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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

samedi 7 octobre 2017

La « schizophrénie », un concept qui a fait son temps

  Simon McCarthy-Jones     06/10/2017



Une représentation de la schizophrène

Le concept de schizophrénie se meurt. Attaqué depuis des décennies par les psychologues, il semble que ce soit les psychiatres – profession qui l’a pourtant longtemps soutenu – qui lui assènent le coup fatal. Et personne ne regrettera sa disparition.
Aujourd’hui, on considère qu’être diagnostiqué schizophrène réduit l’espérance de vie de près de 20 ans. Seulement une personne sur sept en guérit, un taux variable, cependant, en fonction des critères retenus. Malgré les progrès faramineux annoncés dans les traitements, cette proportion n’a pas augmenté au fil du temps, signe d’un problème de fond.
Une partie de ce problème se révèle être la notion de schizophrénie elle-même.
Les fondements sur lesquels repose l’idée que la schizophrénie est une maladie clairement définie ont en effet été sévèrement ébranlés.

Le nombre de lits de psychiatrie diminue et les taux de suicides montent…aux USA

07/10/2017
On sait que les politiques de « désinstitutionalisation » ont conduit à une fermeture massive des lits en psychiatrie. On méditera, en France, sur l’exemple édifiant de l’hôpital psychiatrique de Maison-Blanche : construit à la fin du XIXème siècle et prévu pour accueillir « jusqu'à 3 200 malades » à son apogée, cet établissement disposait « en 1978 sur son site de Neuilly-sur-Marne d’une capacité de 2 400 lits. » Or il est désormais... livré aux promoteurs immobiliers ![1] Mais cette désinstitutionalisation prononcée semble avoir atteint ses limites et susciter un grave effet pervers : la remontée spectaculaire du risque suicidaire.

Médecins-patients : la grande défiance

Vaccins, scandales sanitaires, désinformation… Les Français font de moins en moins confiance au corps médical et à l’industrie pharmaceutique.

LE MONDE  | Par 

ILLUSTRATION MAXIME DUROY d'après une photo ClassicStock/akg-images/Camerique

Ça ne l’empêche pas encore de dormir mais certains soirs, de plus en plus souvent, c’est vrai, Olivier passe des heures sur son ordinateur. Il parcourt à n’en plus finir des sites sérieux, ou qui en ont l’apparence, des forums de discussion, des études compliquées en anglais. Quand il passe à table, il parle de ses découvertes à sa femme. Elle l’écoute patiemment et, invariablement, lui répond qu’il peut bien trouver ce qu’il veut, leur petit dernier sera vacciné. Fin de la conversation.


Le scepticisme


Olivier a 38 ans, des jumelles de 7 ans et un nouveau-né. Pour les premières, l’assureur parisien, qui a souhaité rester anonyme, n’a même pas réfléchi à la question des vaccins. Il connaissait vaguement les acronymes DTP et BCG mais pas plus. Depuis la naissance de son bébé, en septembre, il n’arrête plus : le débat autour des vaccins le passionne. « Pour ma femme, ce n’est même pas un sujet. Nos filles sont en bonne santé, ça lui suffit, explique-t-il. Moi, j’ai envie de comprendre, mais le pédiatre a été raide quand je lui ai parlé de mes hésitations. Il m’a resservi l’histoire de la mortalité infantile, comme si je remettais en cause les vaccins. »

Avons-nous déjà perdu face au transhumanisme ?





Paris, le samedi 7 octobre 2017 – De nombreux intellectuels et scientifiques mènent depuis plusieurs années une réflexion autour du transhumanisme. Faut-il accepter que les progrès technologiques et médicaux soient mis en œuvre pour augmenter les capacités cognitives et physiques de l’être humain, au-delà de toute velléité thérapeutique ?
Certains, minoritaires, voient de telles évolutions favorablement, estimant qu’il serait contre-productif d’écarter des méthodes qui pourraient permettre à l’homme de se dépasser. D’autres, fatalistes, jugent que les dérives sont potentiellement dangereuses, notamment éthiquement, mais que la bataille paraît déjà perdue. Le professeur de chirurgie urologique Guy Vallancien, membre de l’Académie de médecine refuse de se ranger dans une de ces deux catégories.

vendredi 6 octobre 2017

Un conseil local de santé mentale a été mis en place avec le centre hospitalier du pays d’Eygurande

05/10/2017




Parce que la réponse à la souffrance psychique n’est pas que médical, un réseau regroupant élus locaux, professionnels du médico-social et psychiatrie publique, vient de voir le jour.
C'est une première dans le département : depuis mardi, Ussel est officiellement doté d'un conseil local de la santé mentale (CLSM*), une plateforme qui réunit élus, professionnels du médico-social et de la psychiatrie publique.

Alerte sur le trafic de drogue au CHU de Nantes

Les soignants dénoncent la vente de stupéfiants à des patients accueillis en psychiatrie. Un trafic qui se fait au grand jour.

LE MONDE  | Par 

« Il faut ouvrir les yeux : la drogue circule à Saint-Jacques depuis très longtemps, mais, aujourd’hui, elle est abondante. C’est terrible et aberrant pour un lieu de soins… » Cet infirmier, qui compte plus de trente ans d’activité, exprime tout haut le malaise qui cavale dans les couloirs de l’hôpital Saint-Jacques, l’un des sept établissements du CHU de Nantes (Loire-Atlantique). S’étendant sur 17 hectares au sud de la ville, le site abrite notamment des services de psychiatrie et de réadaptation fonctionnelle. Ainsi que plusieurs dealers faisant les yeux doux « aux patients vulnérables », comme le constatent les soignants.

La CGT a obtenu la réunion d’un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) extraordinaire le 27 septembre. La CFDT a relayé le sujet dans la presse, s’alarmant du « gros sentiment d’insécurité régnant au sein de l’hôpital ». « Les patients que l’on accueille en unité fermée souffrent de psychose pour la plupart, indique une professionnelle de santé aguerrie, acceptant de témoigner, comme tous ses collègues, sous le couvert de l’anonymat. Le souci, c’est que la combinaison de leur traitement avec des stupéfiants produit un cocktail aux effets détonants. 

S’ils fument du cannabis, neuf fois sur dix, ils déclenchent des crises de violence quand ils remontent dans les services. » « Au cours de l’été, une infirmière a été victime d’une tentative de strangulation, rapporte Patrice Le Luel, secrétaire (CGT) du CHSCT. Des menaces de mort sont proférées. Il y a des insultes, des crachats, parfois des coups. Des soignants viennent travailler la boule au ventre. »



«Psy de l’Eglise» : la curie en plein cas de conscience

Par Bernadette Sauvaget — 



En janvier 1996, Tony Anatrella était spécialiste de psychiatrie sociale.
En janvier 1996, Tony Anatrella 
était spécialiste de psychiatrie sociale. 
Photo Stéphane Ouzounoff. Ciric



Alors que d’anciens patients accusent d’abus sexuels le prêtre ultra-conservateur et homophobe Tony Anatrella, une procédure interne a été engagée. Le pape François doit décider s’il lève ou non  la prescription des faits.

A Rome, l’affaire est entre les mains du pape François. Il doit décider s’il lève ou non la prescription dans l’un des scandales les plus retentissants de l’Eglise catholique en France : l’affaire Anatrella. Après avoir été sacré «psy de l’Eglise» pendant plus d’une trentaine d’années, Mgr Tony Anatrella, référence majeure et ultra-réactionnaire de la pensée catholique sur l’homosexualité, régulièrement consulté par le Vatican et adulé par les milieux conservateurs, est au bord du gouffre. Il risque de tout perdre : son influence, ses titres et même son statut de prêtre, la peine la plus sévère que pourrait lui infliger son institution.

[...] L’historienne Elisabeth Roudinesco fait savoir à plusieurs reprises que le prêtre n’est membre d’aucune société reconnue de psychanalyse. D’autres de ses confrères mettent en cause l’approche théorique du prêtre.


Turbulences dans les Balkans

HALLE SAINT PIERRE

 

  7 septembre 2017 au 31 juillet 2018

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L’exposition Turbulences dans les Balkans poursuit les prospections que la Halle Saint Pierre mène depuis plus de vingt ans aux frontières de l’art brut. La scène artistique des Balkans donne à voir ses territoires alternatifs riches de leur complexité et leur diversité. Gardiens du grand héritage de l’art populaire, icône de la pop culture, explorateurs de langages archaïques ou magiciens du matériau brut, tous ces artistes inventent des mondes singuliers travaillés par une Histoire déchaînée autant que par les sentiments et les instincts excessifs qui enflamment leur relation au monde. TURBULENCES, est la métaphore de ces expériences intimes mises en images, en émotions et en réflexions.

Une variation génétique fonctionnelle associée à la fois aux troubles bipolaires à début précoce et à la schizophrénie

Fabienne Rigal
| 05.10.2017


Une équipe française (équipe de psychiatrie translationnelle de l'INSERM U955, à l’institut Mondor de recherches biomédicales de Créteil) a mis en évidence un variant génétique associé à la fois aux troubles bipolaires à début précoce et à la schizophrénie. Les résultats sont publiés dans « The Journal of Neuroscience ».

Le syndicat des homéopathes se défend après les critiques des Académies européennes

06.10.2017

Après le rapport très critique de l’European Academies Science Advisory Council demandant le déremboursement des produits homéopathiques, le Syndicat national des médecins homéopathes français se défend.
« L'EASAC dénonce l’absence de preuves de l'efficacité́ des médicaments homéopathiques et jette le discrédit sur l’ensemble de la pratique homéopathique », souligne le syndicat. Or « cette conclusion repose d’abord sur une sélection parfaitement contestable des recherches existantes, puis sur des assertions fausses relatives à̀ la sécurité du médicament comme à la pratique médicale », déplore-t-il.

Le quotidien de Gérard auprès d’Anne-Marie, atteinte de maladie neurodégénérative

Une journée nationale est consacrée aux proches de personnes dépendantes le 6 octobre. Le conjoint d’Anne-Marie témoigne de leur quotidien difficile.

LE MONDE  | Par 

Gérard et Anne-Marie B. sont mariés depuis 1969. Elle est atteinte d’une pathologie neurodégénérative apparentée à la maladie d’Alzheimer.
Gérard et Anne-Marie B. sont mariés depuis 1969. Elle est atteinte d’une pathologie neurodégénérative apparentée à la maladie d’Alzheimer. Le Monde / Léa Sanchez

Anne-Marie B. agrippe la main de son mari, Gérard, et émet un petit bruit avec sa gorge. « Oh, c’est rare, on ne l’entend presque plus maintenant », commente son époux avec un sourire. Elle est atteinte d’une dégénérescence fronto-temporale (DFT), une pathologie neurodégénérative apparentée à la maladie d’Alzheimer. Ses premiers symptômes sont apparus il y a onze ans avec des troubles du langage. Désormais, la retraitée de 72 ans ne peut plus parler et son mari prend soin d’elle au quotidien. La Journée nationale des aidants, chaque 6 octobre, met en lumière ce que vivent les 8 à 11 millions de Français qui, comme lui, s’occupent de manière régulière et dans la durée de proches dépendants.

Depuis mars 2016, ceux qui prennent soin de personnes âgées peuvent notamment bénéficier d’un « droit au répit », une aide annuelle de 500 euros destinée à financer ponctuellement un dispositif d’accueil. De quoi permettre aux aidants de souffler. « Certains n’ont même plus le temps de sortir et s’enferment dans l’isolement », explique Florence Leduc, présidente de l’Association française des aidants. Mais le droit au répit est encore peu utilisé. En cause, le manque d’information et les critères d’attribution. Mais pas seulement.

En tant que conjoint et aidant, Gérard B. évoque d’autres difficultés : « Pour se faire accompagner, il faut d’abord accepter le fait que l’on n’arrive plus à s’en sortir tout seul. » Lui n’a sollicité des aides à domicile que trois ans après l’apparition de la maladie de sa femme, qui reçoit quotidiennement les soins d’infirmières et qui se rend trois fois par semaine dans un centre d’accueil de jour.
« Je me suis rendu compte que je n’arrivais plus à tout faire : travailler, faire la cuisine, les courses…, énumère cet ingénieur qui, aujourd’hui encore, maintient une activité professionnelle. C’est difficile d’accepter que quelqu’un vienne troubler son intimité. »

Est-ce que la psychothérapie marche (réellement) ?

04/10/2017

À l’occasion d’une étude effectuée par des chercheurs exerçant dans trois pays différents (Grèce, Royaume-Uni et Suède), Acta Psychiatrica Scandinavica pose LA question iconoclaste, propre à faire grincer les dents de maints thérapeutes sur la planète Psy : « est-ce que la psychothérapie marche (réellement) ? »
Transposant la même rigueur méthodologique utilisée pour les traitements médicamenteux (méta-analyses d’essais contrôlés) afin d’appliquer à l’évaluation des psychothérapies une approche statistique aussi objective que celle exigée dans les essais thérapeutiques, les auteurs ont retenu (dans les bases de données PubMed, PsycINFO et Cochrane) 173 publications portant sur 247 méta-analyses, elles-mêmes relatives à 5 157 essais contrôlés. Ils ont examiné notamment l’hétérogénéité de ces études, l’incidence éventuelle de leur petite taille, l’excès de résultats significatifs, ou une combinaison de tous ces facteurs.

Las Vegas, folie pure ou peur de penser ?

Par Joël Chandelier, maître de conférences à l'université Paris-VIII — 

A Las Vegas, mardi.
A Las Vegas, mardi. Photo Marcio José Sanchez. 
AP

Déconcertant nombre d’observateurs, le profil du tueur Stephen Paddock est souvent associé à la catégorie pratique du «fou». Servant les responsables politiques, cette notion interdit d’analyser les responsabilités sociétales.

La revendication du massacre de Las Vegas par Amaq, l’agence de presse de l’Etat islamique, a un temps jeté le trouble. Mais très vite, le profil du tueur, Stephen Paddock, a conduit les autorités américaines et la plupart des analystes à douter de ses motivations jihadistes. Comment cet homme, adepte du jeu et buveur d’alcool, retraité de 64 ans sans véritables antécédents, aurait-il pu être motivé par l’idéologie islamiste ? L’explication est alors évidente : on a affaire à «un dément», comme l’a affirmé Donald Trump dans un de ses tweets.


Massacre de Las Vegas : Stephen Paddock, un homme normal

Par Laure Murat, professeure au département d'études françaises et francophones et directrice du Centre d’études européennes et russes à UCLA — 
Photo non datée et non localisée de Stephen Craig Paddock, l’auteur de la fusillade de Las Vegas. Photo AFP
Photo non datée et non localisée de Stephen Craig Paddock, l’auteur de la fusillade de Las Vegas. Photo AFP AFP

On dit jusqu'à plus soif que Stephen Craig Paddock est un «monstre» hors norme, un «fou» ou un «malade», alors que l'homme qui a ouvert le feu tuant au moins 58 personnes, retraité blanc aisé, est a priori tellement dans la norme.

Et voilà qu’on nous ressert le couvert. Pour la énième fois. Mais quand cela va-t-il cesser ? Le geste de Stephen Paddock, qui a supprimé au moins 58 vies au hasard à Las Vegas et blessé pour toujours des centaines, est celle d’un «fou», d’un «malade», bien que l’homme fût a priori «normal» et sans aucuns signes extérieurs alarmants. Ce qui est le cas de millions d’Américains en possession d’armes à feu.


mercredi 4 octobre 2017

Que s'est-il passé le 29 septembre ?


 3 octobre 2017


La première initiative qu'a choisie l'Association pour la Psychanalyse a été la défense de l'enfance. Le diagnostic TDA/H accrédite l'idée que les enfants qui ont des problèmes ont un "déficit" et souffrent d'un trouble neurodéveloppemental. Il n'en existe aucune preuve. 

Les enfants demandent d'abord à être entendus et lorsque ce faux diagnostic est posé, la solution la plus facile est de les médicamenter avec par exemple de la Ritaline, qui contient des substances classées comme des drogues. Nous avons voulu nous faire entendre le 29 septembre au colloque organisé à Paris par l'association Hypersupers TDA/H France. Plusieurs d'entre nous se sont inscrits pour participer au débat.

Cette journée du 29 septembre aura été la première initiative publique de psychanalystes.
Les huit derniers jours avant le colloque ont été riches en rebondissements - presque heure par heure. D'abord, l'annonce du colloque a été modifiée le 18 septembre, afin de masquer les données antérieures. Et puis - la veille du colloque – trois d'entre nous ont reçu une annulation et un remboursement de leurs inscriptions (il y a eu aussi des annulations d'inscrits du Collectif des 39). L'annulation de notre présence nous a été signifiée la veille au nom du « maintien de l'ordre ». Nous voulions discuter, nous avons été traités comme des voyous. Le jour même, une dizaine de vigiles nous a interdit l'entrée du bâtiment.

En dépit de ces circonstances, une centaine de personnes sont venues et elles ont écouté nos prises de paroles. Nous avons vu aussi quelques sketchs divertissants de membres du Collectif des 39. Françoise Josselin est également intervenue. Cela s'est passé au soleil et sous un ciel bleu, et - surtout – ces événements ont été immédiatement relayés par vidéos sur les réseaux sociaux. Dimanche - deux jours après - plus de 4500 personnes avaient vu cette vidéo entre le moment d'interdiction d'entrer par les vigiles, jusqu'à nos conclusions 1h30 plus tard.


Un neuroleptique pour les enfants qui détestent leur poupée

Par Pierre Bienvault, le 3/10/2017 à 06h00

« Votre enfant est sujet à des vomissements ou n’aime pas ses jouets ? Donnez-lui donc un antipsychotique », prônait une publicité des années 1960.
Récemment, Sandrine Cabut, journaliste au Monde, a exhumé sur Twitter une publicité pharmaceutique (1) assez sidérante, datant de 1960. Une sorte d’affiche sans doute destinée à être accrochée dans la salle d’attente des médecins. Pour vanter les mérites du Melleril, un antipsychotique (ou neuroleptique), médicament destiné à traiter notamment la schizophrénie. Et dont la commercialisation a été arrêtée en 2005.

Dans cette publicité, on voit un dessin d’enfant au-dessus duquel est écrit : « Ooooh, je déteste ma poupée… » Et le message adressé aux parents laisse pantois. « Votre enfant est sujet à des vomissements ou n’aime pas ses jouets ? Donnez-lui un antipsychotique. » Un message que décrypte Jean-Louis Senon (2), professeur de psychiatrie au CHU de Poitiers. « Le Melleril était un médicament qui, en dehors de son action sur les psychoses, avait un effet antiémétique (médicament anti-nausée, NDLR) à faible dose, explique-t-il. Dans ces années 1960, il pouvait ainsi être donné à des enfants qui vomissaient. Toujours à faible dose, il avait aussi un effet sédatif et pouvait être prescrit à un enfant avec des angoisses ou des troubles du comportement. »

Mais comment en arriver à conseiller un médicament traitant la schizophrénie pour des enfants n’aimant pas leurs jouets ? « Le lien est déplorable, c’est vrai. Cela vient du fait qu’à une certaine époque on estimait qu’un enfant n’aimant pas ses jouets ou replié, cela pouvait être un signe de psychose. Il s’agissait là d’un diagnostic inacceptable », souligne le professeur Senon.