cinq ans mais il a fallu trancher quand nous avons su récemment que l’agence régionale de santé ne nous verserait pas d’aide financière cette année. Il nous manque donc un million d’euros. Voilà pour le contexte. Quant à ce centre, il a toujours eu un positionnement assez flou. Il traitait l’alcoologie et s’occupe désormais de toutes les addictions. Si bien qu’il n’a pas de reconnaissance officielle auprès des instances. C’est dû à l’absence de projet réel et aux difficultés de recrutement de médecins notamment. Si bien qu’il affiche un taux d’occupation de 50 % contre 80 % pour le reste des services. D’ailleurs, il est considéré comme un service de psychiatrie parmi d’autres.

Bourg-en-Bresse - Le directeur du CPA tente de "remettre les urgences psychiatriques en cohérence avec la loi"

Résultat de recherche d'images pour "la voix de l'ain logo"
  • Dominique Bloch-Lemoine a instauré au 1er janvier 2018, un projet d'établissement pour 5 ans. La contrôleuse des lieux de privation de liberté inspecte actuellement l'établissement. © Photo : Corinne Garay
    Dominique Bloch-Lemoine a instauré au 1er janvier 2018, un projet d'établissement pour 5 ans. La contrôleuse des lieux de privation de liberté inspecte actuellement l'établissement. - Photo : Corinne Garay

  • Par Corinne Garay  20/06/2019
  • En plein audit par 7 contrôleurs des lieux de privation de liberté dans ses murs, Dominique Bloch-Lemoine s'explique sur les urgences psychiatriques et le projet d'établissement qui remettent le CPA sur de nouveaux rails.

    Deux ans de discussions avec l'hôpital Fleyriat et une crise en mai dernier... où en est le dossier des urgences psychiatriques ?
    Nous avons repris les réunions. J'ai rencontré le maire et je dois rencontrer dans les prochains jours la nouvelle directrice de Fleyriat. Il faut remettre les choses en perspective. La question n'est pas de savoir qui veut s'occuper des urgences ou pas. En France, les urgences psychiatriques sont régies par le code de la santé publique. Ce n'est donc pas une velléité du centre psychothérapique de refiler nos urgences psychiatriques à Fleyriat, ce que l'on nous reproche. Depuis 20 ans, le centre d'accueil permanent (le CAP), installé à St-Georges s'était peu à peu transformé en urgences, alors que celles-ci sont bien du ressort des urgences des hôpitaux, selon la loi. Il n'y a en France que 4 sites d'urgences psychiatriques du ressort des CHU... Ailleurs, elles sont toutes orientées vers les hôpitaux publics. Il n'y a qu'ici que les secours orientaient jusqu'aux urgences psychiatriques. Il y a eu une dérive de ce que nous acceptions 24 h/24 au CAP. Ce CAP était devenu notre premier lieu de consultation. On y venait de tout le département. Mon objectif a été depuis le 13 mai dernier de remettre tout cela en cohérence et de ne plus assimiler ce service à un service d'urgence qui n'est pas sa vocation initiale. 
    Que faire en cas d'urgence psychiatrique ?
    Les centres médico-psychologiques de territoires sont la première porte d'entrée. Pour ce qui relève de l'urgence, le principe, ce sont les urgences de proximité : Belley, Ambérieu, Bourg, Oyonnax Saint-Julien-en-Genevois (74) pour le Pays de Gex vers lesquelles il faut se diriger. Nous venons de créer une cellule téléphonique comprenant un infirmier spécialisé avec un numéro unique le 04 74 52 29 89 accessible en dehors des heures d'ouverture des centres médico-psychologiques. Elle est située au sein du CPA. Pour le faire savoir, nous avons rencontrés le Samu, les pompiers, tous ont compris et accepté, sauf Fleyriat.

Comment ne pas perdre la tête ?

Publié le 19/06/2019




C’est l’un des sept domaines de santé publique prioritaires de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). En France, 1 200 000 personnes souffraient de maladie d’Alzheimer ou autres démences (MAAD) en 2014 et on prévoit une augmentation de 75% d’ici 2030, liée au vieillissement de la population. Ce que l’on vivait autrefois comme une fatalité est aujourd’hui étudié de près : on cherche à identifier les facteurs favorisant le déclin cognitif ainsi que les leviers pour retarder son apparition. Multifactorielles, à la fois neurodégénératives et cardio-vasculaires, les MAAD nécessitent donc des interventions multiples.

Visite de la réserve (cognitive)

On peut d’abord agir sur les habitudes de vie : inactivité physique, tabac, alcool ou régimes déséquilibrés - à ce sujet l’OMS déconseille les supplémentations en vitamine B, E, complexes multivitaminés et acides gras polyinsaturés. Des affections comme l’hypertension, le diabète ou la dépression peuvent également être prévenues et traitées. Enfin la lutte contre l’isolement social et l’inactivité cognitive ne semble pas vaine ; ce fut l’objet d’exposés intéressants lors des rencontres de Santé publique France en ce mois de juin, autour de la réserve cognitive.

Lire la suite ...

Dun-sur-Auron, le village français qui compte le plus d’aliénés



Par Jérôme Garcin



A la fin du XIXe siècle, ce village du Cher a été désigné pour recevoir la première « colonie » de malades mentaux. Juliette Rigondet y a enquêté.

Dans le cimetière de Dun-sur-Auron (Cher), bien à l’écart et en contrebas, comme si ces morts-là étaient contagieux, six cents tombes identiques, où un pauvre gravillon remplace le beau marbre, sont alignées dans un ordre militaire et un silence macabre. Nul ne vient jamais s’y recueillir. D’autant qu’elles sont régulièrement « relevées » : pour faire de la place aux nouveaux défunts, on jette les ossements des anciens dans la fosse commune. On appelle cette nécropole « le carré des malades ». Comprenez les fous, dont les cercueils, autrefois, n’avaient pas le droit d’atteindre le chœur de l’église et devaient stationner à l’entrée de la nef.
Comme si, après s’être longtemps méfié des comédiens, Dieu se gardait en plus des gens déraisonnables. Et puis le temps a passé, le clergé a mis de l’eau dans son vin de messe et le maire projette de faire disparaître, dans le cimetière, la frontière séparant les « civils » des « malades ». Mais Dun-sur-Auron demeure, autour du centre hospitalier George-Sand, la ville de France qui compte le plus de déments, auxquels, dans les rues, « les médicaments donnent une allure de robot mal huilé ».

« Un jour, j’ai compris que les gens avaient vraiment des images dans la tête » : l’aphantasie, quand l’imagination est aveugle

Environ 2 % de la population n’aurait pas « d’œil mental », et serait incapable de se représenter un animal ou le visage d’un proche.
Par   Publié le 21 juin 2019
OTTO DETTMER / IKON IMAGES / PHOTONONSTOP
Laura (le prénom a été modifié) n’a jamais « compté les moutons » avant de s’endormir. Elle n’avait même jamais compris littéralement cette phrase qui relevait pour elle du « dicton débile », aussi métaphorique que l’expression « pleuvoir des cordes ». Jusqu’au jour où elle a appris que la plupart des gens étaient réellement capables d’imaginer des moutons.
C’était il y a trois ans. Sur l’écran de son ordinateur, elle découvrait le témoignage de Blake Ross, cofondateur du logiciel libre Mozilla Firefox, qui racontait ce à quoi ressemblait la vie d’un « aveugle de l’imagination ». « C’était édifiant, je fonctionnais exactement comme lui », raconte cette traductrice de 32 ans, alors « stupéfaite » de se rendre compte que les personnes autour d’elle ont un « projecteur dans la tête » dont elle ne concevait même pas l’existence. Comment l’aurait-elle pu, elle pour qui il est impossible d’imaginer visuellement la naissance de ses enfants, sa maison, son dernier lieu de vacances, une plage ou un rhinocéros ?

Las de ses conditions de travail, un médecin coordonnateur d'Ehpad démissionne

Camille Roux
| 19.06.2019
Il a fini par mettre sa menace à exécution. Le Dr Marcellin Meunier, médecin coordonnateur dans l'Ehpad Les Oyats à Notre-Dame-de-Monts (Vendée) vient d'annoncer sa démission, révèle France bleu Vendée. Mi-mai, le généraliste avait alerté la population et les pouvoirs publics de la situation dans laquelle se trouve l'établissement pour lequel il travaille depuis une dizaine d'années dans un long postFacebook. Il y dénonçait notamment le manque d'effectifs de l'Ehpad et évoquait même un phénomène de « maltraitance institutionnalisée »
Lors d'une réunion de crise organisée avec le personnel, le maire et la directrice de l'établissement, le généraliste avait posé un ultimatum : « Cette maltraitance du personnel comme des résidents atteint un niveau qui doit être dénoncé, pris en compte et corrigé », estimait le Dr Meunier. Il demandait notamment une hausse des effectifs de 10 à 15 personnes supplémentaires.

En 2019, «les mythes sur le viol ont la vie dure»

Par Virginie Ballet — 
Paris, le 24 novembre 2018. Manifestation à l'appel du mouvement citoyen #NousToutes contre les violences sexistes et sexuelles.
Paris, le 24 novembre 2018. Manifestation à l'appel du mouvement citoyen #NousToutes contre les violences sexistes et sexuelles. Photo Marie Rouge pour Libération

Selon un sondage Ipsos rendu public ce mercredi, depuis le mouvement #metoo, les représentations sexistes semblent avoir un peu régressé dans la société française, mais la culture du viol, elle, demeure solidement ancrée.

Téléconsultations : la HAS publie ses premières recos

20.06.2019

Comment réaliser une consultation ou la demande d’avis d’expert à distance tout en préservant la qualité et la sécurité des soins ? La Haute autorité de santé publie ce jeudi un guide de bonnes pratiques que révèle en exclusivité Le Généraliste. Quels sont les dix commandements à respecter ? Suivez le guide !

teleconsultation
Camille Roux

En avril 2018, saisie par le ministère de la Santé, la Haute autorité de santé avait conclu qu’aucune situation clinique ne pouvait être exclue a priori d’un recours à la téléconsultation ou à la téléexpertise. Elle avait alors publié une fiche mémo définissant les critères d’éligibilité du patient à une consultation à distance. Rappelant que « la téléconsultation n’est pas adaptée aux situations exigeant un examen physique direct par le professionnel médical consulté » ou si l’état cognitif, psychique ou physique ne la permettent pas.

Centre médico-psycho social de Moulay Rachid: la thérapie par l'art (Reportage)

Résultat de recherche d'images pour "2M.MA Logo"
MAROC
CASABLANCA


18/06/2019

La musicothérapie, c’est  la pratique qu’a choisi le centre médico-psycho social de Moulay Rachid pour aider certains de ses patients à extérioriser et partager leur émotions. Parmi les différentes disciplines de l’art-thérapie, la musique est reconnue pour ses bienfaits et ses résultats. Cette méthode de traitement commence déjà à porter ses fruits à cet établissement d’accueil et de réhabilitation psycho-sociale casablancais.