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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 23 novembre 2016

La galère des enfants sans-abri

21/11/2016


Malgré l’importance des services sociaux en France, et l’intérêt accordé aux migrants et demandeurs d’asile (bénéficiant de protections spéciales quand ils proviennent de régions du monde touchées par des conflits bafouant les Droits de l’Homme), de nombreux enfants et leurs familles vivent encore sans abri en région parisienne.
European Psychiatry présente les principaux résultats de l’enquête ENFAMS (acronyme pour ENfants et FAMilles Sans logement) réalisée au premier semestre 2013 sous l’égide du SAMUsocial de Paris[1]. Les enfants grandissant dans des familles sans domicile fixe étant « plus susceptibles de connaître des problèmes de santé et psychologiques », l’objectif des auteurs était de cerner « les caractéristiques sociales, environnementales, individuelles et familiales associées aux difficultés émotionnelles et comportementales chez les enfants sans-abri vivant en région parisienne. »

RESSOURCES HUMAINES Temps et confiance permettront aux cadres de santé d'innover et de s'adapter

Comment innover dans son management ? La question était posée par l'Association nationale des cadres infirmiers et médico-techniques lors de la 25e journée des cadres de santé. Le temps et la confiance semblent des éléments moteurs et seront d'autant plus importants dans un contexte de réforme qui demande toujours plus de créativité.
"Osez la créativité dans votre management". Tel est le message qu’a voulu faire passer l'Association nationale des cadres infirmiers et médico-techniques (Ancim) aux quelque 190 cadres présents lors d'une journée nationale qui s’est tenue ce 18 novembre à Reims (Marne). "Nous avions une forte demande de la part de nos adhérents pour évoquer cette thématique. C'est un sujet important, alors que la situation sanitaire évolue avec la restructuration dans les groupements hospitaliers de territoire (GHT) notamment. On demande au cadre d'être de plus en plus créatifs", explique la présidente de l'Ancim, Dominique Combarnous. Renouveau et innovations managériales étaient donc les mots clés de cette 25e journée des cadres de santé.

Les usages du robot-phoque Paro vont faire l'objet d'une analyse poussée dans onze Ehpad mutualistes

La Mutualité Loire-Haute-Loire a dévoilé son dernier projet : l'analyse d'impact du robot Paro sur la douleur des résidents atteints d'Alzheimer, leur interaction avec les soignants et les familles mais aussi sur les conditions réelles d'usage et d'intégration de la gérontotechnologie en Ehpad. Trois études seront ainsi menées sur dix-huit mois.

Se soigner est un acte culturel

BooKs  



Se soigner est un acte culturel


Le professeur Philippe Even publie une version mise à jour de son Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux. Il y affirme qu’un tiers des médicaments aujourd’hui sur le marché sont inefficaces. Au-delà de la responsabilité de l’industrie pharmaceutique et des autorités de santé, l’existence de ces remèdes est également liée aux pratiques des patients eux-mêmes. Dans Médicaments et société, l’anthropologue Sylvie Fainzang souligne la diversité de nos rapports à la médecine. Pendant cinq ans, elle a observé les habitudes médicales de 185 habitants du sud de la France en distinguant leur culture religieuse au sens large (en tant que religion d’origine patrimoniale, et non pratique quotidienne). Leurs comportements vis-à-vis de l’ordonnance, du médecin et du médicament reflètent avec une grande fidélité des façons de comprendre le corps, d’assumer la souffrance et la maladie, de vivre les relations à l’autorité liées à leur culture.
Les patients catholiques ont ainsi tendance à vouloir partager avec leur famille les médicaments qui ont été efficaces pour eux-mêmes. Au contraire, pour les protestants les médicaments comme la maladie sont strictement personnels. La différence d’attitude vis-à-vis de l’autorité et donc du médecin et médicament lui-même est très nette. Pour les patients catholiques et musulmans, c’est le médecin « qui sait, » alors que les protestants et les juifs contrôlent davantage les prescriptions du praticien. De la même manière, le rapport à l’ordonnance, à son contenu tant qu’au morceau de papier lui-même, varie d’une culture à l’autre. Chez les musulmans, dont le nom lui-même signifie soumission totale à Dieu, la soumission est fortement valorisée. Le Coran n’est-il pas indiscutable ? Les ordonnances sont donc précieusement conservées et observées. Les catholiques auront, eux, tendance à les garder en vue de futures consultations, mais aussi parce qu’ils pensent qu’il faut le faire, tandis que les protestants les archivent dans le but de s’y référer eux-mêmes. Fainzang y voit une survivance de la longue tradition catholique du pouvoir des clercs dans l’interprétation des textes religieux, et au contraire de celle de la lecture personnelle de la Bible prônée par la Réforme.    

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Médicaments et société : Le médicament, le médecin et l’ordonnance par Sylvie Fainzang

Éditeur: Presses Universitaires de France
Date de parution: 2001

mardi 22 novembre 2016

Demandes de retrait de la campagne contre le sida : les associations dénoncent un scandale

Coline Garré 23.11.2016


Infosida
Les associations déplorent unanimement la demande, de la part d'une dizaine de villes, de retirer les affiches de la campagne lancée par Santé publique France en amont de la Journée mondiale de lutte contre  le VIH/sida. Une censure qui sacrifie la santé publique sur l'autel de l'homophobie, selon les acteurs de terrain. La campagne, construite sur la base du rapport d'expertise du Pr Morlat, en partenariat avec des scientifiques et associatifs, vise avant tout à promouvoir l'ensemble des outils de prévention (préservatifs, Prep, TPE, TASP, dépistages), et le nouveau site sexosafe.fr dédié aux hommes ayant des rapports avec d'autres hommes (HSH).
« Homophobie et hypocrisie »
« Nous ne sommes malheureusement pas surpris. Mais la réaction de ces maires est hypocrite et homophobe », déplore Aurélien Beaucamp, président d’Aides. « Ces maires prennent pour excuse des enfants. Alors qu'il s'agit d'un problème de santé publique : 50 % des nouveaux cas de contamination concernent des HSH ! », accuse-t-il. Bruno Beschizza, maire LR d'Aulnay-sous-Bois, soutien de François Fillon, a estimé que ces affiches étaient « contraires aux bonnes mœurs et à la moralité, et portaient atteinte à la dignité au risque de heurter les enfants ». Quant à Christophe Béchu, maire LR d'Angers, soutien d'Alain Juppé, il explique sa requête (retrait « aux abords des écoles primaires et sur le parcours des bus scolaires ») par le souci de « protéger les enfants ». « On ne les entend guère protester contre certaines campagnes de pub dégradantes pour la femme, auxquelles sont davantage exposés les enfants », ironise Aurélien Beaucamp.
Une censure doublement néfaste
« La censure est doublement néfaste : elle risque d'augmenter les contaminations VIH, et parce qu'elle est nourrie par l'homophobie, elle est néfaste pour les jeunes LGBT en termes de santé mentale », réagit Nelly Reydellet, directrice adjointe du Kiosque Infos sida et toxicomanie. « C'est une campagne de santé publique, faite par l'Agence nationale de santé publique, comme le Moi(s) sans tabac… Il ne devrait pas y avoir de levée de boucliers ! », poursuit-elle.
Quant au président d'Act Up-Paris, Mikaël Zenouda, il qualifie ces initiatives de« scandaleuses »« Cette censure contribue à stigmatiser les homosexuels et les bi qui paient déjà le plus lourd tribut à l'épidémie », estime-t-il.
Les associatifs insistent sur l'importance d'un affichage grand public : « Les HSH ne fréquentent pas les lieux communautaires, ni ne se reconnaissent dans la presse spécialisée. Même les gays ne passent pas leur temps dans les bars ! », rappelle Aurélien Beaucamp. « C'est une vieille revendication des associations ; cela fait des années que l'on bataille pour une telle campagne, qui enfin arrive en cette fin de quinquennat », corrobore Mikaël Zenouda.
La justice saisie
Les associations saluent la décision de Marisol Touraine de saisir la justice administrative. « 30 000 personnes vivent avec le sida sans le savoir, il y a 7 000 nouveaux cas chaque année. La prévention est nécessaire », a-t-elle souligné.
« Nous allons aussi déposer avec l'Inter-LGBT un recours administratif contre les élus locaux pour faire accélérer les choses », indique Aurélien Beaucamp, d'Aides. 

Pape François : tous les prêtres peuvent désormais absoudre l'avortement

21.11.2016

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Claude TRUONG-NGOC
"Je voudrais redire de toutes mes forces que l'avortement est un péché grave, parce qu'il met fin à une vie innocente. Cependant, je peux et je dois affirmer avec la même force qu'il n'existe aucun péché que ne puisse rejoindre et détruire la miséricorde de Dieu quand elle trouve un coeur contrit". Le pape François ouvre la possibilité pour tous les prêtres d'absoudre un avortement. "Le Jubilé s'achève et la porte sainte se ferme. Mais la porte de la miséricorde de notre coeur demeure toujours grande ouverte", assure le pontife argentin dans cette lettre intitulée "Misericordia et misera" (Miséricorde et pitié).

lundi 21 novembre 2016

PMA : UNE APPLICATION POUR « COMMANDER UN PAPA »

Accueil  Premier site d'actualité bioéthique

27 septembre 2016



La banque de sperme de Londres a mis en place un « nouveau service » : une application mobile baptisée « Order a Daddy », qui « permet aux femmes à la recherche d’un donneur de sperme de le choisir sur leur smartphone ». Différents critères sont proposés pour affiner la recherche : couleur des yeux, nationalité, profession, personnalité, santé… La femme établit une liste de préférences, et reçoit une alerte lorsqu’un « donneur compatible » est identifié. 

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Jean-Benoît Arlet, un Dr House version française

Ce médecin-chercheur spécialiste de la drépanocytose organise, chaque année, un concours de diagnostics qui met en lumière les défis posés aux « internistes ».
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par Sandrine Cabut
Dites médecine interne et vous verrez probablement votre ­interlocuteur froncer les sourcils, bredouiller son ignorance de cette spécialité médicale. Tentez alors Dr House et les regards s’éclairent. Fan ou non de la série américaine, tout un chacun a en tête ce médecin universitaire capable d’établir les diagnostics les plus complexes, avec une approche à la Sherlock Holmes.
Comme Gregory House, Jean-Benoît Arlet est un interniste ou diagnosticien. A l’Hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP, Paris), où il exerce, une partie de son activité consiste à résoudre des mystères médicaux. Une passion qui l’a conduit, en 2008, à prendre en main l’organisation de l’événement annuel de la profession : les « Printemps de la médecine interne ». Dans une ambiance de carabin et musicale, internistes chevronnés ou encore étudiants planchent sur des cas cliniques ­exceptionnels, souvent tordus mais bien réels. Les deux diagnosticiens les plus brillants du jour se voient décerner un prix « Dr House ».

Irène Frachon : « Avec le Mediator, j’ai déterré un charnier »

A l’occasion de la sortie du film d’Emmanuelle Bercot « La fille de Brest », mercredi 23, inspiré de son parcours, la pneumologue revient sur ce qui l’a menée à lancer le scandale du Médiator.
LE MONDE  | Propos recueillis par Pascale Krémer
La pneumologue française Irène Frachon, le 16 mai 2013, à l’hôpital universitaire central de Brest.
La pneumologue française Irène Frachon, le 16 mai 2013, à l’hôpital universitaire central de Brest. FRED TANNEAU/AFP
Je ne serais pas arrivée là si…
… si l’exemple d’Albert Schweitzer n’avait pas éveillé ma vocation médicale, si mon éducation protestante n’avait pas éveillé l’attention que je dois porter à mon prochain, et si mes deux grands-pères n’avaient pas éveillé mon sens du devoir. Pendant la guerre, ils ont tous les deux fait ce qu’ils avaient à faire, à leurs risques et périls. Voilà mes fondamentaux.
Ces deux grands-pères ont-ils fait votre admiration ?
Mon grand-père bien-aimé, l’amiral Meyer, a sauvé La Rochelle et Rochefort en établissant un dialogue avec le commandant en chef allemand de la région, un Prussien, lui aussi protestant. C’était très périlleux, il a été traité de « collabo », il a échappé à un attentat…
Mon grand-père paternel, le banquier Jacques Allier, qui travaillait dans ce qui deviendrait plus tard Paribas, avait tissé des liens étroits avec la Norvège, et s’est vu chargé de récupérer les stocks d’eau lourde de ce pays. Lui a échappé à un détournement d’avion, mais il a ramené le stock.
Ces deux grands-pères ont été inspirants, pas plombants, parce qu’ils étaient adorables et bienveillants. En 2010, quand j’ai publié mon livre (Mediator 250 mg, combien de morts ?), j’ai vraiment eu la trouille, j’allais m’attirer des ennuis, des ennemis. Mais j’ai pensé à ces deux grands-pères qui avaient sûrement eu peur, au même âge que moi. Et eux risquaient leur peau ! Ils m’ont donné le courage d’agir.
Votre enfance fut donc bourgeoise et protestante.
Oui, j’ai été élevée dans un milieu cultivé, avec deux parents ingénieurs qui s’entendaient bien. Je passais l’été avec mes cousins dans notre fief familial de Charente-Maritime, un endroit enchanteur, au milieu des poneys, des poules, des vaches. J’allais à l’école biblique et au culte, régulièrement – je suis restée pratiquante, même si je n’ai plus trop le temps. J’étais une élève brillante mais parfois un peu grande gueule, pas toujours très fine. L’affaire du Mediator m’a adoucie. J’ai trouvé un exutoire à mon agressivité !

Au jour le jour, à la nuit la nuit

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France | 2016 | 85 minutes |

Un film de Anaëlle Godard

La clinique de La Borde, fondée en 1953 par Jean Oury dans le courant de la "psychothérapie institutionnelle", représente une expérience radicale dans le champ psychiatrique. Lieu de vie et de soin, La Borde reste une référence unique dans la conception et la prise en charge de la folie. C’est aussi le lieu où j’ai passé mon enfance, à la garderie avec les enfants des soignants.


HANDICAP L'État pose un premier bilan des efforts menés pour l'accueil des personnes handicapées en Belgique

La garantie d'une prise en charge de qualité, fer de lance de l'accord franco-wallon, a-t-elle été assurée ? À l'occasion de la tenue de la seconde commission mixte paritaire de ce 16 novembre, le Gouvernement français se satisfait d'enfin détenir une information "claire et précise sur la qualité réelle des établissements d'accueil" belges.
Deux ans après leur toute première commission mixte paritaire (lire notre article), la France et la Wallonie (Belgique) mesurent enfin les fruits de l'accord-cadre instauré il y a maintenant cinq ans pour l'accueil et l'hébergement des personnes handicapées françaises en Belgique. Réunis ce 16 novembre à l'occasion de la seconde commission mixte, la secrétaire d'État française en charge des Personnes handicapées et de la Lutte contre l'exclusion Ségolène Neuville et le vice-président du Gouvernement wallon Maxime Prévot ont pu à cet égard "tracer les poursuites de la coopération" pour que, comme le rappellera la ministre française par communiqué au lendemain de la rencontre, "l'accueil dans une structure wallonne soit un choix et non une solution par défaut".

dimanche 20 novembre 2016

L'hôpital Sainte-Anne : fossoyeur de la santé mentale des enfants

17 NOV. 2016  Docteur Sandrine Deloche. Médecin pédopsychiatre, praticien hospitalier. 
L’hôpital Sainte-Anne est à la tête d’une restructuration de la psychiatrie publique. Conséquences, la réduction des moyens et la disparition prochaine de la psychiatrie de secteur . Les enfants du 14ème arrondissement de Paris, suivis par la pédopsychiatrie de secteur, subissent les effets de ce démantèlement. Comment taire ce scandale sanitaire au mépris des plus démunis et fragiles?
L’hôpital Sainte-Anne, fossoyeur de la santé mentale des enfants.
En 2017, l’hôpital Sainte-Anne fêtera ses 150 ans d’existence. L’occasion pour son personnel de témoigner de l’histoire de cette grande maison. Son directeur, Monsieur Jean-Luc Chassaniol, est président d’un vaste empire appelé  le « Groupement Hospitalier de Territoire Paris - Psychiatrie & Neurosciences »  réunissant 5 hôpitaux psychiatriques parisiens. Il a été gratifié d’avoir ouvert le bal de l’application des nouvelles directives ministérielles. A savoir, la création de groupements hospitaliers psychiatriques, avec mutualisation des moyens, qui visent à détruire un acquis social et sanitaire unique au monde : la psychiatrie publique de secteur, dont celle dévolue aux enfants 14ème arrondissement de Paris, gérée par l’hôpital Sainte-Anne.
Dans les faits, en janvier 2017, les équipes de pédopsychiatrie de secteur, récemment implantées Porte de Vanves vont subir un énième déménagement, embarquant avec elles plus de 900 familles suivies. Cette fois-ci, pour s’installer dans l’enceinte même de l’hôpital Sainte-Anne, à l’étage d’un pavillon appelé « local à tiroirs ».
Une file active de plus de 900 familles, cela représente, sur une année, un mois, une semaine, combien de consultations médicales, de suivis en psychothérapie, en orthophonie, en psychomotricité, combien de groupes thérapeutiques, d’accompagnements socio-éducatifs ? Cela représente aussi un travail difficile à comptabiliser de partenariat de proximité, avec les écoles, les collèges de la ZEP locale, avec les services sociaux, les pédiatres... Bref, il s’agit de « délocaliser », pour la 2ème fois en 2 ans, le travail de cette psychiatrie publique de secteur, caractérisée par la gratuité et l’accueil de tout enfant et famille du 14èmearrondissement qui serait dans le besoin.
Mais qu’est ce qui échappe donc à la direction de l’hôpital Sainte-Anne, pour soutenir qu’une telle opération est une simple formalité ?
Ce qui échappe en premier, c’est le fondement de notre travail. Adossé à la notion d’espace-temps, il requiert de la continuité et une certaine stabilité du cadre c’est à dire de notre fonction d’accueil au sens thérapeutique du terme pour les enfants en souffrance.

samedi 19 novembre 2016

LA MARCHE DE L'HISTOIRE Saint Alban , une expérience en psychiatrie

Par Jean Lebrun

C’était un pauvre village du Gévaudan. On peut y arriver par un autocar improbable venu de la gare de Saint Chely d’Apcher. Ou bien à pied...


Unité Psychiatrique dans un hôpital français
Unité Psychiatrique dans un hôpital français © Getty / BSIP

C’était un pauvre village du Gévaudan. On peut y arriver par un autocar improbable venu de la gare de Saint Chely d’Apcher. Ou bien à pied. Comme l’a fait en 1940 le docteur Tosquelles, que vous venez d’entendre. On ne le comprend pas bien mais, avec de l’attention, on l’entend. Et ce qu’il va dire et faire à Saint-Alban mérite l’attention…

LAFORCADE REHABILITE DEMAY ET L’AVENIR DE LA PSYCHIATRIE, EPISODE II

  • 18 NOV. 2016
  •  
  • PAR GUY BAILLON
  •  
     
    Après les préalables et les ‘non-dits’ du Rapport Laforcade, voici son apport fondamental, il affirme la force de la Politique de Secteur, sous l’éclairage du Rapport Demay, dans sa continuité » 
    Ainsi Laforcade confirme la Psychiatrie de Secteur ! remarquable cette affirmation de l’Etat ! Au lieu du flou lointain ou de l’ambivalence, il affirme et détaille :
    Auparavant reprenons rapidement notre propos préalable : le premier point fort de ce rapport est certainement la reconnaissance des Usagers comme acteurs à part entière rejoignant la première affirmation du Rapport Demay.
    Nous avons fait aussitôt le constat que la mise aux oubliettes immédiate du Rapport Demay, a été source de quiproquos qu’il est indispensable de démasquer. Leur présence a infiltré puis déformé tout dialogue avec l’Administration. Laforcade par la levée de la censure a permis certainement de faire un pas énorme vers l’avenir, d’abord pour l’avenir immédiat.

Eloge de la clinique

19 novembre 2016
Il y a ceux qui fustigent la détérioration des liens entre les patients et leurs médecins. Et il y a ceux qui avec patience et détermination rappellent le caractère essentiel du rapport singulier et unique, profond et presque intime que l’on noue avec le malade. En décembre dernier, le Lancet accordait le Prix Weakley à un texte rappelant la nécessité de ne jamais considérer comme superfétatoire certains "détails" essentiels de la vie des malades. Lifelines racontait l’histoire de Martin. Martin admis dans un service de gastroentérologie, nécessitant une ligne de nutrition parentérale. Martin qui après des semaines d’une observance et d’une attention parfaites, décroche un jour son cathéter veineux central. Quel événement avait pu entraîner un tel bouleversement dans l’attitude du patient ?

Errare medicinus est

19/11/2016


Bien qu’il ait provoqué une levée de boucliers contre lui, le dernier livre de Martin Winckler illustre bien les attentes actuelles vis-à-vis des médecins. Ces derniers doivent exercer la plus grande sollicitude à l’égard des patients ce qui suppose tout à la fois de savoir se mettre à leur place, de ne pas mépriser leur vulnérabilité et de pouvoir entendre et répondre à leurs attentes, même quand elles ne sont que sous jacentes. Face à ce portrait idyllique et controversé, beaucoup ont demandé si la réciproque pouvait s’imposer. D’aucuns ont notamment voulu créer un écho entre la maltraitance supposée dont seraient victimes les patients et celle qui toucherait de plus en plus fréquemment les praticiens (tant de la part des patients que des tutelles administratives !). Mais au-delà de cette question de la maltraitance, les médecins peuvent-ils espérer de ceux qu’ils soignent une sollicitude semblable à celle qui est exigée d’eux. Les patients doivent-ils savoir se mettre à la place des médecins (comprendre le poids des responsabilités, la difficulté de l’exercice, la lourdeur des tâches) et ne pas mépriser leur vulnérabilité ?

L’erreur est-elle encore un droit pour les médecins ?

Sans doute dans l’esprit d’un Martin Winckler, une telle réciproque n’est guère envisageable, en raison des multiples différences existant entre les patients et le médecin, qui créent des obligations différentes pour chacun. Néanmoins, la recherche d’un praticien idéal conduit à oublier, qu’humain avant tout, un médecin est également un être qui trébuche, qui s’irrite et qui se trompe. Les praticiens d’aujourd’hui ont-ils encore le droit à l’erreur, dans un monde où il est exigé d’eux tout à la fois qu’ils ne s’érigent pas en sachant mais qu’ils ne négligent aucun moyen pour soigner le patient et qu’ils soient à la pointe de toutes les recommandations et toujours à l'écoute des dernières publications ? Les praticiens d’aujourd’hui ont-ils encore le droit à l’erreur quand l’interrogatoire du malade se doit d’être le moins directif possible, le moins intrusif ? Et au-delà de ces paramètres, au-delà de la technicisation de la médecine, des progrès de ses outils diagnostics, le médecin a-t-il droit à l’erreur ?

vendredi 18 novembre 2016

« Il a fallu l'immobiliser… »

 
« Le stage de mon semestre 5 se déroule en santé mentale, dans une clinique qui accueille des patients souffrant de troubles anxieux et de dépression. Pas de la « grosse psychiatrie », mais assez pour vous faire vivre des situations qui vous poussent à la réflexion. Et cette situation, de nombreux soignants l'ont vécue et je pense qu'elle interpelle à chaque fois ». Etudiant en soins infirmier et blogueur Monsieur Piqûre Futur infirmier, il nous livre son témoigne.
contention lit psychiatrie
Contenir avec humanité… c'est possible
Je suis d'après-midi, on approche les 20h30 et le poste a été mouvementé. On profite que les patients soient au self pour, nous aussi, nous retrouver autour d'un dîner - dit comme ça, on se croirait au restau alors qu'en fait, on se retrouve autour de deux sandwichs et d'un paquet de chips. On avait ouïe dire que les collègues du pavillon d'en face avaient été eux aussi débordés. L'une des infirmières du service leur passe un coup de téléphone pour savoir s'ils avaient besoin de nous. La collègue répond qu'il se peut qu'elle nous recontacte très prochainement parce qu'en effet, le boulot ne manque pas. On raccroche, ça sonne: Il faut venir immédiatement, on a une patiente qui s'agite, vite ! L'infirmière avec qui je suis en poste me demande de venir avec elle et nous voilà partis à toute vitesse à travers les couloirs et les extérieurs en direction de la chambre de la patiente.
On entre dans la chambre de Mme R., la cinquantaine, admise il y a de nombreux mois dans la clinique et que j'ai eu l'occasion de rencontrer lors d'un atelier dédiée aux jeux de société. J'avais le contact facile avec elle, elle discutait facilement mais présentait une personnalité très, très histrionique, simulant souvent des malaises dans les lieux de collectivité. Ce soir-là, elle était agitée au possible, dans un coin de sa chambre. Elle hurlait à la mort, pleurait et évoquait des idées suicidaires. L'équipe essayait de la rassurer et de la calmer depuis de nombreuses minutes mais rien n'y faisait, l'agitation montait en flèche jusqu'à devenir dangereuse : Madame s'arrachait littéralement les cheveux, par poignées.

Une étude met en lumière l’importance de la douleur lors d’une IVG médicamenteuse

18.11.2016
Les résultats d’une vaste étude sur la douleur dans les IVG médicamenteuses, révèlent que 27% des femmes entrées dans le processus ont ressenti des douleurs très intenses au 3ème jour de l’IVG (notées de à 8 et plus sur une échelle de 10) et 83% des patientes affirment avoir consommé des antalgiques durant les cinq jours du traitement. Cette enquête a été menée par 2 chercheurs de l'Inserm auprès de 453 femmes dans 11 centres d'IVG et a été soutenue par la Fondation de l’Avenir.

AP-HP : l'Hôtel-Dieu va accueillir les mères sans solution d’hébergement en sortie de maternité

Anne Bayle-Iniguez  18.11.2016


hotel dieu
Après la salle de sport, l'Hôtel-Dieu (AP-HP) continue sa mue en expérimentant cet hiver l’accueil temporaire de mères ayant accouché dans une maternité du CHU francilien et se trouvant sans solution d’hébergement à leur sortie.
Deux anciennes unités d’hospitalisation au 4e étage du plus vieil hôpital parisien, correspondant à 35 chambres, « sont mobilisables rapidement » pour répondre à des situations « régulièrement rencontrées », « toujours inacceptables » et « trop nombreuses à rester sans solution » malgré le travail SAMU social, communique l'AP-HP.
« Ces unités ne disposent pas de possibilité d’accès séparé depuis l’espace public, elles ne peuvent donc être mobilisées qu’en étroite collaboration avec l’hôpital et nécessitent un encadrement adapté et compatible avec le bon fonctionnement de l’établissement », a précisé l'établissement de Martin Hirsch.
Fin de l'expérimentation dans un an
L’utilisation de ces locaux pour des fonctions d’hébergement se situera sous la responsabilité des pouvoirs publics, dans le cadre d’une réquisition préfectorale.
L'AP-HP a précisé que cette solution n'avait pas vocation « à être pérenne, au regard de la mutation en cours du site de l’Hôtel-Dieu », qui va perdre la moitié de son périmètre de soins, transformé en logements sociaux ou étudiants.
L'expérimentation sera évaluée et éventuellement reconduite une année supplémentaire. Elle prendra fin au plus tard à l’issue de la trêve hivernale 2017-2018.