Santé publique France estime à 490 000 le nombre de personnes en souffrance psychique* en France. Ce chiffre est issu d'une extrapolation au niveau national de son programme de surveillance des maladies à caractère professionnel (MCP). Il s'appuie sur un réseau de médecins du travail volontaires dans une quinzaine de régions. Les praticiens s'engagent à signaler toutes les MCP rencontrées durant des périodes de deux semaines prédéfinies.
François Bourdillon, directeur général de l'Agence nationale de santé publique (ANSP), a fourni cette donnée aux parlementaires de la mission d'information sur le syndrome d'épuisement professionnel (ou burn out) de l'Assemblée nationale, lors d'une audition ce 11 octobre. Pour autant, ce chiffre est très certainement sous-estimé, a-t-il consenti ensuite. L'étude est en effet bâtie sur l'expertise des médecins du travail volontaires, sans échelle particulière. Car il n'existe pas à l'heure actuelle de définition précise du burn out qui permette ce suivi épidémiologique. L'agence, qui mène ce programme depuis plusieurs années, note toutefois une tendance à la progression de cette souffrance psychique. Pourquoi ? Le concept étant à la mode, les salariés sont davantage sensibilisés à la question, de même qu'en miroir les médecins du travail. Les uns comme les autres sont de fait plus enclins à déclarer ce type de souffrance, a avancé François Bourdillon. Et d'ajouter que l'explication viendrait aussi d'une détérioration des conditions de travail.
Le burn out n'est pas une maladie reconnue en tant que telle, a également pointé François Bourdillon. Pour autant, certains troubles peuvent l'être. Ainsi, a-t-il souligné une autre donnée : 314 maladies psychiques liées au travail ont été reconnues par l'Assurance maladie en 2015. Un chiffre très faible donc au regard des 490 000 personnes en souffrance.
D'autres études peuvent alimenter l'épidémiologie du burn out (suivi des tentatives de suicide et suicide, suivi des salariés actifs, etc.) mais tant qu'une définition claire ne sera pas identifiée, le chiffrement ne pourra, lui, être totalement justifié.
* Ce terme regroupe les pathologies liées aux troubles mentaux et du comportement, le stress lié au travail et le burn out.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire