Publié le 23/08/2019
Nombre d’études s’intéressent au vécu des femmes durant et après la césarienne. Il est plus rare de s’interroger sur ce qu’elles désirent vivre au décours de cette naissance chirurgicale qui, si elle est aujourd’hui banalisée, n’en reste pas moins particulière.
La réponse est plutôt simple : les femmes réclament que leur conjoint puisse assister à la naissance et que leur enfant reste avec elle après l’intervention. Ce en quoi elles sont en phase avec les recommandations de l’OMS et l’UNICEF, tout du moins pour le second souhait. En effet, le peau à peau, est recommandé dès les premières minutes vie et pendant au moins une heure -ou jusqu’à la première mise au sein- sans interruption à moins qu’une indication médicale ne le nécessite. Ainsi, au bloc opératoire, le nouveau-né peut être installé sur sa mère dès la naissance. Une revue de littérature a démontré en 2014 que le peau à peau dans le cadre d’une naissance par césarienne améliore le bien être de la mère et de l’enfant, favorise leurs interactions, diminue la douleur de la femme et favorise l’allaitement maternel.
Besoin de sentir l’odeur de l’enfant, de le toucher, de le voir nu
Bénéfices confirmé par un doctorant qui a effectué une étude ethnographique vidéo auprès de 31 femmes ayant accouché par césarienne dans une maternité australienne comptant environs 3 700 naissances par an dont 35 % par césarienne.
Les mères qui avaient déjà accouché par césarienne sans avoir pu bénéficier du peau à peau racontent qu’elles se sont senties déconnectées de leur enfant. Celles qui ont pu avoir un contact le rapportent : elles ont besoin de voir leur enfant nu, de vérifier qu’il est « complet », le toucher, sentir son odeur.
De simples adaptations des pratiques au bloc opératoire permettent facilement d’offrir à ces couples des moments humains.
Marie Gélébart
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