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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

jeudi 23 janvier 2014

La détresse des femmes, fruit d'une histoire de lutte !

Le Monde.fr | Par 
Face à ce qui apparaît, dans les débats parlementaires, à une remise en cause du droit à l'avortement, de nombreux internautes ont réagi en postant des messages de soutien à l'interruption volontaire de grossesse.
Face à ce qui apparaît, dans les débats parlementaires, à une remise en cause du droit à l'avortement, de nombreux internautes ont réagi en postant des messages de soutien à l'interruption volontaire de grossesse. | Twitter/Imnotalone
Le terme « détresse » apparaît en 1974. A cette époque, les femmes qui le pouvaient avortaient à l'étranger. Des avortements clandestins avaient lieu en France où les femmes et les médecins qui le pratiquaient, risquaient la peine de prison. Dans ce contexte, il s'agissait de «mettre fin à une situation de désordre et d'injustice et d'apporter une solution mesurée et humaine à un des problèmes les plus difficiles de notre temps ».
Il est connu que des services sociaux, des médecins, des miltants et des militantes, aidaient des femmes à avorter. Le terme de « détresse » s'est justifié alors pour obtenir le consensus parlementaire permettant que l'avortement soit toléré en France pour mettre fin à une situation où la loi répressive était ouvertement bafouée, voire ridiculisée...
Ce terme, qui n'a rien de juridique, est ainsi maintenu dans la loi de 2001, au profit d'autres avancées estimées prioritaires comme l'allongement des délais de 10 à 12 semaines de grossesse, la suppression de l'entretien pré-interruption volontaire de grossesse obligatoire pour les femmes majeures, la possibilité pour les mineures d'avorter sans autorisation parentale et ce, pour faire reconnaitre l'avortement comme un droit légitime des femmes.

Autistes et spectateurs dans le même bateau

LE MONDE | Par 
"Nous", pièce chorégraphiée par Anatoli Vlassov pour neuf hommes autistes âgés de 27 à 40 ans.
"Nous", pièce chorégraphiée par Anatoli Vlassov pour neuf hommes autistes âgés de 27 à 40 ans. | ANATOLI VLASSOV
Ils sont déjà là. Ils attendent. Ils entourent le public qui s'installe en cercle au centre du plateau. Ils le regardent tranquillement. Ce dispositif spectaculaire inversé – qui est venu voir qui ? – fait deNous, pièce chorégraphiée par Anatoli Vlassov pour neuf hommes autistes âgés de 27 à 40 ans, une rencontre inhabituelle, inconfortable et belle.
Nous porte bien son titre. Nous sommes tous dans le même bateau, partageant l'espace, croisant le regard et assumant peu ou prou notre différence. Ici, les émotions des uns et des autres se lisent vite et sans garde-fou. Nous, interprété par ces neuf « handicapés, atypiques, pour changer peut-être l'opinion que certains ont sur l'autisme », comme l'assène Otto N'yap, l'un des danseurs, est un spectacle où la question de l'autre est cruciale.
Travailler avec des autistes est un défi que des chorégraphes relèvent. En 2008, Thierry Niang et l'écrivain Marie Desplechin imaginaient Au bois dormant. En 1996, Mathilde Monnier concevait L'Atelier en pièces à partir d'ateliers menés à l'hôpital de la Colombière, à Montpellier, puis le film Bruit blanc, réalisé avec Valérie Urréa, dans lequel elle danse avec une femme autiste, Marie-France Canaguier.

Enfants handicapés : Carlotti reconnaît des maltraitances

Le Monde.fr | Par 
« Libérer la parole et rompre l’omerta. » Car la maltraitance des enfants handicapés est une réalité dans certains des établissements qui les accueillent, a reconnu mercredi 22 janvier Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, qui se sait pourtant « première garante »de leur protection. Effectuant un déplacement dans l'institut médico-éducatif (IME) Cour de Venise qu’elle juge modèle, à Paris (3e arrondissement), elle a donc présenté un plan de renforcement des contrôles effectués sur ces établissements dont« la quasi-totalité » est de qualité. La quasi-totalité seulement.
Ce branle-bas de combat ministériel est né d’un électrochoc télévisuel. Dimanche 19 janvier, sur M6, l’émission « Zone interdite » diffusait un long et éprouvant reportage, fruit d’une année d’enquête, qui mettait en lumière des mauvais traitements infligés aux enfants handicapés au sein de certains établissements belges (ce que Le Monde avait décrit le 4 janvier) tout autant que français. Des images filmées en caméra cachée à la maison d’enfants de Moussaron, à Condom (Gers), montraient ainsi des enfants attachés à leur lit, dormant dans un réduit, lavés en groupe, sous camisole chimique de neuroleptiques…
Ce documentaire a bien évidemment provoqué l’émotion chez les familles d’enfants handicapés mentaux. A l’instar des quelque soixante-dix par  l’association Parents en colère 77 (Seine-et-Marne) : « Les impôts liés au handicap ne sont pas contrôlés, ils servent à maltraiter nos enfants et entretenir un réseau mafieux », communiquaient-elles le soir-même.

VOUS VOUS SENTIRIEZ COMMENT DANS LE CORPS D'UN(E) AUTRE?

 
Vous êtes un homme, et vous vous dites qu'être une femme, avoir des seins, comme des protubérances au milieu du corps qui vous cachent un peu les pieds, ça doit être étrange. Vous êtes une femme, et vous vous dites que vous balader avec un truc entre les jambes doit rendre la vie différente.

Une expérience à la croisée entre l'art contemporain et les neurosciences permet à des sujets de vivre cette expérience de l'altérité. Le collectif d'artistes nommé «Be Another Lab», qui travaille sur le corps et la téléprésence, a posté une vidéo intitulée «Gender Swap - Experiment with The Machine to Be Another» (Changement de genre - Expérience avec la Machine pour être un Autre).

Les PH veulent réinscrire le service public hospitalier dans la loi

23/01/2014

Avenir hospitalier et la Confédération des praticiens des hôpitaux (CPH) appellent Marisol Touraine à réinscrire dans le cadre de la stratégie nationale de santé la notion de service public hospitalier dans la loi. Les groupes de travail ouverts à la suite du rapport Coutydoivent rendre leurs premières conclusions sur la création d’un service public territorial de santé.

Marche forcée à l’équilibre

Les deux syndicats de praticiens hospitaliers redoutent que la territorialisation enclenchée ne privilégie « l’élargissement des coopérations public privé » au détriment des établissements, contraints à une « marche forcée à l’équilibre ».
« C’est au contraire en donnant les moyens à un service public modernisé, éloigné de la loi HPST [Bachelot, NDLR] qui a démoli l’hôpital en quelques années que pourra s’exercer pour tous les citoyens une médecine de qualité sur tout le territoire », argumentent-ils.
A.B.-I.

L'invention de l'hystérie au temps des Lumières (1670-1820) Sabine Arnaud

L’invention de l'hystérie nous porte au 18e siècle, lors de l’élaboration des maladies nerveuses frappant les gens du monde, hommes et femmes, et les lettrés en particulier. Qu’est ce qui se joue dans l’écriture de ce diagnostic ? À travers des textes de médecins, de patients, d’écrivains, Sabine Arnaud déchiffre toute une société.


Le cannabis et les addictions, une maladie bien française

Le Monde Blogs 
Le Figaro du 18 janvier veut alerter ses lecteurs sur la banalisation du cannabis. Un éditorial de la rédaction, très politique, énumère les principaux leaders de gauche qui ont pris position en faveur de la dépénalisation, de la légalisation ou de la contraventionalisation, et conclut : renforçons la prévention et ne changeons rien à la législation. Face au cannabis, il faut tenir la ligne !
Mais de quelle ligne s’agit-il. La lecture des deux pages consacrées à faire un état des lieux et proposer une solution montre l’impasse dans laquelle la polémique française à enfermé ce sujet. Pour commencer, un long article reprend les points qui font l’essentiel du traitement actuel du cannabis dans de nombreux dossiers.
- le cannabis est banalisé chez les jeunes : les chiffres sont ceux des principales enquêtes déjà commentées depuis leurs sorties en 2012 et 2013. Ils montrent que le cannabis est resté à un haut niveau d’usage en France, alors que nombre de nos voisins ont su inverser la courbe.
- le cannabis se vend partout et pour pas cher : là encore, les prix sont connus, ils confirment la place prise par ce produit dans la culture jeune.
- le cannabis est consommé de plus en plus jeune : un syndicaliste policier pratique l’habituelle « exagération syndicale », (qu’il s’agisse du nombre de manifestant ou de l’âge du consommateur), partant d’un cas singulier, ici 12 ans, pour en faire une « tendance ». Si les chiffres retenus avaient été ceux des enquêtes citées, ils auraient indiqué que tout se joue pendant les années collèges, l’alcool au début et le cannabis à la fin. Ce qui reste en soi même suffisamment inquiétant.
- la police fait ce qu’elle peut mais la justice ne fait pas ce qu’elle doit : l’article évoque les interpellations, les arrestations, les réseaux démantelés à l’intérieur même des lycées. Et après avoir brocardé en début d’article « la prévention angélique » cette conclusion permet de mettre en cause la "justice laxiste" et de retrouver le binôme de l’éditorial : une prévention qui devrait donc être diabolique pour s’éloigner de l’angélique, et des sanctions prononcées d’une main ferme seraient la meilleure défense de nos adolescents.

Pour compléter la photo, trois vignettes supplémentaires :
- un addictologue, le professeur Lejoyeux, reconnait du bout des lèvres que la jeunesse n’a pas le même rapport à la loi que l’adulte.
- un état des lieux de la dangerosité du cannabis, plutôt centré sur les effets à moyens et longs termes, ceux dont les travaux montrent que justement ils ne motivent pas les adolescents à cesser leur consommation.
- une proposition, celle du député Eric Ciotti, qui en profite pour vendre le projet d’une obligation de dépistage des adolescents en milieu scolaire.

Le lecteur intéressé par le sujet aura peut-être pu apercevoir trois éléments de l’article qui devraient nous faire collectivement réfléchir si nous avons envie de sortir de cette spirale de l’échec :

- le constat fait sur la banalisation du cannabis et sa facilité d’accès est juste, et ce 


IVG : les Espagnols demandent «l’asile sanitaire» à la France

FRANÇOIS MUSSEAU CORRESPONDANT À MADRID

D’ici peu, l’avortement cessera d’être un droit en Espagne : c’est le principal objectif d’un avant-projet de loi présenté fin 2013 par le très conservateur ministre de la justice, Alberto Ruiz-Gallardon. Etant donné que le parti au pouvoir, le Parti populaire, dispose de la majorité absolue au Parlement, l’affaire semble pliée. D’où, au milieu de la fureur d’une bonne partie du pays face à la prochaine suppression de l’IVG, l’initiative d’un collectif qui agrège 260 organisations opposées à la réforme : demander l'«asile sanitaire» à la France où ce droit est reconnu depuis la loi Veil de 1975.

Le mythe de Serendip

ROBERT MAGGIORI

Késako, la sérendipité ? Le terme est bizarre, opaque, n’exhibe aucune similitude avec quoi que ce soit d’autre, aucune étymologie - de sorte qu’on se dit qu’on ne le retiendra jamais, et que l’oubli du mot provoquera toujours la méconnaissance de la chose. Pourtant, il n’est personne aujourd’hui qui n’en ait une pratique, n’en joue ou n’en soit le jouet plus ou moins conscient. C’est qu’avec la sérendipité, on fait de la prose comme en faisait M. Jourdain : on cherche quelque chose sur Internet, on navigue de lien en lien, et bientôt on trouve ce qu’on ne cherchait pas et qui s’avère plus intéressant que ce qu’on cherchait. Voilà, dans sa forme très simplifiée, la sérendipité.

Maître de conférence en sciences de l’information et de la communication à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Sylvie Catellin s’est toujours intéressée aux processus de découverte, dans les sciences et la culture : avec Sérendipité. Du conte au concept, elle fournit une histoire étonnante, littéraire, scientifique, philosophique, artistique, un récit d’enquête plein de surprises et de personnages inattendus, des princes orientaux, des alchimistes, des navigateurs, Balzac et Voltaire, Edgar Poe, Charles S. Peirce, Pasteur, Freud, Conan Doyle, Umberto Eco…

L'AP-HP s'engage à ne plus sanctionner les professionnels signalant un événement indésirable

Le 13 janvier dernier, Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), et le Pr Loïc Capron, président de la Commission médicale d'établissement (CME), ont cosigné un engagement à ne pas sanctionner les professionnels de santé qui signalent un Événement indésirable associé aux soins (EIAS) dans lequel ils sont impliqués ou qu'ils ont constaté. Un "principe de non-sanction" qui ne peut être revendiqué toutefois en cas de manquement délibéré aux règles de sécurité.

La majorité se divise au Sénat sur la PPL instaurant des moratoires sur la fermeture des hôpitaux

Ce 22 janvier, la discussion en séance publique de la proposition de loi instaurant un moratoire sur la fermeture des établissements de santé, rejetée, a permis d'ouvrir un débat sur les restructurations hospitalières. Ecologistes et socialistes se sont opposés.
La proposition de loi (PPL) instituant un moratoire sur les fermetures de services et d'établissements de santé ou leur regroupement, discutée en séance publique au Sénat ce 22 janvier, a été rejetée. L'article 1 a été rejeté par 310 voix contre 34, tandis que l'article 2 était rejeté par 310 voix contre 33. Cette PPL, présentée par le groupe Communiste citoyen et républicain (CRC), dont la rapporteure est la sénatrice Laurence Cohen, orthophoniste de profession, avait été rejetée le 14 janvier en commission des Affaires sociales. Cette proposition de loi avait été déposée au Sénat le 2 juillet dernier. Laurence Cohen, qui tenait une conférence de presse le matin, ne se faisait aucune illusion. "J'ai été frappée par la violence des propos que j'ai entendus en commission des Affaires sociales la semaine dernière. Proposer un moratoire n'a pourtant rien de révolutionnaire !" 

La joie de vivre fait la bonne santé

 22/01/2014

« De la joie et de la bonne humeur », telles sont les prescriptions que l’on devrait trouver sur les ordonnances des médecins, si l’on se conforme aux résultats d’une étude canadienne. Andrews Steptoe et coll. (University College London) montrent que la « positive attitude » est de nature à maintenir la santé physique du sujet âgé (« Canadian Medical Association Journal »).
« L’étude montre que les personnes plus âgées qui sont plus heureuses et apprécient la vie connaissent un déclin moins marqué de leurs fonctions physiques à mesure qu’elles vieillissent », observent ces auteurs. Les altérations des fonctions permettant l’autonomie sont moindres, par exemple pour s’habiller, se doucher et se mettre au lit, comparées au groupe des sujets qui tendent à moins aimer la vie. La vitesse de la marche se réduit plus lentement.

Actes inutiles et déresponsabilisation : un professeur de Cochin dénonce les dommages du principe de précaution

22/01/2014

Invité par l’associationFemme médecin libéral(FML) à participer à un débat sur le risque sanitaire, le Pr Mickaël Peyromaures’est livré samedi dernier à un réquisitoire musclé sur la pertinence médicale et économique du principe de précaution – son dada – devant une trentaine de médecins.
Professeur d’urologie à l’hôpital Cochin (Assistance publique – Hôpitaux de Paris), le médecin estime que le principe de précaution tel qu’il existe« aggrave le phénomène de surconsommation des examens médicaux »et « déresponsabilise » les médecins, amenés à se « protéger derrière des procédures de sécurité », parfois même au détriment du diagnostic et du soin.

Plus de 3 millions de Français au bord du burn-out

Le Monde.fr | 
Plus de 3 millions d'actifs ont un risque élevé de faire un burn-out, selon une étude publiée mercredi 22 janvier par le cabinet Technologia. A l'occasion de cette étude, ce cabinet de prévention des risques professionnels lance un appel pour la reconnaissance par les autorités de ce syndrome d'épuisement professionnel.

mercredi 22 janvier 2014

Cery revoit ses pratiques et réaménage ses installations

SUISSE 
Vaud

L'hôpital psychiatrique de Cery, près de Lausanne, revoit son fonctionnement à la suite du témoignage de la femme d'un patient.
Le bâtiment de psycho-gériatrie du site de Cery.
Le bâtiment de psycho-gériatrie du site de Cery.
Image: FLORIAN CELLA

Un homme comme vous Essai sur l'humanité de la folie de Patrick Coupechoux

Date de parution 16/01/2014

Au cours de l’histoire, on a toujours dénié aux fous la qualité d’êtres humains. On les a brûlés au Moyen Âge, parqués dans l’hôpital général de Louis XIV, enfermés dans l’asile, on les a laissés mourir de faim durant l’Occupation, exterminés sous le régime nazi. Pourtant, la folie appartient à l’humanité : elle concerne l’existence même, et pas seulement des symptômes ou ce qui pourrait être leur fondement biologique. Oublier cela, c’est la condamner au rejet, à l’exclusion, à l’enfermement. C’est se condamner à ne jamais la comprendre ? et à ne jamais entendre ce qu’elle dit de notre monde. Patrick Coupechoux montre que cela n’a rien d’une fatalité.

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mardi 21 janvier 2014

Rapport santé mentale et avenir de la psychiatrie SNP - Syndicat National des Psychologues


21/01/2014
Le Syndicat National des Psychologues salue la publication du rapport déposé par le député Denys Robiliard en conclusion des travaux de la mission sur la santé mentale et l'avenir de la psychiatrie.
Nous sommes satisfaits de voir enfin figurer dans un rapport parlementaire la profession de psychologue et mentionner le travail incontournable qu'ils réalisent depuis de nombreuses années dans le domaine de la santé mentale et de la psychiatrie.
Notre compétence en matière de diagnostic psychologique et de psychothérapie est bien identifiée, de même que notre appartenance aux sciences humaines et notre position en dehors de la hiérarchie des filières médicales et paramédicales.

Comment je suis devenu un fils indigne

CÉDRIC TERZI


TRIBUNE
Le débat sur le suicide assisté est lancé. A titre personnel, j’ai toujours été favorable à ce que les personnes en fin de vie puissent choisir une mort digne, accompagnées de leurs proches. La discussion laisse une large place aux témoignages des uns et des autres. En revanche, l’expérience de ceux qui refusent d’assister un parent dans son projet de suicide reste inaudible. Les lignes qui suivent entendent occuper cette position inconfortable. J’espère ainsi éclairer quelques aspects du suicide assisté, tel qu’il est pratiqué en Suisse, pays connu pour sa législation progressiste en la matière.
Mon témoignage est celui d’un fils qui reste sidéré par le suicide de sa mère. A la fin du mois de janvier 2009, ma mère s’est tuée en ingérant le poison que lui a procuré une association d’aide au suicide. Ma mère n’était pas en fin de vie et elle ne souffrait pas d’une maladie fatale. Ce qui ne l’empêchait pas d’avoir de bonnes raisons de vouloir en finir. Ce n’est pas à moi d’en juger.

«Il y a parent naturel et parent capable»

MARIE-JOËLLE GROS

«Au fil du temps, les devoirs imposés aux parents n'ont cessé de se densifier», estime la sociologue.
«Au fil du temps, les devoirs imposés aux parents n'ont cessé de se densifier», estime la sociologue. (Photo Radek Mica. AFP)

INTERVIEW

Pour Marie-Clémence Le Pape, être parent n’est plus une question de donner naissance mais une histoire de compétences.

«
Carrières parentales», «compétences», «talents» : être parent est presque devenu un métier à part entière. Dans les pays anglo-saxons, des logiciels, de vrais outils techniques, sont apparus dans les années 2000, tout comme des stages de formation parentale, raconte la sociologue Marie-Clémence Le Pape (1), qui animait la semaine dernière à Paris une conférence sur «l’art d’être un bon parent» à l’EHESS. Bombardée de normes, de méthodes, de bonnes pratiques, l’éducation doit, presque comme dans une logique d’entreprise, atteindre des objectifs. En ce moment, un «bon parent» doit (liste non exhaustive) : être disponible ; travailler car c’est mieux que l’inactivité, mais pas trop pour pouvoir passer du temps avec ses enfants ; avoir engendré après mûre réflexion et pas par hasard ; s’être lancé dans la parentalité après avoir fondé un couple stable ; assurer par son comportement le bien-être de sa descendance en la préservant des situations à risque ; veiller à ce que son environnement soit sain (sans plomb, bisphénol A, ondes, etc.) ; doser le temps passé devant des écrans ; façonner un être équilibré qui ne cherchera pas la fuite dans des consommations addictives. Et puis tout faire pour la réussite sociale de son enfant, le nourrir de façon saine et variée pour que son poids ne soit jamais un problème, etc. Mais d’où vient cette pression qui enserre de plus en plus les parents ?

L’Académie nationale de médecine appelle au don post-mortem de cerveau

Jean-Jacques HAUW *
La réunion FRANCE-QUÉBEC, organisée pour la deuxième fois par l’Académie le 21 Octobre 2013, avec l’aide de la Délégation Générale du Québec à Paris, avait pour thème la recherche sur le vieillissement cérébral et les maladies neurodégénératives. Les présentations ont permis de faire le point sur de multiples avancées par rapport aux données acquises exposées lors de la première réunion [6]. Il est possible de noter, par exemple, l’importance des systèmes GABA-Glutamatergiques, du mécanisme de transconformation de type « Prion », des modulateurs de phosphorylation de la protéine tau, des micro-ARN, d’oligomères du peptide Ab, des facteurs environnementaux… Cependant, quelle que soit la piste explorée, la recherche bute aujourd'hui sur un obstacle majeur: la pénurie de cerveaux à étudier induite par la disparition programmée de l'autopsie scientifique en France [3]. Seuls 0,11 % seulement des décès en 2911 avaient été suivis d’une autopsie médicale. Les espoirs mis dans l’autopsie virtuelle par échographie, scanner X, ou imagerie par résonance magnétique (IRM) pour remplacer l’autopsie médicale n’ont pas, jusqu’ici, été exaucés du fait du grand nombre  de discordances (32 à 42%) et de l’ impossibilité des études de biologie moléculaire [4]. Or, sans les autopsies, même rares - notamment celles pratiquées hors de France - on n’aurait pas montré, par exemple, que
  • contrairement à ce que laisse supposer un excès de langage, la maladie d’Alzheimer ne représente qu'une partie des démences dégénératives et que la fréquence des démences « mixtes », notamment dégénératives et vasculaires, a été largement sous-estimée,
  • certaines des lésions qui caractérisent plusieurs démences dégénératives surviennent dès l’enfance ou l’adolescence [6]. 

Comment apprendre à apprendre ?

François Taddéi (Wikipédia@francoistaddei) est biologiste de formation. Il est le cofondateur duCentre de recherche interdisciplinaire (CRI). Sur la scène des Entretiens du Nouveau Monde industrielce promoteur de l’interdisciplinarité est venu évoquer son obsession : comment innover dans l’éducation, comment apprendre à apprendre…
Quand Garry Kasparov a perdu contre Deep Blue, The Economist titrait “si votre métier ressemble aux échecs, il faut vous préparer à changer de métier”. L’évolution du jeu d’échec est devenue une métaphore du futur, estime François Taddéi. Après avoir perdu contre Deep Blue, Kasparov s’est lancé dans le jeu d’échec avancé, c’est à dire une modalité où homme et machine jouent ensemble et pour Kasparov, les sessions de jeu sont devenues beaucoup plus intéressantes. Son plus célèbre adversaire, Karpov a également tenté une partie seul contre le reste du monde, qu’il a largement dominé. Mais dans une version améliorée de cette partie, où des éditeurs humains sélectionnaient parmi tous les coups que proposaient des centaines de joueurs d’échecs le meilleur coup, Kasparov a gagné mais a été impressionné. Pour lui, c’était là la plus intéressante partie qu’il ait jamais jouée, preuve qu’un collectif d’humain, organisé par une machine pouvait largement mettre en défaut l’expert…
“Aujourd’hui, notre système éducatif sélectionne ses éléments sur leur capacité à mémoriser des leçons. Pas sûr que ce soit une bonne méthode, puisque n’importe quel ordinateur est plus doué que nous…”, rappelle François Taddéi sur la scène des Entretiens du Nouveau Monde industriel. La technologie transforme chaque jour un peu plus le monde en laboratoire. La Nasa est allée sur la lune avec un ordinateur qui était moins puissant que n’importe lequel de nos smartphones. Désormais, l’intelligence est dans chacune de nos mains, une simple lentille qui coûte seulement quelques euros peut transformer n’importe quelle caméra de ces appareils en un microscope plus puissant que ceux dont on se sert en cours.

Accès à l’IVG : le CNGOF dénonce surtout un manque de moyens

21/01/2014

En pleine controverse sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dont une disposition du projet de loi pour l’égalité femmes-hommes vise à en conforter l’accès, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) veut aller au-delà de la sémantique.
L’article du texte, qui devrait être débattu au plus tôt mercredi soir, prévoit qu’une femme puisse demander une IVG si elle « ne veut pas poursuivre une grossesse » et non plus parce que « son état (la) place dans une situation de détresse », comme le stipule actuellement la loi Veil.

Les médecins hospitaliers s’opposent à un statut de PH pour les sages-femmes

 21/01/2014

L’évolution du statut des sages-femmes vers davantage d’autonomie risque de « déstructurer » les salles d’accouchement et de mettre en danger les patientes, alertent ce mardi 21 janvier cinq intersyndicales de praticiens hospitaliers (SNAM-HP, INPH, CPH, CMH, Avenir Hospitalier) et le SYNGOF, syndicat de gynécologues obstétriciens.
La profession formule cette mise en garde à la veille d’une nouvelle réunion au ministère de la Santé sur le statut des sages-femmes, en grève (70 % de la profession) depuis le 16 octobre. Le Collectif à l’origine de la contestation demande que les sages-femmes hospitalières sortent de la fonction publique et obtiennent un statut sur le modèle de celui des médecins.
Cette nouvelle réunion sera la seconde pour les PH, conviés à la table en tant qu’acteurs hospitaliers par Édouard Couty, qui pilote la réflexion. Entre les deux réunions, dix jours se sont passés. Et clairement, le ton est monté.

IVG, fin de vie : les vœux militants de Marisol Touraine

21/01/2014

Crédit photo : S. Toubon
Commentant ce mardi le projet de loi du gouvernement espagnol sur l’interruption volontaire de grossesse, la ministre de la Santé n’a pas mâché ses mots : « Si ce projet était adopté, il s’agirait d’une régression sans précédent, qui renverrait les femmes à l’âge de la pierre. »
Marisol Touraine, qui s’exprimait dans le cadre de ses vœux à la presse, est aussi revenue sur l’amendement présenté par plusieurs députésUMP dans le cadre du projet de loi sur l’égalité hommes femmes, et proposant la suppression du remboursement de l’IVG en France. « Face à ces positions d’un autre temps, a-t-elle martelé, la gauche a la responsabilité de ne jamais céder. »

Permettre à chacun de mieux mourir

La ministre a invité Jean-François Copé, président de l’UMP, à préciser si cet amendement UMP engageait son parti. « S’il n’engage pas le parti,lui a-t-elle demandé, comment peut-il laisser présenter de telles propositions ?»