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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mercredi 28 août 2019

Il y avait Freud, l’autisme et les psychoses…






Paris, le mardi 27 août 2019 - À la mort de John Lennon, pour évoquer le désormais "paradis perdu" du début des années 1960, un magazine avait titré : « Il y avait Kennedy, de Gaulle et les Beatles. » De même, on pourrait ainsi schématiser la psychiatrie du XXème siècle : il y avait Freud, l’autisme et les psychoses… Mais tout a changé : la psychanalyse est critiquée, les psychoses ont reculé, absorbées par l’inflation des troubles du spectre autistique (TSA), or l’autisme lui-même est parfois contesté, malgré ou à cause de cette expansion. Comme le rappelle le psychiatre et psychanalyste Patrick Landman (dans sa contribution au dossier de la revue Empan intitulé Que sont les psychoses (infantiles) devenues ?), « certains vont jusqu’à considérer que l’autisme est une autre façon d’être, il y a les neurotypiques et les neuro-atypiques, comme il y a les gauchers et les droitiers. » Patrick Landman explique notamment qu’il a été « mis fin à l’indifférenciation » entre autisme et psychose très précoce « non par la science, mais par le législateur » aux États-Unis.

Justice sociale : «On veut passer au crible toutes les politiques publiques»

Par Charles Delouche — 
A la Cité des dames, un centre d’accueil pour les femmes sans-abri, à Paris, le 11 janvier.
A la Cité des dames, un centre d’accueil pour les femmes sans-abri, à Paris, le 11 janvier. Photo Cha Gonzalez

Dix-neuf ONG ont été reçues mardi à Matignon, six mois après la signature du «pacte du pouvoir de vivre». La présidente du Secours catholique, Véronique Fayet, déplore l’absence de mesures concrètes.

Les associations saluent «une porte ouverte» mais attendent maintenant du concret et des actes de la part du gouvernement. Six mois après la signature du «pacte du pouvoir de vivre», le Premier ministre a accueilli mardi à Matignon un aréopage de 19 ONG, syndicats et fondations. Un calendrier de travail pour les trois mois à venir a été fixé. Si la volonté de faire évoluer la méthode de dialogue est saluée par les partenaires sociaux, les initiateurs du pacte déplorent l’absence de mesures claires tout en rappelant l’urgence de la crise démocratique et sociale. Véronique Fayet, présidente du Secours catholique, analyse cette entrevue avec le gouvernement et désigne les moyens de promotion de la justice sociale.

Domestiques en lutte : la nouvelle classe ouvrière

Par Charles Delouche — 
Des femmes de chambre  manifestent pour leurs droits à Suresnes, en 2013.
Des femmes de chambre manifestent pour leurs droits à Suresnes, en 2013. Photo Nadège Abadie

Au XXIe siècle, la figure masculine de l’ouvrier est une femme, travailleuse domestique appartenant bien souvent à des minorités racisées, en lutte contre la discrimination légale permise par une convention collective abusive et injuste.

«Avec les traitements, on perd sa féminité»

Par Virginie Ballet, Photos Anne-Charlotte Compan. Hans Lucas — 
A la Maison Rose, à Paris, le 8 août. Isabelle se fait maquiller par la socioesthéticienne Amélie Cosneau. Objectif: «Sublimer son regard.»
A la Maison Rose, à Paris, le 8 août. Isabelle se fait maquiller par la socioesthéticienne Amélie Cosneau. Objectif: «Sublimer son regard.» Photo Anne-Charlotte Compan. Hans Lucas



Séances d’esthétique, «apéro-sexo», activités sportives… A Paris, la Maison Rose accueille des femmes atteintes d’un cancer et leur offre un espace loin de l’univers médical et aseptisé auquel elles sont habituées.

Quand elle se découvre dans le miroir, Isabelle semble aussi surprise que ravie. Ses mains aux ongles vernis placées près de ses lèvres d’un rouge assorti, la coquette quadragénaire s’amuse à jouer les midinettes en prenant la pose. «Tu fais très pin-up dans ta robe à motifs fraises», la complimente Amélie Cosneau, socioesthéticienne. «Il ne me manque que les cheveux», tranche Isabelle, tout sourire. En cette journée d’août, cette habitante du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) est venue participerà un atelier d’esthétique à la Maison Rose, à Paris. Ouvert début juin, cet espace cosy niché dans une impasse du XIIarrondissement de la capitale est un cocon intégralement dédié aux femmes atteintes d’un cancer. Canapés moelleux, coussins colorés, vaste cuisine aux allures de loft, grandes baies vitrées, lumières chaleureuses… L’endroit n’a rien de l’univers médical froid et aseptisé dont ces patientes ont l’habitude. D’ailleurs ici, le mot «patiente» est proscrit, on n’accueille que des «lady Rose», à qui sont proposées une multitude de ressources, conférences et autres activités, de l’aviron aux pilates, en passant par la sophrologie, les cours de cuisine ou les séances d’esthétique.

mardi 27 août 2019

Le genre toujours au centre des loisirs

A la Maison de Courcelles, le 6 août. Une grande salle y est dédiée aux arts du cirque.
A la Maison de Courcelles, le 6 août. Une grande salle y est dédiée aux arts du cirque. Photo Cyril Zannettacci. VU

Foot et bricolage pour les garçons, couture et poney pour les filles… Les activités proposées par les centres aérés et colonies de vacances sont souvent empreintes de stéréotypes. Des organismes, comme la Maison de Courcelles, en Champagne, tentent de corriger ces travers.

Punchlinettes : un compte Instagram pour clouer le bec aux sexistes

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JUSTINE ROSSIUS

« Si tu sors comme ça, faut pas t’étonner que tu te fasses emmerder », « ah, les femmes au volant… » ou encore « T’as tes règles ou quoi ? » Ces remarques sexistes vous emmerdent au plus haut point ? Suivez donc le compte Instagram @Punchlinettes.
Le concept de « Punchlinettes » ? Sortir des punchlines bien senties pour prendre sa revanche sur le sexisme ordinaire. En résumé, la nana derrière ce compte publie des remarques sexistes accompagnées de réponses cinglantes, qui comportent toujours une bonne dose d’humour. Une façon d’aider toutes celles (et ceux, d’ailleurs) qui manquent de répartie lorsque leur vieil oncle Georges se la ramène en réunion de famille sur « les femmes qui ne sont bonnes qu’à faire le ménage », mais qui voudraient tout de même lui clouer le bec et en finir avec le « J’aurai dû dire ça » qui arrive toujours trop tard.

Suicide à l’hôpital de Flers : les conditions de travail dénoncées par la famille et des collègues

Johan BESCOND   Publié le 
Le drame s’est déroulé dans les locaux du centre Maubert, à Flers.

Le drame s’est déroulé dans les locaux du centre Maubert, à Flers. | OUEST-FRANCE

Ne pas verser dans l’antipsychiatrie

Publié le 26/08/2019




Analysant des commentaires sur un récent rapport du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies[1], le Dr N McLaren (un psychiatre exerçant dans la banlieue de Brisbane, en Australie) désapprouve une interprétation publiée précédemment[2] dans The Australian & New Zealand Journal of Psychiatry où les auteurs évoquaient un « biais antipsychiatrique » dans ce travail du rapporteur spécial des Nations Unies. Contestant cette interprétation, N McLaren affirme qu’il doit être possible de critiquer certaines difficultés de la psychiatrie, sans verser pour autant dans le mouvement antipsychiatrique.

Le stress, c'est la vie

LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE par Nicolas Martin
26/08/2019
59 MIN

Qu’est-ce que le stress ? De quoi parle-t-on quand on parle de stress oxydatif ? Pourquoi une meilleure compréhension de ce stress oxydatif pourrait-elle faire avancer un grand nombre de recherches en santé ?
Selon une étude de 2017, le stress touche 9 Français sur 10.
Selon une étude de 2017, le stress touche 9 Français sur 10. Crédits : Pedro Figueras / Pexels
En ce jour de rentrée : quel meilleur sujet que le stress ? Le stress, un mal si répandu que 9 français interrogés sur 10 disent en souffrir et qu’une personne sur 2 se dit « particulièrement stressée » or le stress n’est pourtant pas que négatif : c’est un état de déséquilibre physiologique, qui permet de faire face à des situations d’urgence, de préparer l’organisme à une réaction de protection de nous rendre plus rapides, plus vifs, plus éveillés, plus efficaces en somme, c’est quand le stress est chronique qu’il devient toxique et au niveau cellulaire, le stress oxydatif, que l’on a longtemps blâmé, a également des vertus positives. Bref, nous aurions bien tort de trop stresser d’être stressés.
Le stress, c’est la vie : c’est le programme détendu qui est le nôtre pour l’heure qui vient. Bienvenue pour cette quatrième saison de La Méthode scientifique.
Et pour réhabiliter le stress et en comprendre tous les mécanismes physiologiques et cellulaires, nous avons le plaisir de recevoir aujourd’hui Bernard Lopez, directeur de recherche CNRS, responsable de l’équipe stabilité instabilité du génome à l’Institut Cochin, avec Laurent Chatre, chargé de recherche CNRS au laboratoire imagerie et stratégies thérapeutiques des pathologies cérébrales et tumorales au centre d’imagerie médicale Cycéron, à Caen.

L'optimisme est associé à une longévité exceptionnelle

PAR DR IRÈNE DROGOU  
PUBLIÉ LE 27/08/2019

Crédit photo : Phanie
Les plus optimistes d'entre nous gagneraient 11-15 % d'espérance de vie par rapport aux plus pessimistes, ont estimé des chercheurs de Harvard d'après deux grandes cohortes américaines ayant totalisé 69 744 femmes pour la Nurses' Health Study (NHS) et 1 429 hommes pour la Veterans Affairs Normative Aging Study (NAS).
Cette nouvelle étude publiée dans les « PNAS » confirme le rôle des facteurs psychologiques dans la longévité, et notamment la longévité exceptionnelle définie par un âge ≥ 85 ans. Or, selon les auteurs, l'optimisme, s'il est à 25 % héréditaire, « est aussi déterminé par des facteurs sociaux structurels et peut s'apprendre », citant plus loin des ateliers d'écriture rapide, la méditation ou des thérapies comportementales.

Le peau à peau plébiscité après une césarienne





Nombre d’études s’intéressent au vécu des femmes durant et après la césarienne. Il est plus rare de s’interroger sur  ce qu’elles désirent vivre au décours de cette naissance chirurgicale qui, si elle est aujourd’hui banalisée, n’en reste pas moins particulière.

La réponse est plutôt simple : les femmes réclament que leur conjoint puisse assister à la naissance et que leur enfant reste avec elle après l’intervention. Ce en quoi elles sont en phase avec les recommandations de l’OMS et l’UNICEF, tout du moins pour le second souhait. En effet, le peau à peau, est recommandé dès les premières minutes vie et pendant au moins une heure -ou jusqu’à la première mise au sein- sans interruption à moins qu’une indication médicale ne le nécessite. Ainsi, au bloc opératoire, le nouveau-né peut être installé sur sa mère dès la naissance. Une revue de littérature a démontré en 2014 que le peau à peau dans le cadre d’une naissance par césarienne améliore le bien être de la mère et de l’enfant, favorise leurs interactions, diminue la douleur de la femme et favorise l’allaitement maternel.

L'histoire de la légalité du cannabis est indissociable de l'histoire coloniale


David A Guba, Jr. — 

L'été 2019 aura été particulièrement fécond en réflexions et rebondissements autour de la modeste Marie-Jeanne, plus connue sous le nom de cannabis. Son statut juridique a suscité les passions en France, pays d'Europe où elle est par ailleurs particulièrement consommée malgré son illégalité.

Ainsi, le 19 juin, soixante-dix personnalités –économistes, médecins et élu·es– ont publié une lettre ouverte dans L'Obs appelant à sa légalisation. Y était notamment dénoncé l'échec des politiques prohibitionnistes.

Quelques jours après, des économistes conseillant le Premier ministre publiaient un vademecum intitulé «Cannabis: comment reprendre le contrôle?».


Etats-Unis : une première amende de 572 millions de dollars dans la crise des opiacés

L’entreprise pharmaceutique Johnson & Johnson est accusée d’avoir favorisé la dépendance à des médicaments antidouleurs au moyen de campagnes de promotion trompeuses.
Le Monde avec AFP Publié le 27 août 2019
Le juge Thad Balkman a estimé que le groupe Johnson & Johnson avait adopté des pratiques « trompeuses de marketing et de promotion des opiacés » afin de créer une dépendance, lundi 26 août, à Norman (Oklahoma).
Le juge Thad Balkman a estimé que le groupe Johnson & Johnson avait adopté des pratiques « trompeuses de marketing et de promotion des opiacés » afin de créer une dépendance, lundi 26 août, à Norman (Oklahoma). Sue Ogrocki / AP
C’est une première juridique aux Etats-Unis. Un tribunal a condamné lundi 26 août le groupe Johnson & Johnson à payer 572 millions de dollars (environ 515 millions d’euros) à l’Etat de l’Oklahoma pour sa responsabilité dans la crise des opiacés. Jamais auparavant un jugement civil n’avait condamné un laboratoire pour cette affaire d’ampleur qui a fait des dizaines de milliers de morts par overdose.
« La crise des opiacés est un danger imminent pour l’Oklahoma et ses habitants », a déclaré le juge Thad Balkman lors d’une audience lundi à Norman, à l’issue de deux mois de procès. Le juge a estimé que le laboratoire Janssen, division pharmaceutique de Johnson & Johnson, avait adopté des pratiques « trompeuses de marketing et de promotion des opiacés », causant une crise de la dépendance à ces médicaments antidouleurs, ainsi que des morts par overdose et une hausse des syndromes d’abstinence néonatales dans l’Etat – c’est-à-dire quand un bébé naît dépendant à la drogue du fait d’y avoir été exposé pendant la grossesse.
« La crise des opiacés a ravagé l’Etat de l’Oklahoma. Elle doit être contenue immédiatement », a poursuivi le juge, fondant son jugement sur une loi contre les « nuisances publiques ». Le demi-milliard de dollars demandé à Johnson & Johnson servira à financer des programmes dans l’Etat pour remédier à la crise.
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“Presque un siècle” : Mamie, les carottes et mon documentaire

  • Propos recueillis par Marion Bellal
  • Publié le 26/08/2019

    Dans “Presque un siècle”, Pascale Bodet filme sa grand-mère de 99 ans, France Bodet, et son voisin, Pierre Machet, avec tendresse et humour. Et nous donne à voir et à écouter ceux que l’on entend bien rarement. Sur France 3, lundi 26 août à 23h15.

    La grand-mère de Pascale Bodet dans son documentaire Presqu’un siècle.
    La grand-mère de Pascale Bodet dans son documentaire Presqu’un siècle.© Les Films du Carry, France Télévisions

    Vapoteuse aux lèvres et café à la main, Pascale Bodet évoque doucement son dernier documentaire, Presque un siècle, un film intimiste qui parle au cœur autant qu’à la tête. A chaque fois qu’elle cherche ses mots, la réalisatrice envoie balader ses cheveux, avant d’expliquer, entre deux références cinéphiles, pourquoi elle en est venue à filmer sa grand-mère.
    Comment est née l’idée de filmer votre grand-mère ?
    J’avais envie de filmer le voisin de ma grand-mère, Pierre Machet, depuis plusieurs années. Il m’est toujours apparu comme un vrai personnage de cinéma, un second rôle des films français des années 1930 à 1950. Mais un ami m’a mise au défi de filmer ma grand-mère. Devant mon refus de faire un film de famille, il m’a fait comprendre que si je filmais son voisin, c’était à cause d’une peur inconsciente de filmer ma grand-mère.

    Pierre Machet
    Comment vous ont-ils accueillie ?
    Toute l’introduction du film concerne justement ce qu’on appelle le pacte documentaire entre celui qui filme et celui qui est filmé, et on y voit bien que ma mamie est réticente. Mais Pierre lui a fait oublier la caméra, et j’ai alors été très surprise car ils ont entamé une longue discussion sur la mort. Ma grand-mère n’en parlait jamais spontanément, et je ne connaissais pas le rapport à la mort de Pierre. C’était un moment de grâce entre eux deux.


    « Mon année de repos et de détente », d’Ottessa Moshfegh : l’abus de psychotropes est avantageux pour la personnalité

    L’héroïne du roman de l’écrivaine américaine fait une cure de somnifères et d’anxiolytiques. Pour disparaître à elle-même ? Electrisant.
    Par   Publié le 26 août 2019
    L’écrivaine américaine Ottessa Moshfegh, au Texas Book Festival d’Austin, en 2015.
    L’écrivaine américaine Ottessa Moshfegh, au Texas Book Festival d’Austin, en 2015. Larry D. Moore/CC BY-SA 4.0
    « Mon année de repos et de détente » (My Year of Rest and Relaxation), d’Ottessa Moshfegh, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Clément Baude, Fayard, 302 p.
    L’héroïne de Mon année de repos et de détente, d’Ottessa Moshfegh, a tout pour elle : jeune, blonde, mince, diplômée de ­Columbia et riche héritière, elle mène une existence oisive dans un luxueux appartement new-yorkais. C’est dans ce cadre doré qu’elle a un jour décidé de sortir du système, de la manière la plus discrète et socialement acceptable qui soit : en ingérant, chaque jour, un insensé cocktail de somnifères et d’anxiolytiques prescrits, en toute légalité bien sûr, par une psychiatre complaisante. La litanie des noms de médicaments et de molécules, égrenée page après page, compose une complainte lancinante de la vie moderne, et une étrange poésie émerge de l’onomastique hypocrite de l’industrie pharmaceutique. Dans cet espace de liberté morbide agencé par les doses croissantes de substances qui intercalent un filtre toujours plus opaque entre elles et la réalité, l’héroïne élabore ses journées, et Moshfegh son récit, à une cadence bizarrement répétitive dont la monotonie finit par devenir envoûtante.