Controverse dans le monde de la psychiatrie. Des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour décrier les travaux de révision du DSM (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) en vue de sa cinquième édition.
La prochaine édition de la classification américaine des troubles mentaux, la DSM V (Diagnostic and Statistical Manual, 5° révision), suscite beaucoup d’inquiétude. Les critères de diagnostics sont encore élargis par rapport à la version précédente, la DSM IV. Or avec cette dernière, des études statistiques avaient conclu que prés d’un américain sur deux présenterait au cours de sa vie des troubles étiquetables.
Chaque nouvelle version de la DSM suscite beaucoup de débats, parfois passionnels, chez les professionnels de la maladie mentale. C’est la première fois néanmoins que le grand public s’en émeut. La folie est un domaine qui effraie et l’on redoute que la DSM apparaisse comme une base d’arbitrage incontestable à partir de laquelle chacun pourrait être jugé comme « fou ». Un sur deux, c’est beaucoup !
C’est méconnaitre cette classification qui depuis les années 70 tente de regrouper les troubles mentaux sur la base de caractéristiques purement descriptives et « athéoriques » en proposant des définitions sur lesquelles tout le monde s’accorde. Avant la DSM, les diagnostics étaient volontiers attribués selon les perspectives théoriques de chaque psychiatre. La DSM a eu le mérite de mettre de l’ordre dans la cacophonie diagnostique. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles elle s’est très rapidement imposée dans le monde entier.
Pourquoi la DSM V fait-elle si peur ? Si l’on y regarde de près, l’étude faite à partir de la DSM IV ne retrouve que peu de risque de troubles mentaux caractérisés au cours d’une vie si l'on ne considère que les troubles sévères. En fait, l’émotion provoquée par cette nouvelle édition tient à plusieurs méprises
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