Les bénéficiaires du minimum vieillesse interrogés en 2012 ont, dans une grande majorité, travaillé par le passé. Mais leur parcours professionnel se révèle chaotique, marqué par des problèmes de santé, d'invalidité ou de handicap. Les allocataires de l'ASV ou de l'Aspa (Allocation supplémentaire vieillesse - Allocation de solidarité aux personnes âgées) sont également plus fréquemment confrontés aux problèmes de santé que le reste de la population de plus de 60 ans.
Après s'être penchée sur la corrélation entre la carrière et le niveau de la pension des allocataires du minimum vieillesse, la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) s'intéresse aux parcours et conditions de vie de ces bénéficiaires (lire ci-contre). Il apparaît alors que l'absence de patrimoine vient s'ajouter au faible niveau de leur pension. Un patrimoine pourtant largement répandu chez les plus de 60 ans. "La plupart sont locataires de leur logement, le plus souvent dans le secteur HLM, précise la Drees. Près d'un sur cinq est logé ou hébergé par un tiers, en général par la famille." La situation financière difficile des allocataires du minimum vieillesse les contraint à des privations matérielles "qui affectent directement leurs conditions de vie, leur vie sociale et leur santé", ajoute la Drees. Et près d'un allocataire sur deux est pauvre en conditions de vie. Cet indicateur diffère de la pauvreté monétaire. Un ménage est considéré comme pauvre en conditions de vie s'il rencontre 8 difficultés dans une liste de 27.
Selon l'étude de la Drees, 47% des allocataires se déclarent en mauvaise santé. Ils sont également nombreux à être limités depuis au moins 6 mois dans les activités courantes à cause d'un problème de santé, ou à supporter une maladie, un problème de santé chronique ou de caractère durable. Ces problèmes de santé concernent tous les bénéficiaires, quel que soit l'âge et le sexe. Autre tendance constatée, une gêne plus fréquente dans la vie quotidienne à cause de problèmes de santé ou de handicap. "La majorité d'entre eux ont des difficultés pour se déplacer à l'extérieur, sont désavantagés dans les déplacements hors du domicile, pour prendre les transports en commun ou pour accéder à certains lieux publics, détaille la Drees. Les allocataires sont aussi plus souvent en détresse psychologique." Un renoncement aux soins plus important est également constaté parmi cette population.
En revanche seul un bénéficiaire sur cinq se sent isolé. En effet, 29% vivent avec un membre de leur famille autre que leur conjoint et quatre allocataires sur cinq rencontrent des proches plusieurs fois par mois. L'isolement est tout de même un peu plus marqué que pour le reste de la population. À noter qu'"un état de santé altéré ou une situation de pauvreté en conditions de vie renforcent le sentiment d'isolement".
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