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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

dimanche 21 avril 2013

Médecine : ceux qui disent non aux labos

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

| Nini la caille

Ils sont environ 200 résistants. Deux cents médecins qui militent au grand jour contre l'emprise de l'industrie pharmaceutique sur le système de santé français, parce qu'ils la trouvent aussi dangereuse que coûteuse. Leur collectif, le Formindep ("pour une formation et une information médicales indépendantes"), est méconnu du grand public. Pourtant, depuis quelques années et l'affaire du Mediator, ses combats trouvent un écho croissant dans le monde médical et commencent à porter leurs fruits, jusqu'à modifier les pratiques des plus hautes autorités sanitaires.

Médecine : témoignages d'incorruptibles

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 
Anne Chailleu, 38 ans, patiente devenue experte :
"Plus je creuse, plus je m'effraie des dysfonctionnements que je découvre".
C'est parce qu'elle est atteinte d'une maladie chronique, la spondylarthrite ankylosante, qu'Anne Chailleu a découvert les liens d'intérêts dans la santé. "Avant, comme tout le monde, cela ne m'effleurait pas." A l'hôpital, on la pousse à accepter un nouveau traitement alors que son cas ne correspond nullement aux indications. Un rhumatologue de ville, devant lequel elle s'interroge, lui glisse : "Ah, les labos paient bien..."
Anne Chailleu mène des recherches, s'aperçoit que l'enthousiaste praticien hospitalier est chargé d'une étude clinique pour le laboratoire. Cette fonctionnaire internationale, ingénieure, économiste et auditrice de formation, commence alors à s'intéresser de près au marché du médicament, au travail des autorités sanitaires, et adhère dans la foulée au Formindep.
Consciente que la prise de décision s'est déplacée vers l'Agence européenne du médicament (EMA), elle part en quête des déclarations publiques d'intérêts de ses experts. "Pour les obtenir, j'ai utilisé un règlement européen qui donne accès aux documents administratifs. L'EMA a fait de la résistance. J'ai insisté, harcelé l'agence par mails, et ai fini par obtenir les déclarations d'une vingtaine d'experts français, dont je me suis aperçue qu'elles n'étaient pas mises à jour depuis 1995, date de création de l'agence..."

Bébé, plus vif qu’il n’y paraît

18 avril 2013 à 19:06
Une mère et son bébé ayant participé à l'expérience.
Une mère et son bébé ayant participé à l'expérience. (Sid Kouider)

Neurosciences . Une étude dévoile la conscience précoce des nourrissons.

«Nous savons aujourd’hui répondre à une question millénaire et pouvons affirmer que les bébés possèdent des mécanismes d’accès à la conscience», annonce Sid Kouider (CNRS). L’étude que ce chercheur a menée avec une équipe franco-danoise, publiée ce matin (1), a mis en évidence chez des nourrissons les mêmes réponses cérébrales à des stimuli extérieurs que chez les adultes.
Tels des chevaliers en cotte de mailles, les nourrissons ont été coiffés d’un casque d’électrodes. Des images de visages non familiers leur ont été présentées pendant des durées variables pour stimuler leur intérêt. En réponse, l’activité électrique de leur cerveau a été enregistrée et a présenté deux temps de réaction distincts.
Le premier (appelé primaire) est totalement non conscient et se traduit par une activité neuronale automatique progressive et linéaire que l’individu ne perçoit pas. Le deuxième (dit secondaire) est bien différent. Il ne rentre en jeu que si la durée de stimulation est assez longue pour que le cerveau ait besoin d’utiliser d’autres ressources et fasse appel aux aires sensorielles ainsi qu’au cortex préfrontal. Au cours de cette phase tardive, les informations reçues précédemment sont réactivées et maintenues à l’esprit. Le moment charnière qui sépare phases primaire et secondaire est un seuil bienidentifié. C’est la signature de la conscience.

À Nantes, un forum pour comprendre la violence

L'actualité diffuse au quotidien son lot de violences commises par nos semblables. Vendredi, Culture, art et psychanalyse propose un rendez-vous pour en discuter autour de témoignages.
Trois questions à...
Jean-Luc Mahé, psychanalyste, membre de l'Association culture, art et psychanalyse.
Qui êtes-vous ?
Nous sommes une vingtaine de psychanalystes, psychologues, enseignants et artistes nantais et nazairiens. Chacun de nous a des liens solides avec les institutions éducatives, de soins et les acteurs culturels de la région. L'été dernier, nous avons voulu donner vie à une association ouverte sur la cité. Notre but est l'étude et la recherche clinique orientée par la psychanalyse. Les domaines culturels et artistiques entrent dans le programme de nos activités. Face aux énigmes de l'existence, l'artiste, par sa création, invente une voie nouvelle dont le professionnel peut tirer un enseignement. L'artiste précède le psychanalyste, il crée avec son inconscient. La psychanalyse ne vient pas ici dire la vérité, elle s'imprègne de l'oeuvre et de la démarche de l'artiste pour tirer un enseignement. Pour le psychanalyste, c'est riche d'enseignements.

Hôpitaux publics, une productivité en hausse

L’hôpital public serait-il devenu une entreprise comme une autre ? Selon une étude de l’Irdes qui vient d’être publiée*, les hôpitaux publics ont bien augmenté leur activité et leur production. Tous les types d’activité sont concernés. Mais la chirurgie est bien le meilleur élève de la classe avec une progression de 15 % des séjours depuis 2005. Les taux de croissance annuels moyens sont de l’ordre de 2,5 à 3 %. Dans le même temps, la production dans « les cliniques est restée globalement stable depuis 2005 », notent les auteurs, après une forte hausse observée entre 2004 et 2005.

samedi 20 avril 2013

Le nombre de PH progresse de 46% en dix ans

Drôle de paradoxe, le nombre de praticiens ne cesse d’augmenter à l’hôpital. A la fin 2012, on comptabilise 42 267 médecins hospitaliers, soit une progression de 46 % sur la période 2003-2013. Pour autant, dans plusieurs spécialités, de nombreux postes ne sont pas pourvus. Le total s’élève à 15 000. La médecine légale, l’oncologie médicale, la radiothérapie sont les disciplines les plus touchées. En radiologie, un poste sur deux est vacant.
En anesthésie-réanimation, la situation est encore plus aiguë avec un nombre de PH qui ne cesse de diminuer. Les CHU sont les plus touchés par le phénomène. Dans le même temps, les jeunes internes plébiscitent la discipline. A l’issue des épreuves nationales classantes, les postes sont pourvus à 100.
En ce qui concerne le portrait-robot du PH, c’est de plus en plus souvent une femme, du moins dans les jeunes générations. Il est âgé en moyenne de 51,1 ans s’il est de sexe masculin. Une femme PH a 47,6 ans.
Le départ à la retraite s’effectue de plus en plus tard. En 2012, la cessation d’activité s’observe à 64,7 ans. Deux ans plus tôt, le PH quittait l’hôpital à 64 ans.

Information du 18.04.13 13:32

La stimulation magnétique transcrânienne pour réduire le tabagisme

Le nombres des méthodes pour aider au sevrage tabagique ne fait que croître : thérapies comportementales, traitements substitutifs, hypnose, acupuncture. Toutes s’adressent au fonctionnement cérébral ou au comportement.

A cela on peut ajouter maintenant la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) à haute fréquence, dirigée vers le cortex préfrontal (région dorso-latérale). Un essai, publié par Xingbao Li et coll. (Université de Caroline du Sud) montre une réduction de l’envie intense de fumer, temporaire mais significative.

Cibler le système dopaminergique des régions de la récompense

La technique ne nécessite pas de sédation, ni d’anesthésie. Seize volontaires dépendants de la nicotine ont été inclus, pour avoir la TMS ou une simulation de TMS. La réduction de l’envie de fumer concerne les individus qui ont eu la vraie stimulation.
La nicotine active le système dopaminergique des régions de la récompense. Ce sont ces régions qui sont ciblées par la TMS.
Ce succès ouvre la voie vers des essais de TMS répétés, pour évaluer si la méthode peut être utile dans le sevrage tabagique. Un éditorialiste souligne son intérêt potentiel non seulement dans le tabagisme mais aussi pour éviter les rechutes dans le cas d’autres addictions. La TMS est déjà utilisée dans le traitement de la dépression réfractaire.
› Dr BÉ.V.
Biological Psychiatry, 15 avril 2013, doi : 10.1016/j.biopsych.2013.01.003
 18/04/2013
Sciences

Lumières sur les neurones

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

L’alcoolisation du cerveau visualisée à l’échelle atomique

L’éthanol contenu dans les boissons alcoolisées se lie solidement à la surface des neurones, via cinq sites de liaison. Une équipe de chercheurs internationaux, dont des Français, a visualisé à l’échelle atomique, en utilisant la cristallographie aux rayons X, la structure du complexe éthanol/récepteur. La précision est de l’ordre de l’Angström (1/10-10 mètre), une première.

La dépression, on peut la prévenir et la traiter autrement…

En France, chaque année, trois millions de personnes sont terrassées par la dépression, principalement des femmes.
La dépression est une maladie qui se soigne et surtout qui peut se prévenir : Si la dépression est légère ou modérée, une psychothérapie suffit. «Encore faut-il qu’elle soit accessible et remboursée», souligne par exemple le Pr Pierre-Michel Llorca, psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand.

Et si aujourd’hui l’entreprise pouvait offrir un accès à ce type de soins à ses salariés par un co-financement ?
Extrait de l’article du Figaro Santé du 20 mars 2013 sur Les traitements de la dépression

Quand les antidépresseurs sont inefficaces, d’autres traitements sont possibles.
 La dépression est une maladie qui se soigne. Les patients doivent le savoir, car leur état pathologique ne leur permet de voir le monde qu’en noir. Mais dans 20 % à 30 % des cas, cette dépression résiste aux antidépresseurs. «Chez ces patients qui ne répondent pas bien aux traitements classiques, nous cherchons une stratégie d’optimisation des antidépresseurs en associant un autre médicament», explique le professeur Jean-Pierre Olié, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne (Paris). «Cela peut être du lithium, des hormones thyroïdiennes ou encore des neuroleptiques atypiques.»
Sciences

En panne des sens

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 

Il s'agissait de vérifier que, pour bien tourner, notre cerveau doit s'alimenter en permanence de stimulations sensorielles. Mais même en science, il y a l'officiel et l'officieux.
Il s'agissait de vérifier que, pour bien tourner, notre cerveau doit s'alimenter en permanence de stimulations sensorielles. Mais même en science, il y a l'officiel et l'officieux. | © Salvador Dalí, Fundació Gala-Salvador Dalí / Adagp, Paris 2012

Improbabologie. Même en science, il y a l'officiel et l'officieux. La raison officielle pour laquelle une équipe de l'université McGill de Montréal a commencé des expériences sur la privation sensorielle au début des années 1950 est ainsi énoncée dans l'étude qu'elle publie en 1954 dans leCanadian Journal of Psychology : lorsqu'une personne doit maintenir longtemps son attention sur un environnement où rien ne se passe (surveillance radar, pilotes au long cours), des pertes de concentration en résultent qui peuvent avoir de graves conséquences, comme si, pour bien tourner, notre cerveau devait en permanence s'alimenter d'informations de l'extérieur. Pour le vérifier, il faut donc examiner le fonctionnement cérébral chez des personnes privées de stimulations sensorielles.
Une bonne manière de procéder consisterait à déconnecter l'encéphale, mais, comme le fait remarquer l'article avec lucidité, les étudiants qui servent de cobayes aux expériences de psychologie semblent assez"réticents à subir des opérations du cerveau pour des motifs expérimentaux". L'amour de la science n'étant plus ce qu'il était, il faut "se contenter d'une isolation de l'environnement moins poussée".
Voilà comment. Vingt-deux étudiants sont recrutés. Leur mission doit a priori leur convenir puisqu'on leur propose d'être payés à ne rien faire du tout, allongés toute la journée sur un lit. Seules contraintes, porter des lunettes brouillant tout détail, avoir la tête encadrée par un oreiller en forme de U qui bouche les oreilles et porter des manches en carton allant jusqu'au bout des doigts et limitant au maximum toute sensation tactile. Les participants ont le droit de se lever pour prendre leurs repas et aller aux toilettes.

L'espérance de vie des Européens continue de progresser

Le Monde.fr | 

En France, "l'espérance de vie à 65 ans" - c'est-à-dire le nombre d'années à vivre pour une personne âgée de 65 ans - est de 19,3 ans pour les hommes et 23,8 ans pour les femmes en 2011.
En France, "l'espérance de vie à 65 ans" - c'est-à-dire le nombre d'années à vivre pour une personne âgée de 65 ans - est de 19,3 ans pour les hommes et 23,8 ans pour les femmes en 2011. | AFP/JEFF PACHOUD

L'espérance de vie des Européens continue de progresser. Les habitants de l'Union européenne (UE) ayant atteint l'âge de 65 ans peuvent s'attendre à parvenir à l'âge de 83 ans, pour les hommes, et de 86,4 ans pour les femmes, soit une augmentation de plus d'un an depuis 2005, selon les résultats d'une étude conduite dans l'UE et pilotée par une équipe française. Ces résultats devaient être rendus publics mercredi 17 avril.
Année après année, l'Europe réalise des gains de longévité : trois mois d'espérance de vie supplémentaires par an. Ces gains ne sont pas acquis par une diminution de la mortalité infantile, déjà fortement réduite, mais le sont presqu'exclusivement après 50 ans et, pour la plupart, après 65 ans. Or, c'est précisément dans cette tranche d'âge que sont surtout présentes les maladies chroniques et la limitation des activités.

Les carabins entament un lobbying auprès des députés contre une sélection à l’entrée des études

Les associations d’étudiants en santé se mobilisent depuis plusieurs semaines contre le projet de loi d’orientation pour l’enseignement supérieur qui instaurerait, selon elle, une sélection à l’entrée des études de santé.
L’examen du texte, qui devait initialement démarrer le 13 mai à l’Assemblée nationale, a été repoussé au 22 mai. Lescarabins ont donc cinq semaines devant eux pour convaincre les députés d’amender les articles 1 et 22 du projet, objets de leur courroux.

Le cerveau aussi fait son nettoyage de printemps

De nombreuses années de recherche sur la souris ont conduit à la mise en évidence d’un mécanisme d’autophagie, qui permet aux cellules souches neurales de se maintenir toujours prêtes à remplacer les vieilles cellules cérébrales et nerveuses endommagées.
Tranquillement, ces cellules souches cachées dans les profondeurs du cerveau, attendent le moment où selon les besoins, elles se différencieront en l’un ou l’autre des types cellulaires. Des scientifiques de l’Université du Michigan ont découvert ce qu’ils nomment « le nettoyeur de printemps » qui permet de débarrasser les débris indésirables contenus dans les cellules et de maintenir ces dernières à leur stade de cellules souches.
Une protéine en particulier, FIP200 (famille des kinases d’adhésion), gouverne le processus de nettoyage, autrement dit l’autophagie. Une réduction de FIP200 et les cellules s’endommagent elles-mêmes pour finir pas se lyser. Si on réduit la présence de FIP200 dans une région cérébrale précise chez la souris, cette région commence à involuer.

mercredi 17 avril 2013

Blog

Vers une hospitalité en psychiatrie: comment construire le changement ?

17 avril 2013 Par Paul Machto
Plus de 1000 personnes étaient présentes l’an passé au meeting du collectif des 39 contre la nuit sécuritaire à Montreuil. Les partis politiques invités ont exposé leurs propositions pour la psychiatrie. Depuis un an, une période politique s’est close avec le départ de Nicolas Sarkozy. Il s’était illustré en 2008 par un discours criminalisant les malades mentaux, un budget inaugurant un nouvel enfermement, - octroi de moyens financiers importants pour ériger, clôtures, murs, chambres d’isolement, caméras-, et des mesures répressives contenues dans la loi du 5 juillet 2011. Cette loi indigne, combattue par « les 39 » , l’ensemble des syndicats de professionnels et des partis de gauche, de nombreux patients et parents, a introduit la pratique de soins sans consentement au domicile du patient, pervertissant profondément la notion même de relation soignante basée sur la confiance réciproque, mais aussi « une garde à vue psychiatrique » de 72 heures, un fichier national des patients. Les familles, mystifiées par le gouvernement précédent, sont placées dans une position intenable, servant de lieu de soins à la place de l’hôpital pour des personnes sortis trop rapidement d’un service hospitalier. Nous devons rappeler ici, que le parti socialiste, notamment, avait bataillé fermement à l’Assemblée comme au Sénat contre le projet de loi.
6000 citoyens (professionnels, parents, patients) viennent de  signer un nouvel appel du collectif des 39 [1]:

Blog


Docteur Guy Baillon, Psychiatre des Hôpitaux, 
Paris le 16 avril 2013
Lettre ouverte à Marisol Touraine
Madame la Ministre de la Santé, les usagers de la psychiatrie, la FNAPSY, font partie de votre patrimoine. Ils sont menacés, vous seule pouvez les sauver.
Cet appel est urgent, car vos services, Madame, en réduisant gravement sa subvention en 2012, en n’accordant à ce jour aucune avance en 2013 ont pris la décision de mettre fin ce mois-ci à cette originalité française remarquable, la Fédération Nationale des Associations de Patients de la PSYchiatrie, qui a tant apporté à la psychiatrie depuis sa création en 1992, et qui a ainsi pris sa place dans le patrimoine du Ministre de la Santé.
Vos services, certes, réalisent un travail de fond indispensable pour maintenir l’organisation de la santé, mais parfois certains semblent ne pas se soucier des valeurs humaines attachées à leurs décisions.
Pourtant depuis deux mois la Commission Parlementaire que vous avez créée avec pertinence pour refonder la psychiatrie sur de nouvelles bases (différentes des excès de violence et de non respect de la personne de la loi du 5-7-2011 sur les soins sans consentement de Nicolas Sarkozy), a reçu et écouté avec attention la présidente de la FNAPSY Claude Finkelstein, et aussitôt l’a félicitée de l’œuvre de la FNAPSY et de son rôle.
Paradoxalement et simultanément, certain de vos services, la DGS (qui semble donc ne pas avoir vu la vidéo publique de cette rencontre), a décidé brutalement de réduire à 70.000 € votre subvention à la FNAPSY, sans même en donner l’accord, ni une avance. Cette décision est d’une rare gravité. Cela va obliger la FNAPSY à licencier ses deux secrétaires (en situation de handicap) et son coordinateur. Elle n’aura donc plus aucune possibilité de faire face à ses rôles multiples : rassembler les 71 associations d’usagers qu’elle fédère, défendre leurs droits sur le plan national comme sur le plan local, représenter les usagers dans les multiples occasions où les patients sont malmenés (déplacements dans toute la France, colloques et rapports divers tout au long de l’année, dont plusieurs à votre demande expresse, participation aux différentes instances conseils de surveillance, d’administration, CRUQ, CDSP…). Rappelons que tous les membres de ses instances nationales et locales sont bénévoles, qu’ils ont par ailleurs de multiples charges à assumer (maladie et soins, famille, emploi, formation). La FNAPSY n’ayant pas de ressources propres, ses membres étant dans le dénuement ne sont pas en mesure de palier la réduction de la subvention pour faire face aux frais considérables d’une Fédération nationale, (contrairement aux associations de familles et de psychiatres dont les membres ont toujours des ressources), la FNAPSY va devoir signer sa disparition. Le pire a été de voir vos services espérer son étouffement direct en allant jusqu’à proposer 10.000 € à l’UNAFAM pour phagocyter la FNAPSY !
Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux : sommes-nous tous fous ?

Controverse dans le monde de la psychiatrie. Des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour décrier les travaux de révision du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) en vue de sa cinquième édition.

La prochaine édition de la classification américaine des troubles mentaux, la DSM V (Diagnostic and Statistical Manual, 5° révision), suscite beaucoup d’inquiétude. Les critères de diagnostics sont encore élargis par rapport à la version précédente, la DSM IV. Or avec cette dernière, des études statistiques avaient conclu que prés d’un américain sur deux présenterait au cours de sa vie des troubles étiquetables.
Chaque nouvelle version de la DSM suscite beaucoup de débats, parfois passionnels, chez les professionnels de la maladie mentale. C’est la première fois néanmoins que le grand public s’en émeut. La folie est un domaine qui effraie et l’on redoute que la DSM apparaisse comme une base d’arbitrage incontestable à partir de laquelle chacun pourrait être jugé comme « fou ». Un sur deux, c’est beaucoup !
C’est méconnaitre cette classification qui depuis les années 70 tente de regrouper les troubles mentaux sur la base de caractéristiques purement descriptives et « athéoriques » en proposant des définitions sur lesquelles tout le monde s’accorde. Avant la DSM, les diagnostics étaient volontiers attribués selon les perspectives théoriques de chaque psychiatre. La DSM a eu le mérite de mettre de l’ordre dans la cacophonie diagnostique. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles elle s’est très rapidement imposée dans le monde entier.
Pourquoi la DSM V fait-elle si peur ? Si l’on y regarde de près, l’étude faite à partir de la DSM IV ne retrouve que peu de risque de troubles mentaux caractérisés au cours d’une vie si l'on ne considère que les troubles sévères. En fait, l’émotion provoquée par cette nouvelle édition tient à plusieurs méprises

"Parler suicide aux enfants qui n’y pensent pas ce n’est pas bon"


Au lendemain de la tentative de suicide d’une jeune adolescente de 15 ans au collège de Bois de Nèfles à Saint-Denis, il convient de s’interroger sur le rôle de la prévention en milieu scolaire. Quelles que soient les raisons qui motivent le geste de l’enfant, des moyens existent pour repérer les individus qui présentent des comportements à risques. Le point avec le docteur Frédéric Le Bot, médecin et conseiller technique au rectorat de la Réunion.



La République DES PYRENEES.fr

Marginaux à Pau et troubles psychiatriques : gare aux "amalgames"










Président de la Commission médicale d’établissement 
du CHP de Pau et chef du pôle des urgences psychiatriques, 
le docteur Thierry Della prévient contre les idées reçues. (Nicolas Sabathier)

Depuis les arrestations liées à l’affaire Alexandre, les SDF et marginaux palois sont  placés, malgré eux, sous les feux stigmatisants de l’actualité. Afin d’essayer de dépasser les clichés et les amalgames, nous avons voulu aller au contact de cette population marginale. Pour découvrir, comprendre, analyser, nuancer, décrypter. 
Au centre communal d'aide sociale de Pau, l'équipe de rue va à la rencontre des populations les plus désinsérées. Selon Laurent Viot, travailleur social et Philippe Jeangrand, responsable du pôle insertion du CCAS, l'amalgame entre marginaux et troubles psychiatriques ne correspond pas à la réalité.
>> [Vidéo] SDF à Pau : une population davantage touchée par les troubles psychiatriques ?



Le cri d'alarme des étudiants en soins infirmiers


Les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) sont situés au Nord et au Sud de l’île. Ils sont rattachés au CHU de la Réunion et assurent la formation d’étudiants en vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’Infirmier(ère). Ce matin, près de 200 étudiants étaient rassemblés à Saint-Denis pour évoquer des dysfonctionnements dans leur cursus.


L’égalité à mauvaise école

15 avril 2013

XX -XY. Pour en finir avec les stéréotypes, l’Education nationale lance un dispositif expérimental.

Des filles qui travaillent bien à l’école, mais qui manquent d’ambition et qui rêvent de devenir coiffeuses ou maîtresses plutôt que menuisières ou astronomes. Des garçons souvent à la traîne, mais à qui on pardonne volontiers parce qu’il faut bien qu’ils s’agitent. Et, lorsqu’ils réussissent, ce sont eux qui visent les filières les plus prestigieuses - prépas scientifiques, grandes écoles d’ingénieurs… En matière d’égalité filles-garçons et de lutte contre les stéréotypes, l’Education nationale peut franchement mieux faire. Consciente de ses manques, elle assure vouloir enfin passer aux actes.
Dès cette rentrée, le ministère de Vincent Peillon, en collaboration avec celui de sa collègue aux Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, lance un dispositif baptisé «les ABCD de l’égalité» dans dix académies. Au minimum, 500 classes de primaire seront concernées, c’est-à-dire plusieurs milliers d’élèves, et ce dès la maternelle. L’idée est de combattre les clichés et les comportements sexistes qui se développent dès le plus jeune âge, et que l’école ne fait que conforter - petits garçons jouant au foot dans la cour de récré pendant que les filles papotent dans leur coin, les premiers faisant les malins dans la classe tandis que les secondes jouent aux petites filles modèles au premier rang, etc.

Hôpitaux parisiens : Le Guen juge «inatteignable» l'objectif d'économie du gouvernement

15 avril 2013

Alors que cet objectif est fixé à 2013, le président du conseil de surveillance de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) demande «quatre à cinq ans» de plus pour y parvenir.

Le président du conseil de surveillance de l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) et député PS Jean-Marie Le Guen déclare lundi au Parisien/Aujourd’hui en France que l’objectif de 155 millions d’euros d’économies fixé en 2013 aux hôpitaux parisiens était «inatteignable».
 
«Nos études montrent qu’on ne peut pas améliorer notre efficience de plus de 100 millions d’euros», a-t-il ajouté. «Si le gouvernement envisage un plan social à l’AP-HP, qu’il le dise ! Si oui, il faudra nous dire quoi couper et où», prévient le député de Paris. «Si on nous laisse quatre à cinq ans au lieu des deux prévus pour le retour à l’équilibre, on peut y arriver», assure-t-il. Le Guen réclame «une enveloppe de 1 à 2 milliards d’euros étalée sur cinq ans».
Il plaide également pour «l’organisation rapide d’états généraux», avec des professionnels, des patients, des élus afin de redéployer les moyens de l’AP-HP pour plus d’efficacité. La situation financière de l’AP-HP s’est améliorée en 2012, malgré un déficit de 20 millions d’euros.
Blog

Exorciser la souffrance des élèves... littéralement

L. est arrivée dans la vie scolaire en pleurs, du noir sur ses joues. J’étais en entretien avec une autre élève qui elle aussi faisait couler son rimmel. Je n’ai donc pas pu la voir tout de suite. Les surveillants l’ont accompagnée boire un coup et se passer un peu d’eau sur le visage. Elle ne voulait rien leur dire. Quand je suis sortie de mon bureau, elle avait décidé de repartir en classe. Je suis donc allée vers la salle de cours pour prendre de ses nouvelles et lui dire que j’étais à sa disposition si elle le souhaitait.
Arrivée dans le couloir, je me retrouve nez à nez avec un groupe de filles dont L., en train d’échanger vivement. L. pleure, éructe même, je demande donc à ses camarades, en les remerciant de leur soutien, de retourner en classe. Je souhaite accompagner L. à l’infirmerie qui est à quelques pas pour qu’elle se calme dans un lieu sécurisé, silencieux; ses amies me disent qu’elles ont voulu le faire mais qu’elle refuse…  Je finis par la convaincre et nous arrivons dans l’infirmerie, autour d’une table ronde.  D’une voix hachée, elle parle enfin. Et nous voilà entrées, elle, l'infirmière et moi, dans la quatrième dimension.
- Laissez L. tranquille, je suis son ange gardien, lance-t-elle.
On a de temps en temps, dans notre boulot quotidien, des petits moments de grâce. Là, c’était, comment dire, un moment exceptionnel en termes de découverte professionnelle… Je dis ça bien sûr avec du recul. Sur le moment, je n’en menais pas large. Ma collègue infirmière non plus d’ailleurs.
Nous n’avons pas pu nous empêcher de rouler des yeux dans le genre « qu’est ce qu’on fait là, mon dieu?»
- L., L., pourquoi tu dis ça ?


Doutes sur la fiabilité des neurosciences

C'est une des interrogations les plus angoissantes pour les chercheurs : le phénomène que je mets en évidence est-il bien réel, d'autres équipes le retrouveront-elles ou bien n'est-ce qu'une illusion provoquée par mon protocole expérimental ? La question peut sembler étonnante à première vue mais elle est de plus en plus d'actualité dans le domaine du vivant, pour lequel on ne peut obtenir le degré de certitude exigé dans la découverte du boson de Higgs. Il a ainsi été démontré que de nombreuses études biomédicales, si ce n'est la plupart d'entre elles, étaient... fausses dans le sens où elles décrivaient des effets qui n'existaient probablement pas et que l'on n'arrivait pas à reproduire. Le même constat a été fait en génétique et en psychologie. Aujourd'hui, c'est au tour des neurosciences de se retrouver sur la sellette suite à une étude américano-britannique publiée le 10 avril par Nature Reviews Neuroscience.