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mardi 21 janvier 2014

Les médecins hospitaliers s’opposent à un statut de PH pour les sages-femmes

 21/01/2014

L’évolution du statut des sages-femmes vers davantage d’autonomie risque de « déstructurer » les salles d’accouchement et de mettre en danger les patientes, alertent ce mardi 21 janvier cinq intersyndicales de praticiens hospitaliers (SNAM-HP, INPH, CPH, CMH, Avenir Hospitalier) et le SYNGOF, syndicat de gynécologues obstétriciens.
La profession formule cette mise en garde à la veille d’une nouvelle réunion au ministère de la Santé sur le statut des sages-femmes, en grève (70 % de la profession) depuis le 16 octobre. Le Collectif à l’origine de la contestation demande que les sages-femmes hospitalières sortent de la fonction publique et obtiennent un statut sur le modèle de celui des médecins.
Cette nouvelle réunion sera la seconde pour les PH, conviés à la table en tant qu’acteurs hospitaliers par Édouard Couty, qui pilote la réflexion. Entre les deux réunions, dix jours se sont passés. Et clairement, le ton est monté.

Un danger pour les femmes ?

Le « déficit de reconnaissance des sages-femmes doit être entendu rapidement, car ce mouvement génère notamment dans les salles d’accouchement des tensions délétères pour l’ensemble des professions qui les côtoient, et à terme pour les femmes », écrivent les cinq intersyndicales.
Les organisations mettent également en garde « l’ensemble des sages-femmes et les pouvoirs publics sur l’aventurisme qui consisterait pour elles à sortir de la fonction publique hospitalière, pour se diriger vers un statut de praticien hospitalier ».
Plus critiques, les gynécologues obstétriciens du SYNGOF (qui fait partie d’Avenir hospitalier) entendent « alerter les pouvoirs publics sur les conséquences des dérapages dans la pratique de certaines sages-femmes ».
« L’autonomisation des sages-femmes, portée par le climat d’effervescence actuel, ne peut se faire au péril des patientes. C’est pourtant le cas si les sages-femmes dévient vers le suivi gynécologique au-delà de la physiologie à laquelle se limitent leurs compétences », ajoute le syndicat.
L’information sur les compétences des sages-femmes ne doit pas laisser croire qu’elles « peuvent en toute sécurité, assurer le suivi gynécologique au même titre que les docteurs en médecine », conclut le SYNGOF, rejoignant les propos de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale, première instance médicale à s’être inquiétée des revendications nouvelles des sages-femmes.
Anne Bayle-Iniguez

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