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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 24 août 2022

Comment juger la folie ? (1/4) Irresponsabilité pénale : «Imed ne connaît que l’enfermement et les médicaments»

par Chloé Pilorget-Rezzouk  publié le 2 août 2022

Après de nombreuses récidives, Imed, manifestement inadapté, a trouvé une place dans un hôpital psychiatrique spécialisé. Un parcours chaotique, étalé sur quinze ans, qui montre la difficile articulation entre justice et médecine.

Le principe du droit selon lequel «on ne juge pas les fous» revient régulièrement au cœur du débat politique et juridique. L’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi, l’an dernier, a donné lieu à une réforme promulguée en janvier. Cet été, Libé raconte comment la justice s’empare du cas de ces malades mentaux, auteurs de délits ou crimes.

Dans le box de la 23e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, en ce jour de printemps 2021, le corps filiforme d’Imed est traversé par une nonchalance et une agitation inhabituelles. L’homme de 31 ans a un je-ne-sais-quoi de différent. Un regard hagard, des gestes débordants, un discours fruste. Il est à moitié débraillé, son masque pendouille sous le menton. Du bout des doigts, il jette des bisous en l’air et dessine des cœurs. Souvent, son visage s’illumine de «sourires immotivés», comme disent les médecins. Laissant apparaître une denture noircie. «Quand on avait à juger son cas, on voyait tout de suite qu’il y avait un problème, se souvient un magistrat du siège. Dès qu’il arrivait à la geôle, il faisait un cirque pas possible, il commençait à se toucher la braguette devant tout le monde.»

Comment juger la folie ? (2/4) Irresponsabilité pénale : «Vous avez compris que vous êtes l’auteur d’un meurtre, monsieur ?»

par Chloé Pilorget-Rezzouk   publié le 7 août 2022

Parce que «des voix» lui ont commandé de le faire, André G. a tué sa mère de 92 ans à l’aide d’un dictionnaire, en mars 2020. Mais était-il responsable de son acte ?

Le principe du droit selon lequel «on ne juge pas les fous» revient régulièrement au cœur du débat politique et juridique. L’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi, l’an dernier, a donné lieu à une réforme promulguée en janvier. Cet été, Libé raconte comment la justice s’empare du cas de ces malades mentaux, auteurs de délits ou crimes.

Le 13 mars 2020, vers 16 h 30, André G. appelle les pompiers. Son souffle est saccadé, ses mains tremblent. Au bout du fil, ce quasi-quinquagénaire placé sous curatelle renforcée et résidant avec sa mère, 92 ans, a un aveu à leur faire : il vient de la tuer. Cela fait des années qu’ils vivent sous le même toit, au premier étage d’un paisible immeuble de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Elle le prenait pour «un larbin», il en a eu «marre». Alors, il a attrapé ce dictionnaire Larousse, a frappé la vieille dame affaiblie dans son fauteuil roulant, lui a donné des «coups de pied et de poing», puis a obstrué sa bouche avec un chiffon imbibé de détergent «pour être sûr qu’elle va bien mourir», expliquera-t-il plus tard au juge d’instruction. Après, il est allé replacer l’ouvrage dans sa chambre. A la même place. Lorsque la police et les secours sont arrivés, c’est lui qui a ouvert la porte de l’appartement. Derrière lui, la nonagénaire gisait inconsciente sur le sol du salon.

Comment juger la folie ? (3/4) Irresponsabilité pénale : «J’avais un délire de persécution, je voulais une confrontation»

par Chloé Pilorget-Rezzouk   publié le 22 août 2022

Le profil de Mohammed Taha E., qui a agressé deux surveillants au centre de détention du Havre après son retour de Syrie, interroge l’intrication complexe, de plus en plus fréquente, entre troubles psychiatriques et terrorisme. 

Le principe du droit selon lequel «on ne juge pas les fous» revient régulièrement au cœur du débat politique et juridique. L’émoi suscité par l’affaire Sarah Halimi, l’an dernier, a donné lieu à une réforme promulguée en janvier. Cet été, Libé raconte comment la justice s’empare du cas de ces malades mentaux, auteurs de délits ou crimes.

«Ce n’est pas la première fois que nous avons à juger des personnes connues pour des faits terroristes à l’encontre du personnel pénitentiaire», souligne Pascale Chaline-Bellamy, présidente de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris. Créée en février 2008, dans le sillage de l’affaire Romain Dupuy, l’audience devant la «Chins», comme disent les professionnels du droit, intervient sur saisine du juge d’instruction, une fois l’enquête terminée, et a pour vocation d’examiner les faits commis en vue de se prononcer sur la culpabilité du mis en cause, mais aussi de statuer sur son irresponsabilité pénale.

mardi 23 août 2022

Contrairement à ce que l'on imagine, les Gaulois savaient écrire

PUBLICATION 22 AOÛT 2022

Contrairement à la croyance, les Gaulois ont fait usage de l’écriture, laissant derrière eux de nombreuses inscriptions en alphabet grec ou latin. Des spécialistes les ont recensées et numérisées.


Chapiteau de Saint-Côme conservé au musée de la Romanité (Nîmes).

Nombreux sont les mythes autour des Gaulois. Les aventures d’Astérix et plus largement l’engouement pour les peuples celtes charrient avec eux quelques croyances erronées. Un mythe qui a la peau dure ? Les Gaulois auraient boudé l’écriture.  « Ce cliché est hérité d'un passage de La Guerre des Gaules, de César, souvent lu trop rapidement. César rapporte que les druides voulaient conserver le secret de leur pratique, et donc qu’ils évitaient l’usage de l’écriture. Mais il est aussi explicitement mentionné dans ce même passage que les Gaulois écrivaient pour les affaires courantes, et qu’alors, ils utilisaient l'alphabet grec » explique Coline Ruiz Darasse, épigraphiste.



« L’intelligence artificielle fait bouger la frontière entre humain et non humain »

Propos recueillis par  et   Publié le 23 août 2022

Alexei Grinbaum, physicien et philosophe, revient sur l’affaire d’un ingénieur licencié par Google pour avoir fait état publiquement de son trouble lors d’un échange avec une intelligence artificielle.

Alexei Grinbaum est physicien et philosophe au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA). Membre du Comité national pilote d’éthique du numérique, il alerte sur les progrès, à la fois fascinants et inquiétants, en matière de génération automatique de langage. En particulier, il revient pour Le Monde sur les déclarations d’un employé de Google, Blake Lemoine, dans le Washington Post du 11 juin. Après avoir conversé avec le dernier algorithme de traitement du langage naturel de l’entreprise, LaMDA, cet ingénieur a expliqué avoir cru dialoguer avec une intelligence humaine à qui il attribue la sensibilité d’un enfant de 7-8 ans. La révélation des détails des conversations a dévoilé les progrès considérables de Google en matière de langage, et relancé les débats sur les capacités des machines. Pour avoir, selon l’entreprise, enfreint sa politique de sécurité, Blake Lemoine a été licencié le 22 juillet.

Le Planning familial : «Nous n’avons pas oublié qu’il fallait un utérus pour vivre une grossesse»

par le Planning familial  publié le 26 août 2022 

Après la polémique et les violentes attaques en raison de la publication d’une affiche représentant un homme enceint, l’association qui milite pour l’éducation à la sexualité répond et réaffirme son combat contre toutes les discriminations.

Ces dernières semaines, nos affiches sur des hommes enceints ont fait le buzz.

A en croire les personnes qui se sont dites choquées, le Planning familial aurait sombré dans une logique antiscience, en prétendant qu’il ne faudrait pas d’utérus pour vivre une grossesse. Ce serait le comble pour une association experte en sexualité, qui milite depuis plus de soixante-cinq ans sur les questions de contraception et d’avortement !

A la folie (4/6) Paul Taesch, mémoires d’interné

par Frédérique Roussel   publié le 23 août 2022

Cette semaine, ­«Libé» arpente les couloirs de l’asile psychiatrique. Aujourd’hui, les écrits d’un patient qui a documenté l’envers de ce lieu d’enfermement, dont le témoignage a été mis au jour il y a peu par un historien. 

Interné à l’asile Saint-Athanase de Quimper depuis trois mois, Paul Taesch se met à écrire l’histoire de sa vie. Ce 24 mars 1896, il n’a pourtant que 22 ans. Le registre d’entrée le décrit ainsi : «Un mètre 650 millimètres, cheveux et sourcils châtain clair, front haut, yeux gris, nez moyen, bouche petite, [pas de] barbe, menton rond, visage ovale, teint pâle.» Ce Parisien est arrivé le 20 décembre 1895 au milieu de tout un contingent de patients transférés dans le Finistère pour soulager les établissements de la région parisienne. L’ancien séminaire de la colline de Creac’h Euzen, reconverti en 1826 en centre départemental des aliénés pour les hommes, renferme quelque 600 internés à la fin du XIXe siècle ; les femmes, elles, sont à l’hospice de Morlaix. Plus d’un siècle plus tard, le chercheur en histoire Anatole Le Bras a exhumé l’émouvante autobiographie de Paul Taesch. Elle dormait dans son dossier aux archives de l’asile. Déroulé sur vingt grandes feuilles de papier, le texte sonne aussi comme une plaidoirie adressée au directeur-médecin pour une autorisation de sortie (qui ne sera effective que quatre ans plus tard). A partir de ce témoignage précieux sur l’enfance aliénée, l’historien a mené une enquête pour reconstituer la vie, ou plutôt les multiples vies, de son auteur multirécidiviste asilaire. (1)

« Dieu, je veux être une jolie petite fille » : Abby Stein, récit d’une transition chez les juifs ultraorthodoxes


 



Par  Publié le 22 août 2022

« Liberté, j’écris ton nom » (1/6). Née garçon dans une famille hassidique new-yorkaise, Abby Stein a réussi, une fois adulte, à s’émanciper de sa communauté. Surtout, elle a pu entamer sa transition et devenir ce qu’elle se sentait être depuis toujours : une femme.

Le rose a toujours été sa couleur préférée. Elle lui fut longtemps interdite, jugée inconvenante dans la communauté des juifs hassidiques vêtus pour l’essentiel en noir et blanc, qui plus est parfaitement inappropriée à son genre. Qu’imaginer de plus choquant et de plus contraire aux lois religieuses, qui prônent pudeur et discrétion, qu’un garçon habillé en rose ?

Mais, du plus loin qu’elle s’en souvienne – pour un vêtement, un cartable, un jouet –, la couleur l’attirait. Elle enviait ses petites sœurs de posséder quelques objets Hello Kitty. Et, plus tard, quand elle découvrit que la jeune épouse qu’on lui attribuait aimait également le rose, ce fut un réel plaisir. Au moins, le couple partagerait-il un goût commun.

Chemsex : une étude révèle son usage courant chez les étudiants français

Nathalie Barrès   9 août 2022

À retenir

  • Plus de 20% des étudiants français ayant répondu à un questionnaire anonyme ont recours au chemsex. Une prévalence qui serait similaire à celle de la population générale1.
  • La pratique du chemsex ne différerait pas en fonction du genre au sein de cette population.
  • La plupart du temps, une seule substance est utilisée – principalement l’alcool – ce qui contraste avec l’usage du chemsex dans la population des hommes qui ont des relations avec d’autres hommes (HSH), qui utilisent plus souvent des mélanges de substances.
  • Plusieurs facteurs ont pu être associés à ces pratiques après analyses multivariées.

Pourquoi est-ce important ?

Le chemsex est l’usage de substance psychoactive dans le but d’initier, de faciliter, d’améliorer ou de prolonger une expérience sexuelle. Pratiques sexuelles à risque et maladies sexuellement transmissibles sont souvent associées au chemsex.

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Un début d'incendie maîtrisé dans le service psychiatrie de l'hôpital Purpan à Toulouse

 ICI

Les pompiers sont intervenus vers 4h du matin ce mardi pour un début d'incendie dans une chambre dans le service de psychiatrie de l'hôpital Purpan à Toulouse.

Hôpital de Purpan à Toulouse -illustration

Hôpital de Purpan à Toulouse -illustration © Maxppp - XAVIER DE FENOYL

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Yves Cusset : «Le rire ? un plaisir immédiat et fugace, comparable à la masturbation»


 


par Thibaut Sardier   publié le 26 août 2022

L’injonction à rire est omniprésente, au point qu’il existe des stages de «rigologie». Mais pour le philosophe, loin d’être un remède contre la dépression, le rire est simplement l’expression d’une disponibilité pour la joie, marquée de la conscience d’un certain vide de l’existence.

Anti-manuel de développement personnel (5/5) Se sentir mieux dans sa vie… Jamais terminée, cette injonction peut être un peu angoissante. Pour explorer les chemins vers le «feel good» sans tomber dans la solution miracle, Libération convie tout l’été autrice, philosophes ou jardiniers à partager leurs expériences… garanties sans injonction à être une personne heureuse et zen à tout prix. Episode précédent, avec Arnaud Maurières.

On devrait tous rire au moins une fois par jour. Il paraîtrait même que ce serait, en matière de bien-être, l’équivalent d’un steak… ou d’un anti-dépresseur. La variété des versions est sans doute le signe que tout cela n’est peut-être pas si sûr. Mais qu’importe : dans une société où le divertissement est omniprésent et où les humoristes se comptent à la pelle, l’injonction à rire – pour se sentir mieux – est omniprésente. Il y a même des stages ou des formations en «rigologie» pour apprendre à se stimuler les zygomatiques (à défaut d’autre chose).

Stéréotypes Mode pour enfants : des clichés de genre cousus de fil rose

par Balla Fofana  publié le 26 août 2022

Short plus moulant pour les filles, inscriptions «viriles» pour les garçons... En Allemagne, une enquête du «Süddeutsche Zeitung» montre comment les enseignes de fast fashion font perdurer les biais sexistes dans la mode enfantine.

A quel point l’offre de vêtement pour enfant est-elle genrée ? La journaliste Marie-Louise Timcke y répond dans les pages du quotidien allemand Süddeutsche Zeitung et dans un long thread sur Twitter. Avec ses collègues, elle a analysé 20 000 vêtements destinés aux moins de 10 ans, vendus sur Internet par trois enseignes de fast fashion (H&M, Zalando et About You) afin d’exposer les biais sexistes dont souffre toujours la mode pour enfant.

Autistes : une place parmi les autres ?


 




DOCUMENTAIRE

Réalisé par Martin Blanchard, Marina Julienne

France • 2014 • 90 minutes • HD

Résumé

L'autisme reste une énigme. Une certitude cependant, il n'existe pas de remède : on ne guérit pas de l'autisme. Les personnes avec autisme vont vivre avec ce trouble tout au long de leur vie et nos sociétés sont donc toutes confrontées à une même question : comment accompagner ces personnes ? 

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lundi 22 août 2022

Mon enfant après moi


 



« Tous les parents qui ont des enfants handicapés gardent toute leur vie un fond d’inquiétude. Quand on avancera en âge, que deviendra notre enfant ? » Annie, 74 ans, vit avec sa fille atteinte de trisomie, Marie-Madeleine, 33 ans, depuis un séjour chaotique dans un hôpital de jour. Toutefois, les années passant et son énergie déclinant, Annie craint de ne plus réussir à assurer seule la prise en charge de sa fille. Surtout, elle peine à envisager l’avenir de celle-ci après son décès. Les deux femmes trouvent finalement refuge au Boistissandeau, structure d’accueil singulière en France, qui héberge des adultes handicapés et leurs parents vieillissants et isolés.

Interview Canicule : «Chaque degré en plus augmente le risque de suicide»

par Margaux Lacroux   publié le 25 août 2022

Selon Rémy Slama, responsable d’une étude de l’Inserm sur les causes de la mortalité publiée mercredi, la hausse de la chaleur a un effet net sur le risque de suicide. Cela éclaire le lien entre santé mentale et changement climatique.

Après un été bouillant où les canicules se sont succédé, de nouveaux pics de chaleur ont encore sévi cette semaine. La température anormalement haute met nos corps à rude épreuve mais affecte aussi notre santé mentale. Plus il fait chaud, plus le taux de suicide augmente, selon une étude dévoilée mercredi par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui a examiné les causes de la mortalité en France sur une période de près de cinquante ans. Rémy Slama, responsable de l’étude et directeur de recherche, détaille les mécanismes qui peuvent expliquer ces résultats.

Jusqu’ici en France on s’intéressait peu au lien entre changement climatique et santé mentale, est-ce que cela est en train d’évoluer ?

Je n’ai pas la vision d’ensemble des études qui pourraient être en cours sur le sujet, mais je ne suis pas sûr que beaucoup de monde s’intéresse à ce lien en France, cela reste rare. A l’Inserm, nous y sommes venus par l’angle de l’épidémiologie environnementale et des effets de la température en général sur la mortalité. Cette étude a été mise en place il y a trois ans et à l’Inserm, comme en France, c’est la première de ce type. Nous avons comparé ce qui se passe pour chaque cause de décès depuis cinquante ans.

COLLECTION DE LART BRUT LAUSANNE

EXPOSITIONS ACTUELLES



Espagne : La justice autorise le détenu à se suicider avant son procès…


Publié le 

Paraplégique suite à la fusillade qu'il a provoquée à Tarragone (Catalogne) en décembre 2021, un détenu a été autorisé par la justice à mettre fin à ses jours alors que son procès n'a pas encore eu lieu. Il sera euthanasié ce mardi 23 août.

L'affaire est particulièrement étonnante et ne manque pas de faire la une des journaux espagnols.

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A la folie (1/6) Eugène Hugo à Charenton, doux à lier

par Frédérique Roussel   publié le 19 août 2022 

Cette semaine, «Libé» arpente les couloirs de l’asile psychiatrique. Aujourd’hui, le frère de Victor Hugo aux «idées bizarres», lui aussi écrivain, qui mourut après quinze ans d’enfermement.

«Celui dont on ne parle pas», affirme Pierre Dufay dans son livre de 1924, sur la vie et les œuvres d’Eugène Hugo (1). Victor Hugo avait un frère mort jeune et fou, son aîné de dix-sept mois, le cadet d’Abel. Il a «fini» à l’asile de Charenton (Val-de-Marne), à 36 ans, le 20 février 1837, après quinze ans d’enfermement. «Il est bon pour Charenton», disait-on à cette époque pour désigner l’institution pour aliénés, érigé en 1641.

Complices de pensionnat, mêmes goûts littéraires, les deux frères montrent un don précoce pour l’écriture. Les œuvres d’Eugène écrites entre 17 et 23 ans témoignent d’une sensibilité romantique. Avec Abel et Victor, ils fondent la revue le Conservateur littéraire en 1819. «Cet Eugène était un blond et un doux, un effacé et un timide, écrit Pierre Dufay. Il semble avoir tenu peu de place dans la famille : ses frères le dominaient. Au Conservateur littéraire, que l’aîné et le plus jeune dirigeaient, il collaborait à peine.»