Invité par l’associationFemme médecin libéral(FML) à participer à un débat sur le risque sanitaire, le Pr Mickaël Peyromaures’est livré samedi dernier à un réquisitoire musclé sur la pertinence médicale et économique du principe de précaution – son dada – devant une trentaine de médecins.
Professeur d’urologie à l’hôpital Cochin (Assistance publique – Hôpitaux de Paris), le médecin estime que le principe de précaution tel qu’il existe« aggrave le phénomène de surconsommation des examens médicaux »et « déresponsabilise » les médecins, amenés à se « protéger derrière des procédures de sécurité », parfois même au détriment du diagnostic et du soin.
Mauvaise médecine, bonne administration
Le Pr Peyromaure cite l’exemple des réunions de concertation pluridisciplinaire, imposées pour la prise de décision en oncologie. D’une évaluation des bonnes pratiques, ce dispositif est devenu, aux dires del’urologue, une « chambre d’enregistrement », « facteur d’éloignement entre le médecin et le patient », voire « une entrave aux soins ».
Les torts sont partagés entre les médecins, l’administration et les patients, incités par le principe de précaution à maintenir une« pression » sur les praticiens hospitaliers, reconnaît toutefois lePr Peyromaure.
Chirurgien thoracique et cardiovasculaire et membre du bureau du FML, le Dr Sophie Bauer abonde dans le sens de son confrère, dénonçant la récurrence d’une « mauvaise médecine exercée au nom d’une bonne administration ».
Anne Bayle-Iniguez
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