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vendredi 12 août 2016

DISCOURS D’OUVERTURE ST ALBAN 2016



Texte de la présidente de l’association culturelle de Saint Alban
Pour ceux qui en doutent…
Unknown
Bonjour à tous,
Tout d’abord une pensée émue pour Dalila Idir Val et Pascal Crété qui ne pourront être là, mais qui ont déjà pris date pour nos prochaines Rencontres.
Jean Jacques Lottin, Michel Balat, Philippe Chavaroche s’excusent de ne pouvoir être parmi nous cette année ainsi que Sophie Pantel notre Présidente du conseil de surveillance.
Nous avons également une pensée pour tous ceux, qui retenus par leur institution ne peuvent se joindre à nous.
Nous remercions le CHFT, le Directeur de notre établissement, le Conseil Départemental, le conseil Régional, la municipalité de Saint Alban, et toutes les personnes de l’institution qui nous ont donné un coup de main.
Et merci à tous, d’être là, aujourd’hui.
L’Association Culturelle du Personnel de St Alban tenait aussi à remercier Mr Alain Peyrefitte, ministre de l’information, qui dans l’édition du journal télévisé du 20 avril 1963, présente aux citoyens que nous sommes, la nouvelle formule du journal du soir. Il annonce solennellement que « cette nouvelle formule qui supprime les commentaires pour laisser parler seulement les images ou les faits ou alors des dialogues marquera un progrès vers l’objectivité et la dépolitisation. »
Dans les raies de ce langage se dessinent les labours lessivés d’une politique néo-libérale.
C’est l’image d’une folie déchaînée que nous tentons tous les jours d’enchaîner ;
Celle d’une fracture entre le savoir et la pensée, qui nous a fourni une idéologie clef en main ;
Celle de la dévaluation locale des savoir-faire en matière de culture du soin psychiatrique ;
Celle d’un jeu qui n’est plus possible.
Mais il ne faudrait quand même pas oublier, que c’est grâce au système libéral que nous avons pu marcher sur la tête des rois. Alors ne lui devons-nous pas un peu de gratitude ?
Tentons alors raisonnablement de rétablir les choses.
Pour ceux qui en doutent, à St Alban, nous travaillons dans un hôpital psychiatrique.
Et pour preuve, nous baignons dans un milieu ambiant logique, cohérent, ordonné, parfaitement adapté à la folie que nous sommes censés soigner.
Le reflet de ce travail est informatisé, son image est précise, évacuant les résidus de doutes possibles.
Alors quoi de plus rassurant, quand vous êtes hospitalisé en psychiatrie, au prise avec votre délire, que d’être pesé, mesuré, tant par la taille que par votre périmètre abdominal. Ces marqueurs s’inscrivent alors à côté de votre nom et prénom.
Nous nous rapprochons ainsi de plus en plus du soin, tel que la médecine dite purement scientifique et le système financier le définissent, car notre réflexion s’élabore de moins en moins, laissant place au raisonnement, à la déduction.
Ainsi, l’échelle de la douleur est un préalable fixe, devant contenir votre souffrance, même si cette dernière prend des envolées jusqu’à 10, nécessitant ainsi une médication bien spécifique et qu’importe qu’elle retombe à 0 une demi-heure plus tard, les médicaments eux, peuvent mettre deux jours à arriver.
Cette systématisation du système nous veut du bien, pourvu que tout reste en place.

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