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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

vendredi 14 octobre 2016

Le château rénové pour devenir un musée d’art brut

Marie-José Georges et le collectionneur Bruno Decharme ont défendu avec passion leur projet de musée d’art brut auprès des représentants de la région Florence Verney-Carron et Nicolas Daragon.
Marie-José Georges et le collectionneur Bruno Decharme ont défendu avec passion leur projet de musée d’art brut auprès des représentants de la région Florence Verney-Carron et Nicolas Daragon.
«C’est un projet un peu fou ! Mais à Hauterives on pratique la folie », lançait non sans humour, la conseillère départementale du canton de l’Herbasse Emmanuelle Anthoine à l’attention de Florence Verney-Carron, vice-présidente de la région en charge de la culture et du patrimoine. Car hier, avec Nicolas Daragon, vice-président en charge du tourisme et du thermalisme, l’élue régionale a découvert le site du Palais idéal et la nouvelle idée imaginée par la directrice Marie-José Georges.
Après le succès de l’exposition qu’elle avait organisée il y a deux ans, elle a tissé des liens forts avec deux acteurs de l’art brut : Antoine de Galbert et Bruno Decharme. C’est donc avec eux, le soutien du maire Florent Brunet et des élus d’Hauterives que la directrice propose la création d’un Musée d’art brut en lieu et place du château.

La psychose des clowns, reflet d’une époque apeurée et surconnectée

LE MONDE| Par Luc Vinogradoff

Capture d’écran d’une vidéo montrant un clown dans un parking de l’Etat de Washington.
Capture d’écran d’une vidéo montrant un clown dans un parking de l’Etat de Washington.

D’un incident isolé dans la campagne de Caroline du Sud au creux du mois d’août, c’est devenu une étrange épidémie qui touche quasiment tous les Etats-Unis : des hommes en costumes de clowns effrayants ont été vus errant autour d’écoles ou dans des universités ; ou encore filmés depuis une voiture à l’orée des bois en pleine nuit par des automobilistes hystériques ; des témoins prétendent également avoir été poursuivis par des clowns armés de machettes ; des parents paniqués jurent que des clowns ont tenté de faire monter leurs enfants dans une camionnette.
Le phénomène des clowns sinistres et effrayants déambulant dans les villes n’est pas nouveau. Ce sont des canulars qui précèdent régulièrement la fête d’Halloween depuis les années 1980. En 2014, il s’est même exporté en France. On arrêtait des ados déguisés en clowns mal maquillés du Var au Pas-de-Calais.
La différence, cette fois, est que la rumeur s’est propagée à une telle vitesse aux Etats-Unis et dans d’autres pays anglophones – réseaux sociaux et surmédiatisation obligent –, que la psychose qui en a découlé a eu des conséquences bien plus importantes qu’un coup de peur sur le parking d’une zone commerciale mal éclairée.
Où sont les clowns ? Partout et nulle part
Tout est parti d’une résidence dans la ville de Greenville en Caroline du Sud. Le « patient zéro » est un petit garçon qui dit avoir vu « deux clowns dans les bois, l’un avec une perruque rouge et l’autre avec une étoile noire dessinée sur le visage. Ils lui ont murmuré de le suivre ».
Les parents paniqués appellent la police, qui ne trouvera pas de traces de clowns. Les policiers de Caroline du Sud recevront rapidement de nouveaux signalements de ce type dans la région. Puis ce seront leurs collègues de Caroline du Nord et, dans les semaines suivantes, d’autres Etats du sud. Début octobre, des clowns ou des agressions présumées par des clowns avaient été signalés dans plus de trente Etats et au Canada.

Les plateformes d'accompagnement et de répit devraient mailler l'ensemble des Hauts-de-France

HOSPIMEDIA  
Vers quelles structures se tourner, comment financer les aides ? Face au monde médico-social, incompréhensible, les aidants se retrouvent perdus, constate Nathalie Quaeybeur, directrice de la maison des aidants de Lille et Roubaix (Nord). Elle intervenait le 13 octobre 2016 lors de la journée Fehap des Hauts-de-France intitulée "Comment éviter les ruptures de prise en charge et d'accompagnement des personnes âgées pour un meilleur parcours de vie ?". Avec la mise en application du plan Alzheimer 2008-2012, huit plateformes d'accompagnement et de répit devaient être créées en Nord-Pas-de-Calais. Finalement, "au vu des premiers résultats", l'ARS a décidé de mailler le territoire, dix-sept on été installées, poursuit Nathalie Quaeybeur. La Picardie, quant à elle, en compte cinq. Avec la mise en œuvre du plan Maladies neurodégénératives, des structures d'accompagnement et de répit doivent également couvrir ce dernier territoire, indique la directrice.

« Nous sommes à court de ressources pour lutter contre la tuberculose », s'alarme l'OMS

Damien Coulomb     13.10.2016


Dans son rapport 2016 sur la Tuberculose, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pointe du doigt une baisse des financements de la lutte contre cette pathologie. Si les efforts internationaux ont permis de sauver 3 millions de vies en 2015, les auteurs du rapport notent en effet que l'impact mondial de la tuberculose en termes de morbidité est plus important que ce que ce qui était prévu dans les estimations.
Ce constat est principalement dû au déploiement de nouveaux outils de surveillance en Inde, un pays qui forme avec la Chine, l'Indonésie, le Nigeria et le Pakistan le peloton de tête des nouveaux cas. Ces 6 pays totalisent en effet à eux seuls 60 % des 10,4 millions de nouveaux cas (dont 1,2 million de nouveaux cas chez des patients infectés par le VIH).
On estime par ailleurs de 1,8 million de personnes sont décédées en 2015 des suites d'une tuberculose, dont 400 000 coïnfectés par le VIH. Un nombre qui a baissé de 22 % depuis 2000 et qui place la tuberculose devant le VIH et le paludisme.

En 2015, la France a connu sa plus forte mortalité depuis soixante-dix ans

Le Monde.fr avec AFP      
Cercueils en vente dans une boutique de pompes funèbres, 9 mai 2003, Caen.
Cercueils en vente dans une boutique de pompes funèbres, 9 mai 2003, Caen. 
MYCHELE DANIAU / AFP
La France affiche un taux de mortalité record. En 2015, 594 000 personnes sont mortes, soit plus de 34 000 (6,1 %) par rapport à 2014, ce qui s’explique notamment par le vieillissement des « baby-boomers », selon des chiffres publiés jeudi 13 octobre par l’Insee. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis l’après-guerre.

Côtoyer la folie au quotidien

QUEBEC  Myriam Lortie   11 octobre 2016

Marie-Frédérique Allard et les dessous du métier de psychiatre légiste

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Marie-Frédérique Allard travaille à Shawinigan.

PORTRAIT. Plusieurs reconnaissent Marie-Frédérique Allard comme l'une des psychiatres ayant évalué Luka Rocco Magnotta, Francis Proulx ou Richard Bain. Si ces procès hautement médiatisés frappent l'imaginaire et provoquent des réactions tranchées, ils ne représentent qu'une infime partie du travail de la psychiatre.

«Chaque fois que je commence à témoigner, je me demande ce que je fais là», avoue la Shawiniganaise d'adoption. «C'est difficile et je sais qu'on va essayer de jouer sur ma crédibilité.» Jusqu'ici, le souci d'offrir à l'accusé une évaluation juste de son état de santé a motivé Marie-Frédérique Allard.
Diplômée de l'Université de Sherbrooke en psychiatrie générale et surspécialisée en psychiatrie légale à l'Université d'Ottawa, Marie-Frédérique Allard travaille au seul Centre régional de santé mentale (CRSM) du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), situé à Shawinigan, auparavant connu sous le nom d'Hôpital Sainte-Thérèse. Elle y travaille comme psychiatre légiste, chef du programme médico-légal et chef adjointe du département de psychiatrie du CIUSSS MCQ.
Un défi que peu acceptent de relever
«Presque plus personne ne le fait. Ce n'est pas payant et ça demande beaucoup plus de temps. C'est aussi plus stressant», confie-t-elle.
Comme la quarantaine de psychiatres légistes reconnus au Québec, elle reçoit régulièrement des demandes d'évaluation psychiatrique de toutes sortes de la part du Tribunal. Elle est libre d'accepter ou de refuser. Une dizaine de psychiatres acceptent aussi de répondre aux demandes privées des avocats de la Couronne ou de la défense.
Publicité - Lire la suite de l'article ci-dessous 
Peu importe l'issue de son rapport, la paie est la même. «Et c'est très peu considérant le nombre d'heures qu'on y met.» Si son rapport ne sert pas l'avocat, ce dernier ne l'utilise simplement pas. Les psychiatres reçoivent-ils des pressions? En fait, ils échangent très peu avec les avocats en temps normal. «Mais il y a des avocats pour qui je ne reprendrai plus jamais de mandat.»

jeudi 13 octobre 2016

Les docteurs écoutent-ils leurs patients ?

11.10.2016

23 secondes c’est le temps moyen durant lequel un patient s’exprime en début de consultation avant d’être interrompu par le médecin…

Anne Révah-Lévy
Anne Révah-Lévy
En partenariat avec Le Quotidien du Médecin
Le professeur Anne Révah-Lévy, pédopsychiatre et le professeur Laurence Verneuil, dermatologue et oncologue, ont voulu nous alerter sur le déficit de communication actuellement constaté au cours des consultations médicales dans un livre intitulé Docteur, écoutez ! (Albin Michel, 2016).

La « rencontre » en psychiatrie, nécessité oubliée des protocoles

  • 10 OCT. 2016
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  • PAR CÉCILIE CORDIER
  •  
La psychiatrie est tiraillée entre les tendances sécuritaires et les volontés de soigner à échelle humaine. Les infirmiers qui travaillent dans ces services ont une place centrale à prendre dans la réflexion sur les pratiques, parce qu'ils occupent une place très importante dans le déroulement des soins. Christophe Malinowski invite tous ses collègues à réfléchir dans son livre.
Les grandes révolutions commencent par de petits changements. Infirmier de psychiatrie depuis une quinzaine d'années, Christophe Malinowski est de ces soignants qui sèment le changement dans les hôpitaux psychiatriques. En interrogeant sa propre pratique, en posant des questions à ses collègues, en mettant les patients au cœur de ses préoccupations. Son livre Etre soignant en psychiatrie – Un papillon sur un roseau(1) est un indispensable de la réflexion qui agite la psychiatrie depuis quelque temps. Dans un contexte où des médecins agissent contre les restrictions de libertés, et où l'on montre (enfin) les dérives, il donne toute leur importance au rôle et au regard des soignants qui vivent le quotidien des patients de psychiatrie : les infirmiers.
"Etre soignant en psychiatrie", de Christophe Malinowski
Dans la première partie, l'auteur nous fait vivre l'hospitalisation en psychiatrie d'un homme, en nous mettant réellement à sa place. Nous vivons ses questions sans réponse, ses doutes, ses incompréhensions, ses inconforts. Puis la violence de l'isolement et de la contention, conduisant à celle de la nécessaire pleine adhésion à des soins qui n'en sont plus vraiment.« J'ai choisi le point de vue du patient, pour que l'on n'oublie pas qu'il est un être humain, avec des émotions et des ressentis. »
« Ils l'avaient rendu fou »
Le récit d'hospitalisation, et en particulier de la contention, est cru(2). Bien que fictif, il est réaliste. Surtout, en nous plongeant dans les yeux du patient, il pose de vraies questions. Comment réagirions-nous aux bruits constants, à l'absence d'intimité, aux repas en réfectoire, dans un moment où nous serions justement au plus mal ? Comment serions-nous jugés de ne pas être en capacité, dans un moment de souffrance, de nous adapter à ces contraintes ? Comment supporterions-nous une mesure dite thérapeutique qui, alors que nous serions seulement en demande de dialogue, nous isolerait avec sédation, et nous maintiendrait attaché à nous en faire mal partout ? « Ils l'avaient rendu fou. Ils ne l'avaient pas apaisé, ils l'avaient maltraité et humilié. » « Ils avaient seulement oublié de lui parler et de l'écouter. Ils avaient oublié d'aller à sa rencontre. »

SEMINAIRE D'HISTOIRE DE LA PSYCHANALYSE ELISABETH ROUDINSCO " La psychanalyse comme fiction. Littérature et cinéma "

Première séance le 3 janvier 2017

HISTOIRE ET PSYCHANALYSE (E. Roudinesco) 

La psychanalyse comme fiction. Littérature et cinéma Freud et ses disciples ont inventé le terme de psychanalyse appliquée pour démontrer que leur discipline permettait d’expliquer la genèse des œuvres de création, d’une part en étudiant la vie inconsciente des auteurs, de l’autre, en interprétant la signification des œuvres comme s’il s’agissait de récits biographiques masqués.

Attentat de Nice : Marisol Touraine annonce la création de 24 nouveaux postes en psychiatrie

Coline Garré     12.10.2016

Trois mois après l’attentat de Nice et 2 jours avant l'hommage national prévu ce vendredi, Marisol Touraine annonce le recrutement pérenne de 24 nouveaux professionnels dans les hôpitaux des Alpes-Maritimes pour assurer, sur le long terme, l’accompagnement psychologique des personnes traumatisées. Des créations de postes financées à hauteur de 1,4 million d'euros, précise le ministère. 

Médecins versus ordinateur : lequel fait le meilleur diagnostic ?

Roxane Curtet   10.10.2016

med vs app

Non, les machines ne nous ont pas encore supplantés ! Si Kasparov a perdu une fois face à Deeper Blue en 1997 lors d’une partie d’échec, les médecins gagnent haut la main le duel face aux diagnosticiens numériques, selon des scientifiques d’Harvard. Ceux-ci ont publié leur étude dans JAMA Internal Medicine le 10 octobre.

Collèges privés et ségrégation sociale

 

Les faits sont tenaces : l’enseignement privé en France (à 96 % catholique) nuit à la mixité sociale. Et Thomas Piketty n'est pas le seul à le dire. 
 
La dernière étude[1] de la DEPP[2] rappelle une fois encore que les élèves scolarisés dans les collèges privés sont issus d'un milieu social plus favorisé que ceux du public. Pire, cet écart s'est creusé entre 2002 et 2015.
 
La DEPP a classé les collégiens français en quatre groupes selon leur origine sociale : très favorisée (22,7 % des enfants), favorisée (12,5 %), moyenne (26,9 %), défavorisée (37,8 %). Les enfants de professeurs entrent dans la première catégorie malgré des revenus moins élevés que les cadres supérieurs, car ce classement prend également en compte le capital culturel. Le groupe des défavorisés comprend les enfants de chômeurs, ouvriers et inactifs n'ayant jamais travaillé.
 
10 % des quelque 7000 collèges de France (hors Mayotte), publics et privés sous contrat, comptent moins de 15 % d'élèves défavorisés. À l'autre bout du spectre, 10 % des collèges comptent plus de 62 % d'enfants défavorisés. Le système est donc dans l'ensemble très peu mixte socialement et reflète souvent la faible mixité résidentielle dans les villes.

mercredi 12 octobre 2016

Allaitement : l’importance de la première heure



LE MONDE SCIENCE ET TECHNO  | Par Sandrine Cabut
Grandes tétées, rencontres avec des professionnels… De multiples ­manifestations ont lieu en France jusqu’au 16 octobre, dans le cadre de la Semaine mondiale de l’allaitement maternel, organisée par l’Alliance mondiale pour l’allaitement maternel. Dans la plupart des pays, cet événement a lieu la première semaine d’août. Il y a aussi une journée mondiale consacrée à cette pratique, le 29 mars.
Une overdose d’incitations à cette méthode qui, en tout cas dans les pays riches, relève d’un choix individuel des femmes. Des occasions aussi de promouvoir ses nombreux bénéfices pour la santé des enfants et de présenter les nouvelles données de la science concernant notamment le ­colostrum. Longtemps peu étudié, ce liquide jaunâtre, produit en faible quantité par la mère avant la montée de lait, se révèle précieux.

La mortalité après hospitalisation en psychiatrie est toujours importante en Nord-Pas-de-Calais

HOSPIMEDIA     -
L'étude Mopsy portant sur les décès de personnes hospitalisées en psychiatrie en Nord-Pas-de-Calais en 2008 et 2009 révèle une mortalité très forte, sur les années qui suivent l'hospitalisation. Un taux quatre fois supérieur à la moyenne régionale et qui est plus marqué chez les jeunes patients.

490 000 personnes sont en souffrance psychique en France, selon l'Agence nationale de santé publique

Santé publique France estime à 490 000 le nombre de personnes en souffrance psychique* en France. Ce chiffre est issu d'une extrapolation au niveau national de son programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP). Il s'appuie sur un réseau de médecins du travail volontaires dans une quinzaine de régions. Les praticiens s'engagent à signaler toutes les MCP rencontrées durant des périodes de deux semaines prédéfinies.

Les troubles mentaux ne sont pas des fictions !

On sait peu de choses sur la manière dont sont compris, vécus, ressentis, les troubles mentaux dans la population.

10/10/2016
Dépression, anxiété, hyperactivité, schizophrénie, autisme, addiction, stress post-traumatique, hypocondrie, anorexie, pyromanie, trouble explosif intermittent, paraphilie... Les termes utilisés pour désigner les troubles mentaux sont nombreux. Selon les classifications utilisées, on peut en dénombrer plusieurs centaines bien que concrètement on peut les regrouper en un nombre limité de grandes catégories (troubles de l'humeur, de l'anxiété, du développement, des apprentissages, de la personnalité, de la sexualité, de l'alimentation...).
Au delà des débats d'experts sur la catégorisation plus ou moins fine de ces troubles, le consensus reste qu'un nombre important de personnes en souffre. Selon les chiffres communément admis, 1 personne sur 4 présentera l'un de ces troubles au cours de sa vie, durant une période plus ou moins longue, de quelques semaines à de nombreuses années, avec d'importantes conséquences. Les troubles mentaux sont, dans les pays industrialisés, la deuxième cause d'années de vie passée avec un handicap et ils sont l'un des principaux facteurs de risque de suicide (en France plus de 10.000 morts par an, et 200.000 tentatives).
Souffrir d'une dépression sévère, c'est être incapable de penser, ne pas pouvoir planifier quelques minutes en avance, penser à la mort ou à se tuer plusieurs heures par jour, ne plus éprouver aucun plaisir, perdre son attachement à ses enfants...
Les troubles mentaux ne sont pas des fictions. Souffrir d'une dépression sévère, c'est être incapable de penser, ne pas pouvoir planifier quelques minutes en avance, penser à la mort ou à se tuer plusieurs heures par jour, ne plus éprouver aucun plaisir, perdre son attachement à ses enfants, ses amis, ne plus dormir... Avoir un trouble anxieux généralisé grave, c'est être terrorisé en permanence, penser que ses proches ont eu un accident mortel parce qu'ils sont en retard, craindre en permanence le pire, subir les affres physiques de l'angoisse extrême. Avoir un trouble psychotique, c'est sentir son corps se fragmenter, sa perception se désintégrer, entendre des voix imaginaires proférer des insultes, sentir sa volonté et ses désirs se déliter. Être hypocondriaque, c'est vivre dans la terreur permanente d'avoir une maladie grave, consulter pour la découvrir des dizaines de médecins, faire des centaines d'examens, interpréter chacun de ses signes corporels comme une preuve de la maladie non découverte, avoir la totalité de sa conscience envahie par l'obsession médicale au point de ne plus pouvoir vivre.

Traiter l’anorexie mentale : la recherche reste sur sa faim…

 06/10/2016

Passant en revue les thérapeutiques d’avenir pour la prise en charge de l’anorexie mentale, Janet Treasure mentionne d’abord la cyclosérine qui, à la dose de 250 mg a montré dans des études préliminaires qu’elle augmente l’impact de la psychothérapie et du traitement cognitivo-comportemental. L’ocytocine est une autre option possible car on sait qu’elle joue un rôle complexe dans les habitudes nutritionnelles. Cependant, administrée par voie intranasale, elle ne modifie pas les apports alimentaires et n’exerce aucun impact sur l’anxiété. Mais elle réduit les taux élevés de cortisol et peut être considérée comme un neuromodulateur des troubles de la nutrition. Les cannabinoïdes et la Lis-dexamphétamine ont également été expérimentés, sans réel succès. Ainsi, aujourd’hui, c’est encore la neuromodulation par la stimulation médullaire dorsale (DCS), la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS), ou la stimulation intracérébrale (DBS) qui donnent les meilleurs résultats.
Dr Dominique-Jean Bouilliez
RÉFÉRENCES
Treasure J : Novel brain-directed treatment strategies for eating disorders. 29th ECNP congress (Vienne) : 17-20 septembre 2016. 

lundi 10 octobre 2016

Antidépresseurs et risque suicidaire : remettre l’église au milieu du village…

07/10/2016

Malgré une augmentation constante des traitements antidépresseurs, l’incidence du suicide et des conduites suicidaires n’a pas été réduite au cours des dernières années. Les études épidémiologiques ayant montré que le risque suicidaire est le plus élevé au cours des premières semaines de traitement, les experts se sont penchés sur les facteurs de risque possibles d’un tel geste.

Le phénomène "Karoshi"Un Japonais au travail sur cinq risque la mort par surmenage

09.10.2016
Infarctus, AVC, suicide... Des centaines de décès liés au surmenage sont enregistrés chaque année au Japon, ainsi que de nombreux problèmes de santé graves. Selon un récent rapport gouvernemental, un cinquième des Japonais qui travaillent risquent de mourir de surmenage. 
Ce document, qui porte sur un phénomène caractéristique de la société nippone fait partie du premier livre blanc sur le "karoshi", la mort par épuisement au travail, un document approuvé vendredi par le cabinet du Premier ministre, Shinzo Abe.

Faut-il être heureux ?

07.10.2016
Conférences Université de Strasbourg

La question a de quoi surprendre. Qui ne souhaite l'être ? Mais aujourd'hui chacun semble sommé d'être heureux : une injonction au bonheur retentit de toutes parts, sans que la définition du bonheur soit devenue plus claire...

Faut-il être heureux ?
Faut-il être heureux ? Crédits : Hsing Wei / Flickr

Une conférence enregistrée en avril 2016.
Daniel Frey, Maître de conférences en philosophie de la religion et anthropologie à la Faculté de Théologie Protestante de l’Université de Strasbourg
Franck Fischbach, Professeur de philosophie à l’Université de Strasbourg
Sarah Schimchowitch, Docteur en neurosciences au Cnrs
Élian Cuvillier, Directeur des études à l’Institut Protestant de Théologie de l'Univerité de Montpellier 3.


Toxicomanie : la première salle d’injection ouvre à Paris

LE MONDE  | Par François Béguin et Laetitia Clavreul
Une seringue.
Une seringue. DENIS BALIBOUSE / REUTERS
La mesure était réclamée depuis des années par les associations d’aide aux toxicomanes les plus précaires, qui s’injectent leur dose à la va-vite dans les toilettes publiques, les parkings, les halls d’immeuble ou directement sur les trottoirs de certains quartiers, comme celui de la gare du Nord, à Paris.
Alors que longtemps le pays n’en a pas voulu, une salle de consommation à moindre risque, qualifiée de « salle de shoot » par ses opposants, va ouvrir pour la première fois ses portes en France. Inaugurée mardi 11 octobre par la ministre de la santé, Marisol Touraine, et la maire de Paris, Anne Hidalgo, elle sera accessible quelques jours plus tard.

Le cancer pousse à réclamer l'aide au suicide

Suisse En 2014, on a enregistré en Suisse 742 cas de suicide assisté, soit 26% de plus que l'année précédente.


Photo d'illustration.
Photo d'illustration. Image: Keystone
En 2014, près de deux suicides assistés sur cinq (42%) ont eu pour origine un cancer. Le suicide «classique» touche lui en premier lieu des personnes dépressives.
En 2014, on a enregistré en Suisse 742 cas de suicide assisté, soit 26% de plus que l'année précédente et 2,5 fois plus qu'en 2009, a rappelé mardi l'Office fédéral de la statistique (OFS), qui publie pour la deuxième fois un rapport sur la question. Près de 94% des personnes concernées avaient plus de 55 ans.
Elles souffraient, dans la très grande majorité des cas, d'une maladie grave à l'issue fatale. Après le cancer, les maladies neurodégénératives (14%), cardiovasculaires (11%) et de l'appareil locomoteur (10%) sont le plus souvent inscrites sur le certificat de décès.
Sur l'ensemble des personnes domiciliées en Suisse et décédées en 2014, 1,2% ont recouru au suicide assisté. Le suicide assisté touche à peu près également les hommes et les femmes. Rapporté à la population résidente (taux standardisé selon l'âge), cela représente 10 hommes sur 100'000 et 9 femmes sur 100'000.
En termes absolus, le rapport entre les hommes et les femmes est de 10 à 13 (320 hommes et 422 femmes). Cela reflète la proportion de femmes dans la population suisse, qui augmente avec l'âge.

Le lycanthrope de l’art brut

Philippe Godin 
Le lycanthrope de l’art brut
sans titre, 2016. feutre sur impression photographique, 28 x 22 cm.
Avec des hordes de djihadistes et de "Bersekr" toujours tentées de se métamorphoser pour massacrer leurs propres familles, la culture du loup-garou a encore de beaux jours ! Rarement des images d’art brut n’avaient eu un tel pouvoir d’aversion, par la seule puissance d’un stylo à bille et d’un fluo. Urgent.
L’exposition Lycanthropos, à la galerie Christian Berst, présente l’artiste espagnol José Manuel Egea. Comme souvent chez les créateurs d’art brut, on retrouve avec Egea le caractère obsessionnel d’une thématique déclinée, ici, dans une quarantaine d’œuvres.
A ceux qui éprouverait une forme de lassitude envers une œuvre aussi répétitive, il faut rappeler que l’intérêt d’une création ne se limite pas à sa seule puissance de renouvellement formel. L’art contemporain comme l’art brut sont inséparables de l’invention de matériaux et de protocoles qui confèrent à l’œuvre sa singularité et sa valeur.
De ce point de vue le dispositif créateur de José Manuel Egea est d’une efficacité redoutable !