Manger sous le coup de l’émotion augmente le risque d’être en surpoids
De nouveaux résultats de l’étude NutriNet publiés dans l’« American Journal of Clinical Nutrition » apportent des informations nouvelles sur l’association entre les facteurs psychologiques et le surpoids. Ils montrent notamment que ceux qui mangent sous le coup de l’émotion ont un risque 2 fois plus important d’être en surpoids. Chez les femmes qui n’ont jamais fait de régime, le risque multiplié par 5.
L’étude NutriNet-Santé lancée en 2009 et coordonnée par l’Unité de recherche en épidémiologie nutritionnelle (UREN, U557 INSERM/INRA/CNAM/Université Paris 13) cherche notamment à identifier les facteurs de risque ou de protection des maladies chroniques liées à la nutrition. Pour ce volet de l’étude, Sandrine Péneau et coll. ont étudié l’influence des facteurs psychologiques sur le surpoids et l’obésité. Si le lien est aujourd’hui reconnu, peu de données sont disponibles sur l’émotionalité alimentaire (le fait de manger sous le coup d’une émotion négative : se sentir seul, nerveux, déprimé) et son association avec le surpoids.
Les chercheurs ont donc interrogé par questionnaire un échantillon de 35 641 adultes français (8 580 hommes et 27 061 femmes) inclus dans la cohorte NutriNet-Santé qui regroupe plus de 244 000 internautes. L’émotionalité alimentaire a été mesurée à l’aide de la version à 21 items du « Three-Factor Eating Questionnaire » (TFEQ).
Les femmes plus que les hommes
L’analyse montre que les femmes (52 %) ont davantage tendance à manger sous le coup de l’émotion que les hommes (20 %). De même, les personnes au régime ont davantage tendance à manger sous le coup de l’émotion (71 %) que ceux qui ont fait un régime par le passé (58 %) ou les personnes qui disent n’avoir jamais fait de régime amaigrissant (35 %).
L’émotionalité alimentaire est fortement associée à un risque de surpoids. Le risque d’être en surpoids est 5 fois plus élevé chez les femmes déclarant manger fréquemment sous le coup de l’émotion que chez celles pour qui cela n’était jamais le cas. Chez les femmes ayant déjà fait un régime, le risque est 3 fois plus élevé, et chez celles qui étaient en régime au moment de l’étude, le risque est 2,6 fois élevé.
L’association entre surpoids et « émotionalité alimentaire » s’observe également chez les hommes, mais avec une moins grande différence selon qu’ils observent ou non un régime amaigrissant : le risque d’être en surpoids est environ 2 fois plus élevé chez les hommes déclarant manger fréquemment sous le coup de l’émotion par rapport à ceux qui affirment que ce n’est jamais le cas.
› Dr LYDIA ARCHIMÈDE
Appel à volontaires
À ce jour, plus de 244 000 internautes se sont déjà inscrits pour participer à l’étude NutriNet-Santé (www.etude-nutrinet-sante.fr). Toutefois l’objectif est d’atteindre le nombre de 500 000 participants et de les suivre au moins pendant 5 ans. En consacrant quelques minutes par mois pour répondre, aux différents questionnaires sur l’alimentation, l’activité physique et la santé, « les participants contribuent à faire progresser les connaissances en nutrition », rappellent les chercheurs.« Par ce geste citoyen, chacun peut facilement devenir un acteur de la recherche et, en quelques clics chaque mois, jouer un rôle important pour l’amélioration de la santé de tous et le bien-être des générations futures », soulignent-ils.
11/04/2013
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