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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 16 août 2016

Il faut croire en nos enfants, par Marie Rose Moro

LE MONDE |  | Par Marie Rose Moro (pédopsychiatre, psychanalyste, professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à Paris-Descartes)
Notre monde se rétrécit malgré les moyens de communication qui devraient permettre de se parler, de voyager, d’échanger, d’apprendre les uns des autres, plus facilement. On évoque plus volontiers le djihadisme, le nihilisme, la violence, les bouleversements de la mondialisation que l’engagement, les valeurs, l’envie d’ailleurs.
Dans ce monde, quelle place pour notre jeunesse, pour nos enfants ? Quelles promesses faire à ceux qui naissent aujourd’hui et à ceux, adolescents qui, pour devenir adultes, ont besoin de désirer le monde et de vouloir le changer. Comment permettre à nos enfants de faire leur propre récit ?
Je m’inquiète de voir les rêves de notre jeunesse, détruits, ou moqués. Mais parfois, je m’inquiète aussi de ne pas la voir assez combative, de la voir renoncer devant un effort qui lui semble indépassable tant on lui a dit que le monde est injuste et inquiétant. Je m’inquiète de la non-convocation de la diversité de la connaissance et de celle des imaginaires.
L’obsession du déclin
Nous avons un rôle important à jouer auprès de la jeunesse dont nous sommes, pour l’heure, responsables. Parfois en la regardant, nous repensons à notre propre jeunesse : ne vivait-on pas mieux ? Les idéaux n’étaient-ils pas plus forts ? Tout cela n’est qu’une vue de l’esprit.
Nulle objectivité, juste un récit retravaillé par les yeux d’adultes et par ceux d’une époque. Le monde dans lequel nous avons grandi n’était ni plus, ni moins beau que celui dans lequel nous vivons actuellement. Il est, tout simplement. Mais de cette perspective naît l’obsession du déclin ou du retour en arrière.
Comment voulez-vous que jeunesse se fasse si on ne cesse de lui répéter qu’elle vit une époque affreuse et que nous courons à notre perte ? On ne peut accuser cette jeunesse de maux qui ne relèvent pas d’elle, ni briser ses rêves ou nepas croire en eux. Tel groupe de jeunes vient de créer une clinique du droit à Paris, remède à l’injustice, tel autre imagine un astucieux dispositif pour que les familles précaires puissent se grouper pour acheter de l’énergie…
Plutôt que d’avoir peur ou de perdre espoir, ce que nous demandent nos adolescents, c’est d’être authentiques et de leur transmettre des histoires et des outils de vie. Mais cette transmission ne doit pas être un fardeau, au contraire, il s’agit de liberté et d’optimisme.
C’est pourquoi nous devons apprendre à nos enfants à être libres de construire leur propre identité dans un monde qui leur donne parfois envie de ne jamais sortir de chez soi. Libres de vouloir changer le monde mais surtout de s’en donner les moyens.

« L’attention est un rempart contre la désolation »

LE MONDE | Par Mara Goyet
Il faut se souvenir des retrouvailles avec les élèves quelques jours après les attentats du 13 novembre 2015. Ils comptaient sur leurs professeurs pour les rassurer, ils comptaient sur l’école et ses murs pour les protéger.
Nous, nous étions désemparés : nous ne pouvions pas leur affirmer que cela ne pourrait plus jamais arriver. Nous ne pouvions rien leur jurer, à peine pouvions-nous leur expliquer. Il a fallu improviser, et ce qui m’est venu, c’est de leur faire raconter. Le moment où ils ont appris qu’à Paris, on était en train de tuer des gens rassemblés.
Le récit de petites choses s’est ainsi déployé, comme en creux de l’affolement généralisé : des pizzas commandées, des familles sur des canapés, des disputes pour la télécommande, ou alors un réveil alarmé alors qu’on était déjà couché.
Comment résister
En filigrane, en creux, sous le tragique et l’apocalyptique, il y eut alors comme une poignante évocation du bonheur, des vendredis soir sans histoires. Puis du samedi assommé, dans un Paris déserté. Dimanche, la vie qui reprend, la quête du pain, la Seine qui coule. La vie, simple et tranquille. Celle qu’on ne voit pas passer.
Ne nous trompons pas, je ne plaide pas pour un enseignement du goût des petites choses. Ni pour une forme de repli sur l’infime par temps dépressif. Je ne veux pas devenir professeur de la délicate saveur du lait imprégné de céréales chocolatées, enseignante ès mignonnettes et historiettes.
Non, simplement je songe aux paroles sages de Sancho Panza à la fin de Don Quichotte :« Hélas ! Ne mourez pas, Monsieur ; suivez plutôt mon conseil et vivez encore longtemps. Parce que la plus grande folie que puisse faire un homme dans cette vie, c’est de se laisser mourir, tout bêtement, sans que personne ne le tue, et que ce soient les mains de la mélancolie qui l’achèvent. »
Et je me demande comment résister. Comment faire une place aux raisons d’espérer qui ne trahisse pas la réalité ? En novembre 2015, en classe, des détails apparemment insignifiants ont éloigné pour un moment ces mains.
La basse continue du tragique
Les « mains de la mélancolie », en classe, ne sont jamais loin. Sans que l’enseignement de l’histoire-géographie soit une leçon de ténèbres, force est de constater que nous passons l’année à évoquer des territoires dévastés, ségrégués, menacés (qu’un écoquartier peine à consoler), des individus morts, forcément morts. Tous morts.

lundi 15 août 2016

Hugo, plus que jamais d’actualité, par Elisabeth Roudinesco

LE MONDE DES LIVRES
Lectures pour temps troublés.
par Elisabeth Roudinesco

Elisabeth Roudinesco, 2007.
Elisabeth Roudinesco, 2007. STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

« L’Homme qui rit », de Victor Hugo, 1868 ; multiples éditions disponibles.
Quand Jean Birnbaum m’a demandé de participer à cet ensemble, j’ai aussitôt pensé àL’Homme qui rit, le roman le plus fou, le plus baroque et le moins aimé de Victor Hugo, celui qui construit une épopée de la conscience de soi occidentale, incarnée autant par des sujets singuliers que par leur ancrage dans l’histoire des­ ­Lumières européennes. En un mot, Hugo, l’exilé de Guernesey devenu républicain, amoureux des familles, des animaux et des anormaux, orfèvre dans l’art des inversions identitaires, raconte ici l’Angleterre « d’après sa révo­lution et d’avant la nôtre ». L’ouvrage devait être inséré dans une trilogie politique, un premier livre traitant de l’aristocratie, un deuxième de la monarchie et un troisième de la révo­lution (Quatrevingt-treize).

Grande traversée : Frankenstein ! Bienvenue dans le monde des créatures artificielles

 8 au 12 août


L'histoire de la naissance et de la croissance de Frankenstein, et l'exploration de l'univers des créatures artificielles : Golems, statues vivantes, automates, robots, jusqu'au cyborgs et autres humains augmentés.
C'était il y a deux siècles, en juin 1816, sur les bords du lac Léman. Cette année-là, sur fond de météo apocalyptique et dans le confort cosy de la villa Diodati, Mary Shelley et son compagnon poète qui randonnaient en Europe, avaient rejoint Lord Byron et son médecin John Polidori. Comme jeu de société, on décida, un beau soir, de se livrer à un concours de contes horrifiques. Si rien de déterminant ne sortit des plumes de Shelley et de Byron, Polidori, lui, conçut un « Vampire » appelé à une belle destinée, et Mary Shelley rafla la coupe avec la genèse d'une des plus formidables icônes fantastiques de tous les temps : la créature de Frankenstein.

Quand le Dr Tosquelles combat la faim à Saint-Alban

Par  — 

François Tosquelles dans le jardin de l’hôpital psychiatrique de Saint-Alban, en 1945.
L’hôpital lozérien raconte, à travers la figure du médecin catalan pendant la Seconde Guerre mondiale, une histoire qui a bouleversé la psychiatrie française.

Le comprend-il immédiatement ou faut-il attendre quelques mois que les effets de la guerre se fassent ressentir jusque dans les gamelles ? Très vite en tout cas après l’arrivée, en janvier 1940, du médecin catalan François Tosquelles à l’hôpital de Saint-Alban-sur-Limagnole (Lozère), une urgence saute aux yeux, bien loin des traités de psychiatrie, une urgence aussi élémentaire que visible : nourrir les malades.
La tâche est immense, et elle l’est d’autant plus qu’en 1940, l’Etat français a réquisitionné 25 établissements psychiatriques en France, dont les malades se sont retrouvés expatriés vers d’autres hôpitaux. Saint-Alban, déjà bien rempli, a dû accueillir les patients de Rouffach (Haut-Rhin) et de Ville-Evrard, en banlieue parisienne.
Ils sont là, ils s’entassent dans le vieux château et ses dépendances. Sous-alimentés, pour certains enfermés en cellule. Le lieu, parfois, ressemble à un camp de concentration. Que faire ? Bizarrement, comme un trop lourd secret, il y a très peu de témoignages de patients, très peu aussi de témoignages de médecins ou d’infirmières sur la famine qui va régner dans les hôpitaux psychiatriques. La question de la survie avait beau être la première des préoccupations, c’est le silence qui prévaut. Et il faudra attendre 1987 pour que Max Lafont, un jeune médecin de l’hôpital du Vinatier près de Lyon, publie un ouvrage intitulé l’Extermination douce. Il évoque les 40 000 malades mentaux, morts de faim dans les asiles de l’Hexagone. Non pas une famine intentionnelle décidée d’en haut, mais voilà une foultitude de morts à petits feux, partout en France. Plus de 3 000 par exemple à l’hôpital psychiatrique du Vinatier où aucun des poilus internés depuis la Première Guerre mondiale ne survivra, et les cinquante malades mentaux juifs, convoyés depuis l’Alsace fin 1940 et qui avaient échappé à la déportation, mourront de faim.

PSYCHIATRIE La nouvelle « Déraillement amoureux » primée par Ascodocpsy

 par .
Pierre Boyer a remporté la sixième édition du concours de nouvellesAscodocpsy pour son récit intitulé « Déraillement amoureux ». La septième édition, qui a pour thème « Un endroit où aller », est d’ores et déjà lancée.
voies ferrées
La nouvelle de Pierre Boyer, primée par le réseau documentaire en santé mentale Ascodocpsy, raconte un "Déraillement amoureux".
Cette année, le prix du concours de nouvelles Ascodocpsy a été décerné à Pierre Boyer pour sa nouvelle intitulée « Déraillement amoureux » sur le thème « Vu de ma fenêtre ». Rappelons que depuis 2010, le réseau documentaire en santé mentale Ascodocpsy organise un concours de nouvelles qui traitent de la psychiatrie afin de sensibiliser le public à ce sujet. Le récit de Pierre Boyer a été choisi parmi les 129 nouvelles reçues par un jury composé de onze membres et présidé par Marie-Agnès Potton.

Pokemon Go : réenchantement du réel ? Le phénomène Pokémon Go vu par un psychiatre et un philosophe

05.08.2016
Le jeu "Pokemon Go" est arrivé en France le 24 juillet dernier déclenchant immédiatement l'engouement de nombreux jeunes et moins jeunes. Comment comprendre et analyser cette arrivée fracassante de la réalité virtuelle dans le monde réel ?
Pokemon Go
Pokemon Go Crédits : Sam Mircovich - Reuters
Depuis l’arrivée de POKEMON GO en France, le 24 juillet dernier, on assiste, dans nos rues, et dans nos parcs, au même phénomène que dans tout un tas d’autres pays du monde : des regroupements, des courses, parfois des affrontements entre chasseurs de POKEMON pour qui l’enjeu semble important : attraper (pour pouvoir les dresser), ces étranges créatures, qu’on peut trouver à tout moment, à peu près partout. Tout cela sous l’œil de témoins, qui, bêtement du coup, peuvent se sentir parfois un peu bloqués dans le monde réel.

«Au centre hospitalier de Rouvray, la télé-psychiatrie au service de la santé mentale»

Sadeq HAOUZIR, Télépsychiatre, Président CME au CH du Rouvray (Sotteville-Lès-Rouen)
Situé dans un environnement à forte ruralité, sur un territoire de 730 000 habitants (Grand Rouen, Pays de Caux, Pays de Bray), le centre hospitalier de Rouvray, spécialisé dans la prise en charge de patients atteints de troubles psychiatriques, joue un rôle majeur dans la prise en charge de santé mentale. Avec une file active de plus de 28 000 patients par an, il assure, entre autres, la prise en charge de patients en SSR, en EHPAD, hospitalisés dans d’autres établissements sanitaires (dont le CHU de Rouen) et médico-sociaux ainsi que 2 maisons d’arrêt (maison d’arrêt de Rouen et centre de détention de Val-de-Reuil).

En 2007, à la suite d’un appel à projet national, et grâce à des fonds de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation de Haute-Normandie, l’établissement se dote d’un dispositif de téléconsultation psychiatrique qui ciblera, très vite, les personnes âgées en EHPAD. Il sera par la suite, plus largement ouvert aux résidents des structures médicosociales et associera d’autres établissements sanitaires de la région. Actuellement 7 établissements MCO et 64 établissements médico-sociaux (dont 2/3 d’EHPAD), constituent le réseau TISSE (Télémédecineen Structures médico-SocialEs porté par le GCS Télésanté Haute-Normandie), programme permettant, depuis 2012, la mise en œuvre globale de la téléconsultation et télé-expertises des établissements médico-sociales.

Claire, anorexique en rémission : «L'anorexie est une maladie vicieuse, elle devient une routine»

08/08/2016 
Après une année difficile, Claire va mieux. Elle part poursuivre ses études aux Etats-Unis à la fin du mois./Photo DDM Frédéric Charmeux
Après une année difficile, Claire va mieux. Elle part poursuivre ses études aux Etats-Unis à la fin du mois./Photo DDM Frédéric Charmeux
Claire a 21 ans, de grands yeux bleu-gris, de longs cheveux bruns, des mains fines. Il y a moins d'un an, la jeune étudiante est tombée dans l'anorexie. Sa maladie l'a amaigrie, elle se souvient «avoir eu la peau sur les os au niveau des bras, du dos et du bassin». De 54 kg, elle est descendue en six mois à 39 kg pour 169 cm. Avec un taux de potassium trop bas qui mettait son cœur en danger, Claire a accepté l'hospitalisation. Elle n'a pas aimé la suite mais elle a décidé d'en parler. «L'anorexie est une maladie très vicieuse, elle peut revenir à n'importe quel moment, je ne souhaite ça à personne».

En dix ans, les hôpitaux français ont perdu 12% de leurs lits

12.08.2016


Les hôpitaux français ne sont plus ce qu’ils étaient. Dans un état des lieux publié cet été, le service statistiques du ministère de la santé fait le point sur les restructurations qui ont affecté le secteur ces dernières années. Occasion de relever que d’importantes suppressions de capacités ont été opérées au cours de la dernière décennie, ce qui, à l’heure du « virage ambulatoire », n’est sans doute que l’amorce d’une évolution. Entre 2003 et 2014, le nombre de lits (publics et en cliniques) est en effet passé de 468 000 à 411 000, soit une diminution de 12%. La réduction concerne le court séjour, mais ce sont surtout les lits de long séjour qui ont expliqué cette diminution, à la faveur de la transformation de nombre de ces lits en Ehpad depuis 2008. Seuls les capacités en moyen séjour (soins de suite et de réadaptation) se sont accrues sur la période 2003-2014.

Le jeu Pokémon Go pourrait être bénéfique aux enfants autistes

29/07/2016

Parce qu'il favorise le fait de jouer dehors et les rencontres dans un contexte encadré, Pokémon Go permettrait aux enfants autistes de se sociabiliser plus facilement. C'est en tout cas le constat de certains parents. Pour le moment, les scientifiques restent eux sur la réserve quant à l'impact positif ou non du jeu.

samedi 13 août 2016

Saint-Malo. Vingt-deux créateurs bruts pour un art tendance

28/07/2016 


L’art brut est devenu, en quelques années, un phénomène de mode. Le 4e Lieu à la Grande Passerelle expose des créations d’artistes français, pas ordinaires, grâce aux Amis de l’abbé Fouré.

Quel est le point commun entre Alain Robillard, René Coadou, Jean Tourlonias, Yvonne Robert ou l’abbé Fouré ? Ce sont des créateurs en art brut. 

Dans un hôpital psychiatrique

« Ce sont des autodidactes, qui ne sont pas passés par des écoles d’art », explique Michel Leroux, collectionneur de la Mayenne (53). Certains sont des « gens du commun », mais sans culture artistique particulière. D’autres « des personnes qui, suite à un choc psychologique, affectif… se mettent à dessiner, par nécessité, pour évacuer un mal-être. »
Comme André Robillard, le plus connu d’entre tous. Surtout pour ses fusils. « Son père était garde champêtre et il l’a vu tirer sur sa mère. » Agé de 84 ans  il vit depuis plus de 60 ans dans un hôpital psychiatrique. Michel Leroux a apporté ici quelques-uns de ses dessins, avec des fusées, dans le thème de l’exposition, sur les voyages.

André Robillard, une figure incontournable dans l’art brut.

Dans les musées

Voyages amoureux, intimes, spirituels… En roulotte avec Yvonne Robert, en camion avec Emmanuel Tharin, à vélo avec Gaston Mouly, en voiture avec Jean Tourlonias, à dos d’âne avec Jaber, en barque avec Claudine Goux…Depuis quelques années, cet art est devenu un phénomène de mode.

«Nous sommes démunis face à ces agresseurs»

15 août 2016



Suite au drame de Saint-Gall, l’avis du psychiatre Panteleimon Giannakopoulos, responsable médical de Curabilis à Genève, sur les motivations des auteurs de ce type d’attaques

QUELLE CONSCIENCE DANS LE COMA ?

16 AOÛT 2016

Grâce aux progrès de la médecine, on maintient en vie des patients souffrant de graves lésions cérébrales, dans un état appelé "coma". Comment pouvons-nous déterminer s'ils sont conscients ou inconscients ? Comment les diagnostiquer ? Souffrent-ils ? Quel traitement existe? Quelles questions éthiques leurs cas soulèvent-ils ?

Flickr / Sam Bald
Avec Sarah Wannez, neuropsychologue à l'Université de Liège et au Centre hospitalier universitaire de Liège, Belgique.

La détresse des jeunes lupiques décortiquée

19/07/2016







Le lupus systémique a de graves impacts sur de nombreux organes, conduisant à une mortalité trois fois plus élevée que dans la population générale. Le lupus affecte des sujets jeunes et 15 à 20 % des malades sont atteints dès l'enfance ou l'adolescence. Par rapport à un début à l'âge adulte, la forme à début juvénile est plus agressive avec une activité de la maladie plus importante, plus de complications organiques et une plus forte incidence de lupus cardiovasculaire, rénal ou psychiatrique. Le poids de la corticothérapie et des drogues immunodépressives est plus important chez les enfants et les adolescents que chez les adultes et les soins sont plus complexes car il faut s'adapter à la maturation physique et psychosociale de l'enfant et impliquer les parents dans les soins. Une équipe australienne a réalisé une étude dont l'objectif était de décrire les expériences, le ressenti et les perspectives des adolescents et jeunes adultes atteints de lupus à début juvénile.
Vingt-six malades âgés de 14 à 26 ans ont été recrutés depuis 5 hôpitaux australiens différents entre 2013 et 2014 pour participer à des groupes de discussions et des entretiens semi structurés en face à face. Cinq thèmes récurrents ont pu être identifiés au travers de ces entretiens :
-identité perturbée (sentiment d'isolement, conscience de soi accrue),
-grandes décisions de la vie limitées (options de carrière rétrécie, peur de ne pas devenir parents), -confusion multiforme et incertitude (frustration au moment du diagnostic, besoin d'information adapté à l'âge et à la culture, ambiguïté sur la cause des symptômes, pronostic incertain, transition vers les soins aux adultes),
-ressentiment face au traitement longue durée (animosité par rapport à l'usage des médicaments), -gagner en résilience et en capacités d'adaptation (désir d'indépendance, dépendance envers la famille).

En conclusion, ces jeunes malades perçoivent de façon importante et douloureuse que leurs  capacités physiques sociales, leurs objectifs personnels et professionnels sont limités.
Les auteurs estiment que si l'on souhaite soulager la détresse psychosociale et améliorer l'adhérence aux traitements, il est impératif de mener des interventions psychosociales et éducatives pour augmenter la confiance de ces jeunes malades.
Dr Juliette Lasoudris laloux


RÉFÉRENCES
Tunnicliffe DJ et coll. : Lupus Means Sacrifices: Perspectives of Adolescents and Young Adults With Systemic Lupus Erythematosus. Arthritis Care & Research 2016 (68) 6 : 828–837.

Coup de chaleur sur la dépression

 22/07/2016



Le traitement de la dépression est basé sur la psychothérapie et les antidépresseurs, essentiellement aujourd'hui les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Cependant, une grande proportion des patients traités restent déprimés après plusieurs lignes de traitement, et il y a donc un manque criant de nouvelles voies thérapeutiques.
C’est à l’Université d’Arizona, au milieu du désert, qu’ont été développés ces dernières années des études animales, puis une étude pilote chez l’homme, visant à évaluer l’effet de l’augmentation expérimentale de la température du corps dans les épisodes dépressifs majeurs. Cette hypothèse repose sur le fait que, comme c’est la "règle" pour le système nerveux central, chaque région du cerveau est mise à profit pour plusieurs tâches. Certaines zones sont impliquées aussi bien dans la régulation de la température corporelle que dans celle de l’humeur, comme en témoignent les fines modifications de la régulation thermique que l’on peut retrouver chez les patients souffrant de dépression. 

1 heure au micro-onde… 

Janssen et coll. présentent dans le JAMA Psychiatry le premier essai contrôlé randomisé en double aveugle visant à évaluer l’efficacité d'une procédure d’hyperthermie corporelle. 

L'Anap propose un outil d'autodiagnostic des parcours en psychiatrie et santé mentale




Après l'outil d'autodiagnostic en consultations externes ou encore enstérilisation (lire ci-contre), l'Agence nationale d'appui à la performance des établissements sanitaires et médico-sociaux (Anap) met en ligne ce mois de juillet un outil d'autodiagnostic des parcours en psychiatrie et en santé mentale. Concrètement, il permet "de vérifier le niveau d'acceptation et d'engagement à s'inscrire comme intervenant actif dans le parcours de vie des personnes vivant avec des troubles psychiques chroniques".

L'outil est composé de soixante-douze questions. Elles permettent d'interroger le positionnement de l'établissement, du service ou du pôle. Celles-ci sont réparties autour de "cinq portes d'entrée où sont constatés les risques de rupture les plus fréquents dans le parcours".

Le retour de la mère parfaite

LE MONDE  | Par Zineb Dryef
Enfants assortis au canapé, balades en forêt et goûters d’anniversaire « home made » : les « happymamas » sont devenues les attachées de presse de leur bonheur familial très scénarisé.
n la croyait disparue, la femme en robe pastel et aux cheveux figés qui, en attendant le retour de son mari et de ses enfants, préparait des gâteaux dans une cuisine immaculée. Délivrée de sa souveraineté domestique – astiquer, repasser, aspirer, cuisiner et sourire ; reléguée dans les archives sexistes des publicitaires. On croyait la parfaite ménagère des années 1960 définitivement enterrée.
Mais la voilà ressuscitée sur les réseaux sociaux. Désormais active, sportive et libérée du patriarcat, l’icône s’est modernisée. Quand elle n’est pas en voyage, en réunion ou au yoga, elle trône, gracieuse et souriante, dans un intérieur où la vaisselle est délicate, les fleurs fraîches, les tapis berbères, les canapés scandinaves et les brioches home made. Mais surtout, plus que tout, elle est heureuse d’être « maman ». Elle est #happy, elle est #comblée, elle est #épanouie, et elle le clame avec force hashtags et photos sur Instagram. Plus ses clichés sont beaux, plus ils sont likés.
Les « beaux enfants » et le « mari merveilleux » de James Kicinski-McCoy
Ceux, superbes, de James Kicinski-McCoy lui valent d’être l’une des mamans les plus suivies d’Instagram ; 244 000 abonnés. L’Américaine, « maman de quatre beaux enfants »« mariée à un homme merveilleux », partage son quotidien entre sa famille, son travail et ses tentatives de « préparer (elle-même) du pain frais ». Faire son pain, un jeu d’enfant pour Mimi Thorisson, qui nous livre, en direct de son Médoc adoptif, ses secrets de parfaite cuisinière dans son blog rédigé en anglais, Manger, véritable ode au raffinement et au terroir français, entourée de ses adorables enfants, de ses magnifiques chiens et de sa merveilleuse vaisselle chinée.

Psychiatrie : les décisions d'admission rétroactives ne sont plus admises

Dans un important avis du 11 juillet 2016, la Cour de cassation dit que la loi du 5 juillet 2011 modifiée le 27 septembre 2013 n’autorise pas de donner un effet rétroactif à une décision administrative imposant des soins psychiatriques sans consentement, au-delà du temps strictement nécessaire à l'élaboration de l'acte.

LE PROJET BAROMÈTRE, OUTIL DU RÉTABLISSEMENT

Le Projet québécois « Baromètre », outil numérique et collaboratif qui met en lumière les forces et les marges de progrès de la personne dans sa communauté en vue d’un rétablissement, a été présenté au Centre Collaborateur de l'Organisation Mondiale de la Santé pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS) le 1er juillet dernier.