LE MONDE | | Par Zineb Dryef
Enfants assortis au canapé, balades en forêt et goûters d’anniversaire « home made » : les « happymamas » sont devenues les attachées de presse de leur bonheur familial très scénarisé.
n la croyait disparue, la femme en robe pastel et aux cheveux figés qui, en attendant le retour de son mari et de ses enfants, préparait des gâteaux dans une cuisine immaculée. Délivrée de sa souveraineté domestique – astiquer, repasser, aspirer, cuisiner et sourire ; reléguée dans les archives sexistes des publicitaires. On croyait la parfaite ménagère des années 1960 définitivement enterrée.
Mais la voilà ressuscitée sur les réseaux sociaux. Désormais active, sportive et libérée du patriarcat, l’icône s’est modernisée. Quand elle n’est pas en voyage, en réunion ou au yoga, elle trône, gracieuse et souriante, dans un intérieur où la vaisselle est délicate, les fleurs fraîches, les tapis berbères, les canapés scandinaves et les brioches home made. Mais surtout, plus que tout, elle est heureuse d’être « maman ». Elle est #happy, elle est #comblée, elle est #épanouie, et elle le clame avec force hashtags et photos sur Instagram. Plus ses clichés sont beaux, plus ils sont likés.
Les « beaux enfants » et le « mari merveilleux » de James Kicinski-McCoy
Ceux, superbes, de James Kicinski-McCoy lui valent d’être l’une des mamans les plus suivies d’Instagram ; 244 000 abonnés. L’Américaine, « maman de quatre beaux enfants », « mariée à un homme merveilleux », partage son quotidien entre sa famille, son travail et ses tentatives de « préparer (elle-même) du pain frais ». Faire son pain, un jeu d’enfant pour Mimi Thorisson, qui nous livre, en direct de son Médoc adoptif, ses secrets de parfaite cuisinière dans son blog rédigé en anglais, Manger, véritable ode au raffinement et au terroir français, entourée de ses adorables enfants, de ses magnifiques chiens et de sa merveilleuse vaisselle chinée.
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